lundi 31 août 2009

Sarkozy donne des gages au lobby sioniste

publié le dimanche 30 août 2009

Géostratégie
L’Elysée a annoncé, jeudi 27 août 2009, que Nicolas Sarkozy a nommé Valérie Hoffenberg représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient.

Valérie Hoffenberg sera notamment chargée de prendre « toutes les initiatives concrètes » susceptibles de créer « un climat favorable à la paix dans les domaines économique, culturel, éducatif et environnemental », indique la lettre de mission du chef de l’Etat. « Votre connaissance de la région et des pays du Golfe, les relations multiples que vous avez établies en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient, ainsi que votre aptitude à mobiliser le secteur économique comme la société civile, permettront de renforce l’action de la France dans ces dimensions, en complément de l’action diplomatique de la France dirigée par le Ministre des Affaires étrangères et européennes », poursuit-il.

Or, Valérie Hoffenberg, jusque là connue comme conseillère UMP de Paris, est également – beaucoup plus discrètement – directrice pour la France de l’American Jewish Committee, une association juive ultra-sioniste très influente aux Etats-Unis et très liée à Nicolas Sarkozy depuis octobre 2003. En avril 2004, notre futur président avait participé à Washington à un déjeuner de l’American Jewish Committee donné en son honneur, Marc Perelman avait relaté la chose dans un long article du magazine judéo-progressiste Forward : « A Washington, vendredi 23 avril, Nicolas Sarkozy était le gouvernement français à lui seul. Toujours ministre de l’intérieur – et des cultes – devant l’American Jewish Committee, principale organisation juive américaine, qui a offert un déjeuner en son honneur. (…) Au cour de celui-ci, Nicolas Sarkozy a prononcé hardiment un discours en anglais, dans lequel il a révélé que « les journalistes » l’avaient appelé « Sarkozy l’Américain ». « J’en suis fier, a-t-il dit. Je n’ai pas peur de dire que je partage beaucoup de valeurs américaines. » Il cite un nom, au hasard : Arnold Schwarzenegger. « Comme Sarkozy, c’est difficile à prononcer. Mais cela n’a pas empêché les Californiens de l’élire gouverneur », admire-t-il. (…) Le contact entre Nicolas Sarkozy et l’AJC s’est établi en octobre 2003, quand il a reçu une délégation de cette organisation américaine, venue lui demander ce que le gouvernement français faisait contre l’antisémitisme. »

Dans la suite de son papier, Marc Perelman avait analysé le rôle de l’American Jewish Committee dans la mise en place d’un lobby pro-israélien en France « L’engagement accru de groupes juifs américains dans la naissance d’un lobby pro-israélien en France inquiète certains dirigeants communautaires français ainsi que des officiels israéliens. (…) L’essentiel de la controverse tourne autour d’un accord conclu l’an passé entre l’American Jewish Congress et un groupes français l’Union des patrons juifs de France. (…) Selon l’accord passé entre l’American Jewish Congress et l’UPJF, le mouvement américain apportera à son partenaire français son savoir faire et son expérience, ainsi qu’un support financier. David Twersky, le directeur du Council for World Jewry, récemment fondé par l’American Jewish Congress, à confirmé le financement mais a refusé de dévoiler son montant. Herve Giaoui, le président de l’UPJF a eu la même attitude. (…) Giaoui affirme que l’argent américain ne sera utilisé que pour financer des campagnes médiatiques pro-israéliennes et que le soupçon que l’AJC veuille influer sur la vie politique française est donc sans fondement. (…) Or l’UPJF a fait part de son soutien total au candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy. »

A la même époque, la Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient s’était aussi inquiétée dans un communiqué qu’avec « Avec Nicolas Sarkozy, on change de registre. On est en effet en présence d’un homme qui déclare désormais publiquement servir, en conscience, les intérêts de l’American Jewish Commitee (AJC). Car, qui a « fait croire aux Etats-Unis d’Amérique que la France était un pays antisémite » ? Qui, sinon l’AJC elle-même, un lobby qui n’est ni juif, ni américain, en ce qu’il ne sert ni les intérêts des Juifs en général, ni ceux des Américains, ni ceux des Américains juifs, mais uniquement la politique de l’axe gouvernemental américano-israélien, incarnée aujourd’hui par le couple Bush/Sharon, et dont le peuple palestinien est la principale victime. L’AJC, et une série d’autres officines sharoniennes, ont entrepris depuis plusieurs années de répandre du venin sur « la France », dont ils accusent en bloc les dirigeants et la population d’être antisémites. (…) L’AJC ne connaît rien à l’anti-sémitisme, réel ou potentiel, prévalant en France, au point que les dirigeants du lobby sharonien français, le CRIF notamment, ont bien été obligés de reconnaître que leurs amis d’outre-Atlantique « manquaient peut-être un peu du sens des nuances ». »

Sachant tout cela, on ne pourra s’empêcher de se demander si une dirigeante d’un lobby sioniste est bien à même de défendre au mieux les intérêts de la France au Proche-Orient ?

publié par Géostratégie

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