Vincent Fromentin
La radicalisation de la stratégie  américaine au Moyen‑Orient face au terrorisme international (1991-2003)
Cet article est le troisième  volet consacré à la politique américaine au Moyen-Orient de 1919 à nos  jours. [1]
En 1991, l’assise des États-Unis au Moyen-Orient est  totale, mais son discrédit est à la hauteur de son emprise stratégique. A  l’origine, la contestation émane des leaders victorieux de l’URSS basés  en Afghanistan et au Pakistan (notamment dans la cellule très active de  Peshawar). L’aide officielle apportée par l’administration Reagan pour  contrebalancer l’influence soviétique en Afghanistan contribue à  structurer un réseau de plusieurs milliers de combattants islamistes et  certaines figures idéologiques charismatiques (telles que Abdullah  Azzam, Oussama Ben Laden ou Omar Abdel Rahman). Mais, après le retrait  soviétique, les combattants d’al Qaïda vont chercher de nouveaux  terrains (Tchétchénie, Somalie, etc.). Le terrorisme d’al Qaïda reste  régional.
Ben Laden, réfugié en Arabie Saoudite, en est expulsé en  1991 pour ses positions trop véhémentes envers la présence américaine  sur le sol des Lieux Saints. Cette date marque l’internationalisation du  terrorisme.
1. Les origines du terrorisme international d’al Qaïda (1991-2001)
Dès avant ce 11 septembre 2001, où l’opinion semble  découvrir le terrorisme médiatique d’al Qaïda, un certain nombre  d’événements précurseurs est à analyser.
 A l’origine, le terrorisme est la  défense d’un territoire
Avant d’être, aux yeux des États-Unis, l’unique apanage  de Ben Laden ou de Saddam Hussein, le terrorisme a été un moyen de  contestation de populations autonomistes ou anticoloniales. Par exemple,  en 1928, la création des Frères Musulmans en Égypte par Hasan el Bana  prône « le refus de l’asservissement culturel, politique et économique  de l’Oumma » afin de se dégager du joug colonial.
Avant tout, le terrorisme est la défense d’un  territoire. Ces deux mots partagent étrangement la même étymologie.
Ce terrorisme combat la présence physique des soldats  américains sur les Lieux Saints mais aussi la présence symbolique des  valeurs occidentales (notamment les touristes en Égypte). Et cette  guerre de libération totale glisse progressivement vers une  radicalisation idéologique. Effectivement, si l’on parle de territoire,  il devient petit à petit celui du religieux. Le terrorisme n’est pas  national : il constitue la lutte armée pour l’établissement d’un  territoire dépourvu de toute influence ou déviance occidentale. Il est  l’expression radicale et violente des projets de panarabisme. Le vecteur  de cette contestation en est la religion.
 La religion est un vecteur de  contestation
Pendant ces années 90, même si la majeure partie des  attentats terroristes reste régionale, la « menace al Qaïda »  s’internationalise. Ben Laden, après l’instauration d’un pouvoir  fondamentaliste au Soudan grâce au Front national islamique en 1989,  rassemble des figures de la contestation régionale issues du front  afghan mais aussi des leaders algériens, yéménites ou égyptiens  (notamment Ayman Al Zawahiri). Des attentats régionaux sont perpétrés  contre les intérêts américain : Aden en 1992, Mogadiscio en 1993, Riyad  en 1995, Khobar en 1996, Nairobi et Dar es-Salaam (240 morts et des  milliers de blessés) en 1998.
De retour en Afghanistan où les taliban ont pris le  pouvoir à Kaboul depuis 1996, Ben Laden et Al Zawahiri annoncent la  formation du Front Islamique mondial pour le djihad contre les Juifs et  les Croisés.
La contestation et les menaces d’al Qaïda prennent plus  d’ampleur et touchent directement le sol américain comme en témoignent  l’assassinat du rabbin extrémiste Meir Kahane en 1990 ou l’attentat  contre le WTC en 1993 inspirés par Omar Abdel Rahman.
