Damien Roustel
Louis  Frankenthaler, le représentant de l’association israélienne Pcati  dénonce trois projets de loi qui visent à restreindre les activités des  défenseurs des droits de l’homme.
De passage hier à Paris dans  les locaux du CCFD-Terre solidaire, Louis Frankenthaler, directeur de la  communication internationale de l’ONG israélienne Comité public contre  la torture en Israël (Pcati), a dénoncé l’existence de trois projets de  loi qui viseraient ni plus ni moins qu’à mettre des bâtons dans les  roues des ONG, considérées par Tel Aviv comme des empêcheurs de tourner  en rond. «  C’est une réduction de l’espace des actions dissidentes de  la société civile qui se prépare  », a-t-il prévenu.
«  Ces projets de loi sont la traduction législative  d’un climat politique de dé-légitimation des organisations de la société  civile et de restriction de leur travail par le gouvernement israélien,  climat qui s’est alourdi depuis l’opération Plomb Durci menée dans la  bande de Gaza et la publication consécutive du rapport Goldstone (sur  les crimes de guerre – NDLR)  », indiquent dans un communiqué commun les  associations ACAT-France, CCFD-Terre Solidaire et la Ligue des droits  de l’Homme.
Le premier texte concerne le financement des ONG. Il  impose des contrôles supplémentaires aux associations qui reçoivent des  aides d’«  entité politique étrangère  » Sa lecture devant la Knesset  est imminente. «  Nous allons devoir engager, et donc payer une personne  pour s’occuper de ces contrôles. Autant d’argent en moins pour nos  projets  », a expliqué Louis Frankenthaler.
Le deuxième projet de loi vise la juridiction  universelle. Des ONG seront interdites si elles fournissent «  des  informations à des entités étrangères concernant des poursuites  juridiques à l’étranger contre des hauts représentants du gouvernement  israélien ou des officiers de l’armée, pour crimes de guerre  ». Quant à  la dernière proposition, elle interdit à quiconque de faire la  promotion du boycott d’organisations, d’individus ou de produits  israéliens. Des sanctions économiques sont prévues. Les étrangers sont  passibles d’une interdiction de séjour en Israël de dix ans. Pour Helène  Legeay, d’ACAT-France, ce «  musellement de l’opposition fragilise la  démocratie israélienne  ».