jeudi 14 août 2014

Haniyeh: La trêve permanente se réalise par la levée du blocus de Gaza

Le vice-président du Bureau politique du mouvement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a confirmé le mercredi soir 13/8, que la signature d'une trêve durable vient après la levée du blocus imposé sur la Bande de Gaza.
Dans ses déclarations à la chaîne "al-Aqsa" à Gaza, Haniyeh a déclaré que les sacrifices du peuple palestinien ne permettent pas de négocier sur les droits et les demandes.
"Les menaces des dirigeants de l'ennemi nous renforcent pour maintenir les exigences de notre peuple, y compris la levée du blocus", a-t-il ajouté.
Haniyeh a exprimé son soutien à la délégation négociatrice palestinienne au Caire pour parvenir à un accord de trêve durable et sa confiance qu'elle n'est pas soumise au chantage.
Les déclarations de Haniyeh viennent plusieurs heures avant la fin de la période de trêve temporaire pendant 72 heures au minuit et à la lumière de la continuation des négociations indirectes entre les deux délégations (Palestinienne et Israélienne) sous l'égide de l'Egypte pour parvenir à un accord de trêve durable.

Prolongation de la détention administrative de 17 prisonniers, dont deux députés

Le Centre Ahrar a dénoncé la prolongation de la détention administrative de 17 prisonniers par l'occupation pour des périodes variées, y compris deux députés du Conseil législatif palestinien arrêtés lors de la campagne militaire récente.
Le directeur du centre Fouad Khuffash a confirmé la forte hausse du rythme des détentions administratives et des extensions, profitant de l’agression menée sur la bande de Gaza pour exercer des processus de représailles à travers ces arrestations.
Les personnes dont la détention a été prolongée sont : les députés Khaled Saïd et Ayman Daraghmeh, Moussab Sabri, Samer al-Shawa, Sajid Khatatba, Shehab Mazhar, Bashir Omri, Raed Khalil, Walid al-Sharif, Mohammed Shuraitah, Hachem Rajoub, Rasim Ismail, Muhammad Rommaneh, Hani Ziad Al-Wahadi, Ghassan Ibrahim Zawahra, Muhammad Abu Zaid et Firas Abu Sharakh.

Gaza : Deux personnes âgées succombent à leurs blessures

Hier matin (14-8), deux palestiniens âgés ont succombé à leurs blessures subies lors de l'agression sur Gaza.
Des sources médicales palestiniennes ont déclaré que Jihad Ali Abou Zeid (61 ans) a succombé ce matin à ses blessures subies par le ciblage des forces d'occupation, sachant qu’il se faisait soigner dans les hôpitaux égyptiens.
Elles ont ajouté que Mahdiya Mabid (91 ans), du quartier de Shujaya, a à son tour succombé à ses blessures subies pendant le bombardement de sa maison dans le quartier il y a trois semaines.
La bande de Gaza est exposée depuis le 7 Juillet dernier à une large opération militaire sioniste. Des milliers de raids aériens, terrestres et maritimes ont été lancés, 1960 Palestiniens ont été tués, des milliers d’autres ont été blessés, des centaines de maisons ont été détruites et d’horribles massacres ont été commis.

Gaza : un membre de la Commission d'enquête dit ne pas être disponible

Le Président du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, Baudelaire Ndong Ella, a indiqué mardi que l'un des trois membres de la Commission d'enquête sur Gaza, Amal Alamuddin, a précisé ne pas être disponible pour occuper cette fonction.
M. Ndong Ella, qui s'était vu confier la tâche de nommer cette Commission d'enquête, a souligné qu'il avait « approché plusieurs personnes comme candidats potentiels ». Il a annoncé lundi sa décision de nommer Amal Alamuddin, Doudou Diène et William Schabas comme membres de la Commission d'enquête internationale indépendante sur les violations du droit international commises dans le territoire palestinien occupé, notamment à Gaza, dans le contexte des opérations militaires menées depuis le 13 juin 2014.
« Plusieurs heures après la publication de la déclaration du Président, un des commissaires nommés, Amal Alamuddin, a annoncé qu'elle n'était malheureusement pas en mesure d'accepter ce rôle », a précisé M. Ndong Ella dans un communiqué de presse.
« Le Président du Conseil note que Mme Alamuddin n'est pas disponible pour siéger à la Commission en raison d'engagements professionnels antérieurs et regrette que la Commission ne puisse bénéficier de son expertise dans ce domaine », a-t-il précisé. Il a indiqué que la Commission d'enquête était opérationnelle depuis lundi et qu'il se prononcerait sur la voie à suivre et sur la meilleure façon de soutenir et renforcer la Commission d'enquête dans ses activités.
Amal Alamuddin, du Royaume-Uni, est une avocate libano-britannique basée à Londres et spécialisée dans le droit international, le droit pénal, les droits humains et l'extradition. Elle a travaillé à la Cour internationale de Justice (CIJ) en 2004. Elle a également été conseillère juridique auprès du Procureur du Tribunal spécial pour le Liban. 

Gaza: l'ONU entame une distribution spéciale de nourriture pour 730.000 personnes

Suite à l'annonce d'un cessez-le-feu de 72 heures à Gaza, qui a commencé dans la nuit de dimanche, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ont débuté cette semaine une distribution spéciale de nourriture à Gaza pour les 730.000 personnes qui ne recevaient pas de nourriture via d'autres programmes.
Les deux agences ont commencé à distribuer des colis alimentaires de 10 kg de riz et de 30 kg de farine de blé. Si les conditions de sécurité le permettent, les distributions devraient être achevées dans deux semaines. Avant cette distribution, les programmes d'assistance alimentaire des deux agences à Gaza assistaient déjà 1,1 million de personnes.
« Nous voulons apporter un soutien à toutes les familles touchées par le conflit dans la bande de Gaza ; y compris les familles d'accueil qui ont ouvert les portes de leurs maisons par solidarité avec leurs familles et leurs amis et qui ont partagé leurs ressources alimentaires en ces temps très difficiles », a déclaré Pablo Recalde, le directeur du PAM en Palestine.
Dans le cadre de cet effort, le PAM et l'UNRWA ont ainsi lancé une distribution de pain de grande ampleur. Le pain a été acheté aussi bien à Gaza qu'à Jérusalem et en Cisjordanie. Cela a soulagé les boulangeries de Gaza, qui ont vu leur clientèle se multiplier par trois la semaine dernière - créant des files d'attente de quatre heures - en raison des coupures d'électricité qui empêchent les habitants de faire eux-mêmes leur pain.
En plus d'apporter une assistance alimentaire d'urgence pendant le cessez-le-feu en cours, le PAM a repris ses distributions habituelles de nourriture et prévoit d'atteindre les 285.000 personnes inscrites au programme d'assistance du PAM mis en place avant le conflit.
Le PAM a indiqué avoir un besoin urgent de 48 millions de dollars pour apporter une aide humanitaire urgente aux personnes affectées par le conflit à Gaza. Les programmes post-crise, qui se poursuivent à Gaza et en Cisjordanie, ont de leur côté un besoin de financement de 20 millions de dollars jusqu'à la fin de l'année.
De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souhaité mardi que le cessez-le-feu de 72 heures devienne bientôt un cessez-le-feu durable.
« Nous devons profiter de cet arrêt des hostilités pour répondre aux besoins humanitaires urgents. Le bilan en termes de morts de destructions est atterrant », a dit M. Ban lors d'un point de presse au siège des Nations Unies à New York.
« Les Nations Unies travailleront avec les acteurs internationaux et régionaux pour reconstruire. Mais tant qu'on ne répond pas aux causes profondes du conflit, un nouveau cycle de violence et de vengeance est pratiquement garanti », a-t-il ajouté. 

Le Hamas presse Abbas de rejoindre la Cour Internationale de Justice

Le Hamas prend conseil auprès d’hommes de loi réputés pour savoir s’il risque d’être lui-même l’objet de poursuites.
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Victime d’un bombardement israélien, le petit enfant Rizeq al-Hayek est enterré par les siens à Gaza le 19 juillet 2014 - Photo : APA/Ezz al-Zanoun
Le Hamas a décidé de demander au président Mahmoud Abbas de signer le Traité de Rome qui permettra à la Palestine de devenir membre à part entière de la Cour Internationale de Justice malgré le risque d’être lui-même poursuivi, a appris le Middle East Eye.
Moussa Abu Marzouk, le vice-président du Hamas qui mène les négociations au Caire, a reçu l’ordre de signer le document qui permettra à l’état de Palestine de devenir membre de la Cour Internationale de Justice de la Hayes, a appris MEE. La décision a été prise lors d’une réunion au sommet entre le responsable palestinien des négociations, Saeb Erekat, et le leader du Hamas, Khaled Meshaal.
Le document porte déjà les signatures des membres du Comité Exécutif de l’OLP, du Comité Central du Fatah et d’autres organes de l’OLP, comme le Front Populaire et le Front Démocratique. Mais Abbas lui-même résiste à cause des fortes pressions étasuniennes et européennes.
Un enregistrement où on entend Erekat critiquer le refus d’Abbas de devenir membre de la Cour International de Justice a fuité récemment. Depuis Erekat a pris la tête d’une campagne pour forcer la main d’Abbas. L’OLP a tenu un meeting récemment au cours duquel toutes les factions ont signé le document de candidature à la Cour Internationale de Justice.
Jusqu’à présent, Abbas a résisté aux pressions de signer le Traité de Rome de 2002, le traité qui a établi la Cour Internationale de Justice, sous prétexte que cela exposerait les groupes de militants palestiniens à des poursuites.
La décision du Hamas a rendu caduque cette objection, a appris MEE d’une source sûre. Selon cette source, le mouvement a dit qu’il ne voulait pas qu’on se serve de lui pour faire obstacle à des poursuites contre Israël pour crimes de guerre. Deuxièmement, selon la source, le Hamas pense qu’il serait en mesure de réfuter des accusations de crimes de guerre devant la Cour Internationale de Justice.
Cette source a dit à MEE que le Hamas a consulté de nombreux cabinet juridiques, y compris un cabinet anglais très réputé, pour évaluer sa propre vulnérabilité à des poursuites pour crimes de guerre. La décision de signer le document a été prise au cours des deux derniers jours. Selon la source, mettre fin à l’impunité d’Israël est devenu capital pour la cause palestinienne, et cette décision est une preuve supplémentaire de l’unité de toutes les organisations palestiniennes au lendemain du bombardement acharné de Gaza.
L’Union Européenne tente d’empêcher cela en disant que l’appartenance de la Palestine à la Cour International de Justice mettrait en danger la conférence des pays donateurs pour la reconstruction de Gaza qui doit avoir lieu le premier septembre.
Dans l’enregistrement qui a fuité, - et dont Erekat a dit par la suite que ses paroles avaient été sorties de leur contexte -, le chef négociateur de l’OLP aurait dit :
"Pourquoi Netanyahou accepte-t-il de participer à des négociations qui ne servent à rien si ce n’est pour pouvoir construire plus de colonies ? … Vous, Abu Mazen, vous avez la possibilité d’empêcher Netanyahu de voyager dans le monde entier sauf de l’aéroport de Ben Gourion à New York. C’est un criminel de guerre méprisable et répugnant. Il s’est approprié [toute la terre] de la rivière [Jourdain] jusqu’à la mer. A-t-il laissé le moindre pouvoir à l’Autorité [Palestinienne] ? Quand vous [Abbas] voyagez de Ramallah à Amman vous devez appeler un lieutenant [du bureau de coordination de l’armée israélienne] de Beit El pour lui dire combien de voitures voyageront avec vous. Ils vous humilient.”
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* David Hearst est rédacteur en chef de Middle East Eye. Il est éditorialiste en chef de la rubrique Étranger du journal The Guardian, où il a précédemment occupé les postes de rédacteur associé pour la rubrique Étranger, rédacteur pour la rubrique Europe, chef du bureau de Moscou et correspondant européen et irlandais. Avant de rejoindre The Guardian, il était correspondant pour l’éducation au sein du journal The Scotsman.

