Rédigé par l'Institution 
           Internationale al-Qods  (QII) 
Mercredi 2 novembre 
          2011
Ce rapport 
          examine l’évolution de la situation dans 
          la ville d’al-Qods, tant sur le terrain 
          que sur le plan politique, au cours des 
          trois mois passés. Il présente une 
          lecture méthodique des événements qui se 
          déroulent, dans le cadre du conflit 
          entre d’une part, un projet global de 
          judaïsation de tous les aspects de la 
          vie de cette ville, exécuté et supervisé 
          par l’Etat de l’occupation et des 
          associations qui en dépendent, et 
          d’autre part, les tentatives de résister 
          à ce projet menées par les maqdisis, en 
          s’appuyant sur leurs propres capacités 
          et le faible soutien extérieur.
          Le rapport examine l’évolution sur le 
          terrain du projet de judaïsation et les 
          efforts consacrés pour y résister, selon 
          deux parcours principaux :
           Judaïsation religieuse et culturelle : 
           ce parcours comprend les tentatives 
           faites pour modifier l’idendité de 
           la mosquée al-Aqsa et l’ancienne 
           ville dans al-Qods, par les 
           exacavations visant à construire une 
           ville historique juive, sous et 
           autour de la mosquée al-Aqsa, des 
           synagogues et des musées, mais aussi 
           à tenter de supprimer l’exclusivité 
           islamique sur la mosquée al-Aqsa 
           pour la transformer en un lieu 
           religieux commun ouvert aux fidèles 
           de toutes les religions. S’ajoutent 
           à cela la tentative de changer la 
           nature démographique de la zone 
           entourant la mosquée al-Aqsa et 
           l’ancienne ville, pour en faire une 
           zone juive et l’expulsion des Arabes 
           vers la périphérie. Ce parcours 
           comprend aussi la tentative de 
           présenter la ville d’al-Qods comme 
           un lieu touristique en tant que 
           « capitale juive », par le biais des 
           festivals et des fêtes, 
           l’encouragement du tourisme en vue 
           de favoriser les fouilles et la 
           construction des musées juifs dans 
           toute la ville.
           La judaïsation 
           démographique : 
           Ce parcours insiste sur deux points 
           centraux, le premier étant les 
           tentatives d’accroître le nombre des 
           colons juifs dans la ville, par la 
           construction et l’élargissement des 
           colonies, et les facilités offertes 
           à différentes catégories de 
           population (juive) pour habiter dans 
           al-Qods, le transfert des 
           institutions centrales de l’Etat 
           vers la ville et l’encouragement de 
           la construction des usines et des 
           centres de haute technologie dans la 
           ville, pour y attirer la main 
           d’œuvre (juive). Le second point est 
           la tentative d’expulser les 
           habitants d’al-Qods, en retirant les 
           cartes de séjour, la confiscation 
           des terres et des prpopriétés, 
           l’imposition de conditions 
           économiques difficiles ainsi que la 
           construction du mur de séparation.
           Quant au processus 
           politique du projet de judaïsation, 
           le rapport parcourt les différentes 
           attitudes politiques des principaux 
           acteurs dans al-Qods, l’Etat de 
           l’occupation d’une part, et 
           l’Autorité palestinienne et les 
           organisations de la résistance, de 
           l’autre, mais aussi les Etats-Unis, 
           l’Union europénne et ensuite, les 
           Etats arabes puis islamiques. Le 
           rapport examine les positions de ces 
           parties envers les principaux 
           événements qui se déroulent dans al-Qods, 
           ainsi que toute évolution de ces 
           positions politiques.
           Résumé
           L’évolution de la 
           situation dans al-Qods a été 
           marquée, au cours des trois mois 
           passés (juillet – septembre) par 
           l’effort du président de l’Autorité 
           palestinienne, Mahmoud Abbas, pour 
           obtenir le statut de membre de plein 
           droit de l’Etat de Palestine au sein 
           des Nations-Unies, cet événement 
           ayant été le prétexte pour l’Etat de 
           l’occupation pour intensifier ses 
           mesures de judaïsation et de 
           colonisation dans la ville, pour 
           empêcher tout changement dans le 
           futur, quel que soit le résultat de 
           la demande palestinienne au sein du 
           conseil de sécurité ou à l’assemblée 
           générale. Au même moment, l’Autorité 
           palestinienne n’a pris aucune mesure 
           de protection pour limiter les 
           retombées néfastes de cette 
           « échéance » sur la réalité de la 
           ville occupée d’al-Qods.
