The Electronic Intifada
          « L’incident d’aujourd’hui est un autre exemple du climat  croissant de violence et d’intimidation qui transforme en réalité la  société palestinienne en ’état policier’ », déclare l’association Al-Haq         
Flics de l’Autorité de Ramallah en pleine action...
Des dirigeants et militants politiques palestiniens,  scandalisés par l’approbation par l’Organisation pour la Libération de  la Palestine [OLP] des entretiens directs entre l’autorité palestinienne  et les dirigeants israéliens la semaine prochaine, ont voulu se réunir  aujourd’hui [25 août 2010) dans la ville de Ramallah,  en Cisjordanie  occupée, afin « de s’exprimer ou marquer leur opposition contre un  retour aux négociations, » a rapporté l’agence de presse Ma’an (« Police shut down conference against talks, » 25 août 2010)
La réunion s’est tenue en même temps qu’une conférence  dans la ville de Gaza, où les responsables de diverses organisations  palestiniennes ont également marqué leur opposition aux plans de l’OLP  pour des entretiens directs.
Selon Ma’an - et confirmé par Al-Haq, un groupe  palestinien de défense des droits de l’homme - la réunion de Ramallah a  été interrompue et fermée par des membres des services de renseignement  de l’autorité palestinienne, lesquels ont provoqué les participants et  ont attaqué des personnes qui essayaient de prendre des informations sur  l’incident.
Khaleda Jarrar, candidat à la mairie de Ramallah pour le  Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), a déclaré à  Ma’an que des participants à la réunion ont été attaqués par des forces  de l’autorité palestinienne, en tenue civile, qui « ont essayé de  s’opposer à la réunion dès le début, criant des slogans et repoussant  vers le centre de Ramallah les gens voulant participer au meeting. »
« Nous voulions exprimer notre opposition, et l’AP a  décidé de forcer l’entrée de la salle de conférences et de repousser à  l’extérieur les participants à ce rassemblement improvisé, »  a  poursuivi Jarrar. L’AP a décidé d’interdire tous les rassemblements  « non planifiés » quand ils sont organisés par des mouvements politiques  d’opposition.
Al-Haq, dont les bureaux sont situés à côté de l’église  protestante où la réunion s’est tenue,  a indiqué dans un communiqué de  presse que des membres de son équipe ont essayé de rapporter sur les  événements et qu’ils ont alors été attaqués par la police de l’AP.
« En voyant un des membres de l’équipe, Wesam Ahmad,  équipé d’un appareil-photo, des officiers des services de renseignements  [GI : General Intelligence], en tenue, l’ont abordé et ont fait tomber  de sa main son appareil, » a indiqué Al-Haq. « Après avoir ramassé son  appareil-photo demandé pourquoi il était empêché de prendre des photos,  M. Ahmed a été entouré par une dizaine de membres du GI. Ils l’ont saisi  par le cou et la tête tout en lui immobilisant ses bras, le privant de  son appareil-photo. Pendant l’attaque, un autre membre de l’équipe  d’Al-Haq, Mme Nina Atallah, qui essayait d’intervenir pour aider son  collègue, a été blessée et a dû être emmenée à l’hôpital. Il a été dit,  après que des policiers sur place aient été interrogés, que  l’appareil-photo d’Al-Haq’s avait été confisqué par le GI. Les  équipements des journalistes et les films pris sur les événements ont  été également confisqués pendant l’incident. »
Al-Haq a dit avoir déjà dénoncé les violations répétées  des Droits du Homme par les forces de l’AP, et il appelle la société  civile à condamner de telles pratiques et à assurer la liberté  d’expression et de réunion. « L’incident d’aujourd’hui est un autre  exemple du climat croissant de violence et d’intimidation qui transforme  en réalité la société palestinienne en ’état policier’, » déclare  l’association Al-Haq.
Cette violence provoquée par les forces de l’AP ce  mercredi, se produit dans un contexte d’opposition de plus en plus  marquée parmi les partis politiques palestiniens contre la politique du  président de l’AP, Mahmoud Abbas, qui continue d’exercer ses fonctions  en vertu de décrets d’urgence controversés dont le but est de prolonger  un mandat qui a pourtant expiré. Sa décision de participer aux  pourparlers directs avec Israël aux États-Unis - en dépit de la  construction continue de colonies israéliennes en territoire palestinien  occupé et du blocus israélien permanent sur Gaza, parmi d’autres  violations des droits des Palestiniens - a été accueillie par une forte  condamnation.
A Damas, le dirigeant politique du Hamas, Khaled Meshal,  a dénoncé la reprise des pourparlers directs comme quelque chose  « d’illégitime au niveau de la Nation, imposé par la force et exigé par  l’Amérique » (Mash’al : Talks will eliminate Palestinian cause », 25 août 2010).
Plus tôt ce mois-ci, le Comité exécutif de l’OLP a  annoncé avoir approuvé les pourparlers directs, en dépit de l’opposition  massive contre ces négociations. L’OLP est composée de toutes les  principales organisations politiques palestiniennes, sauf le Hamas [et  le Jihad Islamique]. L’approbation par le Comité exécutif est intervenue  malgré le fait que toutes les organisations composant l’OLP, à  l’exception du Fatah de Mahmoud Abbas, se soient prononcées contre la  reprise de pourparlers directs.
Meshal a ajouté que la décision unilatérale de l’OLP au  service des intérêts de l’Autorité palestinienne, était « un écho des  ordres de Washington. »
« Le succès des négociations sera fonction des mesures  et conditions israéliennes, ce qui signifie l’élimination de la cause  palestinienne, y compris droit au retour, de Jérusalem, et des  frontières [de 1967] », a ajouté Meshal.
L’approbation par l’OLP de pourparlers directs a  déclenché une vague de contestation venue des différents partis  palestiniens, unissant des organisations qui ont été historiquement  divisées depuis les négociations d’Oslo dans le milieu des années 1990.
A Damas le 15 août, le Front Populaire de Libération de  la Palestine (FPLP), le Front Démocratique pour la Libération de la  Palestine (FDLP), le Parti du Peuple Palestinien (PPP), le Hamas, des  membres dissidents du Fatah et diverses factions militaires, ont  ensemble condamné de façon véhémente la décision de l’OLP.
Dans une déclaration lue lors de la conférence par le  chef du FPLP en exil, le Dr. Maher al-Taher, les groupes présents ont  mis en garde contre « de graves répercussions si se poursuivait la  politique de concessions et de compromis des droits nationaux  palestiniens » (« Palestinian factions reject US/Zionist pressure for direct negotiations »).
Et tandis que l’OLP s’abstenait de répondre à la  déclaration de Damas, al-Taher faisait remarquer le 20 août que  « l’action du Comité exécutif de l’OLP, en approuvant ces négociations,  met au grand jour que l’indépendance de prise de décision et la  démocratie sont une farce dans ces institutions, et le peuple  palestinien a clairement exprimé son rejet des négociations » (« PFLP rejects and calls for action ... »).
Malgré l’opposition écrasante exprimée par ses  représentants, l’OLP a le 21 août approuvé formellement les pourparlers  directs. Les négociations devraient débuter le 2 Septembre, à  Washington, après une cérémonie qui devrait être orchestrée par le  président américain Barack Obama.
                26 août 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach
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Traduction de l’anglais : Claude Zurbach