Les médecins de Gaza : une autre facette de la résistance

Bayan Abdel Wahad
Les médecins à Gaza ont, pendant 29 jours, travaillé dans des mares de sang et au milieu des parties des corps humains. Comme des centaines de personnes très gravement blessées ne cessent d’affluer, le corps médical est malheureusement contraint d’accorder la priorité à ceux qui peuvent être sauvés. Entre-temps, les concierges qui les assistent n’ont pas arrêté de rincer à grande eau les flaques de sang.
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Un enfant palestinien, pauvre petite chose martyrisée... gravement blessée dans un bombardement israélien... s’accroche désespérément au secouriste qui le pose le plus délicatement possible sur une table d’un hôpital de Gaza - Photo : AFP
Gaza – Dr Nidal Ahmed vient de finir d’opérer une des victimes de la guerre israélienne sur la Bande de Gaza. En enlevant ses gants, il essuie la sueur qui perle sur son front et respire profondément. A vrai dire, il est épuisé. Dans une demi-heure, il est programmé pour une nouvelle opération chirurgicale sur un patient qui a perdu une de ses jambes.
Âgé d’une trentaine d’années Dr Ahmed a, pendant près de 20 jours, travaillé en tant que chirurgien à l’hôpital Kamal Adwan au nord de Gaza. S’il sait rester persévérant, dit-il, c’est notamment grâce à « la mission humanitaire qu’il effectue et qui est aussi importante que celle des combattants sur le champ de bataille. »
Un très grand nombre de médecins, notamment ceux affiliés à l’ancien gouvernement du Hamas, n’ont pas touché leurs salaires depuis quatre mois. Toutefois, ils continuent de faire leur travail tout comme le reste des médecins qui ont été payés par le gouvernement d’unité nationale puisqu’ils avaient été nommés par l’ancien gouvernement de Ramallah.
Une cigarette à la main et une tasse de café qu’il sirote debout devant une fenêtre qui donne sur le portail de l’unique hôpital dans cette zone, Ahmed n’ pas vu sa famille depuis plus de dix jours et n’a pas fermé l’œil depuis de nombreuses heures. Il a préféré le café à la nourriture depuis qu’il a perdu l’appétit à cause des scènes macabres et déchirantes des martyrs et des blessés qui arrivent en grand nombre.
A moins de cinq minutes intervalle, deux ambulances sont arrivées à l’hôpital Kamal Adwan. Elles évacuaient des blessés de Abraj al-Sheikh Zayed, au nord du camp de réfugiés de Jabalya. Avec son stéthoscope pendant autour de son cou, Ahmed s’est précipité pour vérifier l’état des blessés.
La plupart des médecins à Gaza n’ont pas été en mesure de voir leurs familles durant la guerre qui a duré plus de 29 jours, ayant fait plus de 1850 martyrs et près de 9000 blessés. Certains ont échangé les vœux de l’Aïd al-Fitr avec les leurs, par téléphone seulement.
Le porte-parole du Ministère de la Santé de Gaza, Dr Ashraf al-Qudra, a profité de la trêve temporaire annoncée vendredi matin pour sortir de l’hôpital Al-Shifa situé au centre de Gaza, son lieu de travail, et courir jusqu’à Khan Younis au sud de Gaza pour vérifier si son épouse et ses quatre enfants se portent bien.
Diplômé en médecine alternative au Pakistan, Qudra précise que c’est seulement la deuxième fois qu’il rend visite à sa famille depuis le début de la guerre. Toutefois, il a été contraint d’écourter sa visite car Israël a violé la trêve et a repris le bombardement de la province du sud. A l’instar de beaucoup de ses confrères, Qudra s’est précipité vers l’hôpital al-Shifa, habillé de sa blouse blanche. Depuis son retour au poste, son téléphone n’a pas arrêté de sonner. En effet, les médias et organes de presse locaux et internationaux appelaient à maintes reprises pour venir aux dernières nouvelles et connaître le nombre des martyrs et de blessés sous les bombardements israéliens.
En sa qualité de porte-parole du Ministère de la Santé, Qudra évoque les immenses difficultés auxquelles ils sont confrontés, puisque la plupart des hôpitaux et des centres d’urgences à Gaza ont été pris pour cible. Ceci constitue désormais une préoccupation majeure pour les médecins en général et pour le personnel médical de l’hôpital al-Shifa en particulier. Ils ne parviennent plus à répondre aux nombreux blessés qui ne cessent d’affluer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dépassant ainsi leurs capacités à gérer et à prendre tout le monde en charge.
Par ailleurs, Qudra souligne que les médecins souffrent énormément « notamment ceux qui ont perdu des êtres chers ou ceux dont les maisons ont été détruites alors qu’ils étaient à leur poste. » Durant le mois de Ramadan, a-t-il indiqué, de nombreux médecins rompaient leur jeûne à l’intérieur des salles d’opération avec seulement une gorgée d’eau. « Certains d’entre eux n’avaient même pas le temps de changer leurs vêtements couverts de sang avant de s’asseoir pour manger leurs repas, » ajoute Qudra. Il y a même des histoires de médecins dont les proches blessés ou décédés, parfois même leurs propres enfants, arrivaient à leur insu à l’hôpital où ils travaillent.
S’agissant de la question de la prise en charge des milliers de cas qui dépassent la capacité d’accueil des centres médicaux, Qudra précise que les hôpitaux manquent terriblement de lits ; D’ailleurs, de nombreuses personnes blessées ont dû être soignées dans les couloirs de l’hôpital. Et d’ajouter : « L’hôpital a dû envoyer certains patients continuer leur traitement chez eux et ce, dans le but de pouvoir accueillir et prendre en charge les centaines de nouveaux cas. »
Mohamed Abu Arab est un médecin Palestinien qui vit en Norvège. Dès le déclenchement de la guerre, il est venu à Gaza en compagnie d’autres médecins pour venir en aide et renforcer le corps médical. Il explique que la priorité est accordée aux blessés dont les vies peuvent être sauvées : « Nous avons été confrontés à des choix très difficiles. Face aux dilemmes, nous avons parfois été contraints de ne pas nous atteler sur les cas dont le pronostic vital était engagé ou qui avaient très peu de chances de survie afin de pouvoir sauver ceux pour lesquels il y a avait un espoir. »
Il a informé Al-Akhbar que les médecins décidaient en fonction du type de la blessure et de son degré de gravité « Les médecins ne ménagent aucun effort pour sauver les vies pour lesquelles il y a un espoir de guérison. »
Il a avoué que les cas des enfants, « notamment ceux amputés des jambes » l’ont particulièrement affectés et lui ont causé un immense chagrin et une immense peine. Il a indiqué que le quart des martyrs de Gaza sont des enfants « ce qui contredit les allégations israéliennes qui prétendent bombarder des ’terroristes’. »
Il convient d’observer que la guerre a coûté la vie à plus de dix membres du personnel médical à Gaza. En outre, environ 13 hôpitaux ont été pris pour cible et 9 ambulances ont été détruites. Selon les statistiques du Ministère de la Santé, la guerre israélienne a conduit à la fermeture de 27 centres médicaux dans différentes parties de la Bande de Gaza, alors que les installations de santé font actuellement face à de graves pénuries et manquent d’équipements et de médicaments.
Il n’est pas exagéré de dire que les médecins n’ont pas une seconde pour être interviewés. Dans une visite éclair à l’hôpital al-Shifa, nous les apercevons clairement en train de travailler d’arrache-pied, très actifs comme s’ils étaient dans une ruche, notamment au moment de la réception où les blessés sont enregistrés et envoyés sur les lits pour se faire ausculter par des médecins portant des tenues trempées de sang.
Dans ce tourment, il ne faut pas non plus oublier le personnel d’entretien et d’assistance qui n’a pas une seule seconde de répit. Il travaille 24h heures sur 24 à laver et à éliminer le sang des couloirs de l’hôpital et à stériliser tout ce qui peut être utilisé. Ces agents passent par les morgues et vaporisent des désodorisants afin de se débarrasser de la puanteur qui se dégage des corps en décomposition, tirés de sous les décombres.

