mercredi 9 septembre 2009

Pourquoi nous ne voulons pas des footballeurs israéliens

Publié le 8-09-2009


Le football comme les autres sports palestiniens sont boycottés par Israël. Les footballers palestiniens sont arrêtés, emprisonnés, tués. Peut-on tolérer cela ?

Une nouvelle rencontre sportive "européenne" doit se dérouler le 30 septembre prochain à Bordeaux contre une équipe israélienne. Notre appel au boycott de ce match de foot, qui se propose d’accueillir l’équipe Maccabi-Haïfa, est fondé sur des raisons que tous les amateurs de sport peuvent comprendre, y compris ceux qui pourraient se demander ce "que vient faire la politique dans une compétition sportive".

Tous les supporteurs, tous les spectateurs, doivent savoir que lorsque nous accueillons avec les honneurs des sportifs israéliens, qui ont le droit de se déplacer et de concourir aux quatre coins du globe, les sportifs palestiniens, sont quant à eux, privés de jeu, d’entraînement, de compétition, quand ils ne sont pas emprisonnés ou tués.

Les check-points, les barrages israéliens, tout comme les refus d’accorder des laisser passer à l’intérieur des territoires palestiniens, comme à l’extérieur, permettent depuis longtemps à Israël de nier le sport et les athlètes palestiniens.

Le 23 juillet dernier, Mahmoud al-Sarsark, 22 ans, qui fait partie de l’équipe nationale de football palestinienne était kidnappé par l’armée israélienne, alors qu’il quittait la bande de Gaza pour se rendre à une rencontre sportive en Cisjordanie.

Deux de ses co-équipiers qui l’accompagnaient n’ont pu passer le check-point d’Erez et ont été renvoyés dans la bande de Gaza, bien qu’ils aient informé bien en avance les autorités israéliennes qu’ils se rendaient à Naplouse pour une rencontre avec le Club de Balata.

Après 8 heures d’interrogatoires des sportifs, Al-Sarsak a été emmené à la prison d’Ashkelon.

Les exemples ne manquent pas. En 2004, 5 footballeurs del’équipe nationale palestinienne ont été empêchés de se rendre aux éliminatoires de la coupe mondiale de foot, alors qu’ils devaient jouer contre l’Ouzbékistan.

Et les autres joueurs palestiniens, qui avaient réussi à s’y rendre, ont été punis à leur retour. Ils ont mis 40 heures pour franchir les 100 mètres qui séparaient Rafah (frontière égyptienne) du check-point israélien ! En arrivant à Gaza, l’un des joueurs, Ziad Al Kourd, a trouvé sa maison de Deir Al-Balah démolie par l’armée israélienne.

En 2003, lors des Jeux Olympiques pour Handicapés (Special Olympic World games), qui ont eu lieu en Irlande, un jeune athlète palestinien, atteint de trisomie 21, s’est vu refuser par Israël la possibilité de sortir pour participer à ces jeux (irish Times du 18 juin 2003).

En fait, l’équipe de foot palestinienne ne peut quasiment jamais se constituer, à cause des barrages en Cisjordanie et du blocus de Gaza.

L’équipe féminine de foot a eu l’occasion de se retrouver réunie pour la première fois, en Jordanie, à l’occasion du championnat de football féminin de l’Asie occidentale, en 2007. "Les joueuses ont fait le match sans même connaître leurs prénoms respectifs", rapportait leur coach Hilal.

Nevin Kleib, footballeuse de l’équipe nationale palestinienne, empêchée par les check-points et le mur de l’apartheid en Cisjordanie, d’accéder au terrain de foot qui se trouvait à 20 km de distance, et obligée de jouer sur du béton.

Mais Israël ne se contente pas de priver les Palestiniens d’entrainement et de compétitions internationales.

Il détruit les stades de foot dans les territoires palestiniens, comme à Gaza en 2006.

Il assassine des joueurs comme le talentueux milieu de terrain Tarek Al-Quto, en Cisjordanie.

Et les enfants ne sont pas épargnés. Beaucoup ont été tués alors qu’ils jouaient au foot, comme Ali 11 ans, tués par un sniper israélien sur un stade de foot, le 18 juin 2001.

Et les sportifs israéliens le savent. Non seulement ils ne protestent pas, mais ils participent à ces crimes. Au moment des massacres de Jénine en 2002, il s’avérait que 21 des 22 joueurs de l’équipe de foot israélienne qui se produisaient au même moment, servaient dans l’armée d’occupation.

Pour ces raisons, nous ne pouvons accueillir, comme si de rien n’était, l’équipe Maccabi-Haïfa, le 30 septembre prochain, dans le cadre d’un match de la coupe d’Europe des clubs champions.

L’équipe des Girondins comme leurs supporters se doivent de réagir, et nous nous devons de les interpeller et de les informer.

Merci de les contacter à :

http://contact.girondins.com/

d’intervenir sur le forum : http://forum.girondins.com/index.php ?c=1

Adressons-nous également à leurs supporters :

Club de supporters Gironde, Ile de France et Nord :

- Océanics Nord Bordeù

E-mail : dimitrigrodwohl@orange.fr

Site : www.oceanics-bordeaux.fr

Téléphone : 06.18.04.77.84

Adresse : 53 rue Tauzia appt C21 - 33800 Bordeaux

- Ultramarines Bordeaux

E-mail : ultramarines@free.fr

Site : http.//ultramarines.free.fr

Téléphone : 06.61.25.04.14

Adresse : BP 10006 - 33007 Bordeaux Cedex

- Marine et Blanc Ile de France

E-mail : contact@mbidf.com

Site : www.mbidf.com

- Marine et Blanc Pôle Nord - LILLE, BRUXELLES, AMIENS

E-mail : pole.nord@neuf.fr

Site : www.mb-pole-nord.fr.st

Fédération Française de Football :

87, Boulevard de Grenelle – 75 015 Paris.

Rassemblement devant l’Association de football à Soho Square à Londres, le 24 mars 2007, lors de la qualification Angleterre/Israël

Boycott du match de foot Leyton Orient/Tel Aviv

Turquie : Ibrahim Dagasan intervient sur le terrain

CAPJPO-EuroPalestine

Portrait complaisant d'un rabbin tueur d'enfants

Publié le 8-09-2009


Il faut le lire pour le croire. Le Jérusalem Post fait un portrait quasiment sympathique d’un monstre, qui met la religion au service du meurtre, et pousse l’armée israélienne à davantage de crimes. On appréciera la photo "sympa" et sa légende "sympa", le titre "positif", la place des guillemets et les expressions complaisantes utilisées tout au long de l’article. Essayez ensuite d’imaginer ce qu’aurait publié ce même journal s’il était agi d’un imam se comportant de la même façon !

"Avichaï Rontzki : le rabbin qui veut changer Tsahal

Par HÉLÈNE JAFFIOL

08.09.09

Agir sans pitié contre un ennemi "cruel". La croisade religieuse s’inscrit en noir et blanc sur des tracts. Impossible de les éviter à la sortie des synagogues des casernes militaires.

Avichaï Rontzki, un aumônier investi. Photo : Ariel Jerozolimski , JPost

En pleine opération "Plomb durci", ils sont distribués aux soldats en route vers le front.

Publiée à la une du quotidien de gauche Haaretz, la mystique religico-militaire provoque un malaise. Certains y voient la touche d’Avichaï Rontzki, rabbin militaire en chef au sein des forces armées israéliennes. Loin de rester à l’arrière, il fait partie des premiers à entrer dans la bande de Gaza. La Torah à la main.

