samedi 8 janvier 2011

Thomas Sommer, le prisonnier d’Israël

Interview (La Dépêche)
publié le vendredi 7 janvier 2011.
Le 31 mai 2010, la communauté internationale avait dénoncé l’intervention militaire d’Israël contre la flottille humanitaire internationale qui se dirigeait vers Gaza. Alors que les bateaux naviguaient dans les eaux internationales, l’état hébreu leur avait demandé de se dérouter. Refus de l’expédition humanitaire « Free Gaza » et intervention de Tsahal à bord des navires. Le bilan est lourd : neuf morts et des dizaines de blessés. Le militant toulousain Thomas Sommer était sur le cargo grec Sophia. Il est resté plusieurs heures prisonnier de l’armée israélienne sans donner de nouvelles. Six mois plus tard, nous avons retrouvé Thomas, de visite dans sa famille à Tournefeuille. Il continue toujours son combat pour la paix entre Israël et Palestine et milite pour la fin du blocus Israélien sur la bande de Gaza.
A quand remonte votre engagement aux côtés de la Palestine ?
À la fin de l’année 2000, au moment de la seconde intifada, la campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien a été créée face aux manquements de la communauté internationale. En 2002 je suis resté quatre mois dans les territoires occupés alors que j’étais parti pour seulement 15 jours. Ce voyage au côté d’une organisation médicale a changé ma vision des choses. J’ai ressenti le besoin d’informer et d’aider ces gens.
Y étiez-vous retourné entre 2002 et le mois de mai dernier ?
Non, jamais car je suis enregistré comme persona non grata en Israël et à ce titre il m’était très compliqué de rejoindre la Palestine. Pendant cette période j’ai travaillé en Syrie et en Irak, à Bagdad pour rendre compte des exactions des militaires américains sur les civils irakiens. J’ai ainsi appris à mieux connaître les rouages des organisations internationales. Et en mai dernier, je n’ai même pas pu poser le pied en Palestine car les Israéliens nous ont laissés trois jours en prison avant que l’on puisse être rapatrié par les Grecs.
Depuis le mois de mai que s’est-il passé pour vous ?
Je continue mes combats pour la reconnaissance de l’impact des conflits armés sur les populations civiles au sein de l’ONG asiatique Focus on the Global South et je continue à mobiliser sur la question de la Palestine à travers des conférences que nous organisons un peu partout en France.
Et dans la région ?
Évidemment ! Toulouse est une terre active dans son soutien. Au début du mois de décembre j’ai donné une conférence à l’université du Mirail où j’ai passé mes premières années d’études.
Pour quels souvenirs ?
Des supers années où j’ai passé une maîtrise d’histoire antique sur la fin de la république des Gracques. C’est également ici que j’ai commencé à militer et à me mobiliser à travers l’UNEF au début puis en rejoignant l’organe jeunesse de la LCR. On animait aussi une page jeunesse dans « La Dépêche du Midi » avec quelques amis le mercredi.
De nouvelles actions sont-elles prévues ?
Oui, nous allons envoyer une nouvelle flottille sous la bannière de « Free Gaza », mieux organisée et encore plus grosse que la précédente puisqu’une quinzaine de bateaux devraient participer cette fois-ci.
Avez-vous reçu le soutien d’élus ?
Oui, de différents bords politiques. À Toulouse nous avons déjà le soutien du Tactikollectif des anciens de Zebda, des élus du rassemblement communiste et de plusieurs autres élus locaux. Et nous espérons encore plus de soutien sur le site www.freegaza.orgou avec le groupe de soutien toulousain qui se mobilise pour récolter des fonds. Au total, ce sont déjà plus de 80 organisations, qui nous soutiennent en France entre ONG, associations et partis politiques.
Un souhait pour2011 ?
Que les droits de l’homme soient enfin respectés dans le monde à commencer par la levée du blocus d’Israël sur Gaza.
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