Publié le  14-06-2010 
                   Des artistes israéliens  applaudissent à la décision des cinémas UTOPIA, qui ont déprogrammé un  film israélien en apprenant l’assaut israélien contre la flotille de la  liberté. Ils dénoncent également "la machine de propagande israélienne  (qui) utilise également la création artistique, y compris le cinéma,  pour donner d’Israël l’image d’un Etat démocratique et éclairé, afin de  camoufler des crimes de guerre, la ségrégation, l’occupation et la  répression." A lire absolument
14 Juin 2010
"Merci Utopia !
Nous soussignés, citoyens israéliens, cinéastes,  enseignants et ouvriers de la culture, nous souhaitons remercier le  circuit des salles Utopia pour leur décision de décaler la programmation  du film israélien “A 5 heures de Paris” et de programmer le film  “Rachel” en réaction à l’attaque menée par l’armée israélienne sur la  flottille de la Liberté. “Rachel”, de la cinéaste  marocaine-israélienne-française Simone Bitton, raconte l’histoire de  Rachel Corrie, une militante américaine de 23 ans écrasée par un  bulldozer de l’armée israélienne alors qu’elle se posait en bouclier  humain pour les habitants de Gaza. Un des bateaux de la flottille “Free  Gaza” repoussée par les bulldozers israéliens portait le nom de Rachel  Corrie. La décision du réseau Utopia a été prise au moment où le bateau  “Rachel Corrie” faisait route vers la Bande de Gaza sous blocus et alors  que la comédie sentimentale “A 5 heures de Paris” sort dans 50 salles à  travers la France.
Nous voyons dans la décision d’Utopia la continuation  d’une longue tradition de programmation de films israéliens et  palestiniens et d’un engagement profond aux côtés de la culture, des  spectateurs et des cinéastes. C’est à la lumière de cet engagement  qu’Utopia a modifié son programme et a proposé à ses spectateurs de  connaître en profondeur la réalité à Gaza – à travers les yeux d’une  cinéaste israélienne. Il ne s’agit pas de censure. Personne n’appelle au  boycott des artistes israéliens. Il s’agit d’un acte de solidarité  citoyenne, solidarité avec les civils palestiniens de Gaza, avec les  membres du mouvement international de solidarité et avec des citoyens  israéliens comme nous, qui aspirent à une vie fondée sur l’égalité et la  justice en Israël-Palestine.
Malheureusement, la machine de propagande israélienne  utilise également la création artistique, y compris le cinéma, pour  donner d’Israël l’image d’un Etat démocratique et éclairé, afin de  camoufler des crimes de guerre, la ségrégation, l’occupation et la  répression.
L’establishment israélien inaugure des campagnes de  “repositionnement” publicitaire et des opérations d’image de marque en  collaboration avec le ministère des affaires étrangères et celui de la  culture, alors qu’en Israël, la ministre de la culture répète que "le  cinéma israélien prouve à chaque fois que la culture est la meilleure  ambassadrice de l’Etat”. La même ministre s’en prend violemment et  publiquement à toute critique de l’occupation et de l’apartheid, que  celle-ci soit exprimée par des artistes citoyens israéliens ou  étrangers.
Le gouvernent israélien emploie un appareil de terreur  et de censure contre toute possibilité d’expression artistique  palestinienne libre. Cet appareil persécute des artistes et des  intellectuels palestiniens, empêche des projections de films, des  conférences académiques et des évènements culturels. Et interdit  l’entrée sur le territoire aux artistes et intellectuels internationaux  qui souhaitent exprimer leur solidarité avec les opprimés.
Nous refusons de faire partie de cette machine bien  huilée de propagande, nous refusons de prendre part au camouflage de  l’occupation et de la répression et de contribuer à la création d’une  image de “démocratie éclairée”. Nous refusons toute tentative de  transformer le persécuteur en persécuté, et l’agresseur en agressé – que  ce soit dans les eaux internationales ou dans le monde de la culture.
Nous sommes heureux que les gens d’Utopia soient nos  alliés et partenaires dans notre combat pour l’égalité et la justice.
Merci Utopia !"
 Premiers  Signataires : 
Udi ALONI, réalisateur
Ariella AZOULAY, cinéaste et essayiste
Mohammad BAKRI, réalisateur et comédien
Daphna BARAM, écrivaine
Yael BERDA, sociologue, poète
Tamar BERGER, écrivaine
Haim BRESHEETH, cinéaste et universitaire
Amit BREUER, productrice
Shai CARMELI POLLAK, réalisateur
Sami Shalom CHETRIT, cinéaste, écrivain, poète
Scandar COPTI, réalisateur
Anat EVEN, réalisatrice
Jack FABER, artiste visuel
Yael FREIDMAN, enseignante en cinéma
Natalie HAZIZA, réalisatrice
Ala HLEHEL, écrivain et scénariste
Avi HERSHKOVITZ, réalisateur
Rachel Leah JONES, réalisatrice
Hagit KEYSAR, artiste visuelle
Yael LERER, éditrice, éditions Andalus
Juliano MER-KHAMIS, cinéaste, metteur en scène, comédien
Erez MILER, artiste visuel
Ruchama MARTON, présidente de PHR
Rela MAZALI, écrivaine
Judd NE’EMAN, réalisateur, lauréat du Prix Israël du  Cinéma
Ofer NEIMAN, universitaire
Ilan PAPPE, historien
Erez PERI, directeur du Festival des Films de Sud à  Sderot
Zmira RON, metteur en scène
Oz SHELACH, écrivain
Eyal SIVAN, réalisateur
Renee SIVAN, muséologue
Mati SHEMOELOF, poète
Amir TERKEL, cinéaste
Eran TORBINER, réalisateur
Einat WEIZMAN, comédienne 
Vous aussi, vous pouvez envoyer un  petit mot de remerciement aux animateurs du réseau UTOPA :  annemarie.faucon@cinemas-utopia.org,  d’autant qu’ils ont ont subi pressions et intimidations, et ont refusé  de céder ! 
CAPJPO-EuroPalestine