L'aviation israélienne a mené 4 raids après la prolongation de la trêve

L'aviation israélienne a mené dans la nuit de mercredi à jeudi quatre raids sur la bande de Gaza après l'entrée en vigueur d'une nouvelle trêve, a indiqué à l'AFP une source au sein du ministère palestinien de l'Intérieur.
Ces raids interviennent en représailles au tir de six roquettes depuis l'enclave palestinienne, a annoncé l'armée israélienne.
"L'armée israélienne a visé des cibles terroristes dans la bande de Gaza en riposte aux tirs de roquettes vers Israël", affirme le communiqué de l'armée israélienne.
"L'armée ripostera à toute menace contre Israël", ajoute le communiqué.
Ces raids font redouter de nouvelles violences alors que négociateurs palestiniens et israéliens se sont mis d'accord à la dernière minute sur une prolongation de cinq jours du cessez-le-feu pour permettre de nouvelles discussions en vue de pérenniser la trêve après un mois d'un conflit entre l'Etat hébreu et le Hamas qui a fait près de 2.000 morts côté palestinien.

« Si vous osez exprimer de l’empathie pour la souffrance à Gaza, vous êtes un traître »



Gideon Levy, grande plume du quotidien de gauche « Haaretz », un antiguerre israélien qui nage à contre-courant.
Le soleil, la plage, les bikinis, les amours d'été et des mojitos sucrés ! En Israël, le conflit dans la bande de Gaza semble parfois bien lointain. Les antiguerre, comme Gideon Levy, peinent à mobiliser les foules. Pire, ils sont devenus les « traîtres ».
Grande plume du quotidien de gauche Haaretz, Gideon Levy a été propulsé symbole de l'opposition à l'opération Bordure protectrice, lancée début juillet dans la bande de Gaza par l'armée israélienne. Connu de tous en Israël pour son attachement à la cause palestinienne, son verbe acéré et son visage carré au teint halé, Gideon Levy est devenu le « traître » par excellence après avoir signé à la mi-juillet un texte au vitriol accusant les pilotes israéliens de « perpétrer les gestes les plus cruels » dans la bande de Gaza. La réaction a été immédiate. Des lecteurs ont annulé leur abonnement, un des ténors de la coalition de droite au pouvoir, Yaris Levin, a menacé de le poursuivre pour « traîtrise », des gens l'insultaient dans la rue. Par prudence, la rédaction du journal Haaretz lui a attribué des gardes du corps.
Gideon Levy avait déjà suscité la polémique lors de l'opération Plomb durci, fin 2008-début 2009, en signant un texte acerbe sur l'armée israélienne, mais les réactions n'avaient pas été aussi virulentes. « Je n'ai jamais fait face à des réactions aussi agressives, jamais », confie-t-il dans son bureau exigu au premier étage de la rédaction du Haaretz, à Tel-Aviv, lieu de rencontre discret, privilégié aux cafés où il craint encore de se faire insulter par de simples citoyens ou des soldats.
Soutien à l'étranger
L'opinion publique israélienne a appuyé en vaste majorité cette guerre. Un sondage de l'Institut démocratique d'Israël, un centre de recherche indépendant, chiffrait récemment à 95 % son appui chez les Juifs, largement majoritaires au pays. « Cela fait sept ans que ce gouvernement israélien d'extrême droite incite au racisme à coups de lois antidémocratiques, de déshumanisation des Palestiniens dans les médias. Alors en temps de guerre, cela atteint un pic », dit-il. Bref, « tout le monde se fout éperdument de la souffrance à Gaza. Plus encore, si vous osez exprimer de l'empathie, vous êtes un traître », juge-t-il, amer de sa société, mais reconnaissant à l'égard de certains lecteurs et la direction de son journal, qui l'a soutenu dans cette épreuve, plutôt que de lui retirer sa chronique. « J'ai eu beaucoup de soutien à l'étranger, en Europe, aux États-Unis, au Pakistan, à travers le monde, mais en Israël moins », dit-il.
Au cours des dernières semaines, des manifestations critiques de l'opération militaire dans la bande de Gaza ont réuni au grand maximum quelques milliers de manifestants en Israël, mais ont été émaillées par des affrontements. Samedi dernier, avant la trêve, sur la place Rabin, au cœur de Tel-Aviv, ils étaient environ une centaine à braver l'interdiction de manifester décrétée ce jour-là par les autorités qui craignaient de voir des roquettes du Hamas pleuvoir sur la métropole israélienne. Des pro-opération militaire ont invectivé les manifestants, passant proche d'en arriver aux poings, avant de défiler eux-mêmes sur la place Rabin sous la supervision étroite de la police qui a réussi à faire une zone tampon entre les deux groupes aux positions antinomiques.
Pendant les premières semaines des affrontements entre le Hamas palestinien et l'armée israélienne, les sirènes d'alerte retentissaient presque quotidiennement sur Tel-Aviv, située à environ 90 kilomètres de l'enclave palestinienne. Et la mort au combat de 64 soldats israéliens a suscité une vague de solidarité en Israël. Mais la vie a depuis repris un cours presque normal. « C'est la guerre », ironise ainsi un serveur dans un bar écrasant dans un verre du citron vert, de la menthe et des glaçons de rhum servis aux oiseaux de nuit. Durant la journée, sur la plage, jeunes femmes et jeunes hommes bronzés s'observent en coin et se mêlent sous le fracas des vagues contre des rochers.
« La vie continue. Personne ne se soucie du prix payé de l'autre côté... personne ne se soucie de la destruction et des meurtres à Gaza », tance Gideon Levy, nageant à contre-courant dans l'ombre de son bureau.
(Source : AFP)
http://www.lorientlejour.com

Armée israélienne "malade et humiliée"!!!

IRIB-La plus grosse humiliation subie par l'armée israélienne est selon un expert israélien ceci : les brigades Qassam ont infligé une grosse défaite à l'armée israélienne , armée qui avait mis en échec à elle seule toutes les armées arabes !! Yusuf Sharoni se rapporte à la vidéo publiée par les brigades Qassam, vidéo qui met en scène l'opération commando contre la base militaire Nahal UZ, opération au cours de laquelle les combattants palestiniens éliminent plusieurs soldats israéliens et dit : l'effet de cette vidéo sur le moral des soldats israéliens a été infiniment plus dévastateur que l'effet des milliers de missiles tirés contre Tel Aviv"!! 
Dans un article que l'auteur fait publier sous l'intitulé " Notre armée gâtée et trop conformiste" , il écrit : " notre armée veut emporter la victoire sans progresser. nous avons l'une des armée les mieux financées du monde ; des milliards de dollars sont dépensés pour rémunérer nos soldats. Cette armée est équipée de systèmes ultra sophistiqués qui dépassent l'entendement et pourtant cette même armée s'est trouvée ces derniers temps confrontée à des phénomènes honteux, à des scandales comme l'autorisation délivrée aux homosexuels pour la servir . Des homos qui servent des unités de combat . Il y a aussi des unités où les soldats et les soldates combattent ensemble et tout ceci sans compter toutes ces galas , des réceptions, des voyages de distractions et des affaires de corruption qui rongent notre armée. 
Notre armée, cette dernière ligne défensive, s'est fIssurée désormais face au Hamas. notre armée est l'armée la plus fragile, la plus conformiste du monde .Israël a subi une défaite cuisante à Gaza!" l'expert israélien ajoute : " cette défaite militaire et politique va faire tomber beacoup de têtes; mais va-t-elle déclencher des réformes . va-t-elle infliger des leçons? nos soldats vont-ils devenir de vrais guerriers , ceux qui laisseraient de côté des jeux vidéos à caractère militaire et deviendraient de vrais soldats ? l'armée israélienne pourra-t-elle nous protéger contre une catastrophe dénommée Hamas? " et Sharoni d'ajouter : " notre guerrier a été coriace et invulnérable. il était fier de la cause qu'il défendait et c'est pourquoi nous avons pu vaincre les armées arabes . nous avons pu les contraindre à signer des traités de paix. or la catastrophe dont nous craignons s'est produite. le temps est passé et notre armée s'est transformé d'un corps combatif en une force composée de sopldats flileux, froussards . le soldat israélien ne s'appuie plus à sa propre force et puissance il s'appuie à son char, son blindé  et les missiles Kornet du Hamas ont dévoré ses chars. le combattat isramlien s'est appuyé à un mur sous le quel le palestinien a crusé un tunnel . les saboteurs du Hamas surgissent des tunnels comme dans des films de Hollywood et nous attaquent et tuent en moins de deux minutes , 10 de nos meilleurs soldats .. vers où va Israël"!! 

Israël : Les délires de Gantz...

IRIB - Alors qu'il risque de perdre son poste après avoir lourdemen échoué à Gaza, le chef d'état major, le général Gantz a choisi la fuite en avant : "Israël est une société puissante et qui combat puissamment sur deux fronts, celui destiné à punir ceux qui ont enlevé nos trois jeunes ( colons) et celui de faire ramener le calme en Israël" Gantz a accusé le Hamas  d'avoir déclenché la guerre récente :" en tout cas Israël est  toujours prêt à poursuivre la guerre" " l'armée israélienne était d'ailleurs bien préparée pour relever le défi (!!) . Elle a été amenée à sacrifier 64 de ses membres . Il se peut que nous perdions davantage de soldats ; cependant nous poursuivrons notre action quand bon nous semble" a dit Gantz. L'armée sioniste a fait preuve d'une faiblesse historique au cours de la guerre qu'elle menée contre Gaza 

Trois étudiants sud-africains de confession juive menacés pour avoir affiché leur soutien à Gaza

