jeudi 17 juin 2010

Reconnaissance de l’Etat hébreu

Ce n’est pas la première fois qu’un responsable israélien appelle les Palestiniens à accepter Israël en tant qu’Etat hébreu, comme partie de la résolution prévue pour le conflit historique entre les Arabes et les Israéliens. Cette réclamation a été dernièrement formulée par Sharon et répétée à maintes reprises par Olmert, l’ex-premier ministre israélien, et son ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Et dernièrement avant que Netanyahu ne parte à la rencontre d’Obama, il a annoncé que parmi les conditions de la résolution il faut que l’Autorité palestinienne accepte Israël en tant qu’Etat juif et que l’Etat palestinien prévu soit désarmé pour ne pas permettre à l’Iran de mettre pied en Cisjordanie. Si la condition du désarmement est compréhensible à la lumière de la stratégie israélienne connue et qui consiste à être l’Etat le plus puissant au niveau militaire parmi ses voisins, la question de l’Etat juif peut être prise en considération à partir de nombreux angles différents, qui mènent tous à des résultats désastreux pour toute la région.
Comme d’habitude, les Israéliens ne voient qu’eux-mêmes, considèrent que leurs réclamations doivent être réalisées à tout prix et les autres parties doivent les accepter sans discussion, même si elles impliquent des menaces directes. Comme il est connu, l’expression d’« Etat hébreu » a été mentionnée dans la décision de la division de 1948, qui a réclamé un Etat pour les Arabes et pour les juifs. Remarquons que les pères spirituels ou les fondateurs d’Israël ne définissaient pas l’Etat qu’ils ont usurpé d’« Etat juif » mais d’« Etat d’Israël », prenant en considération la vérité que dans le nouvel Etat vivent un grand nombre d’habitants non-juifs, comme les Arabes musulmans et chrétiens qui sont les vrais propriétaires de la terre.
Depuis cette date, ces habitants, qui constituent entre 18 et 20 % de la population en Israël, représentent un grand problème à plusieurs dimensions. Premièrement, la présence des non-juifs affecte la conception sioniste de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat purement réservé aux juifs selon des légendes religieuses et non religieuses. Deuxièmement, la présence arabe suscite la problématique de l’Etat à double-nation, même si un Etat palestinien est fondé selon les frontières de 1967. En effet, les Arabes palestiniens continueront à constituer un obstacle face à la judaïsation de l’Etat, malgré toutes les lois promulguées par la Knesset et imposées par force aux Arabes d’Israël.
Ceci nous mène à la troisième dimension relative à la discrimination pratiquée par l’Etat et protégée par la loi contre une partie des habitants. La fameuse expression répétée par des hommes politiques de 1948 qui est « Israël est l’Etat de tous ses citoyens » n’est qu’une tentative politique et juridique visant à mettre fin à la discrimination pratiquée par les institutions de l’Etat et la communauté juive contre les Arabes, propriétaires originaux de la terre. Et en contrepartie, les extrémistes israéliens affirment que les Arabes d’Israël peuvent être musulmans ou chrétiens à l’intérieur de leur maison, mais à l’extérieur, il doivent être juifs sionistes.
Tous ces aspects reflètent le dilemme dans lequel vit l’élite israélienne au pouvoir. Elle désire un Etat purement juif et fait son possible pour imposer ce concept à tous les citoyens. Mais au fond d’elle-même, quelque chose manque : la reconnaissance de l’entourage direct d’Israël en tant qu’Etat purement juif. Cette reconnaissance ne constitue pas uniquement une question psychique commune, mais concerne également la sécurité et la légitimité historique du projet sioniste sur les territoires palestiniens.
En effet, malgré toutes les réalisations juives, du point de vue sioniste, cette légitimité ne s’est pas encore réalisée. En fait, pour les juifs, il n’est pas uniquement question du présent mais de l’avenir. Cette légitimité signifie mettre fin au conflit, réaliser une défaite commune pour les Arabes et surtout garantir leur droits à purifier la terre des ancêtres de tous les éléments étrangers, c’est-à-dire procéder à l’expulsion de tous ceux qui ne sont pas juifs. Les Israéliens veulent un Etat basé sur une assise religieuse qui octroie les droits de citoyenneté à ceux qui appartiennent à cette religion seulement et non pas aux musulmans et aux chrétiens. Et la légitimité historique du point de vie sioniste signifie avant tout compléter le projet sioniste.
Certains observateurs pensent que les négociations nécessitent de traiter avec la réclamation de l’Etat juif selon le principe du marchandage. Et ce pour parvenir le mieux possible à un Etat palestinien prévu et pour ne pas donner à Israël des prétextes pour entraver les négociations et les questions relatives au statut final. Or, il suffit de s’approfondir dans les significations de la conception de l’Etat juif pour comprendre que toutes les solutions possibles resteront dans un cadre sioniste. Avec toutes ces répercussions stratégiques sur la région et sur l’Etat palestinien au cas les négociations aboutiraient à une formule autour de cet Etat, avec ses 2 scénarios probables.
Premièrement, un Etat palestinien sur les frontières de 1967 sous une autorité palestinienne unique dont les territoires sont la Cisjordanie et le secteur de Gaza. La seconde probabilité est un Etat palestinien sur une partie des territoires palestiniens, la Cisjordanie ou Gaza, et sous une autorité palestinienne qui ne représente pas tout le peuple palestinien et qui est en litige avec une autre autorité sur l’autre partie des territoires. Ce qui ressemble beaucoup à la situation palestinienne actuelle.
Dans tous les cas de figure, si le négociateur palestinien et après lui le négociateur arabe, acceptent le principe de l’Etat juif, les répercussions seront désastreuses, comme le démantèlement géographique et démographique et la perte du droit au retour des réfugiés, ce qui causera des troubles sécuritaires et sociaux dans toute la région arabe
Hassan Abou-Taleb

Le chanteur américain Devendra Banhart annule ses concerts en israël

Publié le 16-06-2010

Le chanteur compositeur Devendra Banhart vient d’annuler à la dernière minute deux concerts programmés à Tel Aviv, en expliquant qu’il ne souhaitait pas que l’on utilise à des fins politiques ses prestations.

Il n’y aura donc pas de concert de Devendra Banhart à Tel Aviv ce soir, ni demain. C’est à la dernière minute que le chanteur américain, très apprécié d’un large public, a décidé d’annuler sa venue en Israël.
"Nous étions d’accord pour partager un message humain, mais pas un message politique, et il semble, malheureusement, que nous sommes utilisés pour soutenir des points de vue qui ne sont pas les nôtres", a fait savoir l’artiste".
Son dernier album néo-folk "What will be" et ses enregistrements des chansons de Leonard Cohen, attendront une autre attitude de la part des Israéliens. En attendant, tous les tickets devront être remboursés.
CAPJPO-EuroPalestine

