07/03/2010
  Le premier acte de l'engagement européen au PO doit se concrétiser avec  la visite prochaine de Catherine Ashton. La Haute représentante de l'UE  pour les Affaires étrangères doit entamer dimanche 14 mars une tournée  qui doit la conduire en Israël, en Égypte et en Jordanie./ AFP
      Les ministres  européens des Affaires étrangères ont tenté de reprendre la main sur le  dossier du Proche-Orient alors que se profilent, à l'initiative des  Américains, des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens  pour relancer un processus de paix moribond.
La chef de  la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est attendue dans la région  dans une semaine et a demandé à se rendre à Gaza, un geste à haute  valeur symbolique.
Samedi, lors  d'une réunion informelle à Cordoue, dans le sud de l'Espagne, les  ministres européens ont apporté un soutien unanime à l'offre de dialogue  indirect américaine. "L'UE soutient les efforts américains" et "elle  fera tout ce qui est possible pour que la solution avec deux États,  israélien et palestinien, devienne une réalité", a assuré le ministre  espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, à l'issue de  la réunion. "L'UE doit devenir un acteur" dans la région, a-t-il ajouté.
Le premier  acte de cet engagement européen doit se concrétiser avec la visite  prochaine de Catherine Ashton. La Haute représentante de l'UE pour les  Affaires étrangères doit entamer dimanche 14 mars une tournée qui doit  la conduire en Israël, en Égypte et en Jordanie. Attendue en Israël le  17 mars, Mme Ashton a indiqué qu'elle souhaitait se rendre aussi dans la  bande de Gaza et a adressé une demande en ce sens aux autorités  israéliennes. "J'ai besoin de me faire une idée par moi-même du problème  et des questions que nous devons résoudre", a-t-elle expliqué.
Israël  impose un blocus sur tous les biens non essentiels envers la bande de  Gaza depuis que le mouvement islamiste Hamas a accédé au pouvoir en juin  2007. En décembre, Israël avait empêché une délégation de députés  européens de se rendre à Gaza après avoir initialement autorisé cette  visite. Seuls deux ministres européens ont fait le voyage à Gaza depuis  un an. Le dernier en date est le chef de la diplomatie irlandaise,  Micheal Martin, la semaine dernière. "Nous avons affaire à Gaza à un  blocus très inhumain qui est très contre-productif pour le processus de  paix", a affirmé M. Martin qui a fait samedi un compte-rendu de son  voyage à ses homologues européens.
Les pays  de l'UE sont déjà les principaux contributeurs d'aide aux Palestiniens  et Mme Ashton a assuré que l'Union allait amplifier son engagement pour  aider l'Autorité palestinienne à bâtir ce qui pourrait être les bases  institutionnelles d'un futur État palestinien. "Il est extrêmement  important que nous continuions à renforcer" notre engagement à l'égard  des Palestiniens, a-t-elle martelé.
"L'UE doit  jouer un plus grand rôle que lors de ces dernières années", a renchéri  le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb.
Une  éventuelle reconnaissance d'un État palestinien avant même le règlement  de la question des frontières avec Israël, suggérée récemment par le  ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, n'a pas été  évoquée à Cordoue par les ministres européens. L'initiative de M.  Kouchner avait été sèchement écartée par le président français Nicolas  Sarkozy qui l'avait qualifiée de "prospective".
En  attendant les Européens, l'émissaire spécial des États-Unis pour le  Proche-Orient, George Mitchell, est attendu ce week-end à Jérusalem. Il  sera suivi en début de semaine par le vice-président américain Joe Biden  pour une visite de deux jours en Israël et en Cisjordanie.