Ils excellent dans l’art des joutes oratoires, trois jeunes sud-africains de confession juive, férus du débat d’idées, ont été submergés sous une avalanche de menaces et d’insultes après avoir pris la pose, revêtus de Keffiehs, en signe de leur farouche « opposition aux violations des droits de l’homme commises contre le peuple palestinien ».
En lice dans les championnats du monde de débat qui avaient pour cadre la Thaïlande, les frères Musker et leur co-équipier, Joshua Broomberg, ces trois champions de la pensée critique et de l’expression des idées partis fièrement défendre les chances de leur pays sur une scène où la prise de parole n'est pas muselée, sont restés sans voix devant les messages haineux à leur encontre qui ont inondé les réseaux sociaux, certains culminant dans des appels au meurtre à faire froid dans le dos : "Ces garçons doivent être tués comme les enfants de Sderot, ils ne méritent pas de respirer!", ont lu, pétrifiés, les trois étudiants, dont le sens de la répartie a été fortement émoussé par un tel déchaînement de violences verbales.
Ne craignant pas d’immortaliser leur prise de position en faveur de Gaza dévastée et ensanglantée, bien que juifs, ces amateurs du langage châtié et du débat contradictoire n’imaginaient pas essuyer une salve de critiques assassines, réalisant que leur marque de solidarité envers le camp des damnés de la terre était considérée comme une traîtrise impardonnable pour nombre de leurs coreligionnaires et la légion de pro-sionistes qui font de ce monde une poudrière.
"Pour ces merdes qui soutiennent les Palestiniens ... Moi ... Poczynski, né en Argentine et soldat de Tsahal, j'espère que ces trois-là ne viendront jamais dans mon pays [Israël] parce que je leur tirerai dessus avec mon M16, et je viderai tout mon chargeur sur eux ! », a signé un internaute israélien hors de lui, tandis que d’autres posts du même tonneau maudissaient cordialement ces trois empêcheurs de ravager Gaza en rond.
Une pétition appelant à créer les conditions d’un débat serein au sein de la communauté juive d’Afrique du Sud au sujet de la Palestine a volé à la rescousse des frères Musker et de Joshua Broomberg, recueillant plus de 2000 signatures au cours de la seule après-midi du 11 août, tandis que David Hornsby, le doyen de l’Université de Wits, spécialisée dans les sciences humaines, a apporté tout son soutien aux trois jeunes gens pris dans une spirale passionnelle effrayante, à l’aune d’un bellicisme israélien qui a commis l’innommable.
"Je suis fier de votre position de principe ... malgré le risque évident encouru par votre position au sein de la communauté. Continuez votre bon travail! ", tel est le message réconfortant écrit par ce dernier sur Twitter, contrebalançant heureusement le flot d’intimidations, d’injures, et de mots d’ordre pousse-au-crime qui a déferlé sur le Net.
Regaillardis par ces témoignages de sympathie, les jeunes sud-africains venus croiser le fer pour le meilleur en Thaïlande ne se sont pas laissés abattre par une contre-pétition au titre évocateur « La préoccupation sioniste », exigeant leur renvoi de l’Université et leur rétrogradation sur-le-champ.
Les accus rechargés et leur éloquence ayant retrouvé de sa vigueur, les trois courageux débatteurs ont pris leur plus belle plume pour répondre avec intelligence à tous les messages au vitriol : "Débattre est une forme d’engagement dans le monde qui nous entoure, et l'enseignement de la pensée critique et la valeur du discours sont essentiels à nos yeux.  En outre, nous reconnaissons que différents points de vue existent et sont forgés par un raisonnement légitime. Nous saluons et encourageons l’expression de toutes ces opinions. Cependant, l'intimidation, la colère, l'intimidation, les menaces et l'hostilité étouffent et mettent en péril ce discours sensé. Nous exhortons le plus grand nombre à reconnaître que ces différentes opinions existeront toujours, et à se comporter d'une manière civilisée qui leur permettent de voir le jour sans que ceux qui les expriment ne prennent peur, ne soient harcelés, menacés et persécutés."


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mercredi 13 août 2014

Les quatre grandes erreurs de Netanyahou

Alors que les quelques officiers supérieurs de l’armée israélienne parlant des exploits militaires des trois dernières semaines affluent désormais en nombre, on peut supposer qu’ils en ont assez du carnage qu’ils ont vu à Gaza et qu’ils veulent maintenant se désengager.
La plupart de ce qu’ils disent est contradictoire : 31 tunnels d’attaque du Hamas ont été détruits, mais ils reconnaissent quand même que le Hamas peut en construire plus. Le Hamas a été durement touché, mais selon leurs services de renseignements, il reste encore au Hamas 3 000 roquettes de courte portée et quelques-unes de moyenne portée.
Du côté israélien, les ravages causés à Gaza sont considérés à la fois un succès (suite aux bombardements, les infrastructures sont retournées à un niveau d’avant 2006) et en même temps un échec. Un militaire a même reconnu qu’ils avaient besoin que le Hamas conserve sa maîtrise afin de garder le contrôle sur les autres groupes.
Du côté du Hamas, le message est sans ambiguïté : est-ce là ce qu’Israël peut faire de pire ? La force militaire du Hamas est intacte et apte à continuer le combat. Sur le terrain politique, l’attaque israélienne a cimenté l’unité des factions palestiniennes, placé le Hamas au sommet de la pyramide et révélé au grand jour l’alliance des États arabes derrière Israël, l’affaiblissant ainsi.
Ce n’est que le début de ce qui deviendra un va-et-vient de salves verbales lorsque les combats cesseront. Il est toutefois clair que même à ce stade, le calcul stratégique lié à ce raid punitif a pris une mauvaise tournure. Trois hypothèses ont joué un rôle clé dans les calculs de Benjamin Netanyahou : tout d’abord, le moment était venu d’assommer un Hamas affaibli par la perte des fonds en provenance d’Iran et du soutien de l’Égypte ; ensuite, les Gazaouis reprocheraient au Hamas les destructions provoquées par Israël ; enfin, l’Égypte et l’Arabie saoudite couvriraient Israël.
Pour la première hypothèse, le Hamas et le Djihad islamique se sont révélés être mieux préparés et meilleurs au combat que ce que l’armée israélienne avait prévu.
Voilà pour l’effet dissuasif des précédentes sorties dans la bande de Gaza. Avant l’invasion au sol, un commentateur expliquait que c’était comme si les Pierrafeu défiaient l’armée la plus perfectionnée du monde. Les choses ne se sont pas passées de cette manière. Les militants à Gaza ont causé des victimes dans les meilleures brigades de l’armée : 63 soldats et trois civils [161 soldats et officiers tués, selon ce que revendique la résistance - NdT], soit la moitié du nombre de morts lors de la guerre de 2006 contre le Hezbollah au Liban.
Qui plus est, la stratégie de choc et stupeur menée contre Gaza n’a pas eu l’effet escompté. Les Gazaouis n’ont pas reproché les destructions au Hamas et le gouvernement d’unité entre le Fatah et le Hamas n’est pas tombé en lambeaux. Il s’est passé le contraire, et ceci n’est qu’en partie dû aux tactiques employées pas les forces israéliennes. Cette guerre a vu tant de morts et de massacres de masse de civils que ceux-ci sont difficiles à quantifier.
Avant le bombardement de Rafah de 24 heures ce vendredi, le ministère palestinien de la Santé a indiqué que 70 familles avaient été anéanties, soit 579 personnes auxquels il faut ajouter les 1000 blessés. Mais même ce massacre ne reflète pas l’ampleur du nombre de morts civils.
Faut-il classer un massacre selon l’occurrence (le centre pour handicapés, les quatre garçons sur la plage, les trois garçons dans le pigeonnier), selon le lieu (Shejaiya (deux fois), Khusa, Rafah) ou selon l’école (les sept écoles de l’UNRWA faisant partie des 133 installations diverses de l’ONU touchées par des obus et des missiles) ? Revendiquer, comme Benjamin Netanyahou l’a fait, que la guerre menée par Israël n’est pas contre les civils, relève soit d’un cynisme porté à son paroxysme, soit d’un aveuglement, voire des deux à la fois.
Néanmoins, la réaction de Gaza n’est qu’en partie une réponse à ces tactiques. L’autre moteur était le siège en soi, qui a maintenant passé les huit ans. Au début des bombardements, les Gazaouis se disaient que dans l’absolu, ils avaient deux solutions : soit mourir maintenant, soit mourir d’une mort lente plus tard. Ils ont opté pour la première possibilité. La résistance est donc revenue en force, quelle que soit l’organisation qui la dirige. Le Hamas a été stimulé puisqu’il s’agit du mouvement de résistance le plus conséquent et le plus actif. Et même dans un endroit aussi contrôlé que la Cisjordanie, où la loyauté envers le Fatah est profonde, la résistance a regagné le grand public.
Par conséquent, quand cela se terminera, les choses ne seront pas comme d’habitude. Tzipi Livni, ministre de la Justice qui se range elle-même dans la frange libérale d’un cabinet de droite dominé par les colons, se fait bien des illusions si elle pense qu’elle peut aujourd’hui prendre le téléphone et avoir Mahmoud Abbas ou Saeb Erekat de l’autre côté du fil. Les assistants sont depuis devenus des résistants, dans la mesure où n’y a pas une feuille de papier à cigarettes entre la position de l’OLP dans les pourparlers de cessez-le-feu au Caire et le Hamas.
Les six conditions pour un cessez-le-feu en sont le reflet : le retrait immédiat des forces israéliennes et la garantie de la fin des incursions, des bombardements et des survols ; la fin du siège, l’ouverture des points de passage, la garantie d’un passage entre la Cisjordanie et la bande de Gaza et la réouverture d’un aéroport et d’un port maritime à Gaza ; l’élimination des zones tampons ; la libération de tous les prisonniers, en particulier de ceux qui ont été de nouveau emprisonnés suite à l’affaire l’affaire Guilad Shalit ; la reconstruction immédiate de Gaza par le gouvernement d’unité ; la tenue d’une conférence des donateurs. Toutes ces conditions sont issues de la stratégie du Hamas. Il ne s’agit sûrement pas d’une position dans laquelle Abbas ou l’OLP se sentent à l’aise, mais ils n’ont guère le choix.
La troisième erreur fatale de Netanyahou a été de compter sur le soutien de l’Égypte et de l’Arabie saoudite. Il aurait été plus sage de garder secret leur soutien pour son attaque contre le Hamas. Le fait de s’en vanter, comme les responsables de la défense israélienne l’ont fait, afin de démontrer à un public occidental sceptique que les autres États arabes voulaient que le Hamas prenne une bonne raclée, était une idée stupide.
Ce n’est pas pour rien que l’un des plus ardents défenseurs du président égyptien, le commentateur nassériste Abdallah El-Senawi, a évoqué dans le journal Shorouk les dommages causés par Abdel Fattah al-Sissi à sa propre image présidentielle lorsqu’il s’est exprimé en faveur de la guerre israélienne.
« En toute honnêteté, un coup terrible a été porté à la réputation du nouveau Président dans le monde arabe en termes diplomatiques et médiatiques. En dépit du fait que certains [souhaitent voir l’Égypte retourner à son état précédent], des erreurs ont été commises avant qu’elles n’apparaissent là. Il manque une vision... La scène régionale en général, et l’Égypte en particulier, semblent faibles dans leur solidarité avec le calvaire de Gaza. Dans certains cas, des actes politiques honteux sont commis dans les médias, même si la question est profondément liée au sort de toute la région. »
Le docteur Khalid al-Dakhil, l’un des politologues les plus renommés d’Arabie saoudite, chroniqueur pour le journal al-Ittihad, a écrit dans le journal al Hayat que l’Égypte avait sacrifié son rôle central dans le monde arabe : « Désormais, l’Égypte ne dispose plus des avantages nécessaires pour maintenir son rôle central ou son leadership dans le monde arabe. » Dans le camp saoudien, le même sentiment d’humiliation se fait sentir.
Saoudiens et Égyptiens comparent la réaction de leur gouvernement à celle des pays d’Amérique latine qui ont chassé leurs ambassadeurs israéliens. Ils entendent les condamnations de la Chine et de l’Afrique du Sud. La réputation internationale du Hamas a également été renforcée. Khaled Mechaal a reçu une lettre personnelle de la part du président sud-africain Jacob Zuma. En Colombie se déroulent des manifestations où les gens crient « Viva Hamas ».
Netanyahou a commis une quatrième erreur de calcul, qui peut avoir déjà commencé ou non à porter ses effets plus près de chez lui. Nous ne le saurons que rétrospectivement. Cette erreur concerne ce qui se passe dans l’esprit des Palestiniens vivant hors de Gaza, qu’ils soient habitants de la Cisjordanie ou de Jérusalem, ou encore citoyens d’Israël. Il est facile de définir un fil conducteur, des manifestations au poste de contrôle de Qalandia, les plus massives depuis de nombreuses années, à l’acte d’un conducteur de pelleteuse qui a écrasé un homme et renversé un bus à Jérusalem, en passant par la fusillade en voiture contre un soldat à un arrêt de bus, à l’Université hébraïque.
Il est plus difficile d’en identifier le point charnière. Plus la guerre s’éternisera, plus la tension grandira à Jérusalem. Autre signe intéressant : la police anti-émeutes palestinienne ne regarde plus les manifestants palestiniens dans les yeux, en tant que compatriotes. Les policiers ont trop honte de ce qu’ils font. De même, le drapeau vert palestinien est omniprésent. La guerre contre Gaza pourrait avoir simplement posé les bases d’une nouvelle intifada.
 Middle East Eye -
Traduction : Info-Palestine.- Valentin B.
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Les fruits empoisonnés de la médiation égyptienne