La crainte de l’impunité d’Israël

Israël a décidé de mener sa propre enquête sur l’arraisonnement de la flottille de la Liberté. Une décision qui ne risque pas de satisfaire les protagonistes qui réclamaient une enquête internationale.
Sous forte pression internationale, Israël a annoncé, dimanche dernier, la création d’une « commission publique indépendante », avec la participation de deux observateurs étrangers, pour enquêter sur l’affrontement meurtrier israélien de la flottille de la Liberté. Une décision insuffisante pour les Palestiniens et une partie de la communauté internationale. Cette commission aura pour mission d’« enquêter sur les aspects relatifs à l’action entreprise par l’Etat d’Israël pour empêcher des navires d’atteindre la côte de Gaza », selon un communiqué du bureau du premier ministre Benyamin Netanyahu. En plus, cette commission publique, qui pourra auditionner n’importe quelle personne ou organisation, se penchera sur « les raisons sécuritaires à l’origine de l’imposition du blocus maritime de Gaza et la conformité de ce dernier au droit international », explique le communiqué. Elle sera dirigée par un juge en retraite de la Cour Suprême israélienne, Yaakov Tirkel. Les deux observateurs étrangers sont l’ancien prix Nobel de la paix nord-irlandais David Trimble, ancien chef du Parti unioniste d’Ulster, et un ex-avocat général de l’armée canadienne, Ken Watkin. « Etant donné les aspects internationaux uniques de l’incident, il a été décidé de nommer deux observateurs étrangers de stature internationale dans les domaines du droit militaire et des droits de l’homme », stipule le communiqué.
Autant de précisions qui prouvent qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de cette commission, loin d’être neutre. En effet, Israël a catégoriquement rejeté le principe d’une mission d’enquête internationale. Attendue depuis plusieurs jours, la décision annoncée survient après des négociations apparemment ardues avec l’administration des Etats-Unis. Ce sont, en effet, les Etats-Unis, éternels alliés d’Israël qui, semble-t-il, n’ont pas insisté pour que la commission d’enquête soit internationale. Washington s’est contenté de favoriser une présence internationale au sein de la commission, présence qui conforterait la crédibilité de l’enquête. « Nous espérons fortement, et nous pensons que c’est ce que nous sommes en droit d’attendre, que ce sera une procédure qui sera considérée à la fin comme crédible et impartiale », a toutefois plaidé l’ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice. « Bien qu’Israël doive se voir accorder le temps d’achever le processus, nous nous attendons à ce que les investigations de la commission et de l’armée israéliennes soient menées à bien rapidement », a également affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. « Nous nous attendons aussi à ce qu’après leur achèvement, leurs conclusions soient présentées publiquement et soient présentées à la communauté internationale », ajoute la Maison Blanche.
Moussa, pour une levée du blocus
Outre les pressions pour mener une enquête, la communauté internationale fait aussi pression pour une levée du blocus contre Gaza, jugé « inacceptable » et « contre-productif » par l’Union européenne. Sur place, c’est le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a plaidé pour la levée du blocus imposé par Israël depuis quatre ans, lors de sa visite dimanche dernier à Gaza. « Il faut briser ce blocus », a plaidé M. Moussa, après avoir traversé la frontière entre l’Egypte et le territoire palestinien. « Non seulement les Arabes, mais le monde entier doit soutenir le peuple palestinien contre le blocus de Gaza et face à ce qui se passe dans les territoires occupés, en particulier à Jérusalem-Est (annexée) », a affirmé le haut diplomate égyptien. C’est la première fois qu’un chef de la Ligue arabe se rend dans la bande de Gaza, au moment où la communauté internationale fait pression sur Israël pour alléger le blocus qui frappe 1,5 million de Gazaouis, dont la plupart dépend de l’aide étrangère. M. Moussa a été accueilli par les dirigeants du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, ainsi que par des représentants d’autres factions palestiniennes. En première réaction de cette visite, le Hamas est satisfait de ce pas officiel arabe vers la levée du blocus. « Nous espérons que cette visite produira des résultats concrets », a dit le premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, après un entretien avec M. Moussa. Ce dernier a découvert des zones dévastées par l’offensive de l’armée israélienne il y a 18 mois qui a endommagé ou détruit des milliers d’habitations. Plus de 1 400 Palestiniens et 13 Israéliens avaient été tués.
Après une rencontre avec les leaders des principaux mouvements palestiniens, Amr Moussa a insisté sur la réconciliation interpalestinienne. « La réconciliation (entre factions palestiniennes) est fondamentale, c’est une question de volonté et pas simplement de signature », a estimé M. Moussa. « Il s’agit d’une décision politique. C’est une position qui doit se traduire par un accord sur toutes les questions. L’Histoire ne s’arrête pas à une phrase là ou à un paragraphe ici », a-t-il souligné. Le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbass sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a délogé les forces loyales à M. Abbass de Gaza il y a trois ans. Négocié depuis des mois sous l’égide de l’Egypte, l’accord de réconciliation a été reporté à trois reprises en raison de profondes divergences. Le Hamas refuse de signer le document paraphé par Le Caire et le Fatah.
Maha Salem

Messages de soutien

Après l’attaque de la flottille de la Liberté par Israël, les initiatives se multiplient pour briser le blocus imposé à la bande de Gaza. Des convois se rendent dans l’enclave palestinienne qui souffre depuis quatre ans du blocus israélien.
Au lendemain de l’attaque israélienne contre la flottille de la Liberté au large de la Méditerranée le 31 mai dernier, le président Moubarak a pris la décision d’ouvrir le terminal de Rafah pour permettre la circulation des personnes et des marchandises dans cette région. Depuis, plusieurs initiatives ont été prises pour tenter de briser le blocus imposé à Gaza qui dure depuis quatre ans.
Deux convois d’aides humanitaires ont pris cette semaine le chemin de cette ville assiégée. Le premier était organisé par des parlementaires islamistes et était chargé de 160 tonnes de matériaux de construction ainsi que de vivres et de médicaments. Cependant, la totalité de cette aide fournie par les Frères musulmans n’est pas arrivée à bon port. « Arrivés à Al-Ariche, nous avons été arrêtés par les services de sécurité. Les matériaux de construction ont été confisqués et seuls les vivres et les médicaments ont pu être acheminés vers Gaza », explique le chef de cette délégation islamiste, Hazem Farouq. Les organisateurs de ce convoi humanitaire critiquent l’attitude des autorités égyptiennes. « Pourquoi interdire le béton armé et le ciment ? Craignent-ils que les Palestiniens s’en servent pour fabriquer des bombes et attaquer Israël ? Ces matériaux étaient destinés à la reconstruction de maisons. La population ne cesse de souffrir après la destruction causée par l’offensive israélienne », ajoute Farouq. Il explique : « Nous avons été bien accueillis par la population de Gaza. Notre programme de visite a consisté en une série de visites dans les villes de la bande de Gaza, où nous avons vu les dégâts de l’offensive israélienne », raconte le député Saad Abboud, membre de la délégation. En plus, le convoi a visité un certain nombre d’hôpitaux et de centres médicaux et a rencontré Ismaïl Haniyeh, le premier ministre limogé du Hamas, en présence des membres du Conseil législatif palestinien. A la fin de la visite, la délégation était à l’écoute des prisonniers palestiniens et a rencontré une famille palestinienne dont des membres ont été tués dans la récente incursion israélienne à Gaza. « Le blocus israélien sur la bande de Gaza est injuste. Notre visite était un message politique qui confirme la solidarité du peuple égyptien avec le peuple de Gaza », affirme pour sa part le porte-parole de la délégation, le député des Frères musulmans Mohamad Al-Béltagui.
Ouverture de Rafah
La décision du président Moubarak d’ouvrir le terminal de Rafah avait été annoncée le mardi 1er juin. Rafah est le seul point de passage vers la bande de Gaza, non contrôlée par Israël, qui impose un blocus strict à l’enclave depuis sa prise de contrôle par le mouvement islamiste Hamas en 2007. Le président a donné des instructions de laisser entrer les aides humanitaires et médicales nécessaires à la bande de Gaza et d’accueillir en Egypte les blessés et les malades palestiniens, afin de les soigner. Outre ce convoi envoyé par les Frères musulmans, qui entretiennent de très bons rapports avec le Hamas, un autre convoi est parti cette semaine pour Gaza, affrété par l’Union des artistes arabes. Le convoi comprenait des représentants de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, du Koweït, d’Arabie saoudite et du Yémen. Il a traversé jeudi la frontière égyptienne à Rafah vers la bande de Gaza pour apporter un soutien à l’enclave. « Notre visite était avant tout symbolique. Nous sommes restés une seule journée dans la bande de Gaza. La présence d’artistes arabes à Gaza est une grande confirmation de la solidarité avec son peuple », affirme Achraf Zaki, président du syndicat des Artistes égyptiens. Il ajoute que la visite est un message à la population de Gaza de leur soutien pour briser le blocus. Les membres du convoi ont fait une tournée à Gaza et ont rencontré également Ismaïl Haniyeh. Ils ont tenu une conférence de presse en appelant à l’unité des rangs palestiniens. « Les artistes de la partie arabe se consacreront dans leurs œuvres cinématographiques, télévisuelles et théâtrales au soutien au peuple palestinien qui souffre du blocus », affirme un communiqué de l’Union des artistes arabes. Un troisième convoi transportant de l’aide humanitaire et comprenant un millier de personnalités du monde de l’art et du cinéma doit prochainement partir pour Gaza.
L’ouverture du passage de Rafah a donné lieu à une multiplication des initiatives de soutien à Gaza. Mais jusqu’à quand ? Le terminal situé à la frontière entre l’Autorité palestinienne et l’Egypte a été créé après les accords de paix avec Israël en 1979, et le retrait israélien du Sinaï en 1982. Israël a administré le passage jusqu’au 11 septembre 2005, date à laquelle l’Etat hébreu a mis en œuvre son plan de désengagement de la bande de Gaza. La gestion du terminal est revenue à l’Egypte. Le passage fut rouvert en novembre 2005. Mais en 2007, il a été fermé après l’extension de l’autorité du Hamas dans la bande de Gaza. Aucune durée n’est précisée pour l’ouverture du terminal alors que d’ordinaire, les ouvertures de ce point de passage entre l’Egypte et la bande de Gaza sont limitées à quelques jours par mois. Le Hamas, qui a pris de force, en juin 2007, le pouvoir à Gaza après en avoir chassé les forces fidèles au président Mahmoud Abbass, exhorte les pays arabes et musulmans à faire pression sur l’Egypte pour qu’elle ouvre définitivement le terminal de Rafah et cesse de prendre pour cible les tunnels entre le territoire égyptien et l’enclave palestinienne. Le Caire a entrepris, depuis plusieurs mois, de renforcer son contrôle de la frontière, longue d’une vingtaine de kilomètres, invoquant notamment la lutte contre les trafics de toutes sortes passant par ces tunnels. Cette politique a été la cause de la tension dans les relations entre le Hamas et l’Egypte, qui reproche au mouvement islamiste de bloquer la conclusion d’un accord de réconciliation interpalestinien avec l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbass. Il est peu probable que le passage reste ouvert longtemps. En effet, l’Egypte craint l’invasion du Sinaï par des dizaines de milliers de Palestiniens et qu’Israël parvienne à exporter la problématique du secteur vers l’Egypte. De même pour l’Egypte, la fermeture du terminal écarte toute accusation de contrebande d’armes vers Gaza. Dans un tel contexte, la décision d’ouvrir le terminal est une décision temporaire. Amr Al-Shobaki, du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, est en désaccord avec cette justification.
Il assure que le passage de Rafah est déjà ouvert depuis deux semaines et il n’y a pas eu cette invasion palestinienne. « La position égyptienne n’a pas réussi à faire la distinction entre le Hamas et le peuple palestinien qui souffre du blocus. Elle devrait faire cette distinction pour ne pas punir le peuple palestinien », explique Al-Shobaki. Et de conclure : « Il est temps que l’Egypte cherche à mettre une nouvelle stratégie qui organise la circulation au passage de Rafah ».
Ola Hamdi

