Depuis 2006, 
chaque automne, les journaux du Moyen-Orient et les spécialistes de la 
région font état des mêmes bruits : Israël va attaquer l'Iran. Cette 
fois est-ce la bonne?
Disons que les conditions favorables sont, plus que jamais, réunies.
Disons que les conditions favorables sont, plus que jamais, réunies.
Israël est un pays qui prépare toujours sa prochaine guerre, mais 
depuis une semaine, les médias israéliens, de droite comme de gauche, 
insistent sur l'imminence d'un conflit avec l'Iran. Ils rapportent les 
démarches du premier ministre Netanyahu, de son ministre des Affaires 
étrangères, Avigdor Lieberman et du ministre de la Défense, Ehud Barak 
pour convaincre les derniers ministres récalcitrants du cabinet 
d'endosser une frappe contre les installations nucléaires iraniennes.
Les récalcitrants comme le ministre des Affaires stratégiques Moshe 
Yaalon et le ministre du Renseignement Dan Meridor ne sont pas contre en
 principe. Ils préféreraient simplement que le gouvernement israélien et
 son puissant lobby américain forcent les États-Unis à attaquer à la 
place d'Israël. Ministre de l'Intérieur, Eli Yishai dit que la question 
le garde éveillé la nuit. Ses services estiment qu'en représailles à une
 telle attaque, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien ont la 
capacité de faire pleuvoir 100 000 roquettes et missiles sur l'ensemble 
du territoire israélien.
La situation a atteint un point tel que l'ancien directeur du Mossad,
 Meir Dagan a senti le besoin de mettre en garde publiquement le 
gouvernement contre ce geste fatidique pour Israël et le monde.
Le revers israélien au sujet de l'adhésion de la Palestine à 
l'UNESCO, celui, prévisible, de son admission à l'assemblée générale de 
l'ONU, tout comme la montée des sentiments anti-israéliens au 
Moyen-Orient dans la foulée du « printemps arabe » incitent Israël à 
agir. Les dirigeants israéliens croient que la situation exige qu'ils 
procèdent à une démonstration de leur primauté militaire dans la région 
pour maintenir l'ascendant stratégique d'Israël. Le programme nucléaire 
iranien est la cible idéale.
Le chef d'état-major américain, l'amiral Mullen, s'est rendu en 
Israël il y a quelques semaines pour dissuader les Israéliens de frapper
 l'Iran. Washington espère convaincre Israël de ne pas attaquer en 
obtenant du conseil de sécurité de l'ONU l'imposition de sanctions 
encore plus draconiennes contre Téhéran. Pour y arriver, les Américains 
vont devoir convaincre la Russie et la Chine qui ont des relations 
économiques profitables avec l'Iran. Ces deux pays contribuent aussi de 
façon non négligeable au programme nucléaire civil iranien.
Deux raisons principales font craindre une attaque imminente. Le 
rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui doit être 
publié la semaine prochaine, va avoir un effet déterminant sur la 
décision d'Israël. Plusieurs experts affirment que l'AIEA a découvert 
que Téhéran a réalisé des progrès considérables dans le développement de
 son programme nucléaire militaire. Ensuite les conditions 
météorologiques. À compter de décembre, la couverture nuageuse hivernale
 au dessus de l'Iran va rendre difficiles les opérations aériennes.
L'Iran a averti à plusieurs reprises qu'elle considérerait les 
Américains comme des complices d'Israël dans le cas d'une attaque contre
 son territoire. La riposte pourrait donc frapper les installations 
militaires américaines dans l'ensemble du Moyen-Orient et en particulier
 en Irak.
Téhéran peut aussi perturber l'approvisionnement pétrolier mondial en
 bloquant le détroit d'Ormuz et en ciblant les installations pétrolières
 de la région particulièrement celles d'Arabie Saoudite, du Qatar et du 
Koweït. Cela entrainerait une montée en flèche du coût du pétrole 
aggravant la crise économique actuelle.
J'ai peine à croire, malgré le bellicisme connu des dirigeants 
israéliens actuels, qu'ils se risqueront à provoquer un tel cataclysme 
mondial. J'espère que les rumeurs de guerre actuelles ne sont que des 
manifestations de dépits pour leurs revers actuels.
Quoi qu'ils fassent, les Israéliens peuvent compter sur le soutien 
inconditionnel des États-Unis et Canada harpérien. Pour notre plus grand
 malheur.
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