Baudouin Loos
Conflit israélo-palestinien ... le nœud du  problème gît dans l’occupation.
Les années s’écoulent et tout  se passe comme si le conflit israélo-palestinien restait insoluble. Ces  dernières décennies, seule la période dite d’« Oslo », de la signature  des accords du même nom en 1993 à l’assassinat du Premier ministre  israélien Yitzhak Rabin en 1995, a offert un vent d’espoir. Sinon, la  région a accumulé déceptions et bains de sang.
Il serait vain de nier la complexité du dossier et,  donc, la difficulté de dresser la part exacte des responsabilités de  chacun. Mais tout de même, le nœud du problème gît dans l’occupation. Le  monde entier, Israël compris, reconnaît la nécessité de créer un État  palestinien dans les territoires occupés. Mais les Israéliens n’ont  toujours pas accepté le prix à payer pour la paix.
Ce constat se fonde sur une observation simple : depuis  1993, le nombre de colons juifs a plus que doublé dans les territoires  supposés devenir l’État palestinien (territoires qui ne représentent que  22 % de la Palestine du mandat britannique). Pourquoi continuer à  construire dans ces colonies au mépris du droit international et de  l’esprit même de la paix que l’on dit chercher ?
Cette question demeure sans réponse, sauf à accréditer  l’hypothèse qu’Israël ne cherche pas vraiment la paix. Si même les  Américains et les Européens, longtemps bien complaisants avec Israël, se  paient maintenant le luxe d’une tension non désirée avec ce pays, c’est  que les choses sont allées trop loin [1]. Les horreurs de l’offensive  israélienne sur Gaza, à l’hiver 2008-2009, restent dans les mémoires.
La dernière crise concerne Jérusalem. C’est l’un des  points cruciaux à régler (avec le tracé des frontières et donc l’avenir  des colonies, et aussi le sort des réfugiés palestiniens). Les  Israéliens bâtissent à bon rythme dans la partie arabe de la ville  sainte. Bill Clinton avait émis ses « paramètres » pour parvenir à la  paix en décembre 2000. Il est sage de les considérer. Pour Jérusalem, il  disait : les quartiers juifs seront la capitale d’Israël, les quartiers  arabes celle de la Palestine. Mais la colonisation juive intensive de  la partie palestinienne de la ville rendra un jour ce plan inapplicable,  si ce n’est déjà le cas.
Oui, il y a un prix à la paix. Il est cher mais pas  exorbitant. Israël doit s’en accommoder.