Ce qu’il faut comprendre c’est que les racines du  terrorisme islamiste s’originent dans une contestation de l’hégémonie  sur un territoire : c’est le cas en Afghanistan contre les Soviétiques,  dans les multiples conflits nationaux des Balkans mais aussi sur le  territoire sacré de l’Arabie Saoudite contre la présence américaine.  Mais à partir des années 90, l’essor de figures charismatiques  contribuent à idéologiser et à formaliser une doctrine. Le territoire  n’est plus la terre à proprement parler mais le territoire des croyants,  l’Oumma, face aux infidèles. La représentation géopolitique du  terrorisme islamiste se détache progressivement d’une vision strictement  autonomiste. Néanmoins, la religion n’est-elle pas un vecteur de  contestation identitaire plutôt qu’une fin en soi ?
Le faux-problème du choc des  religions
Le fameux concept du « choc des civilisations », rendu  célèbre par Samuel Huntington en 1993, mais, en réalité, développé dès  les années 60 par un universitaire américain, Bernard Lewis (proche de  Wolfowitz et des néoconservateurs américains), consiste à opposer  dangereusement deux blocs : l’Occident judéo-chrétien et l’Islam.
Cette opposition essentialiste et réductrice tend à se  placer dans le domaine des idées : la confrontation de deux religions.  La médiatisation excessive de ces notions conceptuelles contribue en  outre à occulter la réalité des choses. Le problème essentiel reste  celui de l’oppression d’un peuple ou de l’occupation bien réelle d’une  terre. Parler d’un conflit religieux entre Palestiniens et Israéliens,  c’est oublier le problème de la violation du Droit International par  Israël. Focaliser sur le terrorisme islamiste, c’est oublier ses racines  de revendication d’un territoire.
Alors comment comprendre ce glissement d’un terrorisme  comme revendication strictement territoriale vers le terrorisme  international d’al-Qaïda et ses appels au djihad ?
Effectivement, si le terrorisme des années 80 revendique  un territoire face à un occupant, à partir des années 90, il  s’idéologise, se radicalise et s’internationalise grâce aux médias. Le  recours aux nouvelles technologies et à Internet permet de diffuser un  message relayé dans le monde entier. Les médias contribuent à donner à  la lutte d’al Qaïda une valeur symbolique. Prenons l’exemple du keffieh  palestinien : il est devenu l’emblème de la résistance pour les jeunes  occidentaux (altermondialistes, irlandais, corses, etc.) complètement  déconnecté de sa signification originelle. L’ampleur médiatique d’al  Qaïda agit de la même manière : le label al Qaïda est récupéré comme  représentation identitaire par des groupuscules n’entretenant parfois  aucun rapport avec les combattants d’Afghanistan : comme ce sera le cas à  Djerba contre la synagogue de la Ghriba en avril 2002, à Casablanca en  mai 2003, ou à Istanbul en novembre 2003, etc. Les médias permettent la  confluence du terrorisme autonomiste régional vers le terrorisme  internationaliste.
Dans cette course médiatique, certains analystes ne  voient parfois en al Qaïda qu’une construction médiatique servant à la  fois les intérêts de groupes autonomistes ou internationalistes et ceux  des puissances légitimant leur cœrcition par une lutte anti-terroriste  (Hitler en 1939 avait prétexté le terrorisme tchèque pour envahir la  Tchécoslovaquie : « Nous ne voulons pas oppresser une autre nation et  nos actions ne sont pas basées sur la haine d’une autre nation. Je sais  que cette guerre est très sérieuse mais je veux nous protéger des actes  d’un monstre. Il a régné avec une terreur continue sur son peuple et les  a soumis au silence et à la misère. Son armée a un arsenal militaire  énorme qui ne peut représenter qu’un danger imminent pour le reste du  monde. Nous avons été très patient mais nous ne pouvons plus rester  inactif devant le danger. », Discours de Hitler au Sportpalast de Berlin  en avril 1939).
