Iqbal Jassat
Palestine Chronicle
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          En une phrase, le chéri de l’Amérique, Salam Fayyad, désire non  seulement oblitérer la mémoire de la Nakba, mais encore récompenser  ceux qui sont en possession du butin volé !         
          Salam Fayyad souhaite effacer le  souvenir de la Naqba
C’est un tweet sur twitter par le rédacteur en chef de The Electronic Intifada, Ali Abunimah, « Fayyad vient d’abandonner notre droit au retour », qui m’alerté et je suis allé voir. J’ai découvert qu’en effet le Premier  ministre de l’Autorité palestinienne a commis l’impardonnable.
Dans un entretien avec Akiva Eldar de Haaretz,  Fayyad a fait le commentaire suivant, en réponse à une question sur les  réfugiés : « Bien entendu, les Palestiniens auraient le  droit de résider dans l’Etat de Palestine ».
L’Etat de Palestine auquel il fait référence est ce que  nombre d’analystes en sont venus à considérer comme une version ne  différant en rien de l’apartheid en Afrique du Sud, avec des « homelands  indépendants » pour les noirs, communément appelés bantoustans. C’est  dans les limites de cet oxymore qu’il conçoit le retour des réfugiés -  pas dans la terre dont ils furent déracinés par la force !
Ceci est une négation flagrante du droit fondamental des  Palestiniens de la diaspora, dont des millions vivent dans des  conditions déplorables depuis plus de 60 ans en tant que réfugiés sans  Etat. Leur droit au retour - garanti par les conventions internationales  - reste sacro-saint.
Comme le « twitte » justement Abunimah, Fayyad n’a aucun  droit d’abandonner les espoirs et les aspirations des victimes de la  terrible épreuve des massacres et du nettoyage ethnique perpétrés par  les fondateurs de l’Etat illégitime d’Israël.
Cette politique brutale demeure et a été appliquée de  façon régulière par les divers dirigeants sionistes. Le fondement  colonial et la nature d’apartheid d’Israël témoignent de son  illégitimité. La dépossession et le démembrement qui résultent de  l’application de pratiques coloniales ont ouvert la voie pour qu’une  population d’immigrants juifs d’Europe établisse un Etat juif sur les  ruines de la Palestine.
Et maintenant, en une phrase, le chéri de l’Amérique,  Salam Fayyad, désire non seulement oblitérer la mémoire de la Nakba,  mais encore récompenser ceux qui sont en possession du butin volé !
Dans son obsession à appliquer le plan du Fatah de  déclarer l’Etat en 2011 - une décision en accord avec la propre  conception israélienne d’un ghetto palestinien -, Fayyad commet la même  erreur que des dirigeants comme Mahmoud Abbas et Yasser Arafat avant  lui : chercher l’accord de l’Amérique plutôt que réaliser les droits  légitimes du peuple palestinien.
En accueillant favorablement la récente annonce du  Quartette à Moscou, qui soutient le plan du Fatah d’août 2009 d’établir  un Etat d’ici 24 mois, Fayyad fait preuve de beaucoup de naïveté quant à  l’impartialité du Quartette. Il est maintenant bien connu que  l’Amérique, élément crucial du Quartette, est complètement impuissante  devant l’intransigeance israélienne.
Le discours théoriquement dur d’Obama n’est que paroles  creuses que Netanyahu ignore et défie.
L’expansion des colons dans Jérusalem occupée et la  Cisjordanie est plus forte que jamais malgré les mises en garde d’Obama.  La preuve de la défiance israélienne apparaît clairement dans les  activités frénétiques des grues géantes et des bulldozers militaires.  Pourtant Fayyad semble considérer les dirigeants israéliens comme des  partenaires doués d’intégrité.
En demandant à Netanyahu de ne pas succomber aux  « colons », il semble oublier que tout Israël n’est qu’une immense  colonie. C’est cette masse de terre que nombre d’historiens et des  militants de la solidarité considèrent comme la Palestine colonisée en  attente de libération et où les réfugiés veulent désespérément revenir. 
Iqbal Jassat est président de Media  Review Network (MRN), un groupe conseil base à Pretoria, Afrique du  Sud. Il a écrit cet article pour PalestineChronicle.com.
Site : http://www.mediareviewnet.com/.
                Prétoria, le 3 avril 2010 - The Electronic Intifada - Traduction : CL