Pour ses détracteurs, son objectif est de transformer un devoir perçu comme sécuritaire en une guerre sainte menée contre des "païens".

Les Palestiniens d’aujourd’hui assimilés aux Philistins d’hier, ennemis irréductibles du peuple juif des temps bibliques.

Cocktail détonant entre judaïsme et nationalisme

Depuis sa nomination en 2006, le rabbin en uniforme de Tsahal crée la polémique dans la société civile israélienne, attachée à la séparation du militaire et du religieux.

Avichaï Rontzki surfe sur cette ligne rouge. Loin de veiller au simple respect de la cacherout et d’offrir une assistance morale, le rabbin charismatique, au grade de brigadier général, revendique un rôle plus actif dans la politique de Tsahal.

Un cocktail détonant entre judaïsme et nationalisme, à l’intérieur d’un corps jusqu’à présent séculier, point d’appui d’une société aux multiples facettes.

Les plus alarmistes prédisent un futur militaire sous la coupe "d’intégristes religieux juifs". La classe politique entre dans le débat. Le député travailliste, Ophir Pines-Paz, demande au ministre de la Défense, Ehoud Barak, d’ouvrir une enquête sur les activités cachées du rabbinat militaire. Autrement dit : un prosélytisme dangereux auprès des soldats.

De son côté, Avichaï Rontzki balaye la polémique : ces tracts de guerre sainte ont été distribués sans son consentement. Mais la méfiance s’est installée.

En réalité, les activités du brigadier général sont examinées à la loupe depuis son entrée en fonctions en 2006. Avichaï Rontzki hérite d’un poste difficile, quelques mois après la douloureuse évacuation de la bande de Gaza.

En soutenant le retrait du Goush Katif, son prédécesseur, Israël Weiss, avait jeté le discrédit sur le rabbinat militaire dans les sphères religieuses et sionistes.

Pour inverser la tendance, l’armée fait un choix radical : confier ce poste à un rabbin de droite. Ce sera Rontzki.

Commando d’élite et fondateur d’Itamar

Le parcours Avichaï Rontzki est à la croisée entre un sionisme religieux fervent et un profond attachement à l’armée.

Né le 10 octobre 1951, Rontzki grandit dans une famille non religieuse d’Haïfa. A l’âge de 18 ans, il débute son service militaire par la grande porte : les commandos marins d’élite "Shayetet 13".

Mais le jeune soldat préfère la terre ferme et intègre une autre unité non moins prestigieuse, la "Sayeret Shaked". Une arme dans une main, la Torah dans l’autre, Rontzki fait un sans faute.

Lors de la guerre de Yom Kippour en 1973, il s’illustre en tant que commandant de brigade. Le prochain chapitre de sa vie, il l’inscrit dans un lieu chargé de tension : l’implantation ultra-orthodoxe d’Itamar, située près de Naplouse.

Avichaï Rontzki fait partie de ses fondateurs, l’idéologie sioniste cheville au corps dans sa version la plus radicale.

Le rabbin, ancien commando, est loin de faire partie de cette frange religieuse qui pense que la Torah ne s’étudie qu’entre quatre murs et juge avec dédain l’uniforme. Il dirige la yeshiva hesder d’Itamar, école talmudique qui combine études religieuses et service militaire écourté d’un an et demi.

Un pont entre deux mondes et l’émergence d’un nouveau phénomène : de plus en plus de Juifs religieux s’engagent dans les rangs de Tsahal. Selon certains spécialistes, près de 50 % des nouveaux officiers sont orthodoxes.

L’armée traîne des pieds pour établir des statistiques officielles mais c’est un fait maintenant établi. L’attachement des laïcs à Tsahal s’érode au fil des années et nombreux sont ceux qui cherchent à échapper à la conscription.

La montée en puissance du rabbinat militaire s’inscrit dans cette nouvelle donnée socio-religieuse de l’armée.

Conquêtes au sein de l’état-major

Avichaï Rontzki est une voix écoutée et redoutée au même titre qu’un haut gradé. Il le sait.

Dès son arrivée, il opère une mini-révolution au sein du rabbinat de l’armée. Ses fonctions éducatives sont étendues à travers le Département de la conscience juive. Il instaure chaque mois des discussions autour de la Torah. Cette initiative spirituelle fait grincer quelques dents.

Dans les colonnes du Haaretz, un ancien officier dresse un constat sans appel : Avichaï Rontzki ne fait rien d’autre qu’un "lavage de cerveaux" et représente "une menace pour le délicat équilibre entre religieux et laïcs au sein de Tsahal".

La polémique arrive jusqu’aux oreilles du chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi. Il ordonne une enquête pour "redéfinir les frontières" entre le rabbinat militaire et les corps éducatifs laïcs de Tsahal.

Face à cette levée de boucliers, le grand rabbin militaire envoie un courrier en interne dans lequel il défend "un besoin crucial de connecter le soldat à ses racines et valeurs juives".

Néanmoins, une partie de l’état-major est conquise par l’approche active du rabbin charismatique. "Elle est tout à fait morale. Le guide spirituel doit être près de ses ouailles sur le champ de bataille. Il n’est pas normal que les soldats y soient et non pas les rabbins", estime le major-général (de réserve), Yaacov Amidror, en référence à l’opération "Plomb durci".

L’éducation n’est pas le seul sujet à polémique. Avichaï Rontzki fait pression pour que la radio de l’armée, coupe ses micros durant Shabbat. Mais surtout, le rabbin s’aliène la frange féminine de Tsahal.

Pour Rontzki, les femmes ne doivent pas servir dans des unités de combat. Ses arguments : une participation contre-nature qui affaiblit "l’ordre établi de la guerre".

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite ?cid=1251804509944&pagename=JFrench/JPArticle/ShowFull

CAPJPO-EuroPalestine

L’agence des missions difficiles

L’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) est un programme de l’Organisation des Nations-Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Son but est de répondre aux besoins essentiels des réfugiés palestiniens en matière de santé, d’éducation, d’aide humanitaire et de services sociaux, ce qui fait que les réfugiés palestiniens sont les seuls réfugiés au monde à ne pas dépendre du Haut commissariat pour les réfugiés.

Elle fut créée suite à la guerre de 1948 par la résolution 302 du Conseil de sécurité des Nations-Unies du 8 décembre 1949. Le mandat de cet organisme, qui devait être temporaire, a été constamment renouvelé par l’Assemblée générale des Nations-Unies. L’Unrwa dispense ses services dans 59 camps. Elle est de loin la plus grande agence des Nations-Unies, avec un personnel de plus de 25 000 personnes, dont 99 % sont des réfugiés palestiniens recrutés localement et œuvrant comme enseignants, médecins ou travailleurs sociaux. L’Unrwa est aussi la seule agence de l’Onu qui soit consacrée à un groupe spécifique de réfugiés.

Les fonds annuels de l’Unrwa sont de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, dont la majorité provient de pays donateurs. Une petite partie des fonds vient directement des Nations-Unies.

L’Unrwa a commencé à fonctionner en mai 1950, afin d’assurer l’aide d’urgence aux centaines de milliers de Palestiniens déplacés en 1948. Le mandat de l’agence, défini par la résolution 302 adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies en décembre 1949, a été constamment renouvelé depuis.