2. La pression américaine sur le Proche et Moyen Orient
La disparition du bloc soviétique projette  l’administration américaine dans une intense campagne diplomatique et  médiatique pour instaurer un ordre mondial américain. Après la guerre  contre l’Irak de 1991, les forces américaines sont présentes dans le  Golfe et le Moyen-Orient. De surcroît, l’accord (dont certaines clauses  restent secrètes) conclu en 1996 entre la Turquie et Israël renforce le  projet américain. En novembre 2000, lord Roberston, secrétaire général  de l’OTAN, déclare que la Turquie « est un allié sûr de l’OTAN au cœur  d’une zone vitale qui comprend les Balkans, le Caucase, le Proche-Orient  et la Méditerranée ».
Ces atouts permettent aux États-Unis de réaliser ses  deux impératifs : d’une part le contrôle énergétique régional et d’autre  part la sauvegarde de la souveraineté de leur allié israélien en  relançant à leur avantage le processus de paix.
Capitaliser la guerre contre l’Irak  afin d’établir un « nouvel ordre mondial »
Zone de Texte : Discours de G.Bush devant le Congrès  américain, 11 septembre 1990 « Nous nous trouvons aujourd’hui à un  moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique,  malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une  période historique de coopération. De cette période difficile, notre  cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut voir le jour : une  nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche  de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. Une ère où tous  les pays du monde, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au  Sud, peuvent prospérer et vivre en harmonie. Une centaine de générations  ont cherché cette voie insaisissable qui mène à la paix, tandis qu’un  millier de guerres ont fait rage à travers l’histoire de l’homme.  Aujourd’hui, ce nouveau monde cherche à naître. Un monde tout à fait  différent de celui que nous avons connu. Un monde où la primauté du  droit remplace la loi de la jungle. Un monde où les états reconnaissent  la responsabilité commune de garantir la liberté et la justice. Un monde  où les forts respectent les droits des plus faibles. »La violation par  l’Irak de l’intégrité du Koweït pousse Saddam Hussein à justifier son  occupation par l’exemple israélien de non-respect de la résolution 242  de 1967. Mais, cet argument ne suffit pas et l’opération rapidement  déclenchée conduit, à partir de 1991, à maintenir l’Irak dans une  position d’embargo total jusqu’en 1996 date à laquelle il est allégé par  un programme « pétrole contre nourriture » permettant l’importation de  nourriture et de médicaments. En outre, États-Unis, Grande-Bretagne et  France, malgré l’absence de résolutions de l’ONU en ce sens, établissent  des zones d’exclusion aérienne sur 60% du territoire irakien afin de  protéger les minorités kurdes au Nord et chiites au Sud. Mais,  progressivement, ces zones d’exclusion légitiment des bombardements sur  des zones stratégiques qui suscitent le retrait de la France en 1996 de  la zone de surveillance du Kurdistan.
L’Irak est soupçonné de mener un programme d’élaboration  d’armes de destruction massive. Des experts de l’UNSCOM sont dépêchés  pour examiner toutes les installations. Mais dès avant la production de  tout rapport d’analyse de l’UNSCOM, l’opération Renard du Désert est  déclenchée en 1998 (où, par rapport à la Guerre du Golfe, le double de  missiles de croisière a été lancé). La Russie, la Chine et la France  critiquent ces bombardements en dehors des zones d’exclusions aériennes  et qui touchent, selon l’ONU, près de 41% des civils.
Ces zones d’exclusion aérienne, aux fondements en Droit  International controversés, initialement prévues pour sauvegarder les  minorités irakiennes, permettent en réalité d’étouffer le pouvoir de  Bagdad. Elles ont hélas aussi autorisé en 2000 des représailles  militaires turques sur le PKK implanté en territoire irakien.
 Conserver la maîtrise des  processus de paix afin de préserver la souveraineté israélienne
L’ensemble du monde arabe condamne l’acharnement des  États-Unis et de la Grande-Bretagne en Irak. Le parallèle est souvent  observé, non en Droit mais dans la presse internationale, entre  l’occupation du Koweït par l’Irak et l’occupation des territoires  palestiniens par Israël. C’est pourquoi, en 1991, après le rejet du plan  Baker de 1989 par les gouvernements israéliens, les États-Unis  enclenchent avec l’URSS un processus de paix pour régler la question du  conflit israélo-palestinien lors de la Conférence de Madrid.
