Ahmad Y. Al-Qoreï - Al-Ahram/hebdo
          Depuis les événements de Gaza et le rapport Goldstone, les eaux  stagnantes ont commencé à bouger au Moyen-Orient, en fixant juillet  prochain comme date de la réunion spéciale se rapportant à la cause du  Moyen-Orient et du processus de paix dans les coulisses de l’Assemblée  générale de l’ONU.         
          Cette fois-ci, le théâtre des événements n’est autre que  les coulisses de l’ONU, qui avaient déterminé, depuis 1984, le principe  du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création  de son Etat. Le droit à l’autodétermination est une demande vitale pour  chaque peuple jouissant d’une pleine volonté politique. En d’autres  termes, le droit à l’autodétermination revêt une nature complémentaire  avec laquelle le peuple palestinien lui revient toute sa souveraineté  sans défaillance et sans intervention étrangère. Et par l’intermédiaire  duquel le peuple palestinien aura la possibilité de mettre en place son  propre Etat afin d’accomplir son évolution économique, culturelle et  sociale sur le sol de sa nation.
Ce droit a été décidé par la Société des nations en  1921. A ce moment, elle avait reconnu que le peuple palestinien était  habilité à se diriger lui-même dans le cadre de la panoplie des  résolutions promulguées par les organismes internationaux, avec en tête  le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Pour mener à bien cet  objectif, un comité responsable de suivre les droits indivisibles des  Palestiniens a été formé en 1975, lequel y a nommé par la suite l’OLP  membre observateur, ensuite en élevant le nombre de la représentation  diplomatique de l’OLP auprès des organisations internationales. Les  constantes ou les lignes rouges palestiniennes ont été déterminées à  l’époque comme telles :
1- Considérer l’arabité de  Jérusalem comme étant le dossier majeur. Et puisqu’on détient  des droits légitimes et enracinés à Jérusalem, Israël ne peut pas  prétendre et s’approprier le droit de souveraineté sur la Ville sainte  ou la considérer comme capitale. Jérusalem est censée être gérée en  fonction de multiples et importantes résolutions adoptées par le Conseil  de sécurité depuis la résolution 252 (du 21 mai 1968). Selon le  Conseil, toutes les mesures administratives ou législatives et tous les  actes entrepris par Israël, y compris la confiscation des terres et des  propriétés, sont caducs et ne peuvent en aucun cas modifier le statut de  Jérusalem. Plus tard, des dizaines de résolutions se sont succédé, soit  du Conseil de sécurité, ou de l’Assemblée générale de l’Onu, ou encore  des autres organisations internationales confirmant l’arabité de  Jérusalem. Ces résolutions sont venues confirmer que les mesures  d’Israël à Jérusalem et son annexion en tant que capitale éternelle et  unifiée sont également caduques. En vertu de ces résolutions, tous les  pays et organisations internationales doivent s’abstenir de transférer  leurs ambassades à Jérusalem.
2- Le nécessaire retour des  réfugiés palestiniens dans leur pays et dont le nombre dépasse 4  millions. Le retour doit se faire à l’instar de l’indépendance  de la Namibie lorsqu’un décret a été stipulé appelant à l’amnistie et au  retour des réfugiés namibiens à leur pays d’origine. Des cartes  d’élections ont vu le jour pour environ 702 000 électeurs de la totalité  des habitants (3,1 millions). Cet enregistrement était d’ailleurs  soumis à des règles déterminées. Ce pas réussi, réalisé par les  Nations-Unies à propos de la proclamation de l’indépendance de la  Namibie, peut être appliqué par excellence au niveau du dossier du droit  de retour des Palestiniens dans le cadre de la résolution no194 de  l’ONU. La résolution avait reconnu ce droit et les Nations-Unies n’ont  cessé de le confirmer chaque année depuis sa promulgation. Un droit qui a  été attesté à l’unanimité par le Conseil de sécurité dans la résolution  n°237 de l’année 1967. Ainsi, l’exécution de ces résolutions a pris  beaucoup de retard.
3- Faire en sorte que la  proclamation et l’indépendance de la Palestine soient liées à une  résolution émanant du Conseil de sécurité.
4- Effectuer les premières  élections générales et libres sur toute l’étendue des territoires  palestiniens sous une supervision internationale sérieuse.
5- La création du Conseil des  Nations-Unies pour les affaires de la Palestine à l’instar de  celui de la Namibie, créé en 1967 pour devenir l’autorité légale pour la  gestion de cette zone jusqu’à la liquidation du système raciste qui y  était établi et la proclamation de l’indépendance.
La cause palestinienne n’a pas pu obtenir un conseil  semblable. Cependant, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit  actuellement d’un modèle applicable en Palestine jusqu’au retrait des  forces israéliennes. Si un tel conseil était établi prématurément, il  aurait pu entraver Israël dans son plan de création d’implantations ou  de nouvelles colonies ou bien d’introduire des changements sur les  territoires arabes. Enfin, espérons que les pays arabes réaliseront le  danger des événements qui se déroulent en Palestine et qu’ils seront  unanimes sur un seul dossier au cours du prochain sommet en mars 2010,  celui de l’Etat palestinien avec pour capitale Jérusalem .
                Al-Ahram/hebdo - Semaine du 17 au 23 mars 2010,  numéro 810 - Opinion
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8369
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