Chaque jour qui passe semble fragiliser la reprise des négociations. Les dernières déclarations en date.
 Côté palestinien, on s'inquiète de plus en plus de la reprise de la  colonisation. Abbas dans sa lettre destinée aux représentants du Quartet  pour le Moyen-Orient déclarait que les négociations ne continueraient  pas, si la fin du moratoire sur le gel de la colonisation n'était pas  reportée (le moratoire prend officiellement fin le 26 septembre  prochain). Abbas a déclaré : "Mon plus grand espoir demeure de reprendre  des négociations significatives avec Israël pour mettre fin au conflit.  Toutefois, je crains que les activités de colonisation en cours, en  particulier à Jérusalem-Est (...) nuisent à la crédibilité des  négociations aux yeux de mon peuple", affirmant que celui-ci était très  sensible à la question de la colonisation à Jérusalem. 
 L'administration Obama tente de rassurer Abbas, en affirmant, via Philip  J. Crowley, porte parole du ministère des affaires étrangères US, que  la question des colonies étaient un vrai problème, à laquelle il faudra  apporter une réponse. Il a déclaré que les EU "étaient préoccupés par la  question du moratoire, et qu'il fallait que celui-ci soit reporté" mais  cette question "sera débattue durant les négociations. C'est pourquoi  il est primordial de reprendre les pourparlers."  M. Erakat, directeur  en chef de la diplomatie palestinienne, considère que les négociations  sont "faisables" mais que le choix des israéliens sera déterminant dans  leur réussite : "Nous espérons que, s'il (Netanyahu) est confronté au  choix entre les colonies et la paix, il choisira la paix". 
De l'autre côté de la frontière, le gel des colonies ne semblent toujours pas faire l'unanimité, loin de là. Sylvan Shalom, vice-premier ministre a déclaré à la radio israélienne : "Je ne pense pas que le gel (de la colonisation) soit prolongé, et les Palestiniens ne peuvent pas se servir de ce fait comme d'un prétexte pour suspendre les négociations".
Erakat accuse également les israéliens de poser leurs propres conditions préalables après avoir tant critiqués cette pratique chez les palestiniens "Depuis le 21 et le 22 août, j'entends Netanyahu énoncer des conditions" faisant référence aux déclarations du premier ministre, qui affirme que la question de la sécurité d'Israël et de sa reconnaissance en tant qu'État juif seront nécessaires au bon déroulement des négociations. Sylvan Shalom a répondu à cela en expliquant que :"ce n'est pas une condition préalable à des pourparlers, mais une des conditions qui doivent être remplies pour qu'un accord de paix permanent puisse être conclu."Pour conclure, Erakat ajoute "Nous espérons que M. Netanyahu choisira la réconciliation plutôt qu'une poursuite de la confrontation, cela dépend de lui."
 Avant même que les négociations aient débuté, les deux camps affirment  mutuellement la responsabilité de l'autre dans de l'échec éventuel du  processus de paix. Le gouvernement israélien a réussi ainsi à placer  l'Autorité Palestinienne devant le fait accompli, lui laissant le choix  entre la reprise ou non des négociations. Après avoir décrédibiliser les  revendications palestiniennes en les accusant d'être un obstacle à la  paix, Netanyahou impose certaines conditions de facto, après avoir  accepté l'appel des États-Unis. Pour Erakat, "cela revient à des  négociations sans négociations, sans partenaire. Il me semble qu'il veut  négocier avec lui-même ou sa coalition puis nous dire: Voilà ce qui est  bon pour vous les Palestiniens".