Gilles Paris
Une
 semaine après le discours de Mahmoud Abbas et le dépôt d’une demande de
 reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière des Nations 
unies, un mot caractérise la situation : l’enlisement.
Au Conseil de sécurité, la 
lutte d’influence se poursuit. Les Palestiniens, selon le Haaretz, 
tentent de convaincre la Bosnie de "faire le neuvième", c’est à dire 
d’apporter la voix nécessaire pour obliger les Etats-Unis à faire usage 
de la bombe atomique : le veto.
A Jérusalem, la décision israélienne controversée de 
lancer un programme de plus de 1000 logements dans le quartier 
périphérique de Gilo, situé à l’est de la Ligne verte et donc en 
territoire occupé -même si cette réalité juridique a échappé depuis 
longtemps aux Israéliens- a mis en évidence la contradiction entre le 
discours d’ouverture de M. Nétanyahou et la réalité du terrain, la 
relativité de la dénonciation d’un unilatéralisme palestinien qui 
s’accommode très bien d’un unilatéralisme israélien.
A la veille de l’initiative de M. Abbas, un sondage 
effectué conjointement par le Harry S. Truman Research Institute for the
 Advancement of Peace de l’Université hébraïque de Jérusalem et le 
Palestinian Center for Policy and Survey Research in Ramallah dressait 
un état peu reluisant des opinions publiques de part et d’autre de la 
"Ligne verte" (voir l’extrait ci-dessous). Avec une nette prédominance 
du pessimisme. Seulement 21% des Palestiniens estimaient que l’objectif à
 long terme des Israéliens est de se retirer des territoires conquis en 
1967 ; seulement 37% des Israéliens pensaient que le but des 
Palestiniens est de recouvrer la plus grande partie de ces mêmes 
territoires. Question : que va devenir la solution des deux Etats ?
"The level of threat on both sides regarding the 
aspirations of the other side in the long run is very high. 58% of 
Palestinians think that Israel’s goals are to extend its borders to 
cover all the area between the Jordan River and the Mediterranean Sea 
and expel its Arab citizens, and 19% think the goals are to annex the 
West Bank while denying political rights to the Palestinians. The modal 
category among Israelis is that the Palestinians’ aspirations in the 
long run are to conquer the state of Israel and destroy much of the 
Jewish population in Israel (38%) ; 20% think the goals of the 
Palestinians are to conquer the State of Israel. Only 21% of the 
Palestinians think Israel’s aspirations in the long run are to withdraw 
from part or all of the territories occupied in 1967 ; and 37% of 
Israelis think the aspirations of the Palestinians are to regain some or
 all of the territories conquered in 1967."
Deux autres sondages (dans le Yédioth Aharonoth et dans 
le Maariv) mesurant l’état de l’opinion israélienne publiés à l’occasion
 de Rosh Hashana, mercredi 28 septembre, vont de le même sens :
Soutiendriez-vous un accord de paix global incluant un retrait sur les lignes de 1967 en conservant les blocs d’implantations ?
Oui— 40% ; Non— 59%
Quelles sont les chances d’un accord de paix avec les Palestiniens ?
Aucune chance— 54% ; Faibles chances— 23% ; Bonnes chances— 23%
publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix" (liens hypertexte sur l’article source)