Le Temps de Tunisie
La Ligue arabe est favorable à l’idée  américaine de négociations de paix indirectes entre Israël et les  Palestiniens dans une "fenêtre" de quatre mois, déclare le négociateur  palestinien Saëb Erekat au Caire, où s’est tenu une réunion de  l’organisation.
Le président de l’Autorité  palestinienne Mahmoud Abbas, qui a participé à cette réunion de la  Ligue, avait auparavant fait savoir qu’il suivrait la décision prise par  ses partenaires.
A Al-Qods, la position de l’organisation arabe a été  saluée par Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu.
"Nous nous réjouissons de cette décision (...) Le chef  du gouvernement Benjamin Netanyahu appelait depuis un moment à la  reprise des discussions et nous espérons désormais que les pourparlers  vont pouvoir aller de l’avant", a dit Mark Regev.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a  tenu de son côté à souligner qu’il n’y avait pas eu de consensus parmi  les représentants arabes concernant les intentions d’Israël, et que le  cadre de ces discussions devait par conséquent être clairement défini.
"En dépit du fait que la Ligue doute de la sincérité  d’Israël dans l’établissement d’une paix juste, la commission considère  (...) les négociations de paix indirectes comme une initiative de  dernier recours", a déclaré Moussa.
"Ces négociations ne devraient pas être ouvertes et  doivent avoir une limite dans le temps n’excédant pas quatre mois",  a-t-il ajouté, précisant que "les négociations indirectes ne devraient  pas se transformer automatiquement en négociations directes".
Saëb Erekat avait indiqué plus tôt à des journalistes  présents dans la capitale égyptienne que les ministres arabes des  Affaires étrangères avaient décidé de "donner une chance pour quatre  mois à la proposition américaine", même s’ils n’étaient "pas convaincus  par les intentions d’Israël".
"Si les négociations de paix indirectes échouent après  quatre mois, ils tiendront une réunion en juillet prochain pour évaluer  la situation", a précisé le négociateur palestinien.
Depuis plus d’un an, l’administration américaine tente  de convaincre Mahmoud Abbas de revenir à la table des négociations,  qu’il a quittée à la suite de l’agression israélienne  contre Gaza, en  décembre 2008 et janvier 2009.
Le président de l’Autorité palestinienne exclut toute  discussions directes avec Benjamin Netanyahu tant qu’Israël poursuivra  ses activités de colonisation en Cisjordanie et à Al-Qods-Est.
Israël s’y refuse pour l’heure et n’a proposé en  novembre qu’un gel temporaire et restreint de l’expansion des  implantations en Cisjordanie, excluant de fait Al-Qods-Est.
Plusieurs responsables palestiniens minimisaient hier la  portée de négociations de paix indirectes, soulignant que les efforts  diplomatiques mis en oeuvre depuis près d’un an par l’émissaire  américain au Proche-Orient George Mitchell n’avaient pas abouti à  quelque chose de plus concret [1].
"Il n’y a pas eu de consensus lors de l’accord trouvé  par le comité d’initiative de paix arabe", a déclaré de son côté le  ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al Moualem, ajoutant  qu’il appartenait aux Palestiniens de prendre des décisions sur les  négociations et non au comité.
Un peu plus tôt, l’ambassadeur de Syrie auprès de la  Ligue arabe, Youssef al Ahmed, avait estimé que la décision de  l’organisation n’était qu’une simple "couverture politique" d’une  décision palestinienne qui avait déjà été prise en amont.