Dans l’attente d’une solution définitive de la question palestinienne, l’Unrwa continue de pourvoir aux besoins éducatifs, sanitaires et d’aide alimentaire aux réfugiés palestiniens dans le besoin dans les cinq régions suivantes : la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Dans ce contexte, l’Unrwa s’articule autour de cinq programmes : le département des services sociaux se concentre sur la fourniture de nourriture et de logements pour les plus pauvres des réfugiés. Le département d’éducation propose une scolarité gratuite pour les enfants réfugiés en écoles primaire et secondaire, ainsi que des bourses universitaires.Le département de santé répond aux besoins de base des réfugiés.Le département de micro-finance participe au développement économique des populations réfugiées et propose le financement d’entreprises, l’allocation de prêts et de crédits afin de lutter contre la marginalisation des réfugiés del’Unrwa.

Enfin, le département d’infrastructure lutte contre la détérioration des conditions de vie dans les camps de réfugiés, en mettant en place des stratégies d’urbanisme.

Chaimaa Abdel-Hamid

Un témoin gênant pour Israël

UNRWA . L’organisation qui s’occupe des réfugiés palestiniens prépare son 60e anniversaire à l’heure des intrigues d’Israël, pour lequel elle est la preuve de l’existence d’un peuple chassé de ses terres.

Gaza, secteur martyrisé, immense camp de réfugiés. Ce mois d’août, on a vu cependant un spectacle de milliers d’enfants faisant voler des cerfs-volants dans le ciel battant ainsi le record du plus grand lâcher de cerfs-volants dans le ciel.

Cette manifestation s’inscrit dans le programme des jeux d’été organisés par l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), comme le souligne l’agence palestinienne WAFA. « Voir ces jeunes enfants, qui, il y a quelques mois encore, vivaient au milieu du conflit, si heureux m’a touchée », a expliqué l’humanitaire Johanne van Dijk, travaillant pour l’Unrwa, interrogée par le Centre d’actualités de l’Onu, à l’occasion de la Journée internationale de l’aide humanitaire célébrée le 19 août.

Mme Van Dijk a rendu hommage à « l’incroyable détermination de la population » de Gaza qui continue, avec cet esprit remarquable et admirable, d’aller en avant et d’essayer de fournir une vie décente à ses enfants. Juste des activités emblématiques ? L’Unrwa, qui prépare la célébration du 60e anniversaire de sa création, a quasiment l’âge du dossier dont elle se charge, et est souvent placée entre l’enclume et le marteau. Sa responsabilité c’est quasiment tout un peuple qui s’est trouvé dépossédé de sa patrie en 1948 et qui a été pris sous le feu de la guerre qui n’a fait que confirmer son caractère, voire son statut de réfugié ni plus ni moins. Du côté israélien, c’est « le feu des soldats portés sur les rivages » si l’on veut pasticher ce vers d’Aragon. Du côté arabe comme du côté international, c’est un processus politique hasardeux.

En réalité, la communauté internationale a réagi à l’exode massif de Palestiniens en créant l’Unrwa en 1949 avec objectif officiel de venir en aide aux réfugiés (cet organisme intervient en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ainsi qu’en Jordanie, en Syrie et au Liban). Et comme on le souligne lorsque a été élaboré le statut d’une organisation (le Haut Commissariat aux Réfugiés HCR) ainsi que la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés (Convention des réfugiés), on y a fait figurer des dispositions excluant les Palestiniens qui recevaient une aide de l’Unrwa. Ils sont devenus la seule population réfugiée au monde exclue de la protection internationale reconnue. D’ailleurs, selon la définition de l’Unrwa, un « réfugié de Palestine » est une personne dont le lieu de résidence habituel était la Palestine entre juin 1946 et mai 1948 et qui a perdu à la fois son domicile et ses moyens de subsistance. Une définition qui dérange beaucoup Israël et ses partisans.

Autant d’aspects qui résument le caractère tragique de la situation des Palestiniens et qui donnent à l’Unrwa une spécificité indéniable pour laquelle elle se bat souvent contre vents et marées. Israël, depuis la création de l’Unrwa, essaye de la délégitimer.

Les attaques à l’encontre de l’Unrwa ont été un « fil rouge » de tous les gouvernements israéliens depuis les années 1960, car l’agence onusienne est devenue aux yeux du peuple palestinien le symbole vivant des aspirations des réfugiés au retour dans leurs foyers.

selon Mohamad Khamis, directeur de rédaction du magazine Al-Qods, cette organisation, malgré son existence, reste une adresse pour les réfugiés palestiniens. Son absence signifie la disparition de ce procès.

D’ailleurs, il relève que si l’Unrwa a joué un rôle important du point de vue humanitaire, il est évident qu’au cours des dernières années, « il y a de la provocation de la part d’Israël. Voire cela a commencé après 2000, lorsque le président américain Bill Clinton a proposé une solution pour résoudre le problème des réfugiés qui consistait en rapatriement et compensation. Les Américains allaient payer 40 milliards de dollars aux Palestiniens et la même somme à la Syrie, le Liban et la Jordanie pour accueillir des réfugiés. Depuis, Israël ne fait que mener campagne contre l’Unrwa qui incarne une cause qui dérange la conscience mondiale. Elle est la représentation essentielle du problème des réfugiés ». La campagne israélienne, on le voit bien, a pour but définitif qu’il n’y ait pas de peuple palestinien. « C’est la psychologie du voleur ? L’Unrwa reste témoin d’un drame qu’Israël veut faire disparaître », ajoute le journaliste palestinien. Son point de vue est celui de tous ceux qui ont une approche logique et humaine de la question. Au regard de la réalité, la question qui ne cesse d’être posée est : comment la communauté internationale peut-elle accepter et entériner l’expulsion d’un peuple, rester sourde à sa revendication de retour à son pays, pourtant votée par l’Onu ?

En fait, Tel-Aviv et le lobby juif en Amérique ne cessent de lancer une campagne malveillante contre l’Unrwa.

Ce lobby, qui mène tambour battant une campagne contre tout ce qui représente une reconnaissance des droits palestiniens, voire de l’existence même d’un peuple palestinien, s’en prend à l’Unrwa par tous les moyens et en prétextant tous les arguments si faux soient-ils. Le lobby sioniste-américain a demandé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, le renvoi immédiat de la commissaire générale de l’agence Karen AbuZayd et le directeur des opérations John Ging. C’est l’influent Centre Simon Wiesenthal, qui est la plus grande institution juive des droits de l’homme dans le monde et qui comprend 400 000 membres, qui accuse l’Unrwa d’être pro-Hamas et ce parce que selon cette organisation, l’Unrwa a refusé d’enseigner l’Holocauste dans ses écoles à Gaza. Et de prétendre que Karen AbuZayd, lors de la conférence de presse, s’est comportée « comme un membre officiel du mouvement Hamas ». Quant à John Ging, il est pris à partie parce qu’il « fait infraction à l’Onu en affirmant qu’un programme scolaire palestinien ne peut comprendre des choses qui vont à l’encontre de la volonté du peuple palestinien ».

Et pourquoi cette vindicte contre Ging ? Depuis le 1er février 2006, John Ging dirige les opérations de l’Unrwa à Gaza.

Il a toujours mis en relief que la situation à Gaza « n’est pas mauvaise. Elle est pire que tout ce que l’on peut imaginer. L’énorme pression morale qui s’exerce sur la population ne se voit pas dans les reportages consacrés à Gaza. Dire de Gaza qu’elle est une prison à ciel ouvert ne correspond pas à la réalité, car en prison chaque individu reçoit un repas trois fois par jour ».

