12/09/2011
Les scènes de chaos lors de l’attaque de l’ambassade d’Israël au Caire ont provoqué hier de nombreuses critiques sur la gestion des événements par les autorités et relancé les craintes de voir les questions sécuritaires peser sur la transition politique en Égypte.
Plusieurs mouvements politiques et des commentateurs de la société civile, dont des journalistes, ont dénoncé la passivité initiale des forces de l’ordre, estimant qu’elle avait permis à la situation de dégénérer ensuite en violents affrontements qui ont fait officiellement trois morts et plus d’un millier de blessés. « Les incidents de l’ambassade suscitent des interrogations », a ainsi déploré dans un communiqué la Coalition des jeunes de la révolution, réseau militant issu de la révolte qui a poussé le président Hosni Moubarak au départ en février. La Coalition s’interroge notamment sur « la disparition des forces de l’armée et de la police au moment où des manifestants ont commencé à escalader le bâtiment (de l’ambassade) et leur réapparition trois heures plus tard » vendredi soir.
À l’autre bout de l’échiquier politique, les Ikhwan (les Frères musulmans) ont réclamé dans un communiqué une « révision » des relations avec Israël et plaidé pour l’arrêt des livraisons de gaz égyptien à l’État hébreu. Le texte ne parle toutefois pas de rupture formelle de l’accord de paix de 1979 entre les deux pays, le premier conclu entre l’État hébreu et un pays arabe. Le parti dénonce également le renforcement du dispositif sécuritaire annoncé par le pouvoir samedi après la mise à sac de l’ambassade israélienne, en particulier le recours accru à l’état d’urgence. Les Frères musulmans n’ont pas manqué de mettre en garde l’armée, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak, contre la tentation d’invoquer la sécurité pour ralentir la transition vers un pouvoir civil, rejetant d’emblée un possible report des législatives prévues à l’automne sous prétexte de détérioration de l’état de la sécurité.
Le pouvoir a exprimé pour sa part samedi son « engagement total » pour la protection des ambassades, après ces événements. Un tour de vis sécuritaire a également été annoncé, avec l’utilisation de toutes les ressources de la loi sur l’état d’urgence pour assurer l’ordre. Cette loi en vigueur depuis trente ans, très décriée par les forces prodémocratie et les ONG de défense des droits, permet le recours à des tribunaux d’exception et prévoit de multiples restrictions aux libertés publiques au nom de la sécurité nationale.
Les questions en Israël...
De son côté, Israël espère calmer le jeu avec l’Égypte afin de préserver le traité de paix « stratégique » de 1979 avec son voisin, malgré l’attaque d’une violence sans précédent contre sa chancellerie au Caire et le départ de l’ambassadeur Levanon et de 80 membres du personnel. « Je suis heureux qu’il y ait d’autres forces en Égypte, à commencer par le gouvernement égyptien, d’autres voix qui veulent continuer à faire avancer la paix », a déclaré hier Benjamin Netanyahu lors du Conseil des ministres, en évoquant « un week-end très difficile, plein de risques », et saluant l’action de Barack Obama à ce niveau.
Entrées dans une zone de turbulences après la chute en février du président Hosni Moubarak, les relations bilatérales se sont détériorées depuis que cinq policiers égyptiens ont été tués le 18 août par les forces israéliennes qui pourchassaient les auteurs présumés d’attaques dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Égypte.
Bon nombre de leaders de la droite israélienne ont exprimé leurs doutes sur les révoltes populaires qui agitent la région. « Israël est un des seuls pays au monde à n’avoir pas exulté de joie et applaudi à tout rompre à ce que l’on appelle le “ printemps arabe ”. Nous sommes restés très sceptiques, même si nous sommes pour la démocratisation dans les pays arabes », a rappelé le ministre de l’Environnement, Gilad Erdan, rejetant catégoriquement l’isolement régional d’Israël, confronté à de graves crises diplomatiques avec l’Égypte et la Turquie, et l’impasse totale dans les négociations avec les Palestiniens. « Tout cela n’a rien à voir, la haine des foules contre Israël existait même lorsque des négociations directes avaient lieu », a-t-il fait valoir.
Pourtant, des voix s’élèvent pour s’inquiéter de l’isolement d’Israël à l’approche de la demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU. « En Turquie, le gouvernement est contre nous. En Égypte, la populace est contre nous, et à l’ONU, la majorité (des États membres) est contre nous », a résumé le présentateur de la radio publique Aryeh Golan.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a appelé hier à une réunion d’urgence du cabinet de sécurité pour débattre de « ce qui se passe » avec la Turquie, l’Égypte et les Palestiniens. « Il s’agit d’événements produits par de puissants courants historiques que nous ne contrôlons pas, dont nous ne pouvons décider de la direction et dont l’impact global échappe très largement à notre influence », a-t-il estimé.
