AFPS 68
La presse régionale s’est faite largement écho de l’audience d’hier, 16/11/11 (voir les articles reproduits ci-après).
J’y ajouterai simplement quelques impressions.
La solidarité avec les prévenus :
 D’abord un rassemblement de soutient avec une centaine de personnes, 
dynamique, joyeux et digne, avec la participation d’élus locaux : Henri 
Stoll qui, maire de Kayserserbg, Conseiller régional, Damila Sonsogny, 
conseillère régionale, avec de nombreux militants des organisations 
politiques, syndicales et associatives de la région venus soutenir de 
nos camarades.
Des militants venus de la région parisienne, d’Allemagne et de Suisse avaient fait le déplacement pour affirmer leur solidarité.
Un mot d’ordre : la défense de la liberté d’expression. Un but : faire pression sur le gouvernement israélien pour l’obliger
à respecter le Droit International. Un objectif : défendre les droits légitimes du peuple palestinien.
De retour de la place Begin de Tel Aviv, où ils ont 
participé le 29 octobre dernier au rassemblement de plus de 50 000 
citoyens israéliens de toute origine, confession ou tradition 
culturelle, avec les mots d’ordre « non au budget de guerre, oui  au 
budget social » des militants de l’AFPS ont témoigné de l’accueil qu’ils
 ont reçu lorsqu’ils expliquaient qu’ils étaient là dans le cadre d’une 
mission de solidarité avec la Palestine.
L’interrogatoire des prévenus :
 Reconnaissons au Président du Tribunal d’avoir laissé s’exprimer les 
prévenus sans entrave… même si Maître Comte a du faire constater que les
 questions posées aux prévenus devaient respecter la neutralité du 
tribunal….
Des prévenus calmes, dignes, convaincu de leur droit, 
revendiquant haut et fort leur action dirigée contre la politique des 
gouvernements successifs de l’Etat d’Israël à l’égard du peuple 
palestinien dans toutes ses composantes, ceux de Cis-Jordanie, de Gaza, 
les réfugiés et les citoyens israéliens d’origine palestinienne 
discriminés  ystématiquement en Israël même.
L’audition des témoins : 
D’abord Jean Claude Meyer de Strasbourg dont la famille a été décimée 
sous l’oppressions nazie, revendiquant sa judéité, fut-elle laïque, 
apportant sont soutien à la campagne BDS.
Ensuite Monseigneur Gaillot, en tant que chrétien 
apportant son soutien moral à la campagne BDS, exprimant sa révolte 
contre la situation faite aux palestiniens qu’il rencontré sur place. 
Face à lui, Maître Kahn essayant lamentablement de montrer que 
Monseigneur Gaillot était « sélectif » dans sa critique de l’oppression 
en faisant référence au Tibet... « ici, je répond à un appel précis de 
la société palestinienne »
Ensuite Jacques Muller, maire de Wattwiller, ancien 
sénateur du Haut-Rhin faisant part se son attachement comme maire et 
ancien parlementaire au respect du droit, base indispensable pour le 
« vivre ensemble ». La discrimination vise à séparer les gens en 
catégorie pour leur donner un statut particulier : c’est ce que fait 
l’Etat d’Israël à l’égard des personnes qui ne sont pas de confession 
juive. La campagne BDS concerne des produits et ne concerne pas les 
gens ». 
Nouvelle tentative de Maître Kahn sur le Tibet… pas de chance, la 
Commune de Wattwiller dont Jacques Muller est maire fait partie
de la ligue international des communes soutenant le Tibet et hisse 
chaque année le 12 avril le drapeau tibétain sur le toit de la mairie en
 signe de solidarité…voilà une manière étrange « de se tirer une 
deuxième balle dans le pied » !!! On passera sur son écart de langage 
désignant Jacques Muller parlementaire comme représentant de l’Etat…
Les plaidoiries de la défense Le BNCVA (bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) était absent. Son substitut fait une brève plaidoirie. Rien de nouveau.
