05/06/2010
Le mouvement islamiste palestinien « n'est pas une organisation terroriste », affirme le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Le raid israélien meurtrier contre la flottille en route pour Gaza a renforcé la main du Hamas, aussi bien face au blocus israélien que dans les négociations avec l'Autorité palestinienne, selon des experts palestiniens.
Le raid a offert au mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, une « bouée de sauvetage », estime l'analyste Hani al-Masri, selon qui le Hamas en sort comme le « grand gagnant ». Le mouvement « traversait une mauvaise passe sur tous les plans, mais l'action israélienne lui a ouvert une porte de sortie en mettant sur l'agenda international la question de la levée du blocus », explique-t-il. « Les pressions sur Israël pour lever ce blocus se sont intensifiées. L'Égypte a décidé d'ouvrir dans les deux sens le terminal frontalier de Rafah, le seul point de passage entre la bande de Gaza et le monde extérieur qui échappe au contrôle d'Israël, tout cela a profité au Hamas », assure Samir Awad, de l'Université de Bir Zeit (Cisjordanie). Le Hamas, qui était jusqu'alors isolé sur le plan international, à couteaux tirés avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et en froid avec l'Égypte, est « le principal bénéficiaire » de l'opération, désastreuse pour l'image d'Israël, souligne cet enseignant en relations internationales.
« La stratégie de l'ennemi a échoué et la stratégie de la patience a gagné à Gaza aujourd'hui », a estimé le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh lors du prêche du vendredi. « Votre message est arrivé, votre aide est arrivée, vous avez brisé le siège politique et médiatique, et vous serez une raison de la levée du siège économique de Gaza », a lancé M. Haniyeh à l'adresse des militants de la flottille. Le Hamas a reçu l'appui du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a réaffirmé hier que le mouvement islamiste « n'est pas une organisation terroriste ». « Le Hamas a des résistants qui luttent pour défendre leur terre. Ils ont remporté une élection (en 2006) », a déclaré M. Erdogan. Les États-Unis et l'Union européenne considèrent le Hamas comme un groupe terroriste. L'assaut a provoqué un tollé international contre Israël qui impose un blocus strict sur l'enclave sous tutelle du Hamas depuis juin 2007, ne laissant passer que les produits de première nécessité. Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a défendu mercredi le maintien du blocus maritime afin « d'éviter que Gaza devienne un port iranien menaçant la Méditerranée ».
Le raid va également « durcir la position du Hamas dans les négociations sur un accord de réconciliation » avec son rival, le Fateh, le parti du président Abbas, relève un autre analyste palestinien, Abdel Majid Souilem. « Le Hamas va résister aux pressions pour accepter » un accord négocié pendant plusieurs mois sous les auspices de l'Égypte, prédit-il, en référence à un document avalisé par le Fateh mais refusé par le mouvement islamiste. Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a posé mardi des conditions à cette union nationale, appelant l'Autorité à « prendre rapidement l'initiative d'une véritable réconciliation qui repose sur notre droit à la résistance et un vrai partenariat dans la prise de décision politique, la sécurité et le contrôle des élections en Cisjordanie ». Il a exigé « un gel de la comédie des négociations (de paix) directes et indirectes » entre Israël et l'Autorité palestinienne sous l'égide de l'émissaire américain George Mitchell.
Hossam EZZEDINE (AFP)
Le raid israélien meurtrier contre la flottille en route pour Gaza a renforcé la main du Hamas, aussi bien face au blocus israélien que dans les négociations avec l'Autorité palestinienne, selon des experts palestiniens.
Le raid a offert au mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, une « bouée de sauvetage », estime l'analyste Hani al-Masri, selon qui le Hamas en sort comme le « grand gagnant ». Le mouvement « traversait une mauvaise passe sur tous les plans, mais l'action israélienne lui a ouvert une porte de sortie en mettant sur l'agenda international la question de la levée du blocus », explique-t-il. « Les pressions sur Israël pour lever ce blocus se sont intensifiées. L'Égypte a décidé d'ouvrir dans les deux sens le terminal frontalier de Rafah, le seul point de passage entre la bande de Gaza et le monde extérieur qui échappe au contrôle d'Israël, tout cela a profité au Hamas », assure Samir Awad, de l'Université de Bir Zeit (Cisjordanie). Le Hamas, qui était jusqu'alors isolé sur le plan international, à couteaux tirés avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et en froid avec l'Égypte, est « le principal bénéficiaire » de l'opération, désastreuse pour l'image d'Israël, souligne cet enseignant en relations internationales.
« La stratégie de l'ennemi a échoué et la stratégie de la patience a gagné à Gaza aujourd'hui », a estimé le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh lors du prêche du vendredi. « Votre message est arrivé, votre aide est arrivée, vous avez brisé le siège politique et médiatique, et vous serez une raison de la levée du siège économique de Gaza », a lancé M. Haniyeh à l'adresse des militants de la flottille. Le Hamas a reçu l'appui du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a réaffirmé hier que le mouvement islamiste « n'est pas une organisation terroriste ». « Le Hamas a des résistants qui luttent pour défendre leur terre. Ils ont remporté une élection (en 2006) », a déclaré M. Erdogan. Les États-Unis et l'Union européenne considèrent le Hamas comme un groupe terroriste. L'assaut a provoqué un tollé international contre Israël qui impose un blocus strict sur l'enclave sous tutelle du Hamas depuis juin 2007, ne laissant passer que les produits de première nécessité. Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a défendu mercredi le maintien du blocus maritime afin « d'éviter que Gaza devienne un port iranien menaçant la Méditerranée ».
Le raid va également « durcir la position du Hamas dans les négociations sur un accord de réconciliation » avec son rival, le Fateh, le parti du président Abbas, relève un autre analyste palestinien, Abdel Majid Souilem. « Le Hamas va résister aux pressions pour accepter » un accord négocié pendant plusieurs mois sous les auspices de l'Égypte, prédit-il, en référence à un document avalisé par le Fateh mais refusé par le mouvement islamiste. Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a posé mardi des conditions à cette union nationale, appelant l'Autorité à « prendre rapidement l'initiative d'une véritable réconciliation qui repose sur notre droit à la résistance et un vrai partenariat dans la prise de décision politique, la sécurité et le contrôle des élections en Cisjordanie ». Il a exigé « un gel de la comédie des négociations (de paix) directes et indirectes » entre Israël et l'Autorité palestinienne sous l'égide de l'émissaire américain George Mitchell.
Hossam EZZEDINE (AFP)