Sionisme : les limites d’une idéologie colonialiste nihiliste.La preuve par la flottille de la liberté

Il faut comprendre par cet acte sanglant de piraterie — par des patrouilleurs israéliens, contre la flottille internationale  de la Liberté, transportant des aides humanitaires aux Gazaouis, victimes d’un blocus ignoble imposé par Israël avec la bénédiction de l’Occident — qu’il s’agit d’une des manifestations des plus logiques de la part d’un “Israël” englué dans les contradictions d’une idéologie colonialiste et fasciste.
Cet acte certifie de sa dangerosité et de sa fragilité. Il témoigne aussi de l’absurdité des réactions qui semblent atteindre les limites de l’entendement. Il n’y a pas de plus complice quand l’UE demande à Israël “une enquête complète sur les circonstances” de ce raid, c'est-à-dire au criminel, suivie des États-Unis qui, sans “condamner”, “regrettent les pertes en vies humaines” tout en voulant savoir “les circonstances” de la “tragédie”. Seul Sarkozy use de “condamnation”, mais pour “l’usage disproportionné de la force” comme s’il s’agissait d’une flottille de guerre. La bonne conscience ne s’accommode pas d’ambiguïtés devant un crime !
Voilà qu’il a fallu une action percutante qui fait front à la propagande sioniste pour que leur système et leurs stratagèmes se mettent à nu. Il est effectivement nécessaire de contrer leur désinformation, de dénoncer leurs méfaits sur les droits de l’homme et sur ses dangers quant à la paix, mais il nous semble que rabâcher sans stratégies et actions concrètes et coordonnées — pour anéantir leur système qui ne survit que par l’escroquerie,  l’argent maffieux et les égards — serait infructueux et stérile.
Le monde est convaincu qu’il est face à un “État” sans foi ni loi — que dirigent, depuis sa création par usurpation, des gouvernements composés de bandits et de mercenaires sans racines et sans vertus — sous tutelle de lobbies influents, dotés de moyens de persuasion redoutables, immoraux. Ces lobbies qui infiltrent les gouvernements des pays à tradition démocratique, qui accaparent leur histoire, leur média, leur culture pour les pervertir, qui utilisent les pressions et corruptions afin d’orienter leurs politiques selon les retombées qui leur sont bénéfiques, qui dictent ce qu’ils doivent dire, croire et faire, qui fomentent ou soutiennent des conflits afin de diviser les pays qui leur sont hostiles, qui décident d’une guerre, d’un blocus, d’un embargo, qui peuvent faire sanctionner un pays réfractaire ou poursuivre n’importe quelle personnalité indocile en abusant des institutions internationales, dont la plupart leur sont dévouées, qui se permettent de bafouer les lois internationales, etc. Ces lobbies sont d’une importance capitale contrairement à la vision de Chomsky qui “occulte leur influence sur la politique des États-Unis”, selon l’analyste Jeffrey Blankfort.
Dans la stratégie américaine, Israël est un maillon essentiel pour la défense de ses intérêts. La création d‘Israël est le résultat de la “mauvaise conscience” de l’Occident encore colonialiste, d’une part, mais aussi avec cette faveur, le futur gardien de ses intérêts, d’autre part. Dans ce jeu, le sionisme est doctrine et instrument qui obéissent fondamentalement à des intérêts américains que représentent les lobbies que dominent les organisations sionistes. Les vrais sionistes, détenteurs des politiques, vivent dans ces pays dits démocratiques, avec leur base aux États-Unis dont ils avaient saisi la valeur stratégique en infiltrant tous les rouages de l’État. L’Amérique reste leur terre de prédilection. Ceci est confirmé par les organisations antisionistes, dont Neturei Karta qui revendique le “démantèlement d’Israël”. Cette organisation affirme que “les tentacules du sionisme sont telles que les pays occidentaux sont ses laquais… les hommes politiques… sont soumis à des pressions ou menaces de toutes les calomnies s’ils ne sont pas suffisamment loyaux… à Israël… Ils leur font faire des guerres et organiser des embargos en fonction des retombées éventuelles sur Israël”.
Dès lors, les attitudes d’Israël toujours arrogantes, provocantes – que leurs soutiens encouragent par des réactions toujours ambiguës et complices — cernent l’Occident, avec ce raid meurtrier, dans une situation des plus embarrassantes qui va sûrement le contraindre à prendre des mesures contre ce gouvernement “indiscipliné” qui use du chantage au chaos. Il croit devoir être “obligé” de modérer sa volonté de sanctionner l’Iran de façon “paralysante” selon le souhait d’Israël, au risque de mettre à nu une partialité, qu’il ne cesse de nier. Parce qu’Israël est convaincu qu’il est le garant de “ses” intérêts, qu’il est le maillon fort de cette stratégie, qu’il en profite allègrement pour bafouer les lois internationales et décider des choses comme il l’entend. Si les États-Unis le soutiennent ainsi, c’est que leurs intérêts passent avant tout souci d’éthique. Ceux-ci sont de deux ordres : stratégique, en érigeant Israël leur “tête de pont” au MO ; de politique intérieure, car une brouille avec lui aura des conséquences sur le rapport de forces que peuvent faire basculer les lobbies, les organisations sionistes dont l’AIPAC, les organisations religieuses chrétiennes, sympathisantes, qui font croire que le “salut de l’humanité viendra d’Israël”. Mais ce chantage a ses limites ! La limite est que les intérêts peuvent être compromis par celui-là même censé les protéger. Le monde a changé fondamentalement dans les relations politiques et économiques, dans les rapports de force avec la fin de la “guerre froide”, dans les alliances stratégiques. Si Israël reste obnubilé par son impression de puissance, par son “droit” à l’impunité, par son aveuglement devant l’évolution du monde,  il doit finir par se retrouver non seulement dans une situation où il lui sera aussi dangereux d’avancer que de reculer, mais surtout isolé et tout perdre ; car devenant sans intérêt !