(Source : agences)
Plusieurs mouvements politiques et des commentateurs de la société civile, dont des journalistes, ont dénoncé la passivité initiale des forces de l’ordre, estimant qu’elle avait permis à la situation de dégénérer ensuite en violents affrontements qui ont fait officiellement trois morts et plus d’un millier de blessés. « Les incidents de l’ambassade suscitent des interrogations », a ainsi déploré dans un communiqué la Coalition des jeunes de la révolution, réseau militant issu de la révolte qui a poussé le président Hosni Moubarak au départ en février. La Coalition s’interroge notamment sur « la disparition des forces de l’armée et de la police au moment où des manifestants ont commencé à escalader le bâtiment (de l’ambassade) et leur réapparition trois heures plus tard » vendredi soir.
À l’autre bout de l’échiquier politique, les Ikhwan (les Frères musulmans) ont réclamé dans un communiqué une « révision » des relations avec Israël et plaidé pour l’arrêt des livraisons de gaz égyptien à l’État hébreu. Le texte ne parle toutefois pas de rupture formelle de l’accord de paix de 1979 entre les deux pays, le premier conclu entre l’État hébreu et un pays arabe. Le parti dénonce également le renforcement du dispositif sécuritaire annoncé par le pouvoir samedi après la mise à sac de l’ambassade israélienne, en particulier le recours accru à l’état d’urgence. Les Frères musulmans n’ont pas manqué de mettre en garde l’armée, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak, contre la tentation d’invoquer la sécurité pour ralentir la transition vers un pouvoir civil, rejetant d’emblée un possible report des législatives prévues à l’automne sous prétexte de détérioration de l’état de la sécurité.
Le pouvoir a exprimé pour sa part samedi son « engagement total » pour la protection des ambassades, après ces événements. Un tour de vis sécuritaire a également été annoncé, avec l’utilisation de toutes les ressources de la loi sur l’état d’urgence pour assurer l’ordre. Cette loi en vigueur depuis trente ans, très décriée par les forces prodémocratie et les ONG de défense des droits, permet le recours à des tribunaux d’exception et prévoit de multiples restrictions aux libertés publiques au nom de la sécurité nationale.
Les questions en Israël...
De son côté, Israël espère calmer le jeu avec l’Égypte afin de préserver le traité de paix « stratégique » de 1979 avec son voisin, malgré l’attaque d’une violence sans précédent contre sa chancellerie au Caire et le départ de l’ambassadeur Levanon et de 80 membres du personnel. « Je suis heureux qu’il y ait d’autres forces en Égypte, à commencer par le gouvernement égyptien, d’autres voix qui veulent continuer à faire avancer la paix », a déclaré hier Benjamin Netanyahu lors du Conseil des ministres, en évoquant « un week-end très difficile, plein de risques », et saluant l’action de Barack Obama à ce niveau.
Entrées dans une zone de turbulences après la chute en février du président Hosni Moubarak, les relations bilatérales se sont détériorées depuis que cinq policiers égyptiens ont été tués le 18 août par les forces israéliennes qui pourchassaient les auteurs présumés d’attaques dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Égypte.
Bon nombre de leaders de la droite israélienne ont exprimé leurs doutes sur les révoltes populaires qui agitent la région. « Israël est un des seuls pays au monde à n’avoir pas exulté de joie et applaudi à tout rompre à ce que l’on appelle le “ printemps arabe ”. Nous sommes restés très sceptiques, même si nous sommes pour la démocratisation dans les pays arabes », a rappelé le ministre de l’Environnement, Gilad Erdan, rejetant catégoriquement l’isolement régional d’Israël, confronté à de graves crises diplomatiques avec l’Égypte et la Turquie, et l’impasse totale dans les négociations avec les Palestiniens. « Tout cela n’a rien à voir, la haine des foules contre Israël existait même lorsque des négociations directes avaient lieu », a-t-il fait valoir.
Pourtant, des voix s’élèvent pour s’inquiéter de l’isolement d’Israël à l’approche de la demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU. « En Turquie, le gouvernement est contre nous. En Égypte, la populace est contre nous, et à l’ONU, la majorité (des États membres) est contre nous », a résumé le présentateur de la radio publique Aryeh Golan.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a appelé hier à une réunion d’urgence du cabinet de sécurité pour débattre de « ce qui se passe » avec la Turquie, l’Égypte et les Palestiniens. « Il s’agit d’événements produits par de puissants courants historiques que nous ne contrôlons pas, dont nous ne pouvons décider de la direction et dont l’impact global échappe très largement à notre influence », a-t-il estimé.
(Source : agences)