Comme le soulignent certains analystes, on pourrait dire que les pro-sionistes reprochent à l’Unrwa d’aider le Hamas. Ils s’en prennent par exemple à Ging. Pourquoi ? Parce qu’il défend, et c’est ce qui dérange, ouvertement et sans peur la cause palestinienne, quel que soit son public. Il parle de nettoyage ethnique. « Nier la nakba équivaut à nier la Shoah ». Il reconnaît le droit au retour des Palestiniens, mais plaide pour un compromis négocié pacifiquement. Il invoque constamment la vision défendue par les Nations-Unies en ce qui concerne la paix et les droits de l’homme.

Or, au moment où l’Unrwa et ses hommes sont pris à partie par les sionistes, des membres du Hamas s’attaquent aussi à l’agence, tant et si bien que le député hamassi Mouchir Al-Masri veut constituer un comité populaire hostile à l’Unrwa et résister à ses activités, en dépit du refus palestinien populaire et officiel. Là où les contradictions sont extrêmes, c’est cette question de l’enseignement de l’holocauste. Le Hamas, lui, estime que l’Unrwa veut introduire cette matière dans les programmes, alors qu’Israël lui reproche le contraire.

Des combats des extrêmes qui seraient finalement la preuve de l’objectivité de l’agence. Emad Gad, rédacteur en chef d’Israël Digest publié par le Centre d’études politiques et stratégiques d’Al-Ahram, affirme que « si l’Unrwa est critiquée par les deux parties au conflit, cela est la preuve qu’elle est objective ». Il donne comme exemple que le Hamas s’est élevé contre l’agence parce qu’elle n’a pas voulu que ses bâtiments servent d’abri à des combattants palestiniens. En revanche, Israël voit que les ambulances de l’Unrwa servaient de couverture à des combattants du Hamas pendant l’agression contre Gaza. Il rappelle qu’Israël a détruit au cours de cette campagne de nombreux bâtiments, écoles et hôpitaux de l’agence où les Palestiniens se réfugiaient, les considérant comme des sites internationaux.

La vraie mission de l’Unrwa

On peut dire que ces critiques sont malveillantes dans la mesure où l’agence a une tâche humanitaire très difficile à mener sur un véritable champ de bataille. Elle ne dispose pas d’une puissance militaire dissuasive face aux uns et aux autres.

A cet égard, l’ancien avocat principal de l’organisation entre 2000 et 2007, Me Lindsay, a rédigé un rapport paru récemment, où il souligne que les défaillances attribuées à l’Unrwa n’ont pas eu lieu parce que l’Unrwa « soutient effectivement le terrorisme, mais parce que l’organisation ne se soucie pas particulièrement du problème. Sa préoccupation principale est de fournir services et protections aux réfugiés palestiniens », précise-t-il (lire entretien page 6).

Témoin privilégié des conditions de vie dramatiques dans les camps de l’intérieur et de l’exil, l’Unrwa, en tant qu’organe subsidiaire, a toujours eu un mandat temporaire et « humanitaire » qui ne s’occupe pas directement des problèmes politiques de leurs tenants et aboutissants.

La question du financement

Son travail essentiel c’est le secours finalement. Et là les obstacles s’accumulent.

Concernant l’activité de l’Unrwa, présente depuis 60 ans sur le terrain, Mme Koning AbuZayd a regretté de n’avoir « jamais pu obtenir tous les fonds demandés pour améliorer la qualité des services rendus. Nous avons toujours eu un trou de 100 millions de dollars », a précisé la responsable de l’Unrwa, qui s’est plainte à plusieurs reprises des difficultés financières de cette agence aidant plus de 4,6 millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient.

D’ailleurs, l’agence vient de lancer un appel aux pays arabes pour contribuer au redressement de la situation. Elle affronte un déficit inédit en 2009 estimé à 150 millions de dollars sur l’ensemble de son budget estimé à 545 millions de dollars. Elle a demandé aux pays arabes de se charger de 8 % du budget, conformément à une résolution dans ce sens de la Ligue arabe. « Malheureusement, les donations n’ont atteint que 1 % du budget à l’heure où augmentent les charges et le nombre de réfugiés », affirme Adnane Abou-Hassana, conseiller de presse de l’Unrwa.

Désolant en fait, pour Emad Gad, « les Arabes n’ont pas la culture des actions internationales collectives ou celles des œuvres de secours. Ils préfèrent traiter chacun à part agissant dans un contexte bilatéral avec les Palestiniens. Ce qui démontre l’existence de considérations politiques ».

Difficile à admettre, mais c’est la réalité. Le monde arabe se doit de déployer des efforts pour renforcer l’Unrwa. « Le rôle de l’Unrwa n’est pas uniquement humanitaire ; il a une dimension politique qui est la question des réfugiés dont elle est l’emblème », souligne Mohamad Khamis. En fait, c’est pour cela qu’Israël en veut à l’Unrwa.

Ahmed Loutfi
Aliaa Al-Korachi


Une situation extrêmement compliquée à Gaza

Adnane Abou-Senna, porte-parole de l’Unrwa à Gaza, explique dans un communiqué adressé à Al-Ahram Hebdo les efforts déployés pour assister la population. Extraits.

Il est important que tout le monde sache que l’Unrwa assure non seulement des aides humanitaires à plus de 80 % des habitants du secteur de Gaza, mais en même temps, elle soutient plus d’un million de réfugiés palestiniens qui dépendent totalement de ses services en matière de secours, d’éducation et de santé depuis 60 ans.

La situation à Gaza demeure extrêmement compliquée. Les habitants vivent sous un blocus éprouvant et Israël interdit l’entrée des matériaux de construction et de centaines d’autres éléments essentiels à la vie quotidienne. L’électricité est coupée pendant 10 heures environ à titre quotidien et les services, l’infrastructure et l’eau sont dans un état lamentable malgré la fin de l’offensive menée contre Gaza en janvier dernier.

Malgré les promesses de la communauté internationale, les fonds, qui étaient censés être destinés aux habitants, sont tombés dans l’oubli et aucun centime n’est entré dans les caisses de l’Unrwa jusqu’à cet instant. Raison pour laquelle cette organisation de secours a lancé un « appel de secours urgent » dans l’objectif de collecter 181 millions de dollars afin de pouvoir poursuivre les programmes d’aides urgents destinés à un million de réfugiés palestiniens dans tous les domaines de la vie. L’Unrwa doit relever, ces jours-ci, d’énormes défis. Elle doit assurer des programmes d’éducation et des soutiens additionnels à tous les enfants, quelque 220 000 dans 221 écoles, sans oublier ceux qui confrontent des difficultés spéciales. Comme ceux dont les sources de survie et les besoins vitaux et essentiels ont été mis en péril.

L’Unrwa fait de son mieux pour préserver le plus important programme d’emploi qui évolue voilà des années. Elle vise à garantir dans le cadre de son nouveau programme 5,4 millions d’emplois quotidiens à 55 000 réfugiés. Sans compter les 60 % réfugiés chômeurs à Gaza.

Des opérations de propreté et d’entretien garantiront des opportunités d’emplois supplémentaires n’exigeant pas dans la plupart des compétences spéciales, permettant d’améliorer de niveau de vie.

