Luis Lera  - Oulala.net
          La France, l’Europe, les États-Unis, rivalisent de lâcheté la  tête enfoncée dans le sable, et jurent qu’ils n’y peuvent rien. Je pense  en particulier à l’Espagne 36/39... à Sarajevo 92/95... à la Palestine 47/2010... et j’en passe.         
 La Palestine historique en chiffres depuis son partage (vote de l’ONU) le 29 novembre 1947.
1947 : 100% => 46% pour la Palestine, 54% pour le nouvel État israélien ;
1967 : 22 % pour la Palestine, et passe à 78% pour Israël ;
2007 : 9 % pour la Palestine et passe à 91 % pour Israël. 
L’État d’Israël a cette particularité de n’avoir  toujours pas, 63 années après sa création, défini ses frontières qu’il a  toujours considérées comme extensibles. La preuve QUE RESTERA-T-IL DE  LA PALESTINE, si nous l’abandonnons à la curée ?
De quoi se nourrit le désespoir quand il prend le nom Palestine ?  Le nom aussi de son peuple palestinien qui contre toute attente en  dépit d’une incommensurable injustice, vit et résiste encore et toujours  comme dans les années fedayin qui lui ont légué le courage et la  fierté. Ce peuple qui depuis 64 années nourrit l’espoir de vivre dans  une paix juste durable et équitable. Peut- on raisonnablement leur  demander encore d’espérer, alors qu’il est clair que depuis 1947 toute  une stratégie est mise en place pour vider la Palestine de sa population par les massacres collectifs et planifiés ?
Dans la nuit du 30 et 31 décembre 1947 le village  de Balad al-Cheikh fut le prélude des massacres qui provoquèrent l’exil  forcé 800 000 Palestiniens (80 % de la population) ce qui fut  interprété comme une fuite fut accueilli comme un miracle par l’État  israélien. A Deir Yassin dans la nuit du 9 et 10 avril 1948, la  Croix-Rouge internationale dénombre 254 villageois massacrés. Le miracle  fonctionna encore des dizaines de fois sans que soit révélée la  monstruosité de la méthode qui se répéta a Kafr Kassem en 1956... en plein conflit du « canal de Suez ». Les Palestiniens ne réclament rien de plus que la justice internationale.
Le bain de sang à Sabra et Chatila, en 1982, où la  participation et la complicité de l’État d’Israël ne fait aucun doute.  Loin d’être un accident ; comme tous les autres bains de sang il participe à jalonner l’ histoire de cet État depuis sa création à aujourd’hui et cela dans un implacable dessein qui consiste à vider la Palestine  de toutes traces historiques, autres que juives. Censurant jusqu’à sa  mémoire. Espérer devient alors une performance qui défie sans répit les  pièges les plus invraisemblables. Tout ou presque a déjà été essayé.  L’avenir pour les Palestiniens devient plus en plus compromis, avec un  horizon complètement bouché et embouteillé par 64 années de mensonges  qu’aucune justice n’osera affronter ni même trop bousculer.
Les chiffres résonnent encore comme autant de glas annonciateur d’une vaste supercherie :
Les loups qui occupent militairement 90% de la Palestine  historique sont aujourd’hui aux portes de GAZA. Ils provoquent des  accidents sporadiques en attendant le pire. Mais c’est sans compter sur  des solidarités qui s’additionnent et avec lesquelles désormais il va  falloir nous aussi compter. La crise au niveau mondial a généré des  initiatives inattendues, de plus en plus de pays d’Amérique latine  déclarent qu’ils reconnaissent l’ETAT Palestinien. Il y a aussi l’aide  internationale qui vient défier la force occupante... Il y a  l’INDIGNATION de Stephane Hessel  qui appelle a s’indigner partout où, devant le crime, il y a  l’indifférence. Partout où il y a un motif de résistance contre le  pouvoir de l’argent. Stephane Hessel écrit « Aujoud’hui, ma principale indignation concerne la Palestine... »
L’Indignez vous ! de Stéphane Hessel aura-t-il la puissance du J’ACCUSE ! de Zola, dans le journal L’Aurore du 13 janvier 1898 ? Je pense que ça tient à ce que nous en ferons. (Indigènes éditions - www.indigene-editions.fr - à 3 €) 
(1) - Dès juin 1938, Ben Gourion déclare devant l’exécutif de l’Agence juive : "Je suis pour le transfert forcé [l’expulsion des Arabes palestiniens]. Je ne vois rien là d’immoral." Dix ans plus tard, le 24 mai 1948, il écrit dans son Journal : "Nous  allons créer un Etat chrétien au Liban, dont la frontière sud sera le  Litani. Nous allons briser la Transjordanie, bombarder Amman et détruire  son armée, et alors la Syrie tombera. Après quoi, si l’Égypte veut  continuer à se battre, nous bombarderons Port-Saïd, Alexandrie et Le Caire. Ce sera notre vengeance pour ce que les Égyptiens, les Araméens et les Assyriens ont fait à nos aïeux à l’époque biblique." (cité par Ilan Pappé dans son livre Le Nettoyage ethnique de la Palestine - Fayard.
                4 janvier 2011  - Oulala.net