Ma’an news
Les derniers chiffres provenant des Nations unies  montrent une multiplication par deux du nombre de maisons  palestiniennes ou de bâtiments agricoles détruits cette année par ordre  d’Israël ; ce qui préoccupe les responsables.
L’UNWRA ( UN Relief and Works Agency)  a enregistré 70 démolitions depuis le début de 2011, ce qui a entraîné  le déplacement de  105 Palestiniens, dont 43 ont moins de  18 ans. Les  démolitions ont eu lieu sur l’ensemble de la Cisjordanie et à  Jérusalem-Est, ordonnées par la police israélienne et des responsables   municipaux, sous mandat de l’ Administration civile.
Commentant cette augmentation, Chris Gunness,  porte-parole de l’ UNRWA à Jérusalem, a dit à Ma’an que les responsables  étaient préoccupés par  la comparaison avec le nombre moyen de 24  démolitions par mois  depuis 2000, quand l’agence a commencé à les  surveiller. Pendant les deux derniers mois de 2010, a affirmé  Gunness,  29 structures ont été démolies.
"Le Haut Commissaire pour les droits humains a déclaré que ceci est de la discrimination," dit-il, en se référant aux commentaires de Navi Pillay qui a visité la région le mois dernier.
Dans une déclaration faite le dernier jour de sa visite,  elle a affirmé :"Il faut mettre fin à toutes les activités liées à la  colonisation et toute décision ou pratique administrative ou légale qui,  directement ou pas, force les Palestiniens à quitter Jérusalem-Est, que  ce soit des évictions, les démolitions, les déplacements forcés ou  l’annulation de permis de résidence, sur une base discriminatoire. Les  restrictions d’accès à Jérusalem-Est pour les autres habitants de Cisjordanie doivent être levées.
"Pillay a clairement lié ces démolitions au processus de  paix, aux droits humains," a poursuivi Gunness, affirmant que le  processus de  démolitions est une "triple humiliation, avec des   familles qui sont contraintes de construire illégalement, qui sont  confrontées à la démolition de leur foyer, un processus qui se déroule  trop souvent sous les yeux de leurs enfants."
A Jérusalem-Est, Israël a décidé d’une zone qui couvre  13 de la cité pour que les Palestiniens y construisent , "dont la plus  grande partie est déjà massivement construite," remarque Gunness. "Ils  sont obligés de construire sans permis."
En Cisjordanie, les Palestiniens n’ont pas le droit de  construire dans des zones qu’Israël a déclarées zones d’entrainement  militaires, zones de tirs, terre de l’Etat, proches des colonies ou des  zones jugées être dans la « zone C », qui tombe sous le coup de  l’Administration civile israélienne. Selon les chiffres de l’ONU, plus  de 60 % de la Cisjordanie tombe dans l’une au moins de ces catégories.
’Lente démolition du processus de paix’
Dans le contexte des discussions de paix qui sont au point mort depuis septembre 2010, de l’annonce récente du premier ministre Benjamin Netanyahu  que  500 logements supplémentaires allaient être construits dans des  colonies de Cisjordanie, dans ce qui serait des représailles après le  meurtre d’une famille de cinq colons par des assaillants non identifiés,  et du pic de violence des colons contre les Palestiniens qui a suivi,  Gunness a déclaré, à propos de l’augmentation concomitante des  démolitions de maisons :
"Nous assistons à l’écrasement de l’espoir en un avenir paisible et à la  lente démolition du processus de paix lui même."
Un village bédouin sous le coup d’un ordre de démolition
Les ordres de démolition les plus récents à frapper les  Palestiniens ont été délivrés à la famille Auda, un réseau étendu de  Bédouins qui vivent dans le village arabe de Ar-Rashayida.
Des membres de cette famille ont dit à Ma’an vendredi 18  mars, que des tentes et des abris pour les animaux- une douzaine au  moins- étaient inclus dans cet ordre délivré par des représentants de  l’Administration civile israélienne.
Selon Ali Auda, le chef de famille, l’ordre dit que  "nous violons les frontières d’ Israël au regard des Accords d’ Oslo   ... nous nous trouvons à plus de 450 m de l’endroit où ils ont mis les  panneaux."
Il affirme que si leurs maisons sont détruites, la famille- 50 personnes en tout – n’aura nulle part où aller.
"C’est LA blague du 21 ème siècle. Imaginez, un Etat occupant qui déclare aux Palestiniens qu’ils violent leur propre terre."
Auda dit qu’à son avis sa famille a reçu ces ordres d’éviction parce qu’ "Israël veut débarrasser la région de ses habitants."
Un porte-parole de l’Administration civile israélienne a  déclaré ne pas être au courant d’ordres récents délivrés dans la  région.