Mais le processus souffre de plusieurs faiblesses : 
 Les États-Unis forcent la main aux deux Parties, 
 L’OLP est absente de la délégation pour les  négociations à Madrid, 
Ce dernier point consacre le monopole de la violence et  du terrorisme aux Palestiniens, la position de droit, de facto, étant  celle d’Israël.
Tous ces décalages contribuent à enliser les  négociations. En réalité, l’objectif est d’arriver le plus rapidement à  une solution politique : même si le cœur des débats autour de la  question des colonies juives et du statut de Jérusalem est suspendu, le  processus d’Oslo, initié par l’allié des États-Unis, la Norvège, d’abord  secret, aboutit à la reconnaissance mutuelle officielle entre Itzhak  Rabin et Yaser Arafat qui signent une Déclaration de Principes à  Washington en septembre 1993. Par cet accord, l’OLP est reconnu  pleinement par Israël et permettent d’enclencher un processus de  discussion plus serein pour l’autonomie des territoires palestiniens.
Depuis 1993, pour faire face aux attentats palestiniens  et dés-intriquer, séparer les deux peuples, une logique sécuritaire se  développe par des mesures de police : Gaza et la Cisjordanie sont  bouclés par des barrages et des permis d’entrée, mais aussi par des  mesures d’aménagement du territoire : les « by Pass Roads ». Israël  s’engage effectivement à établir des routes de contournement pour  garantir la sécurité des élections palestiniennes. En réalité, ces  routes contribuent d’une part à isoler les confettis de territoires  palestiniens éparpillés en cantons séparés les uns des autres et d’autre  part, en contournant les zones de densité palestinienne, de relier  toutes les extensions et colonies juives jusqu’au cœur du territoire  israélien.
Mais, en 1994, le massacre commis par des colons  israéliens, tuant près de cinquante civils palestiniens et blessant  plusieurs centaines de fidèles en prière dans la mosquée d’Abraham à  Hébron, conduit au déploiement temporaire d’une force internationale  (résolution 904) autour d’Hébron.
L’erreur stratégique de la carte  israélienne : le « deux poids / deux mesures »
Les différentes rencontres dilatoires et le veto  américain à tout respect du Droit International conduisent à l’impasse.  En septembre 2000, la seconde Intifada est déclenchée suite à la visite  provocatrice d’Ariel Sharon au Haram al-Sharif (l’esplanade des  Mosquées), qui se situe dans Jérusalem-Est sous occupation israélienne.  Mais, le mois suivant, lors du vote de la résolution 1322, les  États-Unis au Conseil de Sécurité ne reconnaissent pas la visite de  Sharon comme une provocation, ni l’emploi de la force par Israël contre  les Palestiniens. Les pressions des États-Unis et d’Israël éloignent les  possibilités d’un règlement du conflit sur les bases du Droit  International.
De fait, une commission spéciale des Nations unies pour  enquêter sur les droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens  propose dans son rapport de mars 2001 la création d’une présence  internationale « pour surveiller et rendre compte régulièrement de la  conformité de toutes les parties aux normes des droits de l’homme et du  droit humanitaire, de sorte à assurer à la population des Territoires  occupés l’entière protection des droits de l’homme. Une telle présence  internationale devrait être immédiatement établie et constituée de  manière à refléter le sentiment d’urgence au sujet de la protection des  droits de l’homme du peuple palestinien (§114) ». C’est d’ailleurs dans  ce sens que se prononcent les ministres des Affaires étrangères lors de  leur réunion du G8 à Rome en juillet 2001. Mais le 11 septembre suscite  d’autres priorités pour les États-Unis et marque l’arrêt du processus de  paix.
