21-04-2011
Stress, pauvreté, désespoir, danger: voilà le quotidien des enfants de  Gaza, s'alarme l'Unicef. Sur le million et demi de personnes qui vivent  "emprisonnées" dans ce territoire fermé de 51 km de long et 10 km de  large, la moitié ont moins de 18 ans.
Le blocus qu'Israël impose au  territoire palestinien depuis 2006 – bien que légèrement allégé après  que la prise d'assaut par Tsahal d'une flottille de la paix en juin 2010  a été condamné la communauté internationale – entraine une  "paupérisation extrême de la population, dont les enfants sont les  premières victimes", explique Catherine Weibel, la porte-parole de  l'organisation onusienne pour la région.
Le taux de scolarisation (de 90%)  reste l'un des plus élevés de la région, pour les garçons comme pour les  filles. Mais le conservatisme croissant à l'égard des filles, sous  l'influence du Hamas au pouvoir, pourrait  menacer leur accès à l'éducation. Et le fort stress auquel les enfants  sont soumis a entrainé une chute de leurs résultats scolaires.
De plus en plus d'enfants cumulent  école et travail, pour contribuer aux revenus du foyer.  Beaucoup  travaillent dans les zones dangereuses, comme dans les tunnels à la  frontière avec l'Egypte, qui servent à contourner le blocus. "Des  tunnels qui parfois s'effondrent, ou qui peuvent être gazés par les  Egyptiens et bombardés par les Israéliens", rapporte Catherine Weibel.
Autre lieu à haut risque, la zone  tampon imposée par Israël côté palestinien. C'est une bande de 300  mètres de large, tout le long de la frontière entre les deux  territoires. "Officiellement, toute personne qui pénètre dans cette zone  est immédiatement prise pour cible par Tsahal. En réalité, les soldats  tirent vers tous ceux qui s'approchent à moins de un kilomètre", alors  que le territoire ne fait que dix kilomètres de large. Résultat: depuis  le début de l'année, huit enfants palestiniens ont été tués et 48  blessés par les forces de sécurités israéliennes (en 2010, les chiffres  étaient de 11 enfants tués et 360 blessés).
Si les enfants vont y travailler  malgré le danger, c'est parce que cette zone qui couvre 30% des terres  arables de Gaza concentre aussi plusieurs industries. "Ils vont dépecer  les vieilles usines de leurs matériaux, qu'ils revendent à bon prix aux  ferrailleurs, et qui sont utilisés pour la reconstruction", explique  Catherine Weibel.
Elle souligne aussi que le désespoir,  l'absence de perspectives d'avenir, et le sentiment puissant d'étouffer  sur cette bande de terre fermée et surpeuplée pousse de plus en plus  d'enfants et d'adolescents à se droguer. La substance à la mode est le  Tramadol, un puissant analgésique, que les enfants font passer par les  tunnels.
En chiffres
80% de la population gazawie dépend de l'aide humanitaire  60% dépend de l'aide alimentaireLe taux de natalité est d'environ six enfants par femme.
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