Ziad Medoukh
          Par l’équipe du centre d’information francophone
Département de français
université Al-Aqsa-Gaza
          Département de français
université Al-Aqsa-Gaza
 Reportage sur la volonté des gens à Gaza
Dans le cadre de leurs activités et leurs reportages  partout dans la bande de Gaza, l’équipe du centre d’informations et de  recherches francophone au département de français de l’université  Al-Aqsa de Gaza, a organisé une visite le samedi 13 mars  à une  ex-colonie israélienne de Gane Tal qui est devenue un territoire libre  et qui est située au sud de la bande de Gaza à côté de la ville de Khan  Younis. Ce territoire  était occupé par les Israéliens depuis 1948  jusqu’à 2005, avant leur retrait de toute la bande de Gaza, les colons  israéliens occupaient 40% de toute la superficie de la bande de Gaza, il  y avait 21 colonies, six d’entre elles étaient à Khan Younis au sud,  "Gush Qatif, Nezser Hazane, Gane Tal, Gan Or, Gadid, Naveh Dakalim" et  les autres colonies étaient installées sur le reste des autres villes de  Gaza.
L’équipe du centre a rencontré le directeur général de  ce territoire à Khan Younis, monsieur l`ingénieur Hamad Al Réghib, pour  avoir les informations sur le travail effectué dans ce territoire par  les paysans et les travailleurs sur place.
M.AL Réghib a commencé par expliquer ses efforts avec  ses collègues en vue de réparer les dégâts ; après le retrait de l’armée  israélienne, tout était désert, ni espaces verts, ni arbres, seul des  réservoirs d’eau explosés par les soldats israéliens avant leur départ.
Mais, ces colonies libérées sont devenues plus belles  qu’avant grâce à l’expérience des paysans palestiniens et à leur  grande  volonté ; avec la participation et l`initiative des experts et des  ingénieurs agricoles, les paysans et les ouvriers, gardant le moral et  l’espoir, ont pu envisager leur avenir avec sérénité, en progressant  dans leur coopératif, en l’amenant à sa réussite, ils ont pu réparer et  reconstruire les réservoirs de l`eau et cultiver la terre.
Actuellement, dans cette zone qui était bondonnée, il y a  plus que 16 000 pommiers, six types variés de manguiers plantés sur 300  donoms (1 donom = 1 000 m2)- l’année dernière la  production est  parvenue à 130 tonnes vendues sur les  marchés locaux - une vaste  étendue de pêchers et d’abricotiers, plus de 50 000 poiriers et  d’amandiers, plus que 5 000 donoms de serres de raisins variés dont,  l`année dernière, la production a été de 60 tonnes, 30 donoms d’orangers  qui ont produit 6 tonnes l`année dernière, et aussi, 1 300 citronniers,  27 000 oliviers .
M. Al-Reghib dit que les Palestiniens aiment planter ce  type d’arbres, parce qu`il représente le symbole de l’héritage et de la  tradition palestinienne. Tous ces arbres sont reliés entre eux par des  canaux venant des puits et des réservoirs qui irriguent les vergers.
M. Al-Righib a ajouté que ce projet-là va bien aider le  secteur alimentaire et apporter une sécurité pour l’alimentation dans la  bande de Gaza ; comme cela, le peuple palestinien n’aura plus besoin  d’importer les fruits qui rencontrent souvent de grandes difficultés à  franchir les passages israéliens et il va aussi améliorer l’économie  nationale ; grâce à ce projet, nous n’aurons plus besoin de compter sur  les autres.
En 2008, une compagnie privée "Rawafid" a loué une  grande superficie de 72 donoms et a pu y construire des fermes, avec des  vaches pour le lait, des lapins, des moutons, des oies, des poulets.  Rawafid a pu louer des terrains vides et des serres. Au bout d’une  certaine période, elle a réussi à réparer ces serres et à y cultiver des  tomates, des oignons, de l’ail, des poivrons rouges et verts, des  concombres, des pommes de terre, des melons, des pastèques, pour les  vendre sur les marchés de toutes les villes de Gaza ; cette compagnie  est managée par le ministère de l’Agriculture. Celui-ci est chargé de  faire des statistiques et des études très poussées, afin de déterminer  les besoins du peuple, en légumes et en fruits. Alors, à chaque saison,  le ministère  envoie une liste de tout ce que cette compagnie doit  cultiver dans l’avenir - afin d’éviter des manques et des déficits de  productions - liste de ce que les citoyens palestiniens auront besoin  dans leur vie quotidienne, en prenant garde que ces listes ne touchent  pas à la production des simples  paysans.
Le directeur de Rawafid, M. Adnan Tanira, a expliqué les  défis à relever et les difficultés rencontrées par une telle compagnie  privée, dans son travail, sous blocus israélien , dans la bande de Gaza,  depuis quatre ans, surtout pour faire franchir les passages aux engrais  agricoles, aux tuyaux, et nylons pour les serres. Mais l’administration  de cette compagnie n’a pas baissé les bras, elle s’est servie des  déjections des animaux et les a utilisées dans l’agriculture.
D’un autre côté, depuis six mois de coupures  quotidiennes d’électricité qui peuvent aller jusqu’à plus de douze  heures  par jour, il n’est pas possible aux ouvriers et aux paysans même  de pomper l’eau des sept puits et de la faire couler pour les semis, ce  qui menace la vie de ces semis surtout ceux des petits arbres. A cause  de cela, ces paysans ont beaucoup souffert, et pour ne pas perdre tous  leurs efforts et leurs projets d’avenir, ils ont fini par acheter un  grand générateur venu d’Egypte ; ainsi, leur projet pourra se poursuivre  dans de bonnes conditions.
On peut ajouter à cela que les paysans palestiniens  cultivent de jolies fleurs de bonne qualité, mais à cause de ce siège  inhumain, ils ne peuvent pas exporter cette production, donc ils sont  obligés de vendre toute la production de fleurs aux fermes, à très bas  prix.
La compagnie de Rawafid est en train de penser à  plusieurs projets pour l`avenir : l’un d’entre eux  s’appelle "le  développement du secteur poissons " ; actuellement elle a creusé un  grand lac, sur 60 donoms, et a creusé des canaux qui viennent de la mer,  mais le blocus l`a empêchée de continuer, car il n’ont pas trouvé un  plastique de bonne qualité pour les lacs, Israël a interdit de le passer  à Gaza en 2007.
L`objectif de ce projet est d`enrichir et d’encourager  le secteur poissons à Gaza .
Autre projet, c’est de faire un partenariat avec le  Kuwait pour cultiver 16 000 palmiers-dattiers afin d’encourager  l’agriculture de dattes dans la bande de Gaza ; c`est un projet pour  encourager les paysans et la solidarité entre les Palestiniens qui sont  toujours sous blocus et subissent toujours ce siège inhumain .
                17 mars 2010 - Diffusé par Ziad Medoukh - ziadmedoukh@hotmail.com