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dimanche 21 mars 2010

La Palestine, Stanley Milgram et des effets de vérité

USA-Israel - 20-03-2010
Par Badia Benjelloun 
Des vérités factuelles sont venues au jour avec le rapport Goldstone avec lesquelles nul ne peut transiger, fût-il l’immense pouvoir médiatique des sionistes. Il peut certes tenter d’en atténuer l’impérieuse tyrannie en leur opposant des morceaux d’opinion qui ne feront jamais même une demi-vérité. L’armée sioniste a commis des crimes à Gaza en décembre 2008-janvier 2009. C’est le fait vrai. Il ne peut souffrir par nature aucune discussion.


















La poussière soulevée par les roquettes artisanales qui tombent à Sderot avec une précision très approximative ne peut autoriser comme légitime défense ni le phosphore blanc, ni les obus tombant sur des cibles identifiées comme des écoles abritant des civils et singulièrement des enfants. Le fait d’opinion, c’est l’affirmation que les Palestiniens ont utilisé leurs propres enfants comme boucliers humains. Cette construction invérifiable est raciste. Elle est destinée à déshumaniser l’occupé et à justifier, d’abord aux yeux des immigrants-colons que sont les ‘Israéliens’, et secondairement à l’opinion occidentale, les exactions exercées à son encontre.
Depuis, une bonne partie des Occidentaux, jusque-là bridée par l’obligation d’obtempérer au sionisme proportionnellement au poids mémoriel du génocide nazi constamment activé par un réseau dense de Grandes Pleureuses, convient que l’agressé n’est pas le plus fort en armes.
Pourtant, le filtre des informations a empêché l’irruption sur les écrans des corps d’enfants calcinés, comme fondus, sous l’effet d’armes prohibées. La paucité de ce qui a transpiré du crime a néanmoins infléchi l’opinion.
Le sionisme échoue dans sa tentative de totalitarisme et d’emprise absolue sur l’opinion.
Il ne peut plus prétendre à l’Autorité Morale Suprême.
Il commence même à être reconnu pour ce qu’il est, un pouvoir fondé sur une violence pure, co-substantielle à la barbarie coloniale.
La vérification récente de l’effet persuasif de la télévision au cours d’une réédition de la célèbre expérience de Stanley Milgram était superfétatoire.
Sans cette véritable contrainte de la pensée qui n’emploie pas de force visible et nommable, comment des centaines de millions d’individus censément éduqués, informés, vivant dans des démocraties de la représentation pourraient-ils supporter l’idée que des millions de personnes subissent un état de siège permanent depuis des années ?
Ce siège et ce blocus en aggravation graduelle font partie du paysage mental de civilisés rompus à l’obéissance aux messages subliminaux ou non des grands prêtres des infos de 20 heures. C’est donc d’un cœur léger que les civilisés acceptent la punition sûrement méritée infligée à un peuple spolié, déplacé, réfugié, nié.
En une semaine, combien de faits têtus de l’occupation sioniste n’ont pas troublé la surface de ces miroirs parlant, formant sujets pour les objets qui les contemplent.
Des chars des Forces I. d’Occupation ont pénétré à deux reprises le territoire libanais, près d’Al Wazzani. Une vedette militaire sioniste a pénétré les eaux territoriales libanaises et ouvert le feu sur des pêcheurs.
L’ordre de destruction de la mosquée Salman Al Farissi du village de Burin près de Naplouse a été émis par les autorités coloniales.
La restauration de la synagogue Hurva à quelques centaines de mètres de la Mosquée Al Aqsa, de par l’emplacement des travaux, met sérieusement en péril le troisième lieu saint de l’Islam.
Il a été su en revanche, dès ce lundi, que le Premier du régime de Tel Aviv a confirmé l’intention de son gouvernement de poursuivre l’extension des colonies avec la construction des 1600 nouveaux logements à Jérusalem, faisant fi des recommandations de son vassal étasunien.
Depuis quelques jours, les habitants d’Al Quds renouvellent la tradition de l’Intifada des pierres. Ils sont aux prises avec l’occupant qui les blessent et en arrêtent certains, dédaignant les recommandations du chef de l’Autorité Palestinienne qui déclare le soulèvement interdit puisqu’il ne l’a pas autorisé (sic).
Un autre fait têtu, d’importance, émerge depuis peu.
Insubmersible même sous le flot ininterrompu des protestations des Lobbyistes.
Il se place là comme une vérité qu’il sera de plus en plus difficile de dissimuler.
Les US(a) vivent une crise multidimensionnelle, économique, politique, militaire et culturelle qui risque de leur coûter la vie.
Leur engagement dans l’Orient que l’orientalisme occidental nomme ‘Proche’ sous l’ère de Bush le deuxième, était censé répondre à la crise financière de 2000-2001. Préconisé par une équipe de néo-consionistes, il a au contraire accéléré leur décrédibilisation en tant que puissance hégémonique stabilisatrice du monde.
Parole de Général guerroyant, le régime de Tel Aviv renforce Al Qaida.
Les menées paranoïaques de l’artefact mettent en danger des citoyens étasuniens engagés dans leur guerre d’occupation en Irak-Afghanistan-Pakistan.
Mais surtout, elles ont rendu impossible la fiction de deux États.
Le seul État existant de par la volonté de ses fournisseurs en milliards de dollars et en armes, suprématiste, racialiste et militaro-religieux devient à l’évidence de moins en moins facile à exhiber comme ‘seule démocratie’ de la région.
En effet, quand sont déroulés les arguments, fort nombreux, censés justifier la création d’une greffe occidentale revendiquant une homogénéité ethnique en Palestine en 1948, un ultime est brandi : Dieu.
Il l’a inscrit dans la Bible.
Du Nil à l’Euphrate. L’occupation s’étire bien entre ces deux fleuves, même si l’épuration ethnique n’y est pas parachevée. Les US(a) y ont été mis à une très lourde contribution. La relance par l’économie de guerre s’est avérée être une très mauvaise solution qui servait exclusivement les intérêts à très court terme des sionistes. Dans une situation de ressources, le remplacement de la création des richesses par une économie de reconnaissance de dettes entre les années 2000 et 2007 a tué le capitalisme étasunien et avec lui nous assistons à l’effondrement du capitalisme étendu de force à toute la planète.
Maintenant, Israël doit être dénoncé comme un crime contre l’esprit pour la prémisse axiomatique qui le définit car incohérente avec la raison historique et la raison laïque qui règle les relations entre les peuples. Les conditions historiques qu’il a contribuées à mettre en place pour précipiter sa dissolution sont prêtes.