Actuellement, Israël et ses commanditaires se retrouvent embourbés dans une situation où ils sont incapables de faire la paix avec leurs voisins d’abord, alors qu’ils détiennent la clé. Les voilà “inventant” un autre “ennemi” lointain, qui menacerait leur sécurité en s’activant à “se doter de l’arme nucléaire” ! C'est-à-dire l’Iran, ce “phénix” envié, riche en pétrole, cet ex-État lige devenu résistant, irréductible, qui se permet un fulgurant développement technologique en comptant sur ses forces propres malgré trente années d’embargo, cette nation qui a bouleversé le rapport de force et la donne géostratégique. Pays qu’il faudra coûte que coûte isoler et empêcher de devenir l’exemple à suivre. Et Sarkozy de débiter des insanités du genre “l'acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire”... couplées aux déclarations multiples des dirigeants iraniens contre la démocratie d’Israël, “c'est un danger et c'est inacceptable”. “Démocratie d’Israël”, militaire au service de la colonisation qui encourage les migrations sans quoi il n’y aurait ni citoyen ni “nation”. Cependant, toutes les tentatives de le déstabiliser ont échoué. Mieux, les menaces ont, paradoxalement, renforcé le rapport de force par le ralliement inattendu de pays comme la Turquie (pourtant bon partenaire d’Israël), le Brésil et le Venezuela, qui y voient de la manipulation et du mensonge lorsqu’ils découvrent que l’Occident rejette l’idée revendiquée de “l’échange d’uranium” une fois acceptée par l’Iran en guise de bonne foi. Et le PM Erdogan d’accuser les pays occidentaux de “manquer d’honnêteté et de sincérité” car pour lui “l'initiative… n'est pas une initiative qui met le monde en danger. Au contraire… elle est destinée à prévenir les tentatives de mettre le monde en danger”. À propos du raid, il lance : “Cette attaque insolente et irresponsable qui piétine toute vertu humaine doit absolument être punie.” La Ligue arabe, elle, a décidé de “briser” le blocus “par tous les moyens” ,puis, a “salué” la décision égyptienne d'ouvrir le terminal après l’avoir fermé… en solidarité avec Israël !
Dès lors, avec les exactions, la colonisation incessante, les destructions des biens, les assassinats, le piétinement des lois internationales, le blocus, la falsification de passeports de pays “amis” et, maintenant, les actes de piratage — en plus des effets sur la stabilité et la sécurité de l’Occident – les Arabes, les musulmans et les pays épris de paix et de liberté ont suffisamment d’arguments incontestables et de conditions réunies pour riposter, de concert, pour mettre en échec cette funeste idéologie. Il faut croire que le sionisme est arrivé au point nodal de son évolution historique dont il est impératif d’exploiter la situation pour en faire un moment de rupture.
La riposte doit être engagée de concert sur trois plans : médiatique, politique et économique.
*L’action médiatique et primordiale pour contrer la propagande sioniste. Elle doit viser à détromper leur discours qui veut faire croire qu’il s’agit d’une légitime défense contre leur religion et non contre un fait colonial.
M. Erdogan précise : “Notre problème ne concerne pas les Israéliens ou le peuple juif. [il] concerne le gouvernement israélien oppresseur, qui pratique le terrorisme d'État”. Puis, assène : “Le gouvernement israélien est hypocrite, paranoïaque et il ment.” Démystifier le sionisme en présentant son vrai visage, c'est-à-dire une idéologie coloniale, expansionniste qui ne peut survivre sans état de guerre. Démontrer que l’argument “sécurité” est un mensonge, comme l’affirme le Gle  Matityaha Pelet (Haaretz, 1972) : “La thèse d’un danger, d’un génocide qui nous menaçait en juin 1967 et qu’Israël se battait pour son existence physique était seulement du bluff…” Soutenir que les combattants sont bien des résistants comme insiste Erdogan.  “Le Hamas a des résistants qui luttent pour défendre leur terre. Ils ont remporté une élection”. Viser les opinions occidentales, car il s’agit de pays à traditions démocratiques, qui influent sur les décisions politiques. Les actions doivent être lancées en trois langues, anglais, espagnol, français.
* L’action politique doit prendre quatre directions. 1. Refondation des institutions arabes dans leur organisation, fonctionnement et objectifs. 2. Regroupements régionaux d’intérêts communs en intégrant sans attendre la Turquie et l’Iran. 3. Engager une offensive extérieure par le biais des ambassades et autres tout en exigeant la réorganisation des instances et organisations internationales qui se caractérisent par leur inamovibilité, le détournement en faire-valoir. 4. Améliorer les politiques intérieures pour les rendre plus démocratiques et en conformité avec les aspirations des citoyens, mais aussi pour enlever tout prétexte sur la question des droits de l’homme.
* L’action économique doit être encouragée dans le sens de l’équité entre les membres et avec les pays loyaux et partisans de l’échange égal. Lier toute adversité par des conséquences économiques. Dans le cas du MO, lier les intérêts économiques des Américano-sionistes et de certains pays européens au règlement définitif et juste du problème palestinien. La Turquie donne l’exemple avec Bulent Arinc : “Ankara va réduire les relations dans ces domaines à un niveau minimum, pour autant qu'une telle coopération existe déjà... que les paiements ont été effectués ou pas.” Comme certains s’emploient déjà à faire un chantage au Liban pour le pousser à voter les sanctions contre l'Iran, sous prétexte qu'il a des intérêts avec les États-Unis.
Il doit être bien compris que les États-Unis n’agissent que dans leurs intérêts et n’admettent de changement que s’ils sont compromis. S’ils sentent un risque, ils changeront de cap. Le sionisme est, pour eux, moins préoccupant en ce qu’il bombarde les civils, détruise ou assassine que dans ce qu’il met en danger leurs intérêts. Leur matérialisme ne s’encombre pas de considérations humanistes. La défense des intérêts ne peut s’accommoder d’un sionisme récalcitrant, encombrant, devenant inutile, fut-il américain ! Si le sionisme ne peut survivre sans guerre et sans colonisation, les intérêts, en revanche, ne peuvent être préservés sans paix ! Cette contradiction fondamentale imposera un choix que le pragmatisme américain saura différencier. Dès lors, plus le sionisme en fait, plus il accélère sa chute !
Si l’intransigeance turque, exigeant fermement la fin du blocus, en menaçant de “revoir les liens politiques, économiques et militaires avec Israël”, met les Arabes dans l’embarras de prendre des mesures au moins équivalentes, la responsabilité incombe, en priorité, à ces derniers, du fait qu’il s’agit d’un “problème arabe” avant d’être un “problème turc”. Leur dernière déclaration demandant à la Turquie “d’utiliser les moyens légaux nationaux et internationaux à disposition contre Israël” est insensée. Il appartient, impérativement, aux Arabes de prendre leurs responsabilités en adoptant une stratégie de riposte qui doit permettre de mettre fin à cet “abcès purulent” que condamnent la raison et l’histoire. Ce sera une nouvelle preuve que les systèmes et idéologies qui visent la domination, l’avilissement, l’exploitation de l’homme finissent toujours au rebut de l’Histoire !       
Amar DJERRAD  (source : Liberté)

