Les dirigeants israéliens  viennent de donner l’ordre aux gouvernements européens d’empêcher leurs  ressortissants de se porter au secours de la population de Gaza. Un  premier bateau, le "Rachel Corrie" est parti d’Irlande pour rejoindre la  Turquie et les 9 autres bateaux qui prendront la mer dans les jours qui  viennent, pour porter assistance à la population de gaza assiégée.  Israël menace de tirer sur ces internationaux humanitaires. A Gaza, la  population manifeste contre 62 ans de ce régime sanguinaire.
                   Ils devaient expulser aujourd’hui Izzet Shahin, un  bénévole de l’ONG turque "Fondation pour les droits de l’homme et  secours humanitaire" (IHH) arrêté en cisjordanie par l’armée israélienne  et interrogé par les services secrets israéliens pour avoir organisé  les années passées des secours par flotte à la population de la bande de  Gaza.
Des centaines de personnes vont pourtant prendre la mer,  avec 5000 tonnes de matériel pour la population assiégée. Et que vont  faire nos gouvernements collabos ? Laisseront-ils une fois de plus les  escadrons israéliens arraisonner ces bateaux de la dignité, cette flotte  qui montre que le mot humanité a encore un sens ?
Ziad Medoukh, professeur de Français à l’université  Al-Aqsa de Gaza, avec lequel nous avons organisé une conférence  téléphonique en direct, samedi dernier à la librairie Résistances, nous  transmet l’état d’esprit de la population de Gaza, malgré les  souffrances et les privations, dans cet article intitulé : "Nous  n’oublierons pas, nous ne partirons pas".
Manifestations le 15 mai à travers tous les territoires  palestiniens sous occupation
Photo : Ma’anImages
"62 ans de résistance, 62 ans de patience, 62 ans  d’attente et d’espoir dans le triomphe de la justice : rien que la  justice, mais toute la justice, et l’application des lois  internationales !
62 ans de souffrance permanente pour un peuple isolé, un  peuple sacrifié, mais courageux et déterminé : le peuple palestinien  qui, depuis 62 ans, subit la politique coloniale destructrice d’un Etat  qui a été créé sur le malheur et la souffrance des habitants, sur leurs  villes et leurs villages, sur leurs champs, leurs oliviers, leurs  orangers... ; sur le patrimoine de la grande Palestine historique, sa  culture, sa tradition d’ouverture et de respect des trois religions  monothéistes.
62 ans de massacres, 62 ans de déportations, 62 ans  d’exils, 62 ans d’épreuves et de malheurs pour toute une population dans  les territoires palestiniens et dans les pays de l’exil.
62 ans après le désastre inhumain causé par l’épuration  ethnique de l’occupant à la création de l’Etat d’Israël, au milieu du  silence complice des pays qui soutenaient et continuent de soutenir cet  Etat d’apartheid, les Palestiniens commémorent aujourd’hui cet événement  tragique de leur histoire, plus que jamais déterminés à continuer la  résistance, par tous les moyens et sous toutes ses formes, pour obtenir  leurs droits légitimes, notamment le droit de vivre en liberté.
Oui, la commémoration de la Nakba rappelle l’injustice  fondamentale de la spoliation et des massacres qu’a subie et continue de  subir le peuple palestinien. Un peuple résistant, courageux et qui veut  garder confiance dans l’avenir.
En 2010, l’occupation continue de déporter des milliers  de Palestiniens, d’annexer leurs terres, de détruire leurs maisons, de  mener des guerres et des massacres contre la population, d’emprisonner  arbitrairement des milliers de personnes, dont de 80 femmes et 350  enfants : une Nakba ininterrompue... !
Malgré cela, aujourd’hui, 62 ans après le drame initial  qu’ont subi les Palestiniens, notre peuple conscient demeure très  attaché à sa terre et aux principes suivants :
Notre peuple est très attaché aux principes de la paix.  Il est prêt à vivre en paix avec ses voisins, mais dans les conditions  d’une paix réciproque basée sur la justice.
62 ans déjà ! Nous ne partirons pas d’ici malgré la  répression et les conditions de vie inhumaines que nous connaissons.  Nous resterons ! Toujours très attachés à notre terre et aux principes  de la paix !
62 ans après, jour pour jour, nous souhaitons lancer  trois messages :
Il faut que la communauté internationale cesse de  légitimer la politique de spoliation et d’apartheid de l’Etat d’Israël  qui est responsable des massacres de milliers de Palestiniens.
Les Israéliens et le monde entier doivent comprendre que  nous n’oublierons jamais l’histoire noire de l’occupation et que nous  ne quitterons jamais notre terre malgré ce que l’occupant nous fait  subir. Nous ne partirons pas ! Ici est notre terre. Ici sont nos  maisons. Ici, notre patrie, la Palestine !
Nous appelons instamment les différentes tendances  politiques en Palestine et dans la diaspora de l’exil à s’unir pour  renforcer la lutte et la résistance contre l’occupation et la  colonisation israéliennes .
Les Palestiniens continuent de résister pour la  restauration de leurs droits légitimes. Et, seul le chemin de la justice  pourra conduire à la paix ! "
Ziad Medoukh
CAPJPO-EuroPalestine