Publié le 23-08-2010 
                   A la veille de l’ouverture des  négociations annoncées entre Israël et l’Aurorité Palestinienne, le  gouvernement israélien poursuit ses provocations en organisant à  Jérusalem (et non à Tel Aviv) un congrès visant à redorer son blason  bien terni.Ci-dessous l’article publié par le Quotidien d’Oran.
"Mis au banc des  accusés par la communauté internationale, particulièrement par les  opinions publiques occidentales, Israël fait appel à sa diaspora  sioniste : il réunit le Congrès juif mondial à Jérusalem pour une  opération de marketing politique.
Le Congrès juif mondial (C J M) se réunira les 31 août  et 1er septembre à Jérusalem pour mettre en place une stratégie de  réhabilitation de l’image de l’Etat d’Israël aux yeux de l’opinion  publique mondiale. Plus précisément, ce seront les 150 délégués du  Conseil d’administration du C M J, venus des cinq continents, qui vont  plancher sur un programme d’actions concertées ciblant les sociétés  civiles, en particulier celles du monde occidental qui s’élèvent de plus  en plus contre la politique coloniale d’Israël en Palestine et sa  violation du droit international.
Il était attendu que le mouvement sioniste international  réagisse aux multiples « mises en accusation » par la communauté  internationale du gouvernement israélien, depuis ses crimes contre le  peuple palestinien dans l’opération « plomb durci » de l’hiver 2008-09 ;  ses agressions meurtrières contre la flottille humanitaire pour Ghaza  et les assassinats de ses services secrets, hors territoire israélien,  de responsables palestiniens.
Pour habiller la rencontre de Jérusalem des vertus de la  générosité et de l’humanisme, le C M J a décidé d’attribuer, pour la  circonstance, un prix spécial (et une récompense) à la mission  humanitaire israélienne qui s’était engagée dans des opérations de  secours en Haïti, au lendemain du terrible séisme qui l’a frappée en  janvier 2010. Elie Wiesel, prix Nobel de la paix en 1986, recevra lui  aussi la grande distinction et un prix pour sa défense de la mémoire  juive et son soutien inconditionnel à l’Etat hébreu. Rien à dire sur ces  récompenses si ce n’est qu’elles seront remises par les dirigeants  politiques d’Israël, invités à titre officiel au Congrès des juifs du  monde.
Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, sera au côté  de l’ex-ministre des Affaires étrangères Mme Tizipi Livni qui a mené les  massacres contre Ghaza en 2008-09. Ehud Barak, ministre de la Défense  sera au rang des invités de marque ainsi qu’une « brochette » d’autres  militaires et religieux, soit tout ce que compte Israël comme partisans  de « l’épuration » de la Palestine de ses habitants arabes ou non.
Il faut signaler la participation au Congrès de  l’ex-Premier ministre espagnol José Manuel Aznar, attendu pour un  « discours-plaidoirie » pour la défense de la politique israélienne dans  la région. Les organisateurs de la rencontre ne cachent pas la raison  de leur montée aux avant-postes pour la défense d’Israël. Ronald Lauder,  président du C J M, a déclaré : « Partout, nous assistons à des efforts  concertés pour s’attaquer à la légitimité d’Israël :  Boycott,  campagnes de désinvestissement et sanctions sont les plus répandus.  Artistes, universitaires, auteurs écrivains, sportifs, etc. sont  interdits de participation à des événements.  Nous devons développer des  initiatives proactives pour défendre l’image d’Israël dans un  environnement mondial de plus en plus hostile à nos positions. » A cette  crainte de l’isolement de l’Etat hébreu, les observateurs remarqueront  que le lobby sioniste a décidé de tenir son Congrès mondial au cœur de  Jérusalem (et non à Tel-Aviv, capitale d’Israël) comme pour réaffirmer  sa volonté de ne pas négocier son partage avec les Palestiniens.
La rencontre a été programmée au moment même où le chef  de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’apprête à reprendre les  négociations de paix avec quelques conditions, notamment celle de  l’arrêt des colonies à Jérusalem-Est. La tenue du Congrès mondial juif à  Jérusalem est une indication, on ne peut plus explicite, de  l’intransigeance du gouvernement de Netanyahou sur les droits des  Palestiniens sur Jérusalem-Est. Autant dire que la reprise des  négociations israélo-palestiniennes est vouée d’avance à un énième  échec. Comment expliquer alors les appels pressants du Premier ministre  israélien à la reprise des négociations ces dernières semaines ? En  fait, pris en flagrant délit de violation du droit international, mis à  nu dans ses opérations de mercenariat hors de ses territoires, acculé  par une partie de la diaspora juive, notamment le récent mouvement « J.  Call », qui le pousse à la paix en revenant aux frontières de 1967 et en  quittant Jérusalem Est, dénoncé par les opinions publiques  occidentales, le gouvernement sioniste de Netanyahou tente de faire  diversion en convoquant dans la ville, trois fois sainte et capitale  historique des trois religions du livre, l’autre partie de la diaspora  juive pro-coloniale de toute la Palestine qu’est le C M J.
Signe de la volonté d’Israël d’engager ce qu’il faut  comme moyens financiers pour une opération marketing de son image, la  présence au Congrès du gouverneur de la banque d’Israël, Stanley  Fischer. A ce stade de la politique, reconnaissons aux dirigeants de  l’Etat hébreu la logique dans leur démarche et la fidélité à leur  conviction : la mobilisation du lobby sioniste avec les moyens qu’il  faut pour justifier par la propagande sa politique coloniale et  l’irréversibilité de leur dessein de conquête de toute la Palestine. Aux  Arabes, notamment les voisins d’Israël, d’être aussi convaincus de la  cause palestinienne et d’agir aussi intelligemment. "
par M’hammedi Bouzina Med (Bureau de Bruxelles)
CAPJPO-EuroPalestine