Mustapha Hammouche
OPINION :
Course contre la montre au Proche-Orient, où le temps  joue contre les Palestiniens chaque jour dépossédés d’un pan  supplémentaire de leur territoire qui, pendant ce temps, s’amplifie...Le  président français croit avoir assez fait en proclamant sa simple  “solidarité” avec le chef de la Maison-Blanche “dans sa condamnation du  processus de colonisation”…
Barack Obama et Nicolas  Sarkozy se sont désolés qu’il n’y ait pas encore “unanimité  internationale” contre l’Iran. Il n’est pas nécessaire d’être fervent  pacifiste pour s’inquiéter de l’entrée d’un régime comme celui de  Khameneï dans le club atomique, mais il ne faut pas être spécialement  antisioniste pour convenir que le libertinage d’Israël en matière de  légalité internationale se moque de “l’unanimité universelle” contre son  processus effréné de colonisation.
Quand Sarkozy ose la creuse remarque que “la  colonisation n’amène rien à la sécurité d’Israël”, il prend bien soin de  la faire précéder par l’avertissement de principe : “Tout le monde sait  combien je suis engagé au service de la sécurité d’Israël.” La  formulation, en elle-même, illustre la frayeur de certains dirigeants  occidentaux quand ils risquent d’être soupçonnés de plaisanter avec “la  sécurité d’Israël”. Par la suite, cette sécurité justifie à peu près  tous les excès de l’État hébreu.
Sarkozy, visiblement ému par la difficulté qu’éprouve  Obama à imposer un universel accord pour un surplus de sanctions contre  l’Iran, s’est engagé à mobiliser Angela Merkel et Gordon Brown pour  réaliser l’unanimité européenne, dans un premier temps, contre Téhéran.  Mais, s’agissant des nouvelles colonies israéliennes, le président  français croit avoir assez fait en proclamant sa simple “solidarité”  avec le chef de la Maison-Blanche “dans sa condamnation du processus de  colonisation”… qui, pendant ce temps, s’amplifie.
Course contre la montre au Proche-Orient, où le temps  joue contre les Palestiniens chaque jour dépossédés d’un pan  supplémentaire de leur territoire (avant 1967, la Palestine résiduelle  comptait 45% du territoire de la Palestine historique ; aujourd’hui, il  est question dans la variante la plus favorable de 22% !). Mais aussi  course contre la montre dans les usines nucléaires de l’Iran où il  s’agit d’atteindre le plus haut niveau d’enrichissement de l’uranium  avant “l’unanimité internationale”. Peut-être gêné par le veto chinois, le partenariat transatlantique,  pourtant problématique quand il s’agit d’un simple appel d’offres pour  des avions ravitailleurs, se transforme en sainte alliance quand il  s’agit de la sécurité d’Israël.
Il est navrant d’enregistrer qu’il ne reste que  l’aventurisme nucléaire d’un régime comme celui d’Ahmedinejad, pionnier  de l’islamisme belliqueux et meurtrier, à opposer à un projet  israélienne hégémonique et provocateur.
Netanyahu vient de tester son impunité de la manière la  plus spectaculaire, en dotant ses tueurs de passeports des premières  puissances européennes, par ailleurs très regardantes en matière de  “papiers”, et en humiliant, sous le regard universel, le vice-président  de la première puissance mondiale. Pourquoi une simple condamnation le  ferait-il hésiter à poursuivre la colonisation ? Au demeurant, Obama ne  lui demande plus que… quatre mois de suspension du processus colonial.  Dans ce contexte, l’illusion de dialogue n’est que passe-temps et alibi  d’une complaisance générale.
Finalement, l’Iran n’inquiète que par ce qu’il menace le  fait accompli contre le droit national palestinien. Ce projet de pax  atlantica qui impose aux Palestiniens et leurs soutiens, s’il en existe,  cette alternative du diable : la guerre ou un Moyen-Orient sans  Palestine.
publié par Liberté en Algérie