Le Monde avec Reuters
Avec la Coalition internationale de la Flottille de la Liberté, l’ONG turque IHH, dont le navire Marvi Marmara a été sauvagement attaqué par des commandos israéliens le 31 mai, repartira vers Gaza si Israël ne lève pas le blocus :
L’ONG turque IHH, qui parrainait la flottille d’aide pour Gaza brutalement abordée en mai par la marine israélienne, a menacé samedi de récidiver si l’Etat juif maintenait son blocus du territoire palestinien.
Israël a restitué les trois bateaux turcs de la flottille saisis lors de l’incident, qui a coté la vie à neuf militants pro-palestiniens de nationalité turque, sans obtenir que l’ONG IHH s’engage à ne pas récidiver, comme il le souhaitait. Mais les autorités israéliennes, qui ont refusé à Ankara les excuses qu’il exigeait, ont fortement conseillé à la Turquie de prévenir tout nouvelle tentative visant à briser le blocus du territoire palestinien aux mains du Hamas.
Huseyin Oruc, membre du conseil de la Fondation pour les libertés et droits humains et pour l’aide humanitaire (IHH), a prévenu que les bateaux de l’ONG pourraient être utilisés pour une mission analogue. "Si le problème n’est pas résolu, de nombreuses flottilles vogueront vers Gaza. Si nécessaire, ces bateaux pourront être encore utilisés. Nous les avons achetés pour les besoins des Palestiniens. Ce sont des bateaux humanitaires", a-t-il fait valoir.
DES IMPACTS DE BALLES CAMOUFLES
La Turquie avait fait de la restitution des navires une des conditions de la normalisation de ses relations avec Israël, qui se sont sensiblement dégradées à la suite de l’abordage sanglant en haute mer du Mavi Marmara, un ancien bâtiment de croisière reconverti en ’navire amiral’ de la "flottille pour Gaza".
Les trois bateaux, dont les machines ont été mises hors d’usage, ont toutefois été repeints en Israël pour camoufler la violence de l’attaque des fusiliers-marins israéliens, qui ont tiré "des milliers de balles", a affirmé Oruc.
Des enquêteurs turcs monteront à leur bord lundi pour tenter de recueillir des indices sur les circonstances de l’abordage, dont Israël a justifié le bilan par la résistance inattendue à laquelle ses militaires se seraient heurtés de la part des militants pro-palestiniens. Devant le tollé international provoqué par l’incident, Israël a ordonné une enquête militaire – récusée par la Turquie –, qui a dédouané les assaillants, tout en reconnaissant des erreurs d’appréciation et carences au niveau du commandement.
Une commission d’enquête internationale distincte a été mise sur pied lundi par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Elle sera conduite par l’ancien Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer et comptera un représentant turc et un représentant israélien et l’ancien président colombien, criminel de guerre et solide allié d’israël !