L’Unrwa prévoit des aides financières de 3 000 à 5 000 dollars à 4 000 familles réfugiées, dont les demeures ont été détruites ou gravement endommagées. L’Unrwa présentera également une aide à 40 000 réfugiés supplémentaires parmi ceux qui ont été exposés à une souffrance exceptionnelle pendant le dernier conflit. L’aide financière permettra aux familles qui vivent dans la pauvreté de subvenir à leurs besoins essentiels.

Bien que le blocus empêche l’entrée des matériaux de construction de manière à élargir les opérations de reconstruction, il n’en demeure pas moins que des articles essentiels ont commencé à abonder sur le marché local d’une manière qui permettrait à l’Unrwa de planifier la reconstruction des demeures de 42 000 réfugiés qui ont été endommagées pendant l’invasion. Le coût de la reconstruction d’un seul logement est d’environ 4 000 dollars. Sur un plus long terme, l’Unrwa a l’espoir d’inaugurer un projet pionnier pour construire des logements en utilisant les matières disponibles sur le marché local. Le financement de ce projet sera assuré par une donation koweïtienne de 34 millions de dollars.

L’agence a l’espoir d’assurer les services d’orientation et de santé psychologique à 300 000 réfugiés faibles y compris les élèves des écoles de l’Unrwa à travers les programmes de sensibilisation médicale et psychologique. Quant aux programmes de l’Unrwa pour les droits de l’homme, ils sont inchangés.

« Ce sera une véritable catastrophe si l’UNRWA arrête ses activités »

UNRWA . Le directeur de l’organisation La Conscience pour les droits de l’homme dans la bande de Gaza, Khalil Abou-Chamala, critique la campagne menée par le Hamas contre l’Unrwa. Entretien.

Al-Ahram Hebdo : Le Hamas mène une vaste campagne contre l’Unrwa, comment l’expliquez-vous ?

Khalil Abou-Chamala : La position du Hamas envers l’agence n’est pas claire. Certains membres pensent que l’agence joue un rôle important qu’il faut préserver et soutenir. Par contre, un autre clan a commencé à adresser des accusations illogiques à l’agence. Bien que j’aie des critiques à faire à l’agence, je comprends qu’il existe des situations délicates relatives à la conjoncture internationale et la position prise au sujet de la poursuite de l’action de l’agence dans la bande de Gaza. Le Hamas mélange les coordonnées en ce qui concerne sa mission et ses priorités, au moment où il subit un boycott et un blocus sévères. C’est-à-dire qu’il a besoin de s’ouvrir sur la communauté internationale et ses institutions. Je pense que l’agence assure des canaux pour une telle ouverture.

— Le Hamas a condamné l’Unrwa pour l’adoption d’un nouveau manuel pour les écoliers de Gaza, qui comprend un chapitre sur l’Holocauste. Qu’en pensez-vous ?

— Ces accusations sont infondées. Ce sujet figure au projet de programme du droit international pour une certaine classe et n’a pas encore été approuvé. Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, le prélude qui explique le contexte historique de la déclaration cite l’Holocauste. Cependant, il n’y a aucun discours détaillé sur ce sujet. Il était possible de surmonter cette question sans faire tout ce chahut infondé.

— Et qu’en est-il des critiques concernant la mixité dans les écoles et les camps d’été ?

— Je ne veux pas en parler. Je ne comprends pas comment ces critiques sont adressées à l’agence, alors que les enfants de nombreux cadres et responsables du Hamas participaient à ces camps d’été. Ceux-ci auraient mieux fait de les boycotter tant qu’ils les critiquent. Cependant, il n’y avait pas de mixité dans ces camps et je ne comprends pas le sens de la mixité que le Hamas entend par ses accusations.

— Ils ont aussi accusé l’agence de s’accaparer des assistances humanitaires ...

— Je ne sais à ce sujet que ce que j’ai entendu dans les médias. De toute façon, une enquête est engagée et ses résultats seront annoncés publiquement.

— Et le Hamas, a-t-il le droit d’adresser cette série d’accusations à l’agence avec sa qualité d’organisation internationale ?

— Il en a tout à fait le droit, mais il faut que ces accusations soient fondées. Nous devons aussi comprendre le véritable objectif de ces accusations. Il ne s’agit plus de simples accusations, mais d’incitations contre l’agence. L’administration de l’agence craint des évolutions dangereuses qui peuvent représenter de véritables menaces à la poursuite des travaux de l’agence dans la bande de Gaza. Le Hamas et le gouvernement doivent déterminer leur position envers l’agence. sans équivoque, ils doivent mettre un terme à ces incitations tant qu’il y a des canaux pour gérer toute éventuelle crise.

— Comment voyez-vous le rôle que joue l’agence dans la bande de Gaza ?

— Je pense que l’agence joue un rôle important dans la protection et la consolidation des droits de l’homme dans la bande de Gaza à travers les activités suivantes :

- Assurer des offres d’emploi à des milliers de citoyens, auxquels ni l’Autorité palestinienne ni le Hamas n’ont pu présenter des emplois.

- Faire parvenir à la communauté internationale, à travers ses nombreux canaux, la souffrance des Palestiniens.

- Assurer des chances pour des visites de délégations étrangères au secteur de Gaza et aux territoires occupés pour pouvoir prendre connaissance de ce qui se passe sur le terrain et rencontrer des représentants de la société civile.

— Et qu’en est-il du rôle social et humain de l’agence ?

— L’agence présente des aides directes à plus d’un million de réfugiés dans la bande de Gaza, alors qu’aucun gouvernement palestinien ne peut assumer seul cette charge. Et ce en plus des offres d’emplois, de l’enseignement et des aides permanentes octroyés aux pauvres parmi les réfugiés. Est-il alors possible de dire que l’agence ne joue pas un rôle humain et social sur les territoires palestiniens ?

— Vous avez dernièrement rencontré M. John Ging, directeur des opérations de l’Unrwa à Gaza. Comment était la rencontre ?

— C’est M. Ging qui a demandé la tenue de cette rencontre qui s’est déroulée autour de la campagne qui a été dirigée contre l’agence par un nombre de dirigeants du Hamas sur l’enseignement de l’Holocauste dans les programmes scolaires. M. Ging a expliqué la position de l’agence en disant qu’il aspirait à présenter un enseignement de valeur aux générations palestiniennes et qu’il luttait pour réfuter toutes les accusations adressées aux Palestiniens par le biais de la campagne médiatique israélienne. Au cours de la rencontre, quant à moi, je lui ai dit que personnellement, je ne niais pas l’Holocauste, abstraction faite de la façon dont il est parmi les peuples du monde, en particulier les peuples arabes. C’est une vérité que l’Histoire a enregistrée, mais nous les Palestiniens nous en avons payé le prix sans avoir aucune relation avec toute cette histoire. Il est illogique et injuste que le peuple palestinien continue à vivre cette injustice. Si le peuple palestinien est sensible envers cette question, c’est à cause des tentatives israéliennes d’éliminer des programmes scolaires dans les régions où habitent les Arabes de 48, tout ce qui est en relation avec l’histoire de la Palestine. Alors comment leur demander d’accepter que l’Holocauste soit mentionné dans leurs programmes scolaires ?

— Qu’adviendra-t-il si l’Unrwa, sous la pression des critiques et des menaces, décide de mettre un terme à ses travaux à Gaza ?