Les ambitions néo-ottomanes d’Ankara

Sous l’impulsion du parti islamo-conservateur de l’AKP, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan s’emploie à étendre son influence, aussi bien politique qu’économique, chez ses voisins arabes. 
 
Istanbul, Par Hicham Mourad —
Une fois de plus, la Turquie démontre le dynamisme de sa politique arabe. Aussi bien sur le plan politique qu’économique, Ankara a fait preuve de vision claire et de pugnacité, lors de la tenue à Istanbul, du 9 au 11 juin, du Forum de coopération arabo-turc, aux niveaux des ministres des Affaires étrangères, de l’Economie et des Finances.
Au niveau politique, les chefs de la diplomatie des pays arabes et de la Turquie, qui se réunissent pour la troisième fois, ont souligné une convergence de vues renforcée par la récente agression israélienne contre la flottille de la paix le 31 mai, où neuf Turcs ont péri. Insistant sur la nécessité de mener une enquête internationale indépendante sur ce drame, les ministres ont réclamé à nouveau la levée du blocus contre la bande de Gaza, imposé par Israël depuis 2006, et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant aux frontières de juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Au niveau économique, la dynamique de la coopération turco-arabe était plus visible, car outre la participation des représentants gouvernementaux, plus de 600 chefs d’entreprise des deux bords étaient présents pour discuter des moyens de renforcer une coopération qui n’a cessé d’augmenter au fil des dernières années : de 13 milliards de dollars en 2004, le volume des échanges commerciaux entre la Turquie et les pays arabes a grimpé à 37 milliards en 2008, avant de retomber à 29 milliards en 2009, en raison de la crise économique mondiale.
Lors de l’inauguration du Forum économique, le cinquième du genre, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a invité les hommes d’affaires arabes à investir davantage en Turquie (les investissements arabes directs en Turquie sont de 8 milliards de dollars), en vantant une économie en pleine expansion, dont le taux de croissance annuel dépasse les 6 %. Selon les prévisions de l’Organisation du Commerce et du Développement Economique (OCDE), la Turquie devrait connaître la plus rapide croissance parmi les membres de l’organisation, pendant la période 2011-2017. Le gouvernement du parti islamo-conservateur de la justice et de développement (AKP) ambitionne à faire entrer la Turquie dans le club des dix premières puissances économiques mondiales en l’an 2023.
Le Forum arabo-turc était aussi l’occasion de renforcer le rapprochement économique entre les deux parties. Ainsi, un accord de libre-échange et de suppression de visas a été conclu entre Ankara et la Syrie, le Liban et la Jordanie. Les signataires ont invité les autres Etats arabes à les rejoindre. En fait, cet accord regroupe et étend à toutes les parties différents protocoles bilatéraux déjà existants. La Turquie avait déjà passé des accords bilatéraux supprimant les visas avec les trois pays concernés, et des accords de libre-échange avec la Syrie et la Jordanie. D’autres accords bilatéraux de libre-échange existent entre la Turquie et l’Egypte, le Maroc, la Tunisie et la Palestine. Et des accords de suppression de visas entre la Turquie et la Libye, le Maroc et la Tunisie.
Pour la Turquie, la présence dans le monde arabe ouvre au commerce du pays des marchés énormes dans le cadre d’une percée stratégique au Moyen-Orient et en Afrique, alors que pour les pays arabes, l’ouverture sur le marché turc pourrait être un prélude à la conquête des pays turcophones voisins et de l’Europe, dans la perspective d’une éventuelle adhésion d’Ankara à l’UE.
Une implication dans la région
Le message turc est clair et le Forum de coopération n’a fait que le confirmer : la Turquie, depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 de l’AKP, veut jouer un rôle majeur dans le monde arabe et au Moyen-Orient, à travers une implication plus prononcée et plus vigoureuse dans les conflits de la région. Ankara veut ainsi retrouver le poids qu’elle estime le sien sur la scène arabe et proche-orientale, aussi bien sur les plans politique qu’économique. A cette fin, la Turquie veut bâtir sur l’image positive qu’elle a acquise depuis 2002. Déjà populaire pour s’être fait le champion de la cause palestinienne en dépit de ses relations avec Israël, le premier ministre turc a encore amélioré son image dans le monde arabe en exigeant qu’Israël soit « puni » pour son opération de piraterie en haute mer contre les humanitaires de la flottille de la paix.
M. Erdogan ne tarit pas de critiques contre l’Etat hébreu depuis l’attaque dévastatrice de l’armée israélienne contre la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009, et encore plus depuis l’assaut du commando israélien contre les navires de la flottille de la paix transportant des centaines de militants pro-palestiniens, pour la plupart des Turcs. En fait, la Turquie a réalisé que la question palestinienne était la meilleure porte d’entrée pour jouer un rôle important dans le monde arabe. Le gouvernement de M. Erdogan se doit également d’accompagner son opinion publique, dans le soutien à la cause palestinienne, à moins d’un an d’élections législatives.
M. Erdogan avait séduit les médias arabes l’an dernier en claquant la porte du Forum de Davos après avoir été empêché de poursuivre, en présence du président israélien Shimon Pérès, une violente diatribe contre l’attaque destructrice de l’armée israélienne contre la bande de Gaza. La crise entre la Turquie et l’Etat juif, qui s’est exacerbée ces derniers jours, conforte le point de vue des analystes arabes qui considèrent qu’Ankara entend se positionner en puissance incontournable face à Israël et l’Iran dans une région où les pays arabes se distinguent par leur faiblesse. Malgré la détérioration récente des rapports avec Tel-Aviv, la Turquie n’envisage toutefois pas de geler ses relations avec Israël pour ne pas déplaire à l’Europe et aux Etats-Unis qui demeurent ses alliés. Mais parallèlement, elle essaie de redorer son blason dans l’opinion arabe. C’est dans ce but qu’elle a clairement dénoncé l’agression israélienne sur Gaza, fin 2008-début 2009, et qu’elle a organisé de nombreux convois d’aide au peuple palestinien.
Pour la Turquie, également admirée par les populations arabes pour sa démocratie et son économie plus solides que dans la plupart de leurs propres pays, cette bonne image est un atout dans ses efforts pour retrouver une influence régionale un siècle après la chute de l’Empire ottoman. Alors que les perspectives de son adhésion à l’Union Européenne (UE) s’enlisent, Ankara a entrepris d’approfondir ses liens avec ses principaux voisins musulmans. Le gouvernement de M. Erdogan semble vouloir faire revivre des relations fondées sur l’islam comme héritage commun entre les pays arabes et la Turquie. La diplomatie turque du gouvernement de l’AKP se dégage ainsi de son alignement systématique sur l’Ouest, sans toutefois tourner le dos aux Occidentaux. Le peu d’avancées dans les négociations pour une adhésion à l’UE n’est pas étranger à cette attitude. La Turquie d’Erdogan se libère d’une politique étrangère qui était encadrée par l’Etat et une doctrine presque militaire héritée du Kemalisme.
Au-delà de la rhétorique, il s’agit d’un changement de cap : la Turquie, déçue par l’opposition de l’Allemagne et de la France à son intégration dans l’UE — et l’adhésion de Chypre en 2004 — marque son retour vers une politique multidirectionnelle, de plus en plus attentive au monde musulman voisin, des Balkans au Moyen-Orient, l’ancienne étendue de l’Empire ottoman. L’attitude sévère à l’égard d’Israël a élargi sa marge de manœuvre dans l’espace musulman.
La nouvelle conception que se fait le parti islamique modéré de l’AKP, qualifiée de néo-ottomane, est le fait du ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, un académicien devenu stratège du parti. Elle résulte de la révolte envers ce qu’il estime être le déclin de la Turquie au XXe siècle. Dans sa vision, la Turquie devrait profiter de la fin de la guerre froide et de l’opposition Est-Ouest, de son profil culturel et politique — un Etat musulman démocratique — et surtout de sa position géostratégique unique — un pont entre les mondes occidental et islamique. La politique étrangère turque depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP est ainsi marquée par une dualité que le ministre des Affaires étrangères justifie en affirmant que « la Turquie est européenne en Europe et orientale en Orient, car elle est les deux à la fois ». C’est la raison pour laquelle la Turquie tente de maintenir un équilibre entre son appartenance islamique et le respect des institutions laïques.
Mais les pays arabes ne sont pas tous enthousiastes à l’idée que l’héritière de l’Empire ottoman joue un rôle aussi pénétrant. Si la plupart d’entre eux trouve son compte dans un renforcement économique des rapports bilatéraux, les puissances régionales arabes, comme l’Egypte ou l’Arabie saoudite, ne veulent pas donner une carte blanche à Ankara sur le plan diplomatique et préfèrent juger de l’action turque ou apporter leur caution à sa politique au cas par cas. L’essentiel pour elles est que l’action turque n’entre pas en contradiction avec leur propre politique ou en compétition avec leur propre influence dans la région.

Stephane Hessel appelle au boycott d’Israël


Publié le 16-06-2010

"Les citoyens du monde doivent réagir là où les gouvernements ont échoué" : article de Stephane Hessel, 95 ans, survivant de l’Holocauste, militant des droits de l’Homme, diplomate. (Publié par le Huffington Post).

"L’attaque illégale et immorale d’Israël contre le convoi d’aide humanitaire de la Flottille de la Liberté, qui a fait au moins neuf morts et des dizaines de blessés, a, à juste titre, stupéfié le monde. Le convoi entièrement civil de 6 bateaux transportait plus de 10 000 tonnes d’aide humanitaire cruellement nécessaire, et près de 700 citoyens de 40 pays. La Flottille était une tentative ambitieuse de briser le siège imposé par Israël depuis 2007 à 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza occupée. Avec à son bord d’éminents parlementaires, chefs religieux, écrivains, journalistes, un Prix Nobel de la Paix et un survivant de l’Holocauste, le convoi humanitaire visait non seulement à fournir des secours à Gaza ; il cherchait à attirer l’attention internationale sur la crise humanitaire imposée aux habitants de Gaza et sur l’impératif d’y mettre fin. Il est indéniable que ce dernier objectif a réussi, mais avec des conséquences tragiques.
L’attaque israélienne contre le convoi d’aide non armé dans les eaux internationales a été « une violation [flagrante] du droit international humanitaire, du droit international maritime, et [selon la plupart des interprétations] du droit pénal international », pour reprendre les mots de Richard Falk, professeur de droit international et rapporteur spécial des Nations Unies sur les Droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés. Il est triste de constater que les gouvernements du monde sont devenus depuis trop longtemps complices ou apathiques envers les crimes d’Israël et ont renforcé sa culture de l’impunité, sous le bouclier de soutien incontestable des États-Unis. Malgré sa condamnation initiale, le gouvernement des Etats-Unis a fait pression sur les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, à nouveau, pour adopter un langage ambigu qui allège Israël de toute responsabilité et renvoie dos à dos l’agresseur et la victime.
Typiquement, le gouvernement israélien a accusé les victimes de son raid d’avoir attaqué les soldats israéliens, prônant la « légitime défense ». L’éminent expert juridique et directeur du Centre de droit international de Sydney à l’Université de Droit de Sydney, le professeur Ben Saul, réfute carrément l’affirmation d’Israël en argumentant : « Juridiquement parlant, les forces militaires gouvernementales qui arraisonnent un bateau pour le capturer illégalement ne sont pas traitées différemment d’autres criminels. Le droit à la légitime défense dans de telles circonstances est du côté des passagers à bord : une personne a légalement le droit de résister à sa propre capture, enlèvement et détention illégaux. » Il ajoute que « si les forces israéliennes ont tué des gens, ils n’ont pas seulement enfreint le droit humain à la vie, mais ils peuvent aussi avoir commis de graves crimes internationaux. Selon l’article 3 de la Convention de Rome pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime de 1988, c’est un crime international, pour toute personne, de saisir ou d’exercer un contrôle sur un navire par la force, et c’est aussi un crime de blesser ou tuer une personne dans le processus. »
Malgré la déclaration du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon appelant à mettre fin au siège illégal de Gaza par Israël, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à appeler à la fin inconditionnelle du blocus, autorisant ainsi Israël à commettre en toute impunité de graves crimes de guerre, également bien documentés dans le rapport Goldstone des Nations Unies.
L’absence d’action significative de la part des gouvernements pour rendre Israël responsable devant le droit international laisse ouverte une voie pour les citoyens de conscience : celle de prendre eux-mêmes cette responsabilité, comme cela a été fait contre l’apartheid en Afrique du Sud. Les initiatives non-violentes menées par les citoyens, dont la Flottille et les multiples campagnes de boycott et de désinvestissement dans le monde entier sont des exemples, présentent la façon la plus prometteuse de surmonter l’échec des gouvernements du monde à résister à l’intransigeance et au comportement débridé d’Israël. En attaquant de façon flagrante le bateau humanitaire, Israël a provoqué par inadvertance une prise de conscience et une condamnation sans précédent non seulement de son siège fatal de la bande de Gaza, mais aussi du contexte plus large des pratiques de l’occupation israélienne dans les Territoires palestiniens, de sa négation des droits des réfugiés palestiniens et de sa politique d’apartheid contre les citoyens indigènes « non-juifs » d’Israël.
La Flottille de la Liberté rappelle le genre d’initiatives de solidarité de la société civile qui a mis fin aux lois de ségrégation aux États-Unis et à l’apartheid en Afrique du Sud, une analogie impossible à ignorer. Comme pour le régime d’apartheid en Afrique du Sud, la réaction d’Israël a été de qualifier cet acte non-violent de « provocation intentionnelle ». Comme dans le cas de l’Afrique du Sud, l’appel à la solidarité internationale, sous forme de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) provenait d’une écrasante majorité de syndicats et d’organisations de la société civile palestinienne en 2005, et est en train d’être adopté par des citoyens de conscience et des mouvements sociaux du monde entier. L’initiative BDS appelle à isoler efficacement Israël, ses institutions complices économiques, universitaires et culturelles, ainsi que les entreprises qui profitent de ses violations des droits de l’Homme et de ses politiques illégales, aussi longtemps que ces politiques continueront.
Je crois que l’initiative BDS est une stratégie morale qui a démontré son potentiel de réussite. Plus récemment, la Deutsche Bank allemande a été la dernière de plusieurs institutions financières et grands fonds de pension européens à se désinvestir du fabricant d’armes israélien Elbit Systems. La semaine dernière, deux chaînes majeures de supermarchés italiennes ont annoncé un boycott des produits provenant des colonies illégales israéliennes. Le mois dernier, les artistes Elvis Costello et Gil Scott-Heron ont annulé leurs représentations en Israël. Inspirée de la lutte populaire anti-apartheid sud-africaine, la génération actuelle d’étudiants dans les campus universitaires appelle activement leurs administrations à adopter des politiques de désinvestissement.
Je soutiens les mots sincères de l’écrivain écossais Iain Banks qui, en réaction à l’attaque atroce d’Israël de la Flottille de la Liberté, a suggéré que la meilleure façon pour les artistes, écrivains et universitaires internationaux de « convaincre Israël de sa dégradation morale et de son isolement éthique » est « tout simplement de ne plus rien avoir à faire avec ce gouvernement criminel. »
Stéphane Hessel
*Stéphane Frédéric Hessel est un diplomate, ancien ambassadeur, résistant français et agent du BCRA. Né en Allemagne, il obtint la nationalité française en 1937. Il a participé à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
CAPJPO-EuroPalestine

mercredi 16 juin 2010

Flottille de la liberté: l'ONU s'engage à livrer la cargaison à Gaza

21:15 15/06/2010
MOSCOU, 15 juin - RIA Novosti
L'ONU s'est engagée mardi à livrer à Gaza la cargaison d'aide humanitaire saisie le 31 mai par Israël au cours de l'attaque menée contre de la "Flottille de la liberté", rapportent les médias occidentaux se référant au coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry.
"L'ONU est prête à prendre en charge cette responsabilité à titre exceptionnel", a-t-il indiqué avant d'ajouter que les Nations unies avaient obtenu l'accord d'Israël et des propriétaires du fret humanitaire pour cette opération d'acheminement de l'aide à Gaza.
Des commandos israéliens ont pris le 31 mai d'assaut la "Flottille de la liberté" qui transportait des milliers de tonnes de cargaisons humanitaires vers la bande de Gaza. Six navires avaient à bord au moins 600 défenseurs des droits de l'homme, dans leur majorité des Turcs. Il y avait aussi plusieurs Occidentaux. L'attaque israélienne a que 9 victimes et des dizaines de blessés.
Les autorités israéliennes ont assuré que leurs militaires étaient dans leur droit et ont dû recourir aux armes pour se défendre.
Afin d'enquêter sur les circonstances de la prise d'assaut de la flottille le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a proposé de créer une commission composée de représentants israéliens, turcs et américains. Toutefois, cette initiative a été rejetée par la partie israélienne.
La bande de Gaza subit le blocus israélien depuis que le mouvement islamiste Hamas a arraché le pouvoir à Gaza au Fatah de Mahmoud Abbas en juin 2007.
http://fr.rian.ru/world/20100615/186904940.html
 

Le président Abbas souligne la nécessité de briser le blocus imposé à Ghaza et d’ouvrir tous les points de passage

Le président palestinien, M. Mahmoud Abbas a souligné hier à Charm El-Cheikh la nécessité de briser le blocus israélien imposé à Ghaza et d’ouvrir tous les points de passage israéliens. Dans des déclarations à la presse à l’issue de sa rencontre avec le président égyptien, M. Hosni Moubarak, le président Abbas a indiqué qu’il avait informé la partie américaine de cette demande durant sa dernière visite aux Etats-Unis. Il a par ailleurs appelé à la création d’une commission d’enquête sur l’agression contre “la Flottille de la liberté” conformément au communiqué du Conseil de sécurité à ce sujet. S’agissant de la commission d’enquête mise en place par le gouvernement israélien, le président palestinien a exprimé ses doutes sur les résultats de toute enquête menée par une telle commission. Concernant les négociations indirectes palestino- israéliennes le président palestinien a indiqué avoir réaffirmé à Washington la position palestinienne, soulignant que les négociations directes dépendent d’une évolution dans les questions des frontières et de la sécurité. “Si les israéliens affichent une position positive, nous ne voyons aucun inconvénient à engager des négociations directes”, a ajouté M. Abbas, qui a affirmé que ces négociations passent par la coordination entre les palestiniens et le comité de suivi de la Ligue arabe. Quant à réconciliation inter palestinienne, le président Abbas a réaffirmé la nécessité de signer le document égyptien sur la réconciliation par le mouvement Hamas afin que les revendications de toutes les parties soient débattues en vertu des clauses de ce document. “Si le document est accepté, nous sommes prêts à former un gouvernement de transition ou un gouvernement de techniciens ou d’indépendants pour superviser plusieurs questions, notamment la réception de fonds” destinés à la reconstruction adoptés lors de la conférence de Charm El-Cheikh ainsi que la préparation des élections présidentielles et législatives, ajoute le président palestinien. 

La Ligue arabe est un peu longue à la détente

15.06.2010
"C’est au bout de trois ans de blocus israélien imposé à la bande de Gaza que le secrétaire général de la Ligue arabe se décide à faire le déplacement dans ce territoire palestinien, alors que son bureau au Caire se trouve à trois heures de route", ironise le quotidien panarabe Al-Quds Al-Arabi à propos de la visite qu’a rendu Amr Moussa le 13 juin aux Palestiniens de Gaza. Depuis juin 2007, le point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte est étroitement contrôlé par le gouvernement égyptien, qui n’autorise son ouverture qu’en de rares occasions. C’est ainsi le cas quand il faut permettre aux pèlerins d’aller à La Mecque ou pour laisser passer des malades qui ont besoin de soins urgents. L’Egypte a même commencé la construction d’un mur souterrain en acier pour empêcher les Palestiniens de s’approvisionner en utilisant les tunnels creusés sous la frontière. "Il était temps qu’Amr Moussa effectue cette visite ! Une visite qui intervient après que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé la levée du blocus israélien sur Gaza, après que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'y est rendu deux fois et a réclamé lui aussi la levée du blocus, et alors que le ‘quartet’ pour le Proche-Orient est en train de préparer un rapport demandant l’assouplissement du blocus."

Flottille pour Gaza : l'envoyé de l'ONU demande un changement radical de politique

15 juin 2010 – Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, rendait compte ce mardi au Conseil de sécurité de l'ONU de l'état d'avancée de sa mission. Il a souligné le besoin d'un changement fondamental de la situation dans la Bande de Gaza, ajoutant que l'arraisonnement d'une flottille humanitaire à destination du territoire palestinien par les forces israéliennes fin mai montrait une nouvelle fois que le blocus n'était pas viable et devait prendre fin.
« La crise de la flottille est le dernier symptôme d'une politique qui a échoué, le blocus doit prendre fin », a indiqué Robert Serry devant le Conseil de sécurité, avant d'annoncer que les Nations Unies étaient prêtes à prendre en charge trois navires turcs de la flottille et à assurer la distribution de leurs cargaisons humanitaires dans la Bande de Gaza.

Il a ensuite expliqué que ses efforts se concentraient désormais sur l'avenir et notamment sur la manière de faire de cette crise une opportunité pour commencer à régler les multiples problèmes auxquels le territoire palestinien est confronté.

« Il est beaucoup plus important de concentrer notre attention sur ce qui doit réellement être fait et fait maintenant, c'est à dire la fin effective de ce qui est appelé une politique de fermeture ou le blocage de la Bande de Gaza », a-t-il poursuivi.

Le diplomate a également indiqué qu'il existait aujourd'hui un consensus international sur Gaza et que le quartet -Nations-Unis, Etats-Unis, Union européenne, Fédération de Russie- était d'accord sur la nécessité d'un changement fondamental de la situation.

« Les principes de base qui devraient fonder une politique pour Gaza sont clairs. Tout doit être autorisé, à moins qu'il y ait des raisons sécuritaires spécifiques et légitimes », a-t-il estimé, avant d'ajouter qu'Israël devait changer sa politique actuelle qui prévoit d'autoriser seulement 116 types de biens à entrer dans le territoire, pour une politique permettant l'entrée de tous les biens et produits, sauf en cas de préoccupations sécuritaires rationnelles légitimes.

« Nous sommes aussi très clairs avec nos interlocuteurs à Gaza. Au moment où nous appelons à un changement urgent de politique de la part d'Israël, nous attendons aussi un changement de politique du Hamas, en particulier en déclarant un cessez-le-feu et en agissant pour prévenir toutes formes de violences contre Israël », a encore précisé Robert Serry.

Devant le Conseil de sécurité, il a également estimé qu'il était crucial de continuer à soutenir les efforts américains de médiations entre Palestiniens et Israéliens entamés le mois dernier. Il a également demandé que ces efforts soient renforcés par des avancées concrètes sur le terrain, dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, avec en ligne de mire le passage à des discussions israélo-palestiniennes directes aussi vite que possible.

Parmi les mesures positives, il a cité le gel de la colonisation israélienne et des actions palestiniennes fortes pour combattre le terrorisme et poursuivre les réformes.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=22187&Cr=gaza&Cr1= 

L’OCDE choisit Jérusalem pour y tenir sa Conférence sur le Tourisme

Jérusalem - 15-06-2010
Par AIC 
Au vu des violations flagrantes du droit international par Israël, il est surprenant qu’un siège à l’OCDE ait été accordé au pays, et pire encore, que Jérusalem Occupée, la contestée capitale auto-déclarée d’Israël et divisée ethniquement se retrouve sous les feux de l’actualité du tourisme.
L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a récemment annoncé que Jérusalem accueillerait en Octobre de cette année sa Conférence annuelle du Comité du Tourisme. Ce sera le premier événement de l'OCDE à se tenir en Israël depuis son entrée dans le prestigieux consortium économique en mai. Ce sera également la première fois que la Conférence du Comité du tourisme ait lieu en dehors de Paris.
"L’entrée d’Israël dans l'OCDE a une grande importance en termes de construction d'une image positive pour le pays", a déclaré ministre israélien du Tourisme, Stas Misezhnikov. "L'image positive acquise aura un effet sur les choix des touristes pour visiter Israël, et cela va attirer des investisseurs étrangers dans le pays, y compris, entre autres, des investisseurs du secteur du tourisme."
Israël n’aurait pas dû être accepté dans l'OCDE, comme cela été expliqué dans de nombreux documents d’analyse publiés par l'AIC et d'autres. L'article 1 de la Convention de l'organisation déclare que les objectifs de l'OCDE devraient être de «contribuer à l'expansion du commerce mondial sur une base multilatérale et non discriminatoire conformément aux obligations internationales». L'article 2 stipule que, dans la poursuite de ces objectifs, les Membres s'engagent à «poursuivre leurs efforts pour réduire ou supprimer les obstacles aux échanges de biens et services."
Ce n'est évidemment pas le cas en ce qui concerne Israël, avec le siège et le blocus de la bande de Gaza qui dure depuis 3 ans et les obstacles mis en place en Cisjordanie qui limitent la libre circulation des biens, des services et de la population palestinienne.
En mai, un groupe de citoyens israéliens a envoyé une lettre à l'OCDE, exprimant leur inquiétude au sujet de la possible acceptation du pays. "En tant que citoyens israéliens, nous sommes préoccupés par la politique des gouvernements israéliens, politique qui viole le droit international, viole les droits fondamentaux des Palestiniens sous occupation et sert à promouvoir l'instabilité, la violence et la souffrance au Moyen-Orient», écrivaient-ils. "Nous sommes également préoccupés par le deux poids deux mesures appliqué par certains pays de la communauté internationale, en particulier les pays développés, face aux violations d’Israël."
Bien que la Conférence du Comité du tourisme donnera certainement un coup de pouce immédiat à l'industrie du tourisme israélien, l'adhésion d'Israël à l'OCDE aura des effets durables, renforcera non seulement l'économie du pays, mais aussi son image générale.
Le Ministre Misezhnikov a qualifié la décision du comité de se réunir en Israël de "preuve de confiance importante", en affirmant que cela "avait une importance particulière et du prestige, compte tenu de la décision prise par les dirigeants de l'OCDE de s'écarter de la tradition et de ne pas tenir la réunion à Paris, mais à Jérusalem. "
"Le choix d'Israël, et en particulier Jérusalem, est une preuve de confiance dans l'industrie du tourisme israélien et dans son économie», a déclaré le ministère israélien du Tourisme.
Cinquante ministres du tourisme et des représentants des États membres et d'autres pays participeront à la conférence de trois jours. Cette 86ème réunion de la Conférence du Comité du Tourisme de l'OCDE mettra l'accent sur le développement du «tourisme vert», les effets écologiques sur le tourisme, et l'identification des opportunités d'opérations commerciales écolos.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le gouverneur de la Banque d'Israël, le Prof. Stanley Fischer et le président Shimon Peres seront également présents.
Au vu des violations flagrantes du droit international par Israël, il est surprenant qu’un siège à l’OCDE ait été accordé au pays, et pire encore, que Jérusalem Occupée, la contestée capitale auto-déclarée d’Israël et divisée ethniquement se retrouve sous les feux de l’actualité du tourisme.

Ankara accuse Washington de double langage, mais rappelle les liens d'amitié

15/06/2010     
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi les Etats-Unis de pratiquer le double langage au Proche-Orient mais il a rappelé que Washington reste un "ami de longue date " .
"Vous parlez de démocratie mais ensuite vous faites tout le contraire de la démocratie... Quand cela vous arrange, vous vous mettez du côté des régimes totalitaires, et quand cela vous arrange, vous parlez de démocratie", a-t-il déclaré devant les députés de son parti, sans citer explicitement les Etats-Unis dans ce passage du discours .   
 "Se couper de l'Ouest ou de l'Est ne serait ni possible ni juste pour la Turquie. C'est un fait indéniable que l'Histoire a montré", a-t-il ajouté, alors que plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, redoutent que la Turquie, pays membre de l'Otan, ne se tourne vers l'Est et les pays arabes .  "Le pays qui peut le mieux comprendre la mission et l'importance de la Turquie est notre ami de longue date, les Etats-Unis", a-t-il ajouté, précisant que "dans de nombreuses régions, la Turquie et les Etats-Unis ont des objectifs communs ".  
 Les deux pays ont des divergences "occasionnelles", car ils "utilisent des méthodes différentes et ont des ordres de priorité différents" dans les affaires de la région, a-t-il ajouté . 

Davutoglu aux Arabes : Nous prierons bientôt à AlAqsa

15/06/2010  
Le ministre des affaires étrangères turc a promis que très bientôt, les Musulmans vont prier dans la mosquée d’AlAqsa. Ces propos ont été tenus par Ahmet Davutoglu lors du forum économique qui s’est tenu dernièrement à Istanbul réunissant ses homologues représentants 17 états arabes. Ils ont été rapportés par le quotidien turc Melliet qui confiait les dessous de cette rencontre : «  très prochainement, Jérusalem sera la capitale de la Palestine ; nous irons prier ensemble à la mosquée d’AlAqsa » aurait-il lancé d’un ton passionné sans excitation.
Citant un responsable turc qui commentait ces propos, sachant que les turcs peuvent obtenir des visas israéliens et se rendre à Jérusalem, et prier dans cette mosquée sainte, il a assuré que le chef de la diplomatie turc signifiait pas ses propos « la création d’un état palestinien, dont la capitale est Jérusalem, insinuant que les dirigeants arabes s’y rendront librement pour effectuer la prière, sans nul besoin de visas israélien ».