           Concernant la 
           judaïsation religieuse et 
           culturelle, l’occupant et ses 
           extrémistes ont intensifié leurs 
           agressions contre la mosquée al-Aqsa, 
           au cours de la période passée. 
           Pendant le mois de Ramadan, la 
           mosquée a été encerclée et des 
           mesures restrictives serrées ont été 
           imposées sur les fidèles, même sur 
           les Palestiniens des territoires 
           occupés en 1948. La plus grave 
           incursion depuis l’occupation et une 
           prière publique faite par les 
           extrémistes juifs dans ses places, 
           ont eu lieu, avec 500 colons qui ont 
           envahi la mosquée le 9 août, à la 
           date correspondant à la 
           « destruction du temps », selon le 
           calendrier hébraïque. Il faut noter 
           que l’incursion a eu lieu au cours 
           du mois de Ramadan, alors que par le 
           passé, ils s’approchaient en nombre 
           de la mosquée et la police de 
           l’occupation les empêchait d’y 
           entrer, par crainte des 
           affrontements, qui pouvaient se 
           développer en une nouvelle intifada. 
           Ce qui indique que l’occupant est 
           désormais rassuré, dans une grande 
           mesure, à la structure sécuritaire 
           qu’il a imposée sur la mosquée al-Aqsa 
           et ses alentours, et il pense qu’il 
           est capable de contrôler tous les 
           affrontements, même à des moments 
           cruciaux, ce qui l’encourage à aller 
           de l’avant dans son projet de 
           partage de la mosquée, dans le court 
           terme.
           L’occupant a 
           accentué ses attaques contre tous 
           les lieux saints islamiques dans la 
           ville. Il a commencé à exécuter des 
           mesures pour construire « le 
           musée de la tolérance » sur les 
           terres du cimetière historique de 
           Ma’manullah, à l’ouest de 
           l’ancienne ville, après que la 
           commission régionale de la 
           planification et de la construction, 
           dépendant de la municipalité de 
           l’occupation, ait ratifié de manière 
           définitive le plan du musée. Dans la 
           même perspective, il semble bien que 
           la destruction des tombes et des 
           corps qui reposent dans le cimetière 
           soit prévue, puisque le côté ouest 
           du cimetière Ma’manullah a subi le 
           25/9/2011 un éboulement, mais la 
           compagnie israélienne responsable de 
           la réfection des réseaux d’eau n’a 
           rien fait pour arrêter l’eau qui a 
           continué à couler, occasionnant des 
           dégâts importants.
           D’autre part, la 
           municipalité de l’occupation a 
           tenté, au mois de septembre, lors de 
           la rentrée scolaire, d’imposer 
           l’enseignement d’une version 
           modifiée du programme palestinien, 
           adopté par les écoles arabes d’al-Qods. 
           La version modifiée par le ministre 
           de l’éducation du gouvernement de 
           l’occupation comporte des concepts 
           israéliens, notamment dans les 
           livres scolaires relatifs à 
           l’histoire et la géographie, tout 
           comme elle a supprimé quelques 
           matières enseignées dans les livres 
           en langue arabe, comme l’intifada et 
           ne fait aucune référence au fait que 
           la ville d’al-Qods est occupée. 
           Cette tentative a été vivement 
           repoussée par les différents milieux 
           palestiniens et maqdisis, et les 
           efforts des écoles et des parents 
           d’élèves, en collaboration avec la 
           direction de l’enseignement à al-Qods, 
           a empêché l’application de la 
           décision (de l’occupant).
           Concernant la 
           judaïsation démographique, la ville 
           d’al-Qods a assisté, au cours des 
           trois mois passés, à l’une des plus 
           graves vagues de colonisation, 
           depuis son occupation, le 
           gouvernement de l’occupation et la 
           commission de planification et de 
           construction de la municipalité de 
           l’occupation ont approuvé la 
           construction de plus de 4000 unités 
           de logement dans les colonies de 
           la partie est de la ville d’al-Qods, 
           dans le cadre d’un plan visant à 
           séparer la ville de son 
           environnement démographique 
           palestinien, à Bethlehem. Cette 
           approbation par le gouvernement de 
           l’occupation a été accueillie par 
           des protestations de colère, au 
           niveau arabe et européen, alors que 
           les Américains ont exprimé leur 
           déception. Cependant, les réactions 
           qui ont paru plus importantes que 
           par le passé, se sont appuyées sur 
           la base de la préservation de 
           l’intérêt de l’Etat de l’occupation 
           et non des Palestiniens. Les 
           Européens « en colère » ont 
           considéré que l’Etat de l’occupation 
           affaiblissait ainsi leur attitude de 
           refus à la démarche palestinienne 
           aux Nations-Unies pour obtenir une 
           reconnaissance de l’Etat de la 
           Palestine, et renforçait la position 
           palestinienne qui dit qu’il n’y a ni 
           intention ni souhait de la part des 
           Israéliens d’accorder leurs droits 
           aux Palestiniens, ni de leur 
           accorder un Etat indépendant. De 
           toutes façons, les réactions de 
           désapprobation ou de déception n’ont 
           pas changé les mesures sur le 
           terrain, où se poursuit la 
           colonisation selon un rythme soutenu 
           .