— Ce sera une véritable catastrophe si l’Unrwa arrête ses activités. L’agence présente ses services à plus d’un million d’habitants et assure des offres d’emploi à plus de 11 000 employés. De plus, les répercussions seront fort dangereuses sur le dossier des réfugiés au moment où l’on parle de la dénégation du droit de retour et de l’installation des réfugiés dans les pays hôtes.

Ni le Hamas ni quiconque n’est capable de trouver une alternative aux travaux de l’agence. Lorsque l’agence a adressé un appel de secours, les Emirats arabes n’ont présenté qu’une contribution de 100 000 dollars, alors que les Etats-Unis ont versé une somme de 81 millions de dollars. Ce qui signifie que l’influence des Arabes et des musulmans sur les prérogatives de l’agence est faible.

Propos recueillis par Achraf Aboul-Hol

« Les conditions de vie à Gaza sont totalement inacceptables »

UNRWA . Karen Konning Abuzayd, commissaire générale de l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens, fait le bilan de l’action de cette agence et évoque les obstacles dressés par l’occupation israélienne à son action dans les territoires palestiniens.

Al-ahram hebdo : L’Unrwa célèbre cette année son 60e anniversaire. Quel bilan faites-vous de l’action de l’agence onusienne ?

Karen Konning AbuZayd : La naissance de l’Unrwa est intervenue à un moment défini de l’histoire palestinienne contemporaine, celui de la nakba. Et il aurait été très difficile de trouver une autre institution qui s’identifie autant avec la pensée collective palestinienne. Nous sommes comme deux frères siamois. Nous nous sommes mis aux côtés des Palestiniens au cours des dernières soixante années de dépossession et de privation de leur Etat. Cela nous distingue de tous les acteurs humanitaires et représente notre grande force. Non seulement nous partageons un parcours et une histoire avec les réfugiés, mais également nous employons environ 30 000 d’entre eux. Ce qui fait que notre travail est fortement établi et que nous représentons également une partie des communautés que nous nous sommes engagés à servir.

Je n’aimerais pas, cependant, suggérer que nous soyons associés uniquement aux côtés sombres et à la souffrance de l’expérience palestinienne. J’aimerais que l’on regarde aussi, par exemple, des expériences, telles que celles vécues par les enfants de Gaza, il y a quelques semaines, lorsqu’ils ont battu le record du nombre de cerfs-volants ayant été lancés simultanément dans l’air. Le symbolisme et la beauté de ce fait m’ont profondément touchée. Et je considère que le symbolisme de cet acte exprime de manière beaucoup plus éloquente le travail de développement humain que n’importe quel rapport des Nations-Unies ou chiffre que nous puissions présenter.

— Comment décrivez-vous les conditions de vie et la situation humanitaire dans la bande de Gaza, surtout après la guerre israélienne contre ce territoire en janvier dernier ?

— Le blocus imposé à Gaza est entré dans sa troisième année et nous ne devons pas oublier que celui-ci est l’arrière-plan de la situation que nous avons en ce moment. Et si nous observons plus soigneusement la situation, nous constatons que c’est la première fois de l’histoire humaine qu’un peuple vivant sous l’occupation est soumis à un blocus qui est le plus rigoureux de l’histoire même des relations commerciales.

Les conditions de vie à Gaza sont totalement inacceptables. J’ai vu comment l’impact du blocus a affecté tous les aspects de l’existence humaine sur le terrain. J’ai été témoin du bouleversement des vies privées, observé la vie publique et l’infrastructure s’éroder lentement. Ces choses sont faciles à détruire mais très difficiles à reconstruire, raison pour laquelle il est difficile de penser à l’avenir avec optimisme. Près de 60 000 foyers ont été endommagés ou détruits au cours des combats à Gaza et bien que nos donateurs nous aient promis et généreusement répondu à nos appels pour la reconstruction de Gaza, sans la levée du blocus pour que le matériel de construction puisse entrer, les personnes resteront confinées dans une vie de destitution abjecte. Et comme je l’ai dit à plusieurs reprises, c’est toujours dans la détresse et le désespoir que l’extrémisme s’empare facilement des esprits.

— Comment l’Unrwa travaille-t-elle sur le terrain ?

— Notre expérience montre que là où nous ne sommes pas confrontés à des obstacles, tels que celui du blocus ou les cruautés de l’occupation, il nous est possible de faire du bon travail. Notre action en Jordanie et en Syrie donne une preuve de cela.

Et je pense que souvent on oublie que nous avons des programmes d’éducation, de santé, de secours et de services sociaux dans tout le Moyen-Orient. Pendant mon mandat en tant que commissaire général, nos programmes ont augmenté. Mais comme je tiens toujours à souligner, notre réelle contribution se fait à travers le capital humain, car notre travail consiste à se concentrer sur le développement humain et non à mener des actions d’urgence.

— Quels sont les principaux obstacles, au travail quotidien de l’agence, créés par l’occupation israélienne ?

— J’ai déjà parlé de ceux produits par le blocus de Gaza, mais aussi en Cisjordanie, bien qu’on puisse soutenir que cette partie des territoires occupés soit plus stable, l’occupation y est tout autant destructive de la normalité de la vie. Avec la présence des centaines d’obstacles physiques, beaucoup d’entre eux sont associés à l’existence et la protection des colonies illégales, la vie normale des Palestiniens est rendue entièrement impossible. En plus de cela, la barrière de séparation, ce qu’on appelle, le mur, sépare les fermiers de leurs terres, les communautés de leurs sources d’eau, divisent les familles et nombreux sont ceux qui sont empêchés de voir leurs êtres chers à Jérusalem à cause de cette barrière. Tous cela sans mentionner l’impossibilité pour beaucoup d’accéder aux lieux saints.

L’Unrwa est elle aussi réduite par ce régime de fermeture. Des centaines de membres travaillant pour l’agence ont quotidiennement de sérieuses difficultés pour traverser les barrières afin d’accéder à leur travail. Nos enfants ne peuvent pas souvent aller à l’école et nous faisons face à des problèmes, en particulier dans celle qui sépare la barrière de la ligne verte. A cet endroit, les gens sont terriblement isolés, aussi bien de leurs communautés que de l’accès aux services que nous assurons.

— L’Unrwa fait actuellement face à des problèmes financiers avec la réduction par de nombreux pays de leurs contributions. Comment traitez-vous cette question ?

— Nous avons en effet une crise de liquidité, mais nous avons une stratégie pour essayer d’affronter ce problème, bien qu’au bout du compte, cette stratégie puisse seulement fonctionner si les donateurs tiennent leurs promesses.

Premièrement, il faut dire qu’au cours des trois dernières années, nous avons été engagés dans une profonde réforme de l’agence que nous appelons développement organisationnel. Cela a fait que nous dirigions nos réponses aux nécessiteux d’une manière plus concentrée et cela a simplifié et rendu plus efficace l’approche de l’octroi de l’aide.

En deuxième lieu, nous envisageons l’idée de partenariat d’une manière systématique. Il est devenu clair, pour moi, en tant que commissaire générale, que nos donateurs traditionnels sont arrivés à un point de saturation ; pour cette raison, nous devons chercher de nouveaux partenaires et de nouvelles manières d’aborder la question des fonds. Alors nous sommes en train d’envisager l’idée de partenariat avec le secteur privé et élargir notre définition de contributions, pour que celles-ci puissent inclure des donations en espèces, mais aussi en tant que services.