La Licra partie civile s’exprime par
 l’intermédiaire de Maître Kahn : durant une demi-heure on entendra 
« puisque vous critiquez Israël, c’est aux juifs que vous vous en 
prenez » et de conclure par cette sentence : j’en ai la preuve, c’est 
Bernard Henri Lévy qui le dit !.... chacun appréciera.
La Chambre de Commerce France Israël :
 après avoir fouillé les poubelles d’internet, il essaye d’assimiler le 
combat pour les Droits de l’Homme et pour la paix des militants traduits
 en justice avec les expressions des sites le plus antisémites…. 
manifestement totalement étrangers aux personnes prévenues et aux 
organisations à qui elles se réfèrent. Ce fut tellement caricatural et 
répétitif que de la salle… (et peut-être même du tribunal ?) semblait 
monter un profond ennui.
Le procureur : tente de montrer que 
le délit de discrimination envers les personnes était constitué à partir
 du moment où les produits visés venaient d’un pays déterminé…. et de 
demander 500 € d’amende pour chacun des prévenus… Il ne mentionnera pas 
les demandes de la partie civile.
La Défense :
Maître Chamy : A la partie civile : 
vous accusez les militants prévenus de se servir du tribunal comme d’une
 tribune politique . « Mais ils
n’ont rien demandé » au Tribunal. C’est vous qui les avez mis en 
accusation. C’est vous qui essayer de vous servir de la
justice pour défendre vos thèses.
Au président : les militants ont expliqué les motivations de leur 
action. Ils ont eu raison. Mais pour juger, le tribunal doit
rester dans l’exact domaine du droit. L’incrimination fait référence à 
la loi sur la presse et concerne les discriminations
envers les personnes. Le boycott est un acte économique qui relève d’une
 autre législation. « Le réveil des consciences ne peut être un délit »
Maître Veterrer : Au Président : ne commettez par une erreur de droit : ce sont des produits qui sont visés, pas les personnes.
A la partie civile : je vous mets au défi monter chez un seul d’entre les prévenus une intention de nuire à l’autre.
Maître Antoine Comte : Au 
président : La Chambre de Commerce France Israël n’a pas sa place comme 
partie civile dans ce procès. Son objet est commercial. L’incrimination 
contre les prévenus porte sur la discrimination et non sur un délit 
commercial. Cela a déjà été
jugé. Cela devient lassant de se trouver toujours devant les mêmes avec 
les mêmes discours, et de devoir répéter sans fin cette évidence.
Au procureur : nous connaissons les pressions auxquelles vous avez à 
faire face, et elles viennent de haut. Mais l’indépendance de la 
justice, c’est la garantie du droit. Tous les procureurs ne donnent pas 
suite à ces plaintes répétitives et infondées.
Au tribunal : La Cour Européenne de justice a reconnu au maire de la 
commune de Seclin le droit d’exprimer ses opinions politiques, y
compris d’appeler au Boycott. Mais elle lui a reproché d’avoir fait 
usage de son autorité de maire pour demander à ces services de ne pas 
acheter des produits israéliens, ce qu’il n’avait pas le droit de faire.
 Les prévenus ici n’exercent aucune autorité sur les consommateurs.
Le Tribunal de Paris le 8 juillet dernier à argumenté et déterminé que 
l’appel au Boycott est licite, particulièrement dans le cadre d’une 
action politique.
De nouveau au Président : attention, le président du BNCVA, monsieur 
Goldanel a une biographie qui ne laisse aucun doute sur ses 
fréquentations des milieux raciste et d ‘extrême droite. Le tribunal ne 
doit pas se laisser manipuler par de tels individus.
Les prévenus en fin de séance :
 Henri Eichholtzer pour l’ensemble des prévenus : notre combat est le 
combat pour le Droit, la Justice et la Paix. Nous prenons la défense du 
peuple palestinien. Il n’est pas dirigé contre le peuple israélien, mais
 contre la politique de son gouvernement. Nous employons un moyen 
pacifique largement employé dans d’autres circonstances.