publié le              dimanche 27 juin 2010            
Karima Mokrani
Karima Mokrani
Une stabilité nécessaire pour le maintien  de son développement économique
La Turquie n’est pas près  d’oublier l’agression israélienne contre la Flottille de la Liberté,  survenue le 31 mai dernier en haute mer, en violation flagrante du droit  international. L’ambassadeur de Turquie en Algérie, Ahmet Necati  Bigali, invité hier au forum du quotidien arabophone echaab, a réitéré  son appel pour que l’Etat hébreu accepte son erreur, présente  officiellement ses excuses à la communauté internationale et indemnise  les victimes. « L’attaque s’est produite dans une zone maritime  internationale. Aucun Etat n’a le droit d’arrêter en haute mer le navire  d’un autre Etat […] C’est un acte terroriste. Une violation flagrante  du droit international et de la souveraineté turque », a-t-il affirmé,  rappelant qu’il s’agissait d’un convoi humanitaire composé de six  navires, conduit par une organisation non gouvernementale IAH,  entièrement indépendante du gouvernement turc. Les navires, poursuit-il,  contenaient des vivres, des médicaments, des vêtements, des jouets,  etc. « C’étaient des civils en mission humanitaire. Il n’y avait aucune  arme », insiste-t-il, soulignant que, malgré cela, il y a eu mort  d’hommes : huit Turcs et un ressortissant américain d’origine turque.  « Les soldats israéliens avaient tué délibérément les humanitaires. Ils  avaient bien l’intention de les tuer », lance-t-il. Ce n’est donc  nullement un accident mais un acte terroriste préparé à l’avance,  soutient-il. C’est pourquoi il ne faut pas se taire sur ce crime.
L’ambassadeur de Turquie en Algérie dénonce, encore une  fois, le blocus « illégitime » et « inhumain », imposé aux Palestiniens  de Ghaza. « Ce blocus a été décidé de manière unilatérale, sans l’aval  du Conseil de sécurité », fait-il remarquer.
Le gouvernement turc compte engager des poursuites  judiciaires contre les auteurs de l’agression barbare. Cela après avoir  gelé toutes les activités dans tous les domaines. « Nos relations avec  Israël ne seront jamais les mêmes qu’avant l’attaque de la flottille »,  déclare l’ambassadeur. Toute la Turquie plaide toutefois pour une  véritable paix au Proche-Orient. Cela entre dans le cadre de sa nouvelle  politique « 0 problème ». Elle a de grandes ambitions économiques :  être une grande force économique dans toute la région. Etre un leader,  non seulement dans ce domaine de l’économie mais dans tous les autres  créneaux. Une récente étude d’un organisme international présage,  d’ailleurs, un avenir radieux pour ce pays : 9ème puissance économique  au niveau mondial et 2ème en Asie. Pas dans l’immédiat mais dans  quelques années. Pourquoi pas puisque le pays dispose de tous les  atouts ?
D’autres chiffres indiquent que ce même pays enregistre  un total de 20 millions de touristes chaque année et que, en moins de  cinq années, son PIB est passé de  250 milliards de dollars à près de 1  000 milliards de dollars. De grands atouts et de grands projets mais,  pour arriver au but final, il faut l’adhésion de tous les pays voisins,  de tous les pays arabes, de toute la région du Proche-Orient. Sans la  paix dans cette région du Proche-Orient, les projets de l’Etat turc  tomberont à l’eau.
C’est ce qui explique, en partie, son attachement à  cette paix si chère à tous les peuples du monde arabe et musulman.  « Nous demandons à Israël de se conformer au droit international, aux  décisions du Conseil de sécurité », insiste  l’ambassadeur de Turquie en  Algérie, Ahmet Necati Bigali.