3. Le Moyen-Orient traumatisé (2001-2003)
Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 sur les  TwinTowers précipitent les plans d’action américains au Moyen-Orient :
 La construction d’un Ennemi global
Conformément à leur conception du « nouvel ordre  mondial » que les États-Unis défendent, dès les années 90, en raison de  leur mission morale qui leur est quasi-divinement accordée du fait de  leur puissance, unique après la chute du bloc soviétique, il s’agit  concernant le Moyen-Orient :
- Comme nous l’avons vu, d’empêcher l’escalade du  conflit israélo-palestinien en renforçant le partenariat avec Israël et  les états arabes « pro-occidentaux », 
A partir de 2000, Saddam Hussein a préféré l’euro au  dollar pour les transactions pétrolières et commerciales ; son  initiative a été suivie par la Corée du Nord, l’Iran puis en 2002 par la  Chine et la Russie pour leurs avoirs financiers. Même si la mainmise  sur les hydrocarbures est une prérogative importante dans la politique  américaine au Moyen-Orient, elle ne justifie pas à elle seule cette  guerre préventive. L’affaiblissement de l’Irak semble avoir été prévu de  longue date par l’administration américaine mais les sanctions  internationales n’ont pas réussi à déstabiliser Saddam Hussein au  pouvoir. On assiste à une cristallisation politique et médiatique autour  de Saddam Hussein et de son « état-voyou ».
Les États-Unis légitiment cette intervention par la  menace sur la paix mondiale que représente l’Irak :
Origines et légitimité d’une guerre  préventive
Loin de la polémique de l’époque sur la justification de  cette guerre préventive, il apparaît néanmoins que des deux pays en  dehors de l’orbite « pro-américaine » et susceptibles de se doter (ou  non) d’une arme nucléaire, l’Irak est affaibli et exsangue par rapport à  l’Iran. Après le 11 septembre 2001, d’un point de vue stratégique,  c’est donc l’occasion idéale pour se positionner militairement au  Moyen-Orient. Pariant sur le ralliement de la minorité ch’iite  irakienne, écartée par le pouvoir baasiste jusque-là, les États-Unis  pensaient influer certainement sur l’Iran.
Le bombardement israélien sur le réacteur nucléaire  irakien d’Osirak en 1981 est légitimé par les mêmes arguments : l’Irak  est « hors la loi » et la menace, même si elle n’est pas totalement  opérationnelle, constitue un facteur, à terme, de déstabilisation  régionale. C’est une « légitime défense anticipée », conforme à  l’article 51 de la Charte des Nations unies si l’Irak était en mesure de  développer rapidement sa capacité nucléaire. Mais les États-Unis en  2002, comme Israël en 1981, se justifient en prétextant que le but de la  guerre préventive est de créer les conditions préalables à  l’instauration de la paix et au respect des droits de l’Homme et que par  là-même elle est nécessaire en dépit de l’opposition du Conseil de  Sécurité ou du respect du Droit International.
Les attaques du 11 septembre permettent aux États-Unis  de remodeler l’ensemble du monde arabe en s’attaquant aux États-voyous.  En définitive, désarmer l’Irak, c’est désarmer le seul pays arabe  susceptible de contrebalancer l’équilibre des forces régionales au  profit des deux alliés américains : Israël et la Turquie.
La Guerre d’Irak, déclarée en mars 2003 par l’opération  « Iraqi Freedom » dont les « conflits majeurs » sont officiellement  déclarés achevés en mai 2003 par le président américain, a permis de  détrôner Saddam Hussein. Le temps est venu pour les États-Unis de mettre  en place leur projet de « Grand Moyen Orient » afin de promouvoir ses  alliances stratégiques vacillantes (l’Arabie Saoudite) et une vaste  politique de démocratisation et de libéralisation pour changer les  régimes en place.
[1]  Le premier volet (1919-1979)  analyse la progressive mainmise américaine sur les anciennes possessions  européennes et la confrontation au bloc soviétique ; le deuxième volet  (1979-1991) se consacre à l’effondrement de l’influence de l’URSS au  Moyen-Orient et le contrôle total américain  sur les ressources  énergétiques régionales. http://www.france-palestine.org/art...