L’opinion internationale est en train de changer à propos du siège de Gaza. De plus en plus de dirigeants s’interrogent publiquement sur la rationalité de resserrer le blocus de bande de Gaza jusqu’au point où celle-ci explose. C’est ce que l’on peut comprendre de la déclaration du président américain Barack Obama jeudi, lorsqu’il dit « qu’à long terme, il doit y avoir une reconnaissance du fait que Gaza ne peut pas se maintenir indéfiniment coupé du reste du monde ». Il en est de même de la position de l’Union européenne.
C’est la demande centrale d’une délégation palestinienne unifiée au Caire en ce moment : après tout le sang versé lors du premier tour des hostilités, il est exclu que bande de Gaza revienne au statu quo. Mais ce n’est pas un point de vue partagé par l’un des voisins de Gaza. En effet, il peut être utile de se demander qui est le plus grand obstacle dans les négociations de cette semaine : Israël ou l’Égypte ? La réponse n’est pas évidente.
Des sources palestiniennes aux pourparlers du Caire ont déclaré que les responsables égyptiens ont catégoriquement rejeté la formule « la levée du siège » dans le projet d’accord de trêve. Les mêmes sources ont indiqué que l’Égypte a refusé de transmettre à la délégation israélienne la demande palestinienne pour l’ouverture d’un port à Gaza.
Le vendredi matin, la délégation du Hamas a demandé aux responsables égyptiens de solliciter un accord israélien de principe pour mettre fin à la fermeture des frontières et permettre la reconstruction de Gaza, en échange de l’extension de la trêve. Les responsables égyptiens ont prétendu que Israël avait refusé. D’un autre côté, il a été dit que Israël avait offert de faciliter le siège mais que le Hamas avait refusé... Allez comprendre.
Dès le début, Israël et l’Égypte ont lié la fin du siège à la démilitarisation du Hamas et de toutes les factions armées à Gaza. C’était comme demander aux combattants qui avaient, à leurs yeux, résisté le mois dernier avec succès à une force militaire écrasante et largement supérieure, de se lier les mains, de rendre leurs armes et d’abandonner le combat.
La première initiative égyptienne pour un cessez-le-feu avait été élaborée dans les conditions qu’il fallait pour être rejetée, et elle n’avait même pas été présentée au Hamas avant d’être rendue publique. La résistance palestinienne n’a depuis pas bougé de ses positions. Abu Ubaydeh, le porte-parole des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, a été encore plus clair jeudi soir : « Si nos demandes ne sont pas satisfaites, y compris la création d’un port maritime, les négociateurs doivent se retirer des négociations et mettre fin à cette plaisanterie. »
Ce qui est clair à cette lecture, c’est que les responsables égyptiens et israéliens travaillent main dans la main. L’Amérique a toujours été accusée d’avoir un comportement biaisé dans le processus de paix, mais la collusion de l’Égypte avec Israël est encore plus claire et plus grossière dans les pourparlers du Caire.
Dès le premier jour, Abdel Fattah al-Sisi a surpris les responsables israéliens par son obsession anti-Hamas. Comme le Wall Street Journal le rapporte, quand Sisi a fermé presque tous les tunnels et n’a rien fait pour assouplir le passage de fournitures par la voie terrestre, certains responsables israéliens ont commencé à tirer la sonnette d’alarme au sujet de la dureté des initiatives du Caire.
« Ils sont été fait en train d’étouffer Gaza à l’excès », a dit le WSJ, citant les paroles d’un responsable israélien. À défaut d’autre chose, Israël a appris au cours des huit dernières années la façon de serrer le nœud coulant placé autour du cou de la bande de Gaza, et à présent, un nouveau converti à la cause du blocus serre trop fort et trop vite.
Maintenant, pensez à l’homme qui dirige « les négociateurs » égyptiens dans les pourparlers. Le dossier palestinien a toujours été entre les mains des services de renseignement général (SIG). Une des premières choses que le responsable adjoint des Frères musulmans, Khairat el-Shater m’a dit quand Mohamed Morsi est arrivé au pouvoir, c’est que le SIG resterait le relais principal dans les relations avec Israël.
Ce fut l’une des raisons pour lesquelles une des premières initiatives de Sisi après son coup d’État militaire a été de reprendre en main le SIG et d’imposer à sa tête son homme de main, en réalité plutôt son mentor, le général Mohamed Farid El-Tohamy. En effet, le coup d’État militaire avait été précédé d’une lutte intense entre le renseignement militaire, dirigé par Sisi sous Morsi, et le renseignement général.
Qui a rencontré les délégations palestinienne et israélienne ? Tohamy. Qui est derrière ce que certains à Washington considèrent comme une théorie du complot, à savoir que le Hamas menace l’État égyptien ? Tohamy. Qui a encouragé Sisi à devenir candidat à la présidence ? Tohamy.
Cette situation fait la différence avec les précédents cycles de combats entre Israël et le Hamas. Israël a trouvé un partenaire si zélé en Égypte qu’il peut se permettre d’ignorer les signaux en provenance de Washington lui demandant de se réfréner. Mais il a peut-être trouvé un partenaire qui en fait trop, et une voie plus avisée serait maintenant des négociations directes en Israël et le Hamas.
Israël et les intérêts stratégiques de l’Égypte sont différents. Israël veut juste la fin des tirs de roquettes et le contrôle des tunnels. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu connait les limites de ce qui est militairement acceptable et il l’a expliqué dans une réunion du cabinet de quatre heures samedi dernier. Il faudrait des semaines, voire des mois de guerre urbaine dans le centre de la ville de Gaza, des dizaines de milliers de victimes civiles et des centaines de victimes dans l’armée israélienne. Et à l’issue de cette guerre, Israël se retrouverait à nouveau en charge de la population de Gaza.
Comme le Shin Bet le reconnaît lui-même, le Hamas a maintenu la paix pendant plus d’un an après l’accord de cessez-le feu négocié par Morsi en novembre 2012. Au cours des trois premiers mois, le Shin Bet a enregistré une seule attaque : deux tirs de mortier en provenance de Gaza. Et l’année 2013, a été la plus calme de toutes depuis 2003, lorsque les premières roquettes artisanales ont été tirées.
Il n’y a aucune raison pour que Gaza ne retourne pas à cette accalmie, si Israël applique la promesse faite [en novembre 2012] de lever le siège. En effet avec un gouvernement d’unité dans la bande de Gaza et l’Autorité palestinienne gérant les passages frontaliers de Gaza, il y a tout lieu de s’attendre à ce qu’un accord soit applicable.
L’état-major israélien, qui reste la source la plus pragmatique de la formulation des politiques, doit comprendre qu’après avoir échoué dans l’option d’évincer le Hamas de Gaza, le seul autre choix reste la négociation. Mais la première des conditions, c’est de rouvrir les frontières.
En Égypte, un tel pragmatisme est loin d’être évident. Sisi et Tohami n’ont rien à gagner à la normalisation des relations avec le Hamas et plutôt beaucoup à perdre. La seule politique que connait Sisi, c’est d’écraser son ennemi mortel, les Frères musulmans et son organisation sœur du Hamas.
Pour le Hamas et les autres groupes de la résistance dans Gaza, la situation est claire : ils sont confiants dans leur capacité à poursuivre le combat. Ils ont le soutien de la population et ils voient l’opinion internationale évoluer sur la question du blocus. Ils peuvent également voir l’hésitation en Israël à l’idée de déclencher une autre série de blitzkriegcontre Gaza.
 Middle East Eye -
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib

L’Afrique du Sud annonce des poursuites contre ses citoyens qui serviraient dans l’armée israélienne