Ceci dit, notre situation économique est de plus en plus délicate, avec les demandes croissantes des besoins des réfugiés, qui ne sont pas accompagnées par une augmentation des contributions des donateurs. Et des coupes encore plus importantes seront inévitables à moins que les donateurs nous viennent en aide.

— De nombreuses voix se lèvent constamment en Israël pour accuser l’Unrwa d’être responsable de la pérennisation du problème des réfugiés palestiniens. Qu’en dites-vous ?

— Je me sens blasée et j’ai une sensation de déjà-vu lorsque j’entends ce genre de commentaires et ressens qu’ils deviennent de plus en plus irrationnels à chaque répétition. Est-ce que ces gens pensent vraiment que les réfugiés palestiniens disparaîtraient par magie au cas où l’Unrwa cesserait d’exister et que le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) assumait cette responsabilité ? Si nous disparaissions, les réfugiés auraient à choisir entre les trois options disponibles à l’ensemble des réfugiés du monde : s’installer là où ils se trouvent, aller à un pays tiers ou rentrer dans leur pays d’origine. Le problème des Palestiniens c’est qu’ils n’ont pas un Etat où retourner ou aller.

En réalité ce qui fait que le problème des réfugiés palestiniens continue d’exister c’est l’absence d’un règlement politique. Et je répète constamment aux négociateurs de paix qu’il ne faut pas mettre la question des réfugiés dans le tiroir et la classer comme une question intraitable du statut final. Cette question doit être centrale dans les efforts de paix.

— Vous vous approchez de la fin de votre mandat, après dix ans passés à la tête de l’Unrwa. Quelle leçon tirez-vous de votre action ?

— Au moment où je m’approche de mes derniers mois à la tête de cette agence, je me sens profondément gratifiée par la reconnaissance que l’Unrwa est en train de recevoir. Et cela spécialement au moment où l’agence commémore son 60e anniversaire. Dans quelques semaines, l’Assemblée générale des Nations-Unies accueillera une session spéciale de haut niveau pour rendre hommage au travail de l’Unrwa au cours des soixante dernières années. Plus de 100 gouvernements nous ont indiqué qu’ils profiteraient de cette occasion pour exprimer solennellement leur appréciation pour notre contribution et pour le fait que l’Unrwa est devenue un acteur fondamental pour la paix.

Je suis remplie de fierté, non pas parce que je suis la commissaire générale sortante, mais plutôt pour les centaines des mes collègues, tout comme pour les réfugiés. Je crois qu’il existe une conscience croissante que l’Unrwa n’est pas une partie du problème, mais plutôt une partie intrinsèque et incontournable de la solution.

Propos recueillis par Randa Achmawi

mardi 8 septembre 2009

Violations grossières des droits de l’homme - Pourquoi pas des sanctions contre Israël ?

lundi 7 septembre 2009 - 12h:17

Paul Craig Roberts


En Israël, un pays volé aux Palestiniens, des fanatiques contrôlent le gouvernement. L’un de ces fanatiques est le Premier ministre, Benjamin Netanyahou. La semaine dernière, Netanyahou a appelé à des « sanctions paralysantes » contre l’Iran.

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La police israélienne interdit en toute illégalité aux Palestiniens venant de Cisjordanie et voulant prier d’accéder à la mosquée Al-Aqsa - Photo : AP/Bernat Armangue

Le type de blocus que veut Netanyahou s’appelle un acte de guerre. Depuis longtemps, Israël menace d’attaquer lui-même l’Iran, mais préfère y entraîner les Etats-Unis et l’OTAN.

Pourquoi Israël veut-il initier une guerre entre les Etats-Unis et l’Iran ?

L’Iran attaque-t-il d’autres pays ? Bombarde-t-il des civils et détruit-il des infrastructures civiles ?

Non. Ces crimes sont commis par Israël et les Etats-Unis.

L’Iran expulse-t-il des gens des terres qu’ils occupent depuis des siècles et les entasse-t-il dans des ghettos ?

Non. C’est ce qu’Israël fait aux Palestiniens depuis 60 ans.

Alors, de quoi l’Iran est-il coupable ?

L’Iran développe l’énergie nucléaire, ce qui est son droit en tant que signataire du Traité de Non-Prolifération (TNP). Le programme iranien d’énergie nucléaire fait l’objet d’inspections par l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA), laquelle rapporte constamment que ses inspections ne découvrent aucun détournement de l’uranium enrichi vers un programme d’armement.

La position prise par Israël et sa marionnette à Washington est que l’Iran ne doit pas être autorisé à exercer les mêmes droits dont disposent tous les autres signataire du TNP, parce que l’Iran pourrait détourner l’uranium enrichi à des fins militaires.

Autrement dit, Israël et les Etats-Unis revendiquent le droit d’abroger le droit de l’Iran de développer l’énergie nucléaire. La position US-israélienne n’a aucune base dans la loi internationale ou ailleurs, à part l’arrogance d’Israël et des Etats-Unis [N.d.T. : ainsi que de l’Europe en général et de la France en particulier]. L’hypocrisie est extrême. Israël n’est pas signataire du TNP et a développé illégalement et en douce des armes nucléaires, avec, pour ce que nous en savons, l’aide des Etats-Unis. [N.d.T. : Surtout de la France...](1)

Etant donné qu’Israël possède de façon illégale des armes nucléaires et que son gouvernement est composé de fanatiques capables de les utiliser, des sanctions écrasantes devraient être appliquées contre Israël pour le forcer à désarmer.

Il y a une autre raison pour laquelle Israël se qualifie pour des sanctions écrasantes à son encontre. C’est un Etat d’apartheid, ainsi que l’ancien président des Etats-Unis, Jimmy Carter, l’a démontré dans son livre, « Palestine : La Paix, Pas l’Apartheid ».

Les Etats-Unis avaient été en tête de file pour l’imposition de sanctions contre l’Afrique du Sud à cause de l’apartheid que pratiquait ce pays. Ces sanctions ont forcé le gouvernement blanc à remettre le pouvoir politique à la population noire. Israël pratique une forme pire d’apartheid que ne le faisait le gouvernement blanc d’Afrique du Sud. Pourtant, Israël soutient que toute critiquer pour une pratique que le monde considère comme intolérable est de l’« antisémitisme ». Ce qui reste de la Cisjordanie palestinienne, qui n’a pas été volé par Israël, consiste en des ghettos isolés. Les Palestiniens sont coupés des hôpitaux, des écoles, de leurs fermes et les uns des autres. Ils ne peuvent pas voyager d’un ghetto à l’autre sans la permission d’Israël imposée aux postes de contrôle [de l’armée israélienne].

L’explication du gouvernement israélien pour justifier sa violation grossière des droits de l’homme comprend l’une des plus grosses collections de mensonges de l’histoire. Personne, à l’exception des « sionistes chrétiens » américains, n’en croit un seul mot.

Les Etats-Unis se qualifient aussi pour des sanctions paralysantes. En effet, les Etats-Unis sont même surqualifiés : sur la base des mensonges et de la tromperie intentionnelle, du Congrès des Etats-Unis, du public américain, des Nations-Unies et de l’OTAN, le gouvernement étasunien a envahi l’Afghanistan et l’Irak et s’est servi de la « guerre contre la terreur » orchestrée par Washington pour annuler des libertés civiles gravées dans le marbre de la constitution des Etats-Unis. Un million d’Irakiens ont payé de leur vie les crimes de l’Amérique et quatre millions d’entre eux ont été déplacés. L’Irak et ses infrastructures sont en ruine, et les élites professionnelles irakiennes, nécessaires à toute société moderne organisée, ont été tuées ou dispersées. Le gouvernement des Etats-Unis a commis un crime de guerre à grande-échelle. Si l’Iran se qualifie pour l’application de sanctions, alors les Etats-Unis se qualifient mille fois plus.

