28 juillet 2010
Sollicité par de nombreux lecteurs à propos des documents publiés par  Wikileaks, le Réseau Voltaire tient à recentrer le débat. Dans ce  communiqué, il dénonce une manoeuvre de diversion médiatique et  réaffirme que la guerre d’Afghanistan est illégale.
Le site Internet Wikileaks a remis, il y a quelques semaines des documents militaires confidentiels à trois médias (New York Times, The Guardian, Der Spiegel) afin qu’ils les examinent avant publication.
Le site a publié les 92 000 documents originaux et les trois médias  ont publié leurs articles simultanément le 25 juillet 2010. Il s’agit de  la plus importante fuite de documents militaires de l’histoire.
Ces documents sont des notes utilisées par les troupes engagées en  Afghanistan. Certaines relatent des combats, d’autres rapportent des  renseignements. Leur degré de confidentialité est faible (ce qui  signifie qu’ils ont circulé en de nombreuses mains), mais leur nombre  est très élevé (ce qui implique que peu de personnes pouvaient les  réunir). Leur authenticité n’a pas été contestée. La presse  internationale et de nombreux leaders politiques dans le monde ont  commenté les conclusions des trois médias, considérant ces informations  comme sûres.
Nos détracteurs s’attendent à ce que le Réseau Voltaire se félicite  de ces fuites et exploite ces documents pour charger les forces US, les  accuser de crimes de guerre et d’incompétence. Nous n’en ferons rien.
Tout laisse à penser que ces fuites ont été organisées par un clan de  l’appareil US pour imposer ses vues simultanément au limogeage du  général McChrystal par le président Obama. Et le fait que ce dernier ait  stoppé toute enquête interne visant à identifier l’origine des fuites  montre que celle-ci lui est connue, qu’il ne souhaite pas l’affronter ou  qu’il l’approuve.
Ces documents ne décrivent pas la réalité de terrain, mais attestent  du degré d’auto-intoxication des forces US. Les notes de renseignement  afghanes qui servent de base aux opérations de l’Alliance dans ce pays  ne rapportent que de stupides ragots et l’on se demande comment ces  informateurs ont été recrutés. Il est particulièrement ridicule de  présenter un officier pakistanais de 74 ans, le général à la retraite  Hamid Gul, comme le manipulateur en sous-main des insurgés et le  responsable à lui tout seul de l’échec militaire de l’OTAN.
Nous ne sommes pas étonnés que trois médias connus pour leur  alignement aveugle sur les thèses atlantistes participent à une  opération psychologique de diversion dont le but est de critiquer un  général qui vient d’être démis de ses fonctions pour mieux disculper les  responsabilités politiques de cette catastrophe humaine.
Au demeurant, l’unanimité de grands médias, qui n’ont cessé de  répéter des années durant les mensonges de Washington, ne peut  qu’inquiéter.
La guerre d’Afghanistan est illégale. Qu’ils nous soient sympathiques  ou pas, les insurgés exercent leur droit fondamental et légitime à  défendre leur pays contre l’occupation étrangère. Ce ne sont pas  seulement les bavures de telle ou telle unité militaire qui constituent  des crimes, mais la totalité des opérations conduites sur place et  jusqu’à la simple présence des troupes étrangères.