Les autorités sud-africaines ont déclaré qu’elles poursuivraient leurs citoyens qui serviraient dans les Forces armées israéliennes.
Cet avertissement est arrivé en début de semaine alors qu’un groupe de solidarité pro-palestinien a engagé une instruction pénale contre Dean Goodson, résidant de la ville du Cap et qui aurait servi dans l’armée israélienne.
L’Action Forum in Support of Palestine [Forum d’action de soutien à la Palestine] a déclaré au journal sud-africain Independent on-line qu’il prévoyait d’engager des poursuites pénales contre au moins quatre autres Sud-africains qui auraient servi dans l’armée israélienne.
La Regulation of Foreign Military Assistance Act [Le Règlement sur l’assistance militaire à l’étranger—NdT] interdit aux Sud-Africains de participer à des conflits armés au-delà des frontières du pays. Les personnes qui seraient reconnues coupables se verraient condamnés à des peines de prison.
Le ministre de la Défense du pays, sur la recommandation du National Conventional Arms Control committee [Comité national de contrôle des armes conventionnelles—NdT] peut toutefois accorder l’autorisation de participer à des conflits à l’étranger.
La mise en garde des autorités sud-africaines, concerne également ceux qui servent dans les forces armées en Afghanistan et en Afrique de l’Ouest.
Le ministère de la Défense a informé le journal Independent qu’aucune permission n’a été accordée à des citoyens sud-africains de participer au conflit en cours à Gaza et ajouté qu’il a appris que certains Sud-africains serviraient dans l’armée israélienne sans autorisation.
Traduction : Alexandre Moumbaris (Démocrite)
Publié par Gilles Munier et traduit par Alexandre Moumbaris (Démocrite)
Source : http://www.jta.org/2014/08/07/news-...
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Le consul de France à Gaza va porter plainte contre Israël

Le consul de France à Gaza, Majdi Shaqqura, va porter plainte contre Israël dont l’aviation a complètement détruit sa maison, a annoncé mercredi l’agence de presse palestinienne Ma’an.
Les termes de la dépêche de Ma’an laissent à penser que Majdi Shaqqura agit à titre personnel, étant donné qu’aucune protestation officielle française après ce énième forfait israélien n’a été rendue publique à ce jour.
Le bombardement israélien, le 17 juillet, de la maison du consul à Beit Lahya, dont les occupants étaient heureusement absents, n’est pas le premier du genre, rappelle Majdi Shaqqura.
« En fait, toutes les habitations de Gaza ont été ciblées par les bombardiers israéliens, dans le cadre d’une stratégie de châtiment collectif de la population », ajoute-t-il.
Mais en visant le domicile d’un représentant diplomatique d’un pays membre de l’Union Européenne, « Israël entend déclarer à la face du monde entier qu’il se moque du droit international », poursuit le diplomate.
Majdi Shaqqura précise enfin que dans le cadre de la préparation de sa plainte contre Israël, il consulte des associations de défense des droits de l’homme, pour adopter la meilleure stratégie juridique possible (ce qui tend à confirmer que Fabius et sa clique du Quai d’Orsay ne lui ont pas apporté d’assistance à ce jour, NDLR).
Photos Maan ci-dessous : l’un des enfants Shaqqura en pleurs devant sa maison en ruines.
http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=720262
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L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki appelle au boycott des produits israéliens

Le public doit se mobiliser contre Israël, afin qu’il « paie un prix pour sa politique", a déclaré M. Mbeki à Pretoria.
« Les partis politiques, les syndicats et les groupes religieux doivent se mobiliser pour un boycott des produits israéliens », a-t-il dit ans un discours aux étudiants de l’Université d’Afrique du Sud.
La plupart des Sud-Africains ont toujours soutenu les Palestiniens, notamment le premier président noir du pays, Nelson Mandela , le lauréat du prix Nobel de la paix, Mgr Desmond Tutu et des dirigeants juifs de premier plan tels que Ronnie Kasrils et le regretté Joe Slovo.
Des enfants Sud-Africains ont également pris part aux manifestations. Ils ont établi des parallèles entre la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et la lutte pour l’indépendance de la Palestine.
Et, du temps de l’apartheid, dans ce pays, il a fallu de très nombreuses années avant que les gouvernements se saisissent, sous la pression de l’opinion publique internationale, de l’appel au boycott lancé par Mandela et les autres dirigeants de l’ANC.
Et y compris en Afrique du Sud aujourd’hui, il y a une minorité de possédants, propriétaires de mines, banquiers et gros actionnaires de sociétés, qui soutient Israël et fait pression sur le gouvernement sud-africain pour qu’il ne prenne pas de sanctions contre Israel.
Un bras de fer est donc engagé entre la population et ses dirigeants (les mêmes qui ont usé d’une terrible répression pou mater la grève des mineurs de Marikana récemment).

Toronto : circulation bloquée devant le Consulat d’Israel !

« Die-In » pour symboliser les Palestiniens de Gaza assassinés : une quarantaine de militants ont bloqué la circulation à Toronto (Canada), le 8 août dernier, en s’allongeant en plein milieu de la rue conduisant au Consulat d’Israël.
Sur leurs pancartes, des messages de protestation contre le gouvernement canadien qui ne prend pas de sanctions contre Israel, ainsi que la demande de mettre fin au commerce des armes entre le Canada et Israël, pour en finir avec l’apartheid israélien.
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« Le Mans victime du gros coup de com d’une société israélienne »

Mercredi 13 août 2014 à 18h39
Depuis quelques jours, la Ville du Mans est la cible des critiques de militants pro-palestiniens. Ils lui reprochent la signature d’un important contrat avec une société basée en Israël pour de nouveaux compteurs d’eau. Et ce en plein pendant les bombardements de l’armée israélienne sur Gaza. Une polémique née en réalité d’un communiqué mensonger de la société israélienne Arad.
© Radio France/Martine Bréson
Depuis quelques jours, un appel de l’association EuroPalestine circule sur internet. Et l’histoire enflamme les réseaux sociaux. L’association invite ceux qui le souhaitent à écrire au maire du Mans pour dénoncer un prétendu contrat pour des compteurs d’eau, contrat qui aurait été passé cet été entre la ville et une société israélienne.
Le 3 juillet dernier, le groupe Arad a bien publié un communiqué pour se vanter qu’il équipera la banlieue du Mans de ses nouveaux compteurs d’eau Octave, des compteurs gros calibre à ultrasons. « Les travaux d’installation des nouveaux compteurs commenceront dès cet été et se poursuivront jusqu’à ce que tous les compteurs existants soient remplacés », se félicite la communication d’Arad, société spécialisée dans l’eau, qui commercialise notamment en France ces compteurs électroniques nouvelle génération, via l’entreprise SmarteoWater.
Le bureau des affaires commerciales de l’ambassade d’Israël en France reprend l’information mi-juillet. C’est à ce moment-là qu’elle se répand. Sauf que tout cela est faux.
Seulement deux compteurs
La ville du Mans, plus exactement Le Mans Métropole, l’assure : elle n’a jamais passé de contrat avec la société israélienne Arad. Elle a simplement installé deux compteurs israéliens, achetés en août 2013 et juin 2014 au quincailler breton Brossettte, dans le cadre d’un besoin ponctuel lié à un diamètre de canalisations spécifique. Le tout pour la modeste somme de 2700€ HT. Autrement dit, une goutte d’eau.
Le revendeur du groupe israélien en France, la société SmarteoWater, que nous avons pu joindre après de multiples tentatives, a d’ailleurs fini par confirmer les propos de la ville du Mans. En concédant qu’il y avait peut-être eu, effectivement, « un léger problème d’interprétation ». Mais avec des conséquences car ces derniers jours, des employés de la ville ont été insultés ou menacés au téléphone à cause de ce contrat… qui n’existe donc pas. "
Eh bien, on suppose que les élus du Mans et de sa métropole seront désormais prévenus contre les méthodes commerciales à l’israélienne ! Et que s’ils avaient envisagé un moment de faire affaire avec ARAD, l’envie leur en a été coupée !
Les autres municipalités sauront aussi à quoi s’en tenir, par la même occasion, sur la fiabilité des firmes israéliennes.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont écrit à la mairie du Mans. Cela n’aura pas été en vain, cette sonnette d’alarme salutairement tirée, a permis de montrer à tous les élus du Mans, et d’autres municipalités, la vigilance des « administrés », bien déterminés à ce que leur argent ne renfloue pas un Etat terroriste.
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Ne suis-je donc pas suffisamment humaine ?

La différence entre vous et moi, c’est que je me suis battue pour ma patrie condamnée et pour tout ce qui m’est cher.
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Les enfants de Gaza de six ans et plus ont déjà connu trois guerres israéliennes - Photo : EPA
Je me souviens que lors d’un atelier de trois jours sur le droit international et les droits de l’Homme organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, l’un des participants a demandé au formateur : « Que dois-je faire pour pouvoir jouir de ces droits de l’Homme ? » Il lui a répondu de but en blanc : « Rien. Vous devez simplement être humain ».
Mais la question est : que faire / quelles conditions remplir pour être qualifié d’humain ? À ma connaissance, je vis comme un être humain normal. J’aime, je déteste, je pleure, je ris, je fais des erreurs, j’apprends, je rêve, je fais souffrir des personnes, je souffre, j’aime les pizzas, j’ai regardé Titanic six fois, j’ai un faible pour Bradley Cooper, je tombe malade, je raconte parfois de mauvaises blagues qui ne font rire que moi, et, la dernière fois que je me suis regardée dans un miroir, je ressemblais vraiment à un être humain.
La seule différence est qu’une nation a surgi de nulle part pour occuper et réclamer la propriété exclusive de mon pays, où mes ancêtres ont vécu pendant des générations, et a entrepris l’épuration ethnique de mon peuple.
Mon seul péché est de m’être battue pour ma patrie condamnée et pour tout ce qui m’est cher.
Le monde m’a taxé de terrorisme parce que j’ai refusé d’être abattue comme un animal. Mais même les animaux se battent pour survivre.
J’ai obéi aux États-Unis et participé aux élections. J’ai voté pour un parti qui répondait à mes attentes. Mais j’ai été punie pour avoir appliqué précisément les principes démocratiques qu’ils m’ont enseignés. Je n’avais pas réalisé que la définition moderne de la démocratie consistait à élire un parti approuvé par les États-Unis, et non celui qu’une majorité des électeurs souhaitaient élire.
Par conséquent, on m’a imposé un blocus draconien, j’ai été systématiquement privée de nourriture et enfermée sur un minuscule territoire isolé du reste du monde pendant des années.
C’est au cours de cette période que j’ai obtenu mon diplôme universitaire après avoir préparé mes examens de dernière année à la lumière de la bougie et rédigé mes rapports de recherche à la main. J’ai souvent passé de longues journées de cours sans avoir de quoi acheter à manger puisque mon père, qui est ingénieur, n’avait plus de matériaux pour construire, donc plus de travail..
Au terme de quatre années exténuantes, j’ai obtenu mon diplôme avec des rêves plein la tête. Malheureusement, mes rêves étaient trop ambitieux pour ma réalité.
Je n’ai pas trouvé d’emploi malgré mon énorme potentiel.
Je me suis battue pour ce que je considérais comme mes droits les plus primaires, ce que le monde entier a pourtant qualifié de terrorisme. Ma ville a été épuisée par la pauvreté et l’isolement forcé, a enduré trois guerres meurtrières en moins d’une décennie contre l’occupation israélienne, dont les forces sont armées jusqu’aux dents avec des armes de destruction massive financées par les contribuables américains.
Et le monde me blâme à nouveau pour avoir riposté avec mes modestes armes artisanales souvent tournées en dérision.
Mes concitoyens meurent par dizaines chaque jour, mon enfance et ma jeunesse sont gâchées dans la douleur et la misère absolues, et le monde continue de me considérer comme une terroriste.
Je suis une terroriste car je me bats pour mes droits primaires, que tous les autres tiennent pour acquis sans avoir à verser leur sang et sans être déshumanisés.
Alors que ces années devaient être les plus belles de ma vie, vingt-sept jours de ma courte vie m’ont été dérobés. Je les ai passés à regarder mes proches se faire assassiner sous prétexte qu’ils n’étaient pas suffisamment humains aux yeux du monde, et je passerai bien d’autres années à me remettre du traumatisme de la guerre au lieu de me consacrer à ma carrière.
Si je ne survis pas à cette guerre, je veux que le monde entier sache que je n’ai jamais vu de roquette et que je n’en ai jamais stocké chez moi.
Soyez assurés que je n’ai pas servi de bouclier humain !
Alors que j’écris cet article, ma mère a annoncé à mon père que nous n’avions plus de gaz de cuisine, alors que nous n’avons plus d’électricité ni d’eau courante depuis des jours.
Je n’ai toujours pas compris quel crime j’ai commis pour être accablée de tels malheurs. Je me demande ce que cela fait d’être humain.

