Les Etats-Unis redoublent d’efforts pour sauver les       négociations israélo-palestiniennes. Mais l’intransigeance       de Tel-Aviv sur la question des colonies compromet les       tentatives de paix.
Une       fois de plus, les négociations de paix entre les       Palestiniens et les Israéliens sont dans l’impasse et chaque       camp s’en va consulter ses conseillers et ses partisans.       Heurtés à la pomme de discorde qui fait toujours échouer les       négociations, la colonisation demeure une question sans       issue : les deux parties campent sur leurs positions, Israël       refuse de reconduire le gel partiel de la colonisation en       Cisjordanie occupée. Et l’Autorité palestinienne veut       suspendre les négociations tant que la colonisation se       poursuit. « La question-clé dans les négociations directes       ou indirectes reste la colonisation. La réussite des       négociations dépend d’une solution rapide et définitive de       cette question. Or, Israël semble camper sur ses positions       et les Palestiniens ne peuvent plus faire davantage de       concessions », explique Sobhi      Essilah, analyste au Centre des       Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.            
            Pour les parrains du processus de paix, l’essentiel est       aujourd’hui de garder le dialogue. L’envoyé spécial       américain dans la région, George Mitchell, a affirmé qu’il       allait poursuivre les efforts et les discussions dans les       prochains jours avec des dirigeants dans la région, en       Europe et ailleurs, y compris les membres du Quartette       (groupe international sur le Proche-Orient qui comprend les       Etats-Unis, la Russie, l’Onu et l’Union européenne). Déjà,       Mitchell a effectué plusieurs déplacements dans la région où       il a rencontré des dirigeants palestiniens et israéliens,       mais aussi jordaniens et égyptiens pour tenter de créer un       climat adéquat pour la poursuite du dialogue. « Malgré leurs       divergences, le gouvernement israélien comme l’Autorité       palestinienne nous ont demandé de poursuivre ces       discussions, afin d’établir les conditions leur permettant       de continuer des négociations directes », a déclaré dimanche       l’émissaire américain George Mitchell.
            Après une réunion extraordinaire du Comité exécutif de l’OLP       et de hauts dirigeants du parti Fatah à Ramallah, siège de       l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, le président       palestinien Mahmoud Abbass a       reçu samedi leur soutien pour suspendre les négociations de       paix avec Israël tant que la       colonisation se poursuivra en Cisjordanie occupée.       Mais il a insisté : « Bien sûr, nous ne romprons      pas le contact avec les       Américains. Nous allons continuer à communiquer avec eux       pour trouver une solution au problème de la colonisation       israélienne qui doit cesser avant que nous ne revenions à la       table des négociations ». 
                  Abbass       en quête d’appui
            Jetant la responsabilité sur les Palestiniens, le premier       ministre israélien Benyamin Netanyahu a appelé le président      Abbass à poursuivre les       pourparlers de paix sans discontinuité en vue d’aboutir à un       accord de paix historique en un an. En réponse, le       porte-parole du président palestinien Mahmoud      Abbass, Nabil Abou-Rodeina,       a accusé Israël « d’avoir stoppé les négociations en       continuant sa politique de colonisation qui, avec ses       bulldozers, détruit le processus de paix ». « La direction       palestinienne confirme que la poursuite des négociations       requiert des mesures tangibles de la communauté       internationale, à commencer par l’arrêt de la colonisation       », a indiqué l’Organisation de Libération de la Palestine       (OLP) dans un communiqué. « Il y a des alternatives (aux       négociations) que nous annoncerons bientôt », souligne l’OLP       qui chapeaute l’Autorité palestinienne et au sein de       laquelle le mouvement Fatah de M.       Abbass joue un rôle prééminent.
            Selon une source palestinienne, M.       Abbass, qui préside à la fois l’OLP et le Fatah,       pourrait solliciter l’appui des pays arabes et de la       communauté internationale pour porter l’affaire des colonies       devant le Conseil de sécurité de l’Onu. « La direction       palestinienne tient le gouvernement israélien responsable de       l’échec des efforts internationaux et du processus de paix       dans la région parce qu’il est déterminé à conjuguer       négociations et colonisation », poursuit le communiqué de       l’OLP. Les dirigeants palestiniens doivent poursuivre des       consultations avec les dirigeants arabes lors d’une réunion       du comité de suivi de la Ligue arabe le 8 octobre à Syrte       (Libye), à la veille d’un sommet extraordinaire arabe. M.      Abbass a fait savoir qu’il       prendrait sa décision définitive après ses consultations en       Libye. « Nous souhaitons que le comité de suivi arabe       soutienne la position palestinienne. Nous avons pris une       décision et sommes prêts à en assumer les conséquences », a       déclaré le responsable palestinien Yasser      Abd-Rabbo.
            Maha       Salem