           De même, au cours de 
           cette période couverte par le 
           rapport, le tramway reliant 
           les colonies à l’est d’al-Qods les 
           unes aux autres et les reliant à la 
           partie ouest d’al-Qods a été mis en 
           circulation. Ce tramway vise à 
           empêcher la séparation de la ville 
           d’al-Qods entre est et ouest, dans 
           le cadre de tout règlement, et vise 
           à installer le maximum de colons à 
           l’est, et à relier l’est à l’ouest 
           par un réseau de routes, 
           d’infrastructures et d’installations 
           économiques rendant impossible à 
           toute personnalité politique de 
           s’engager à se retirer de l’est 
           d’al-Qods, quelles que soient les 
           ambitions de la « paix ». Les 
           premiers voyages ont commencé le 
           19/8/2011, et selon la presse de 
           l’occupation, le tramway a été 
           utilisé par plus de 40.000 voyageurs 
           le premier jour de sa mise en place.
           Face à tous ces 
           projets colossaux de l’occupation, 
           il faut noter la proclamation de 
           plusieurs parties donatrices, arabes 
           et islamiques, relative à des 
           projets et des sommes qu’elles 
           comptent spécifier pour le soutien à 
           al-Qods, au cours de l’année, et 
           notamment au cours du mois de 
           Ramadan. Malgré l’importance de 
           cette aide et son rôle consistant à 
           consolider les maqdisis, il faut 
           dire cependant que l’écart reste 
           immense entre ce soutien d’une part, 
           et l’ampleur des projets adoptés par 
           l’occupation au cours des mois 
           passés, ce qui nous montre la 
           gravité de l’absence de protection, 
           face à l’occupation, des maqdisis et 
           la faiblesse de ce soutien en 
           comparaison avec les besoins réels 
           et effectifs de la ville d’al-Qods.
           La situation est 
           bien plus grave, dans le cadre à la 
           campagne de judaïsation de la ville 
           et la soumission de la 
           municipalité aux juifs « haridim » 
           qui constituent 29% des habitants 
           juifs d’al-Qods, et qui sont 
           considérés comme la catégorie qui se 
           développe le plus dans la ville. Ils 
           revendiquent l’adoption de 
           politiques encore plus racistes 
           envers les Maqdisis, qui seront 
           traduites dans le futur par une 
           menace d’expulsion qui pèse déjà sur 
           eux bien plus prononcée, par une 
           augmentation des taxes et la 
           confiscation de leurs biens,  et 
           cela de manière qui ne respecte plus 
           les apparences, ce qui était jusqu’à 
           présent la pratique des maires de 
           l’occupation qui, même si elle 
           n’accordait pas aux Maqdisis leurs 
           droits, leur donnait au moins le 
           temps de faire face aux menaces. Ce 
           qui risque de ne plus être possible, 
           dans l’avenir, dans al-Qods placée 
           entre les mains des religieux juifs.
           Sur le plan 
           politique, l’événement le plus 
           important fut incontestablement la 
           demande de reconnaissance de l’Etat 
           de la Palestine par les 
           Nations-Unies, au cours de sa 23ème 
           session, en septembre 2011, la ville 
           d’al-Qods ayant participé de manière 
           exceptionnelle à l’appui de cette 
           démarche, sur le terrain et sur le 
           plan politique. Plusieurs mesures de 
           l’occupation ont visé, avant 
           l’échéance, d’empêcher toute 
           modification de la situation dans le 
           cadre d’un règlement futur, quel que 
           soit son contenu ou sa forme. Les 
           responsables de la police de 
           l’occupation l’ont clairement 
           annoncé aux Maqdisis, leur disant 
           qu’ils avaient pour ordres de 
           modifier l’état présent et de 
           renforcer la domination israélienne 
           sur la ville, et de mettre un frein 
           à la présence palestinienne dans la 
           ville. 6 jours avant l’échéance, 
           l’occupant a renforcé sa présence 
           militaire dans al-Qods et fermé tous 
           les points de passage, du nord au 
           sud au moment où presque tous les 
           quartiers arabes assistaient à des 
           affrontements, qui se sont soldés 
           par des dizaines de blessés et par 
           l’arrestation de dizaines de 
           Maqdisis.