* Maisam Abumorr est diplômée de littérature anglaise. Elle étudie actuellement la traduction (diplôme supérieur) ainsi que les sciences politiques et les médias (licence) à l’université islamique de Gaza. Elle tient également un blog et donne des cours de langage corporel.
3 août 2014 - Al-Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.com/indepth/op...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claire L.

Le Hamas met Israël en garde : les Gazaouis n’ont « rien à perdre »

Le Hamas a donné à contrecœur son accord à un nouveau cessez-le-feu de 72 heures proposé par l’Égypte à partir du 11 août, après l’expiration, le 8 août au matin, de la première trêve, mais cela a suscité la colère de la base du Hamas pour qui la priorité est de faire cesser le siège de Gaza.
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Moussa Abu Marzouk fait partie du bureau politique du Hamas, et il représente son organisation dans les pourparlers du Caire - Photo : AP/Hatem Moussa
Izzat al-Rishq, un membre du bureau politique du Hamas qui a participé aux pourparlers, a dit à Al-Monitor au téléphone : « La délégation palestinienne a accepté une nouvelle trêve quand les médiateurs égyptiens lui ont dit qu’Israël l’avait acceptée pour reprendre les négociations. La délégation israélienne est arrivée au Caire sans conditions préalables - [à la différence] de ce qu’ils avaient toujours fait auparavant - pour discuter des demandes de notre peuple que les Égyptiens leur avaient transmises. Mais Israël fait semblant de discuter ,pour gagner du temps et échapper à ses responsabilités. C’est à cause d’eux qu’aucun accord n’a encore été conclu. »
Un officiel du Hamas a dit à Al-Monitor : « Le mouvement a beaucoup d’autres alternatives que de prolonger la trêve ou de recommencer à se battre avec Israël. Après avoir refusé l’extension du cessez-le-feu, nous avons lancé moins de roquettes sur Israël que pendant la guerre. Les Brigades Al-Qassam ne sont intervenues qu’à la dernière minute pendant que les autres factions continuaient de tirer des roquettes de temps en temps, parce que le Hamas souhaitait le succès des négociations ».
Malgré le cessez-le-feu, les négociations n’ont pas l’air d’avancer, a confié un membre de la délégation de l’OLP à Al-Monitor pendant le week-end. Selon Mousa Abu Marzouk, un leader du Hamas qui participe aux pourparlers, les négociation échouent parce qu’Israël refuse de répondre favorablement aux demande humanitaires des Palestiniens. « Les Palestiniens n’ont rien à perdre, » a dit Marzouk. « Ils savent que de toutes façons ils vont mourir que ce soit sous le siège ou sous les bombes israéliennes. La délégation n’a pas eu l’impression qu’Israël prenait les négociations au sérieux car ils continuent à refuser de prendre en compte les demandes palestiniennes. »
Al-Monitor a appris que la délégation palestinienne était restée au Caire pour participer à une réunion des délégués permanents de la Ligue Arabe, organisée en urgence le 11 août dans la capitale égyptienne pour tenter de mettre fin à la guerre à Gaza.
Un officiel égyptien qui participe activement aux négociations a dit à Al-Monitor : « L’Égypte ne peut pas se permettre de ne pas réussir à obtenir un cessez-le-feu permanent, malgré les nombreux problèmes qui restent à résoudre car, sinon, le bain de sang recommencera à Gaza. »
« La diplomatie égyptienne essaie de convaincre les deux camps de baisser leurs prétentions pour pouvoir parvenir à un accord de cessez-le-feu, consciente que si les Israéliens et les Palestiniens continuent tous les deux de refuser d’accéder aux demandes de l’autre camp, cela sonnera le glas des négociations. »
Mais le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a confirmé que le mouvement ne ferait pas de compromis : « Il n’est pas question de retourner en arrière. La résistance va continuer sans faiblir. Soit nos demandes sont acceptées soit nous reprenons les armes. »
L’adjoint au Secrétaire Général du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et membre de la délégation palestinienne, Qais Abdul Karim, a déclaré dans une conférence de presse : « Israël n’a pas donné de réponse convaincante aux exigences palestiniennes. IIs n’ont pas cessé d’atermoyer en proposant d’accommoder le siège contre Gaza au lieu de le lever. Israël se moque de nous. Ils ramènent sans cesse sur le tapis de questions vraiment secondaires pour nous actuellement, comme les postes [frontières]. »
Il faut noter la déclaration tout à faire remarquable du porte-parole des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, Abu Obeida, jeudi 7 août au soir, sur leur détermination à “ne pas renoncer au combat avant d’avoir obtenu la levée du siège et la construction d’un port.” Il a ajouté que la délégation ne devait pas « accepter la prolongation du cessez-le-feu tant qu’Israël n’aurait pas approuvé la construction d’un port, sinon nous mettrons Israël en face de ses responsabilités par une longue guerre d’usure dans laquelle nous tuerons des milliers de gens et ferons des centaines de prisonniers. »
Mais selon un officiel palestinien de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, (OLP) qui fait partie de la délégation du Caire, « Les négociations sont compliquée et difficiles. C’est pourquoi il est important de ne pas décider par avance de ce qui déterminera leur succès ou leur échec, y compris les questions du port ou de l’aéroport, tant que nous n’avons pas abouti sur la levée du siège de Gaza. Les négociateurs peuvent résoudre ce problème s’il n’y a pas de conditions spécifiques qui feraient échouer les négociations si elles n’étaient pas remplies. »
En Égypte, on pense que les négociations réussiront malgré leur complexité. Mais Israël a expliqué pourquoi il rejetait les trois exigences palestiniennes - le port maritime, l’aéroport et le passage entre Gaza et la Cisjordanie - en disant qu’il voulait empêcher certaines factions de passer des armes en contrebande et que le port et l’aéroport menaceraient sa sécurité. Dans sa réponse Israël ne mentionne même pas le siège. Il s’agit de déclarations vides qui ne répondent pas aux demandes des Palestiniens.
Un membre de la délégation de l’OLP a confié à Al-Monitor, « Il y a de légers progrès dans les négociations avec Israël concernant l’ouverture des points de passage avec Gaza. » Il a aussi mentionné que la délégation palestinienne avait tenu une réunion exceptionnelle dimanche 10 août, « pour discuter des mécanismes opérationnels de l’accord espéré. Les discussions devaient traiter de l’organisation du gouvernement de consensus qui aura pour rôle de discuter du futur des points de passage et des frontières, ainsi que de leur gestion sur le territoire de l’Autorité Palestinienne. C’est à cette seule condition que l’Égypte et Israël donneront leur accord. »
Sue le terrain, à Gaza, le Hamas n’a pas vraiment bien accueilli la nouvelle trêve. Al-Monitor a interrogé des chefs de groupe du Hamas et beaucoup ont exprimé leur inquiétude que « l’extension de la trêve humanitaire aie pour but de calmer la situation pour que les combattants se relâchent. Suite à quoi, on enterrera les demandes des Palestiniens dans des négociations interminables qui priveront la résistance de son influence politique ».
Un leader du Hamas, membre de la délégation du Caire a dit à Al-Monitor : « Cette seconde trêve avec Israël sera la dernière. Personne ne nous forcera à la prolonger. A la fin de cette trêve de 3 jours, si nous n’avons pas accompli des progrès politiques honorables pour notre peuple, nous fermerons la page des négociations et nous nous tournerons vers d’autres moyens d’action à la fois politiques et militaires. »
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* Adnan Abu Amer est doyen de la Faculté des Arts et responsable de la Section Presse et Information à Al Oumma Open University Education, ainsi que Professeur spécialisé sur l’Histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques et la civilisation islamique. Il a publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur l’histoire contemporaine de la Palestine.

