Tribunal Russel pour la Palestine
Communiqué du 6 novembre
Ce dimanche 6 novembre 2011, le Tribunal Russell sur la 
Palestine a poursuivi  ses travaux sur le thème  « Les pratiques 
d’Israël envers le Peuple palestinien violent-elles l’interdiction 
internationale de l’apartheid ? ».
De nombreux témoignages ont porté  sur les violations 
des droits humains par l’Etat d’Israël à l’encontre des Palestiniens 
dans les territoires occupés et en Israël même. Ils ont détaillé 
différentes mesures discriminatoires telles que : démolitions de 
maisons, punitions corporelles, détérioration des services de santé et 
d’éducation notamment pour les enfants, interdiction d’aller et de venir
 dans les territoires palestiniens. Même les libertés religieuses sont 
restreintes , des milliers de Musulmans et de Chrétiens sont interdits 
d’accès aux services religieux et aux lieux saints. Un témoin a estimé 
que pas moins de 30 pour cent de ces violations sont des pratiques 
d’apartheid. Avec pour conséquences d’empêcher le peuple palestinien de 
fonctionner en tant que groupe social.
D’autres intervenants ont présenté l’arsenal  législatif
 israélien sans cesse modifié en vue de restreindre davantage les droits
 des Palestiniens. Des lois militaires s’appliquent aux Palestiniens des
 territoires occupés, tandis que des lois civiles régissent la vie des 
colons. D’autres témoins ont souligné les différents statuts juridiques 
selon l’endroit où ils résident. A titre d’exemple,  les Palestiniens de
 Jérusalem doivent prouver leur qualité de résident, faute de quoi leur 
statut est révoqué. D’autres lois visent la population israélienne.  
Elles obligent les  associations qui défendent les droits des 
Palestiniens à déclarer l’origine de leurs fonds et leur interdisent de 
soutenir les campagnes de boycott.
D’autre part, une politique systématique d’exploitation 
des ressources du peuple palestinien (travail, agriculture, 
environnement, eau,...) résulte d’un plan coordonné dès 1967, a soutenu 
un témoin. La viablité des villages est aussi rendue impossible par  
l’absence d’accès à l’eau, aux routes, ..., avec pour conséquence un 
exode “volontaire“ des populations épuisées par ces conditions. Une 
politique de même nature est appliquée en territoire israélien dans les 
villages palestiniens, en particulier les villages bédouins du Neguev.
Le caractère juif de l’Etat d’Israël est utilisé par les
 autorités israéliennes pour justifier les différentes violations aux 
droits humains,  y compris le déplacement de populations, qualifié de 
nettoyage ethnique par un témoin. La destruction massive de maisons de 
Palestiniens, le transfert de populations et la construction du Mur 
participent de cette politique de nettoyage ethnique avec pour but 
ultime la judaïsation d’un maximum de terres de la Palestine historique.
 Selon ce témoin, il s’agit d’une politique d’apartheid, une notion 
utilisée officiellement en Israël (hafrada) et qui signifie "acte de 
séparer". Le Mur étant lui-même qualifié de "barrière de séparation".
Des juristes, en s’appuyant sur la jurisprudence des 
juridictions internationales, ont rappelé les notions qui permettent de 
qualifier si des pratiques s’apparentent au crime d’apartheid. Outre les
 crimes contre l’humanité et crimes de guerre déjà dénoncés, notamment 
par la Cour Internationale de Justice, la notion de persécution d’un 
peuple a été précisément définie.
Enfin, cette journée s’est conclue par l’intervention 
d’un juriste qui a énoncé les différents moyens d’action possibles au 
niveau juridique national et international en vue de mettre fin aux 
violations des droits fondamentaux des Palestiniens présentées lors de 
cette session. Il a rappelé avec insistance le rôle essentiel de la 
société civile pour amener les gouvernements à se conformer à leurs 
obligations internationales. Notamment par le biais de la campagne BDS 
(boycott, désinvestissement, sanctions) comme moyen alternatif de faire 
respecter le droit international.