           Bien que l’Autorité 
           palestinienne pouvait mesurer 
           l’ampleur de l’agression qu’allait 
           subir al-Qods, celle-ci n’a pris 
           aucune mesure pour faire face aux 
           mesures israéliennes, et la ville 
           d’al-Qods fut seulement présente 
           dans le discours du président et les 
           déclarations des responsables 
           palestiniens. Cela n’a eu aucun 
           effet sur l’augmentation de la part 
           d’al-Qods dans les finances 
           spécifiques au soutien de la ville, 
           ni pour ouvrir à nouveau la Maison 
           de l’Orient et empêcher l’occupant 
           de la maintenir fermée, ce qui pose 
           la question du degré de sérieux de 
           la proposition de l’Autorité 
           palestinienne, consistant à faire de 
           la ville d’al-Qods la capitale 
           palestinienne. Les forces et 
           organisations palestiniennes n’ont 
           pas été plus sérieuses pour 
           affronter cette agression qui a 
           accompagné l’échéance de la 
           proclamation de l’Etat palestinien. 
           Une nouvelle fois, al-Qods n’a 
           été qu’une matière pour les 
           déclarations politiques, pour 
           marquer des points, plus qu’une 
           question devant rassembler les 
           efforts pour affronter l’occupation.
           Aux Etats-Unis, 
           le lobby sioniste et ses supporters 
           ont profité de l’événement 
           palestinien pour agir. Il a commencé 
           à agiter, dans le parlement 
           américain, la question relative à la 
           loi obligeant le président à 
           transférer l’ambassade américaine 
           vers al-Qods, avant janvier-février 
           2013 et la reconnaissance d’al-Qods 
           en tant que capitale de l’Etat 
           d’Israël, et la nécessité de 
           maintenir la ville unifiée sous la 
           souveraineté israélienne, 
           considérant que cette loi représente 
           une réponse adéquate à la démarche 
           palestinienne à l’ONU.
           La question des 
           députés d’al-Quds 
           a assisté à une évolution 
           dramatique, lorsque les autorités de 
           l’occupation ont arrêté à nouveau, 
           le 6 septembre,  le député déplacé 
           vers Ramallah, Mohammad Abou Tir, 
           qui a été emmené au centre 
           d’arrestation de Ofer, pour le 
           traduire devant le tribunal 
           militaire de Ofer, le 12 septembre à 
           une détention administrative de 6 
           mois. De même, l’unité spéciale des 
           musta’ribin, placée sous la 
           direction de la police de 
           l’occupation, a kidnappé le député 
           Ahmad Attoun, le 26 septembre, de 
           l’intérieur de la tente de 
           protestation placée dans le siège du 
           comité local de la croix rouge, à 
           Sheikh Jarrah, dans la partie 
           orientale d’al-Qods. Le tribunal de 
           première instance de l’occupation, 
           située dans la partie occidentale 
           d’al-Qods, a décidé de prolonger 
           l’arrestation du député Ahmad Attoun, 
           après l’avoir accusé de se trouver 
           illégalement dans la ville d’al-Qods, 
           après la parution de la décision de 
           sa déportation hors de la ville.
           L’arrestation du 
           député Attoun est considérée, dans 
           sa forme et du point de vue du lieu 
           où s’est déroulé l’enlèvement, une 
           violation des lois internationales 
           qui protègent les députés tout comme 
           une violation du siège de la croix 
           rouge internationale. C’est 
           également une violation de la 
           quatrième convention de Genève. Le 
           tribunal israélien a décidé de 
           libérer le 3 octobre le député, à 
           condition de verser une garantie de 
           50.000 shekels   (près de 13700 
           dollars américains) et une garantie 
           de deux personnes, tout comme il a 
           posé comme condition la signature 
           d’une promesse personnelle de ne pas 
           entrer dans al-Qods, sauf s’il 
           obtient une autorisation de la part 
           des autorités israéliennes ou si la 
           cour suprême le lui permet. Mais le 
           député Attoun a refusé sa 
           déportation de la ville d’al-Qods 
           tout comme il a refusé de signer une 
           quelconque déclaration l’empêchant 
           d’entrer dans la ville.
Traduction : Rim 
          al-Khatib