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vendredi 28 novembre 2014

Fermeture du point de passage de Rafah : les malades de Gaza vers une mort à petit feu

Siham Al-Hindi, 55 ans, attend avec impatience l’ouverture du point de passage de Rafah, afin de pouvoir aller en Egypte y trouver le soin nécessaire à son état de santé. Elle a besoin d’une opération chirurgicale spécifique au niveau du ventre.
Elle confirme au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que les examens médicaux effectués dans les hôpitaux de la bande de Gaza montrent le besoin d’une opération précise. Les médecins lui ont conseillé d’aller la faire à l’hôpital de Moïn en Egypte. Elle attend toujours l’ouverture du point de passage de Rafah pour y aller, en vain.
En fait, les autorités égyptiennes avaient fermé ce passage, le 25 octobre 2014, sous prétexte de conditions sécuritaires du nord du Sinaï, suite à la mort de vingt-six soldats égyptiens attaqués dans la zone de Cheikh Zoued.
Appel de détresse !
Pour sa part, Mme Mona Abedine attend l’ouverture du passage pour aller se faire opérer du cœur, surtout du fait qu’elle souffre d’une crise grave depuis plus de deux semaines.
« J’appelle l’Egypte et ses responsables, ajoute-t-elle, à nous regarder avec plus de mansuétude et à nous ouvrir le point de passage. Nous les aimons. Nous ne savons pas pourquoi ils nous traitent la sorte! ».
Al-Hindi et Abedine ne sont que des exemples de ces milliers de malades de la bande de Gaza qui souffrent et qui ont besoin d’aller ailleurs trouver le soin pour leurs douleurs, le soin qu’ils ne trouvent pas à Gaza. Gaza souffre d’un injuste blocus et de ses conséquences.
Souffrances, maladies et occupation
Mme Aïcha Hamide, 43 ans, attend, elle aussi, l’ouverture du passage afin d’aller se faire opérer du dos.
Elle ajoute : « Quelle est notre faute pour que nous soyons encerclés et que le point de passage soit fermé devant nous ? Est-il logique que nous payons le prix des problèmes intérieurs égyptiens ? Ce que nous avons eu de l’occupation sioniste durant la dernière guerre ne nous suffit-il pas ? »
Les malades de Gaza privés de soin !
Achref Al-Qodra, porte-parole du ministère de la santé, confirme que la fermeture du point de passage de Rafah coupe toutes les veines extérieures de la vie des malades de la bande de Gaza.
Le renforcement du blocus et la fermeture de ce point de passage ont privé deux tiers des malades de leurs programmes de soin. « Le point de passage de Rafah a un grand sens pour les malades de Gaza », souligne Al-Qudra.
Les conditions des malades ne supportent plus des crises supplémentaires tel le manque de médicaments, entre beaucoup d’autres.
Trente mille malades en attente
Il n’y a aucune vraie excuse pour la fermeture du point de passage de Rafah, confirme de son côté Ayad Al-Bazom, porte-parole du ministère de l’intérieur. Ce point de passage n’a pas été un seul jour un problème pour l’Egypte et sa sécurité. Toutes les mesures sont toujours prises pour assurer la sécurité aussi bien de l’Egypte que de la bande de Gaza.
Actuellement, il y a plus de trente cas humanitaires qui ont besoin de voyager, tels les malades et les immigrés. Et de l’autre côté du point de passage de Rafah, du côté égyptien, environ six mille Palestiniens sont suspendus. Les conditions humaines de ces gens ne cessent de s’aggraver de jour en jour, résume enfin Ayad Al-Bazom.