(AFP)
JERUSALEM — La commission d'enquête israélienne chargée d'examiner  les aspects juridiques de l'assaut sanglant contre une flottille  humanitaire au large de Gaza en mai 2010 va rendre public dimanche son  rapport préliminaire, a-t-on appris jeudi de source officielle.
"La  commission va publier dimanche la première partie de son rapport  portant notamment sur la légalité du blocus maritime autour de la bande  de Gaza, ainsi que sur les actions menées par l'armée israélienne et les passagers", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la commission, Ofer Lefter.
La commission, présidée par l'ancien juge Yaakov Tirkel, a été établie en juillet par le gouvernement pour faire la lumière  sur la légalité de l'arraisonnement, le 31 mai à l'aube, du ferry turc  Mavi Marmara par un commando de marine israélien dans les eaux  internationales.
Le commando israélien avait arraisonné une  flottille internationale pro-palestinienne de six navires qui tentaient  de briser le blocus de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement  islamiste palestinien Hamas.  Neuf Turcs ont été tués dans l'assaut qui a provoqué une dégradation  des relations israélo-turques et soulevé une vague de réprobation  internationale.
La commission Tirkel a auditionné ces derniers mois le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazi. Aucun soldat ou officier ayant participé à l'opération n'a en revanche été autorisé à comparaître.
"Le rapport de la commission Tirkel va être présenté au Premier ministre Benjamin Netanyahu puis sera transmis à l'ONU", a précisé le porte-parole.
"Dans  cette première partie, le rapport va notamment traiter de la conformité  des actions prises par Israël pour imposer le blocus naval lors de  l'incident du 31 mai au regard du droit international et examiner les  actions des organisateurs et des participants à cette flottille ainsi  que leur identité", a ajouté M. Lefter.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon,  a constitué de son côté un panel de quatre membres, dont un  représentant turc et un autre israélien, chargés d'enquêter sur le raid  meurtrier.
Selon la version des autorités israéliennes, les  soldats ont fait usage de leurs armes après avoir été attaqués notamment  à coups de couteau par des militants pro-palestiniens qui se trouvaient  à bord du Mavi Marmara.
Les passagers affirment pour leur part que les commandos de marine ont ouvert le feu aussitôt après leur hélitreuillage sur le pont du ferry.
A  l'issue d'une enquête interne, l'armée israélienne a reconnu le 12  juillet dernier des "erreurs" lors de la planification et l'exécution du  raid meurtrier, mais elle a justifié le recours à la force.
Pour  sa part, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU siégeant à Genève  avait avalisé un rapport publié le 22 septembre concluant à l'existence  de "preuves claires" pour "appuyer des poursuites" contre Israël pour  "homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, le fait de  causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures  graves".