Gilles Paris
Se  retrouvent ce soir (1 septembre) à Washington des professionnels  israéliens et palestiniens du “processus de paix” et un néophyte, leur  hôte.
Des deux délégations, la  palestinienne est sans aucun doute la plus expérimentée : les hommes qui  la composent sont en place à des titres divers pratiquement depuis les  accords d’Oslo de 1993 (à l’époque, l’actuel chef de l’Autorité  palestinienne, Mahmoud Abbas, avait boudé la signature historique de la  reconnaissance mutuelle de l’OLP et d’Israël, exaspéré que Yasser Arafat  récupère à son seul profit le fruit de son travail mené de l’ombre.) Ne  manque aujourd’hui qu’Ahmed Qoreï, qui fut par le passé le bras droit  de M. Abbas. Yasser Abed Rabbo (co-signataire à titre individuel de  l’initiative de Genève), Saeb Erekat, Nabil Shaath [1],  Mohammed Shtayeh et l’influent autant que discret Akram Haniyéh,  connaissent sur le bout des doigts les questions centrales de ce  contentieux.
Côté israélien, M. Nétanyahou, marginalisé pendant une  décennie par Ariel Sharon puis Ehoud Olmert, avait lui-aussi négocié  avec les Palestiniens de 1996 à 1999 lorsqu’il était premier ministre :  c’est lui qui ratifia en janvier 1997 le partage sensible de la ville  palestinienne de Hébron, justifié par la présence de colons radicaux et  d’un site historique et religieux partagé par les juifs et les  musulmans. Il négocia également en octobre 1998 les accords de Wye  destinés à relancer officiellement les accords dits de Oslo II (1995).  Ces accords de Wye furent à nouveau relancés par les accords de Charm  Al-Cheikh, en septembre 1999 par Ehoud Barak, alors premier ministre et  actuel ministre de la défense israélien. Ils furent eux-mêmes  interrompus par le passage direct aux discussions finales de Camp David,  en juillet 2000, avec le même Ehoud Barak et les mêmes Palestiniens que  dirigeait Yasser Arafat, un calcul qui s’avéra hasardeux.
Face à ces experts, Barack Obama est un néophyte : il  n’a d’ailleurs pas encore effectué de visites sur place en tant que  président des Etats-Unis et on peut raisonnablement penser que la  convocation de Washington tient autant à des considérations de politique  américaine (les midterms) que d’une dynamique de négociations. Un  néophyte encore en place pour encore deux ans au minimum, ce dont ne  sont assurés ni M. Nétanyahou, ni M. Abbas.
publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix" Liens hypertextes sur l’article source
ajout de note : C.