Cette troisième session du TRP a été marquée par deux 
incidents : la menace de retrait de la citoyenneté israélienne à une 
parlementaire arabe de la Knesset citée comme témoin au TRP et le 
piratage du site web du Tribunal Russell sur la Palestine.
Lundi 7 novembre, les conclusions du jury seront annoncées lors d’une conférence de presse à Cape Town.
Communiqué du 5 novembre
Ce samedi s’est ouverte à Cape Town en Afrique du sud la
 troisième session  internationale du Tribunal Russell sur la Palestine 
(TRP) sur le thème : " « Les pratiques d’Israël envers le Peuple 
palestinien violent-elles l’interdiction internationale de 
l’apartheid ? ».
Dans l’assistance, nombreuse et venue de toutes les 
régions du monde, on note en particulier la présence de Monseigneur 
Desmond TUTU, Archevêque émérite du Cap et Prix Nobel de la paix, de son
 successeur l’Archevêque du Cap, et du Secrétaire général du puissant 
syndicat des travailleurs sud-africains COSATU. Les travaux ont été 
introduits par Pierre GALAND, coordinateur du TRP, au District Six 
Museum, lieu symbolisant la destruction d’un quartier multiculturel à 
Cape Town sous le régime d’apartheid. Il a précisé que le TRP est un 
tribunal d’opinion sur le modèle du Tribunal Russell sur le Vietnam. 
L’ambassadeur de France, Stéphane HESSEL, Président d’honneur du TRP qui
 a accueilli Monseigneur Desmond TUTU, a rappelé les objectifs de cette 
session : analyser les violations du droit international et du droit 
international humanitaire  commises par Israël dans les territoires 
palestiniens au regard des pratiques d’apartheid.
Dans une vibrante intervention, Desmond TUTU a évoqué ses visites en 
Terre Sainte et décrit sa douleur de voir se répéter là bas ce qu’il a 
vécu autrefois en Afrique du sud et il a dit son souhait de voir la 
création d’un Etat palestinien, viable, indépendant et contigu à l’Etat 
d’Israël.
Devant un jury composé de personnalités internationales 
connues pour leur intégrité morale, plusieurs experts et témoins se sont
 succédés à la barre. Des experts juridiques ont défini le cadre légal 
relatif à l’interdiction du crime d’apartheid en droit international. Un
 juriste palestinien a rappelé le droit des Palestiniens à 
l’autodétermination.
Les travaux de la matinée ont porté sur la définition du
 crime d’apartheid et son intégration dans le droit international, 
notamment les travaux des Nations Unies concernant cette question. Les 
experts ont souligné le fait que l’apartheid a été érigé en crime 
international pouvant s’appliquer à diverses situations dans divers pays
 au delà du cas sud-africain. Ils ont énuméré différentes pratiques 
contenues dans le crime d’apartheid qui traduisent une volonté de 
domination d’un groupe racial sur un autre de manière 
institutionnalisée. D’autres experts ont poursuivi en analysant les 
notions de "race" et de "discrimination raciale" dans l’élaboration de 
la définition du crime d’apartheid.
Des témoins ont décrit des expériences poignantes vécues
 sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud. D’autres ont évoqué la 
situation dramatique vécue par le peuple palestinien sous occupation 
israélienne. Des similitudes sont apparues : traitements inhumains et 
dégradants, privation des droits les plus élémentaires (droit à la 
liberté de mouvement, droit au logement, droit à la défense juridique, 
arrestations arbitraires, tortures, assassinats ciblés, droit au travail
 et du travail, ...). Selon un témoin, toutes ces pratiques visent à 
détruire en tout ou en partie un groupe social, en l’occurence le peuple
 palestinien et il les qualifie de "sociocide".
Pour d’autres informations sur le Tribunal Russell sur la Palestine  :
https://www.facebook.com/russelltribunal
Contact presse : 
Claude Colart, media manager, RToP Cape Town, 0027 82 37 06 731