Bethléem – CPI
Le matin de ce vendredi 13 mars 2014, 
Mohammed Sabah, du village de Taqou, à l’est de la ville Bethléem, ne 
savait pas qu’il vivait ses dernières heures avec son œil droit.
En fait, peu de temps après la fin de la 
prière de vendredi, l’armée de l’occupation sioniste a bombardé par ses 
bombes lacrymogènes toute la zone entourant la maison du Palestinien 
Mohammed Sabah. L’armée répondrait aux jets de pierres contre une 
voiture de la part de jeunes palestiniens. Mohammed et d’autres voisins 
sont venus voir ce qui se passait vers sa maison. A ce moment, un soldat
 israélien l’a visé par une bombe lacrymogène. Mohammed a pu l’éviter.
Cela a irrité le soldat. Il s’est tout de 
suite mis par terre, a pris la position de sniper et a visé le visage de
 Mohammed avec son fusil à balles en métal recouvertes de caoutchouc. 
Visant directement d’une distance de dix mètres seulement, la balle 
s’est installée dans son œil droit. A l’hôpital, après une opération 
chirurgicale pour enlever la balle, le médecin l’a informé qu’il avait 
perdu son œil pour toujours.
    Les souffrances
  
Le médecin lui a dit qu’il devrait enlever l’œil perdu ; sinon, il perdrait l’autre œil également.
Une telle opération complexe s’effectue à 
la clinique spécialisée de Sain John, dans la ville occupée d’Al-Quds 
(Jérusalem). Normalement, c’est l’autorité de Ramallah qui assure le 
coût d’un tel soin.
Cependant, le transfert de l’argent ne 
s’est pas fait jusqu’à ce moment, au moment d’écrire ce rapport. Son 
frère aîné poursuit son dossier. Chaque fois qu’il va voir le bureau des
 transferts, aucune réponse ne l’attend, à part l’atermoiement et le 
renvoi vers des dates inconnues.
    Malédiction de cette route déviatrice
  
Le cas de Mohammed n’est unique. Ce n’est 
qu’un exemple parmi des dizaines de Palestiniens qui souffrent le 
martyre à cause des agressions commises par l’occupation sioniste, par 
ses colons et par la route déviatrice qui déchire le village Yaqou en 
deux, au service des colons du sud de la Cisjordanie. Cette route dévore
 une partie des terrains du village et y laisse ses effets très 
négatifs. Puis il y a cette réalité amère : 70% des terrains du village 
sont sous l’autorité de l’occupation sioniste, dans le domaine 
administratif et sécuritaire, étant qualifié de zone « C » selon 
l’accord d’Oslo.
Cette route passe à côté de trois écoles 
palestiniennes et elle est utilisée par les Palestiniens et les colons 
sionistes. Il y a toujours des conflits entre eux ; les colons ont 
toutefois le privilège d’être défendus toujours et sans faille par 
l’armée de l’occupation sioniste ; les Palestiniens n’ont personne !
    Déclarations mensongères
  
Derrière l’histoire de Mohammed et toutes 
les autres histoires qui se passent dans les villages par lesquels 
passent les routes déviatrices, il y a toujours une seule raison : une 
plainte déposée par des colons, prétendant être attaqués par des 
Palestiniens. Une telle plainte suffira afin que les forces sionistes 
d'occupation attaquent le village, provoquent des affrontements et font 
des victimes comme le pauvre Mohammed, qui a perdu son œil pour rien. 
Mohammed et ses semblables sont toujours entre le marteau de 
l’occupation sioniste et l’enclume de la passivité de l’autorité 
palestinienne de Ramallah, qui ne bouge pas le petit doigt pour protéger
 les Palestiniens pris au piège entre les mâchoires de ces monstrueuses 
routes déviatrices.