Middle East Monitor
Plus  de 700 000 palestiniens ont été détenus en Israël depuis 1967, ce qui  représente plus de 20% de la totalité de la population qui vit sous  occupation israélienne. Cette statistique fait partie des statistiques  et des témoignages choquants qui ont été présentés à la Première  Conférence International sur les droits des prisonniers et des détenus  palestiniens qui s’est tenue à Genève les 11 et 12 mars.
Un panel de conférenciers, qui comprenait des parlementaires suisses, grecs et britanniques, a mis en lumière les violations des droits de l’homme dont se rend coupable Israël dans les territoires occupés de Palestine  ainsi qu’à l’intérieur d’Israël. Un des organisateurs de la conférence,  Muhammad Hamdan, a dit qu’il était tout à fait approprié qu’on parle du  calvaire des femmes palestiniennes incarcérées dans les prisons  israéliennes à l’occasion du centième anniversaire de la Journée  Internationale de la Femme. Beaucoup de Palestiniennes, a ajouté Dima  karam, sont forcées de donner naissance à leur enfants en prison  attachées à leur lit ; on les renvoie dans leurs cellules avec leur bébé  presque immédiatement.
Un des témoignages les plus bouleversants qui a fait monter  les larmes aux yeux des participants a été donné par une adolescente de  14 ans, Sarah, dont le père a été jeté en prison par Israël quelques  semaines avant sa naissance. "Combien de temps les enfants comme moi  doivent-ils vivre comme des orphelins ? " a-t-elle demandé. "Combien de  temps devrons-nous tous vivre derrière les barreaux de l’occupation ?"
Le membre du parlement britannique, Jeremy Corbyn  a dit aux participants que le traitement des prisonniers palestiniens  est "symptomatique de l’occupation israélienne et de son traitement de  tous les Palestiniens". Il a demandé à toutes les personnes présentes de  s’intéresser au cas de prisonniers individuels -il y en a 7000 détenus  en Israël- pour attirer l’attention sur les violations aux droits de  l’homme commises contre eux. Quelques intervenants ont fait remarquer  que le monde entier avait entendu parler du soldat Gilad Shalit  qui avait été capturé pendant qu’il combattait contre le peuple de Gaza  mais que très peu de gens pouvaient nommer un seul prisonnier  palestinien, même parmi ceux qui étaient détenus sans chef d’accusation.
Quand il a été question des actions à entreprendre, Carlo Summaruga, du parti socialiste suisse, a demandé à l’UE de renoncer à l’accord de commerce préférentiel avec Israël tant que l’état sioniste ne respecterait pas le droit  et les conventions internationales. Il apparaît en effet qu’Israël soit  un membre de l’Union Européenne à part entière auquel il ne manque que  le nom de membre, en dépit de ses terribles violations des droits de  l’homme.
Les conditions brutales d’emprisonnement et la torture  que subissent les prisonniers hommes ne sont pas épargnées aux femmes  prisonnières. Une prisonnière par exemple, a été pendue par les mainsau  plafond de sa "petite cellule froide" alors même qu’elle souffre du syndrome  de Reynard, d’asthme, d’ulcères à l’estomac et d’hyper tension. Une  autre prisonnière a été jetée en cellule d’isolement pour avoir osé  parler à son mari qu’elle n’avait pas vu depuis sept ans, quand ils se  sont tous les deux retrouvés sur les bancs d’une Cour militaire.
La première session de la conférence a été tenue dans les locaux des Nations Unies  à Genève. Les organisateurs et les participants ont exprimé leur  détermination de faire en sorte que des actions concrètes sortent de ces  intenses discussions.
publié  en français par le Grand Soir
traduction : D. Muselet