Paco - Le Post
          Dans la série des procès et calomnies qui visent Stéphane Hessel  et les militant-e-s de la campagne de boycott qui dénonce la politique  israélienne, un article publié par Le Mague reprenant des propos de  Stéphane Hessel est visé par une nouvelle plainte abracadabrante.         
 L’action du Conseil représentatif des institutions juives de France  (CRIF) pour obtenir l’annulation d’une conférence de Stéphane Hessel à l’Ecole Normale Supérieure le 18 janvier a fait grand bruit. Bien plus de bruit que si le CRIF avait laissé Stéphane Hessel,  93 ans, ancien déporté, résistant d’hier et d’aujourd’hui, s’exprimer  normalement. En effet, en réaction contre la censure, plus de 1500  personnes « indignées » se sont rassemblées sur la place du Panthéon ce  jour-là pour entendre Stéphane Hessel et des orateurs qui ne font que  demander l’application du droit international et des résolutions de  l’ONU. 1500 personnes, c’est cinq fois plus que ce qu’aurait pu contenir  la salle réservée à l’Ecole nationale supérieure. Merci donc au CRIF pour son coup de pouce au succès de cette soirée.
On le sait, le CRIF  n’est pas le seul à confondre lutte contre l’antisémitisme et défense  des intérêts des gouvernements israéliens. Si le premier objectif a  toute notre sympathie, il est impossible d’adhérer au second. Le 15 juin  2010, peu après l’attaque « illégale et immorale » d’Israël contre une  flottille humanitaire destinée à la bande de Gaza occupée et asphyxiée,  Stéphane Hessel publiait un article dans le Huffington Post  pour expliquer les raisons du boycott d’Israël. Une action inspirée par  le boycott qui était dirigé contre l’Afrique du Sud au temps de  l’apartheid. « Je soutiens les mots sincères de l’écrivain écossais Iain Banks  qui, en réaction à l’attaque atroce d’Israël de la Flottille de la  Liberté, a suggéré que la meilleure façon pour les artistes, écrivains  et universitaires internationaux de « convaincre Israël de sa  dégradation morale et de son isolement éthique » est « tout simplement  de ne plus rien avoir à faire avec ce gouvernement criminel. » »,  concluait l’auteur de Indignez-vous !
L’article fut repris sur divers blogs et sites Internet. Ayant trouvé une traduction sur le site de Michel Collon,  j’ai repris ce texte sur Le Post.fr et sur Le Mague.fr le 17 juin 2010.  Une démarche qui, le 12 janvier dernier, a valu à Frédérique Vignale,  fondateur du Mague, une convocation au siège de la Brigade de répression  de la délinquance contre la personne (BRDP) situé rue du Château des  Rentiers à Paris. Motif : une plainte du « Bureau national de vigilance  contre l’antisémitisme »... A ma connaissance, Le Post.fr n’a pas encore  été inquiété. Ni le site de Michel Collon.  Il est vrai que ce dernier est situé en Belgique. La publication du  texte a été suspendue sur Le Mague. Encore une censure insupportable.
Dans une période troublante et troublée, les mensonges  et les calomnies qui tendent à faire passer pour « antisémites » des  personnes qui précisément militent pour une paix juste et durable entre  Israéliens et Palestiniens ne sont pas de bon augure. Ce n’est pas en  faisant taire toute critique de l’Etat d’Israël et en criminalisant les  amis du peuple palestinien que les tensions s’apaiseront. Ce n’est pas  en menaçant de 45 000 euros d’amende et de trois ans de prison près de  quatre-vingt partisans de la campagne pacifiste Boycott  Désinvestissement Sanction (BDS) que le blason du gouvernement israélien  sera redoré.
Stéphane Hessel participant au Tribunal Russell sur la Palestine
Dans une récente conversation téléphonique, Stéphane Hessel déplorait la « stupide procédure » qui vise Le Mague et plaçait ses espoirs dans une entrevue qu’il a eue avec Michel Mercier, garde des Sceaux, en compagnie d’Elisabeth Guigou, ex-garde des Sceaux socialiste, et de Catherine Tasca,  vice-présidente du Sénat. En jeu, le retrait des directives de Michèle  Alliot-Marie, alors ministre de la Justice, envoyées aux Parquets pour  sanctionner les militants de la campagne BDS injustement suspectés de  provocation publique à la discrimination alors qu’ils militent  précisément contre toute forme de discrimination et pour le droit de tous les peuples à l’auto-détermination.
Dans une vidéo mise en ligne sur Médiapart, Elisabeth Guigou préfère rester prudente sur les effets de cet entretien avec Michel Mercier. Sale temps pour la liberté d’expression. Au téléphone, Stéphane Hessel  me disait : « Ne vous laissez pas faire ! » Au point où nous en sommes,  nous n’avons de toutes façons plus le choix. Si nous voulons garder une  once de dignité et d’humanité, nous devons résister jusqu’au bout à  toutes les oppressions, à toutes les agressions. D’où qu’elles viennent.
Plus d’informations sur la campagne BDS France : 
http://www.bdsfrance.org/
http://www.bdsfrance.org/
Lire l’article incriminé toujours en ligne sur Le Post :
http://www.lepost.fr/article/2010/0...
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                20 janvier 2011 - Le Post - Vous pouvez consulter cet article à : 
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