Une autre victime de la guerre d’Israël : le droit à l’éducation des Palestiniens

La tragique situation humanitaire des Palestiniens fait oublier les dommages à long terme causés par l’actuelle répression israélienne contre les institutions d’enseignement, qui sévit partout dans les Territoires Palestiniens occupés (TPO) et qui a des conséquences négatives d’une grande portée pour le développement de la société palestinienne dans son ensemble.
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Mouawieh, 11 ans et Ahmed, 12 ans, ont été attaqués sur le chemin de l’école par un enfant de colons voisins. Ahmad est protégé par la directrice de l’école Qortoba pendant que les soldats d’occupation essaient de l’arrêter - Photo : ISM
Tous les regards sont braqués sur le nombre terrible de tués et de blessés et sur l’étendue des destructions - ainsi que sur la situation humanitaire désespérée de la population qui subit le siège de Gaza.
On accorde moins d’attention aux dommages à long terme causés par l’actuelle répression israélienne qui sévit partout dans les Territoires Palestiniens occupés (TPO) et qui a des conséquences négatives d’une grande portée pour le développement de la société palestinienne dans son ensemble.
Les attaques israéliennes contre les universités palestiniennes et contre d’autres institutions d’enseignement en sont un exemple. Elles ont énormément augmenté depuis le début de la répression militaire en juin dernier. La couverture déjà médiocre et partiale que livrent les médias occidentaux sur cette répression fait que ces attaques, qui ont également visé des étudiants et des facultés, ont largement été passées sous silence, sans beaucoup d’efforts pour imputer à Israël la responsabilité qui est la sienne dans les violations du droit des Palestiniens à l’éducation.
Le Ministère palestinien de l’Education a condamné les bombardements israéliens répétés d’institutions d’enseignement après que 10 écoles eurent été endommagées par des raids aériens sur Gaza en juin dernier. Quelques semaines plus tard, les Nations Unies annonçaient que 90 écoles étaient endommagées par les bombardements et nécessitaient des réparations. Un collège technique a aussi été l’une des nombreuses cibles civiles des militaires israéliens à Gaza, malgré les appels internationaux au cessez-le-feu. Fin juillet, plus de 95 écoles de Gaza servaient d’abris à quelque 190.000 personnes sur les 215.000 déplacés qui avaient dû fuir leur maison. L’ONU rapportait également qu’au moins 194.000 enfants avaient besoin d’un soutien psychosocial spécialisé direct, parce que leurs familles avaient vécu la mort, les blessures ou la perte de leur logement au cours des quatre semaines écoulées. Le traumatisme infligé par l’offensive israélienne sur un si grand nombre de jeunes vies se poursuivra longtemps après tout cessez-le-feu et il aura probablement un un impact critique sur leur éducation.
Si certains peuvent arguer que les répercussions plus larges des actes d’Israël ne sont pas intentionnelles, l’enseignement n’est absolument pas un dommage accidentel des pratiques et des politiques israéliennes.
En une même semaine, l’armée israélienne a effectué des raids sur les campus de cinq institutions d’enseignement supérieur, y compris l’Université Birzeit près de Ramallah, l’Université arabe-américaine (AAUJ) à Jénine, l’Université al-Qods à Jérusalem-Est et l’Université Polytechnique de Palestine à Hébron.
L’armée israélienne a également fait une descente sur l’Université Ahliya Palestine et l’a utilisée comme espace de détention pour les personnes arrêtées au cours d’un raid séparé dans le Camp de réfugiés Dheisha près de Bethléem. Pendant ces raids, des soldats israéliens lourdement armés ont attaqué et arrêté des étudiants, enfermé des gardes universitaires, détruit des propriétés et des équipements de l’université et confisqué du matériel des organisations estudiantines.
Ces attaques et ces abus de pouvoir scandaleux sont la dernière manifestation de ce qu’est la politique israélienne de ciblage et de répression de l’enseignement palestinien sous l’occupation du pays. Depuis des décennies, les restrictions israéliennes de la liberté de mouvement entravent la capacité des étudiants à rejoindre leurs écoles et leurs universités de même que les bouclages répétés d’établissements d’enseignement.
En même temps, les autorités israéliennes refusent le droit d’entrer à des professeurs invités désireux d’enseigner dans les TPO. Enseignants, étudiants et autre personnel de Cisjordanie dénoncent régulièrement le harcèlement, l’intimidation et la violences perpétrés par les colons et les soldats israéliens.
Par ses liens incontestables avec les militaires israéliens, et par son silence, voire sa collusion proactive avec des universitaires israéliens, l’enseignement israélien lui-même a été rien moins qu’un partenaire consentant de cet assaut prolongé. En voici un exemple : l’Université de Tel Aviv, qui est construite sur le village palestiniens ethniquement nettoyé de Cheikh Muwannis, est lourdement impliquée dans l’avancement de la technologie et de la stratégie militaires israéliennes ainsi que dans des projets qui permettent de continuer l’expropriation et le déplacement de Palestiniens.
Attaquer les universités est souvent justifié en les décrivant comme des pépinières de l’hostilité contre Israël et comme des espaces créateurs d’une culture de la haine. Cette croyance sur laquelle s’appuie la politique israélienne n’est pas seulement discriminatoire ; elle est inexacte et aberrante. Dès leur fondation, les universités ont été des espaces pour l’expression, l’organisation et le débat politiques, exactement ce dont a besoin un futur Etat palestinien pour favoriser le développement de ses dirigeants dans différentes sphères.
Les conséquences de la criminalisation de l’éducation
Le concept israélien d’universités comme foyers de résistance est la logique qui sous-tend la fermeture de toutes les institutions palestiniennes d’éducation du niveau supérieur pendant près de 5 années au cours de la Première Intifada, entre 1988 et 1992. Pendant cette époque, étudiants et enseignants n’ont pas été autorisés à suivre/donner des cours, à se servir des bibliothèques ni à travailler en labo. Des enseignants palestiniens ont refusé de subir cette criminalisation de l’éducation et ont continué de donner cours « clandestins » dans des maisons, des bureaux, des centres communautaires, des mosquées et des églises. A la suite de cela, beaucoup d’entre eux ont été arrêtés au simple motif de leur quête d’éducation.
Les arrestations pour avoir cherché à recevoir un enseignement ont continué jusqu’aujourd’hui. Des centaines d’étudiants universitaires ont subi des arrestations et des emprisonnements arbitraires ces dernières années, et des universitaires palestiniens eux aussi ont continué d’être emprisonnés sans justification, ainsi que le détaille en 2014 un rapport de la Global Coalition to Protect Education from Attack (GCPEA). Le rapport révélait le cas d’un étudiant universitaire de 20 ans à Tulkarem, détenu au motif que son projet de recherche de troisième cycle, la construction d’un avion sans pilote, posait une menace à la sécurité nationale d’Israël. Il semble qu’innovation et intelligence ne puissent être encouragées si elles sont le fait de Palestiniens.
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L’université Islamique de Gaza a été gravement endommagée par l’armée de l’air israélienne - Photo : APTN
Dans le sillage de l’opération Plomb Durci de 2009 à Gaza, le rapport GCPEA notait aussi que les militaires israéliens et leurs bombardements ont endommagé 280 écoles sur 641 et en ont détruit 18 autres. Dans cette même opération, 14 institutions d’enseignement supérieur avaient été endommagées, dont six ciblées directement.
Les droit palestinien à l’enseignement est aussi systématiquement restreint pour les Palestiniens en prison. On estime que 8.000 écoliers palestiniens ont été emprisonnés depuis 2000. Non seulement ils n’ont qu’un accès des plus restreints à l’éducation en prison, mais ils sont également traumatisés par les abus qu’ils ont à subir au cours de leur détention. En outre, quand leur accès à l’enseignement n’est pas refusé pour des « considérations sécuritaires », on impose aux enfants palestiniens quels cours ils peuvent suivre – maths, arabe, histoire mondiale – et lesquels il ne peuvent pas prendre, comme économie, actualités et sciences.
Les effets à long terme de ces violations cumulées sont multiples. La réussite éducative au niveau scolaire a dégringolé ces dernières années en raison de l’insécurité permanente et des épreuves subies du fait de l’occupation et des attaques militaires d’Israël.
L’isolement croissant des universités palestiniennes dû aux restrictions de la mobilité, a également un impact négatif sur le développement de l’enseignement supérieur en Palestine dans son ensemble. Ce qui entraîne à son tour une « fuite des cerveaux », en particulier au niveau du troisième cycle, puisque les étudiants qui en ont les moyens financiers choisissent d’aller étudier à l’étranger.
Réaffirmer le droit à l’éducation
Bien qu’on la trouve rarement en tête de liste quand des populations sont terrorisées, la protection de l’enseignement palestinien pendant ces périodes en particulier ne devrait pas être oubliée. Il est essentiel que la violence dirigée contre eux et ceux qu’ils servent soit mise lumière en tant qu’attaque explicite contre la liberté intellectuelle tout autant que contre le développement de la capacité des Palestiniens à l’autodétermination. Ce genre d’attaques cherche à punir toute la jeunesse qui va hériter de la lutte pour la survie des institutions, de la société et de la culture palestiniennes.
La Campagne pour le Droit à l’Education est un partenaire prêt à agir pour faire respecter ce droit humain fondamental, tout comme la Campagne Palestinienne pour le Boycott Culturel et Académique d’Israël. Toutes deux se sont positionnées pour servir de soutien à l’enseignement, aux étudiants et aux éducateurs en élevant le niveau de conscience, en facilitant des partenariats et en aidant à faire pression sur Israël pour qu’il se conforme à ses obligations de cesser ses attaques d’infrastructures civiles à permettre un accès sans entraves aux institutions d’enseignement pour tous les Palestiniens.
La résilience des universités dans de telles conditions d’existence témoigne de l’importance de l’enseignement en tant que chemin d’espoir portant les futures aspirations du peuple palestinien. Il ne faut pas permettre que les attaques contre l’éducation palestinienne se poursuivent en toute impunité, et lzaccès aux espaces de libre pensée et d’enseignement doit être garanti. Si la fin de l’occupation doit un jour se réaliser, les institutions d’enseignement doivent être traitées comme les sanctuaires de la pensée et de l’étude qu’ils sont en réalité.

Aimee Shalan dirige l’association britannique de Amis de l’Université Birzeit (FOBZU) - après avoir été Directrice d’une association d’aide médicale aux Palestiniens (MAP) - et le Conseil d’Entente arabo-britannique (CAABU).
Elle est également enseignante et a publié de nombreuses analyses.

Samer Abdelnour est assistant à la Rotterdam School of Management et chercheur en sociologie politique. Il a travaillé sur le conflit au Darfour et termine actuellement un doctorat à la London School of Economics.
1er août 2014 - al-Shabaka - Vous pouvez consulter cet article à :
http://al-shabaka.org/another-casua...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM