A peine l’archevêque de Westminster a-t-il esquissé ses premiers pas sur le sol meurtri et méconnaissable de Gaza qu’il a été saisi d’effroi par l’immense paysage de désolation qui s’est offert à sa vue, ne parvenant pas à détacher son regard des décombres sous lesquels sont ensevelis des quartiers entiers de la ville, et des Gazaouis, rescapés de l'horreur, qui y vivent ou survivent, emprisonnés dans des ruines.
Bien que préparé psychologiquement à découvrir l’étendue du désastre suite au carnage perpétré par Israël, dont l’opération « Bordure protectrice » de l’été 2014 a laissé une empreinte rouge sang indélébile, le choc a été toutefois incommensurable pour le Cardinal Vincent Nichols, chef de l’église catholique d’Angleterre et du Pays de Galles, qui n’a pas cherché à dissimuler son intense émotion lors d’un entretien accordé au Guardian.
"Je suis profondément bouleversé de découvrir les effets tragiques de la guerre et la pauvreté endémique qui règne ici. Il doit y avoir une fin à la guerre, et quand vous en visualisez les ravages dans un endroit comme Gaza, cela ne fait que renforcer ce sentiment", a-t-il déclaré à son retour d’une visite éprouvante dans un orphelinat, où il a pu mesurer la gravité des traumatismes dont souffrent de jeunes enfants désormais sans famille, avant de se rendre dans un hôpital et une zone industrielle en grande partie dévastés par la pluie de bombes israéliennes.
Dénonçant le lourd tribut, toujours plus insoutenable, que paie la population civile de la bande de Gaza à chaque offensive meurtrière d’Israël qui culmine, chaque fois davantage, dans la barbarie et le génocide, l’archevêque de Westminster, qui s’est dit "préoccupé par les idéologies contradictoires qui prennent en étau les citoyens innocents de Gaza", a formulé le vœu, pour l’heure désespérément pieux, que la paix impérieuse finisse par l’emporter dans cette région de souffrances.