Personne ne sait combien de femmes, d’enfants et de vieillards ont été tués par les Américains dans les villages d’Afghanistan. Cependant, la guerre d’agression américaine contre le peuple afghan entre à présent dans sa neuvième année. Selon l’armée américaine, une victoire des Etats-Unis n’est pas prête de se produire. L’Amiral Michael Mullen, président de l’état-major US interarmées, a déclaré en août que la situation militaire en Afghanistan est « grave et empire ».

Les Américains les plus âgés peuvent s’attendre à ce que cette guerre se poursuive pour le restant de leur vie, tandis que leurs droits sociaux, de santé et de retraite, sont réduits afin de libérer des fonds pour l’industrie américaine de l’armement. Bush/Cheney et Obama/Biden ont fait de l’industrie des munitions le seul investissement boursier sûr aux Etats-Unis.

Quel est l’objectif de la guerre d’agression contre l’Afghanistan ? Peu après avoir prêté serment, le Président Obama a promis d’apporter une réponse, mais il ne l’a pas fait. A la place, Obama a rapidement intensifié la guerre en Afghanistan et il en a lancé une autre au Pakistan, qui a déjà déplacé deux millions de Pakistanais. Obama a envoyé 21.000 soldats supplémentaires en Afghanistan et, déjà, le commandant des Etats-Unis en Afghanistan, le Général Stanley McChrystal, en réclame 20.000 de plus.

Obama intensifie la guerre d’agression de l’Amérique contre le peuple afghan, malgré trois sondages d’opinion largement couverts par les médias, qui montrent que le public américain est fermement opposé à la poursuite de cette guerre contre l’Afghanistan.

Malheureusement, l’accord en béton armé entre Israël et Washington pour faire la guerre aux Musulmans est bien plus fort que les liens entre le public américain et son gouvernement. A un dîner d’adieu, jeudi dernier, donné en l’honneur de l’attaché militaire d’Israël à Washington, l’Amiral Mike Mullen, président de l’état-major US interarmées, le sous-secrétaire à la Défense Michele Flournoy et Dan Shapiro, qui est responsable des affaires moyen-orientales au Conseil de Sécurité Nationale, étaient présents pour lui rendre hommage. L’Amiral Mullen a déclaré que les Etats-Unis seront toujours du côté d’Israël. Peu importe combien de crimes de guerre Israël commet. Peu importe combien de femmes et d’enfants Israël assassine. Peu importe combien de Palestiniens Israël chasse de chez eux, de leurs villages et de leurs terres. Si la vérité pouvait être dite, alors, le véritable axe du mal serait les Etats-Unis et Israël.

Des millions d’Américains se retrouvent aujourd’hui sans abri à cause de la saisie de leurs maisons. Des millions supplémentaires ont perdu leur emploi et encore plus de millions d’Américains n’on aucun accès aux soins médicaux. Pourtant, le gouvernement étasunien continue de dilapider des centaines de milliards de dollars pour des guerres qui ne servent aucun objectif de l’Amérique. Le Président Obama et le Général McChrystal ont adopté la position qu’ils connaissent le mieux : que le public américain aille se faire voir !

Il ne peut être plus clair que le Président des Etats-Unis et l’armée américaine se fichent complètement de la démocratie, des droits de l’homme et de la loi internationale. Ceci constitue une autre raison pour appliquer des sanctions paralysantes contre Washington. Sous les gouvernements de Bush/Obama l’Amérique est devenu un Etat de chemises brunes, pratiquant le mensonge, la torture, le meurtre, les crimes de guerre et la tromperie.

De nombreux gouvernements sont complices des crimes de guerre de l’Amérique. Avec le budget d’Obama qui se trouve dans le rouge foncé, les guerres de Washington d’agression gratuite dépendent du financement des Chinois, des Japonais, des Russes, des Saoudiens, des Indiens, des Canadiens et des Européens. A la seconde même où ce financement étranger des crimes de guerre américains s’arrêtera, les guerres d’agression de l’Amérique contre les Musulmans cesseront.

Les Etats-Unis ne sont par la « superpuissance » éternelle qui peut infiniment ignorer ses propres lois et la loi internationale. Les Etats-Unis finiront par tomber à cause de leur prétention démesurée, de leur arrogance et de leurs objectifs impériaux. Lorsque l’Empire Américain s’effondrera, est-ce que ses responsables seront jugés devant une cour contre les crimes de guerre ?

Paul Craig Roberts a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan

Notes :

[1] La publication des documents confidentiels de la CIA après 34 ans montre que la première bombe atomique israélienne a été fabriquée en France en 1974 avant d’être transférée dans les territoires occupés. Ces documents sont une très petite partie du volumineux document « Top Secret » préparé en 1974. Malgré leur publication après 32 ans, les autorités américaines n’ont pas encore accès à toutes les informations au sujet de cette bombe. Selon ce rapport, le mot « Top Secret » figurerait sur les chapitres de tout document qui concerne le programme nucléaire israélien

2 septembre 2009 - Counterpunch - Cet article peut être consulté ici :
http://counterpunch.org/roberts0901...
Traduction : JFG-QuestionsCritiques]

Vrai agresseur et faux ennemi

lundi 7 septembre 2009 - 09h:46

K. Selim - Le Quotidien d’Oran


Washington « regrette ». C’est tout ce que l’administration de Barack Obama a pu dire après l’annonce par Israël d’un coup d’accélérateur à la colonisation des territoires occupés. Les Occidentaux, qui ont la condamnation facile à l’égard d’un programme nucléaire militaire iranien présumé, sont, sans surprise, beaucoup plus atones face à un programme israélien avéré de colonisation doublé d’une entreprise de purification ethnique.

Ce « regret » honteux de Barack Obama face à l’arrogance d’un Netanyahu signifie clairement que les intentions du président américain ne dépasseront jamais le stade de la velléité. Certains peuvent chercher, de manière insatisfaisante, une « circonstance atténuante » à Barack Obama dans le fait que le système américain et son establishment sont, à de rares individus près, sous orbite du puissant lobby israélien aux Etats-Unis. Mais au fond, l’annonce d’un nouveau coup d’accélérateur de la colonisation - et donc de l’épuration des Palestiniens - et la réaction plus que molle de Washington interpellent directement les responsables arabes.

S’ils ne veulent ou ne peuvent rien faire pour peser dans la décision américaine, pourquoi attendre de Barack Obama la solution miracle ? Il n’en a pas. Pas plus que les autres Etats occidentaux. Leur attitude, quand il ne s’agit pas d’un soutien aveugle et borné, est qu’il ne faut exercer aucune pression sur Israël pour l’obliger à respecter la loi internationale et les résolutions de l’ONU. Cela fait des décennies qu’on en fait le constat. Toute la politique des Occidentaux consiste à refuser le droit légitime des Palestiniens à la résistance et à appeler les Arabes à « patienter » et à faire des concessions à Israël. Tant pis si depuis des décennies, c’est l’Etat hébreu qui agresse, spolie, massacre et colonise. Le bon sens et l’élémentaire vérité n’ont pas cours quand il s’agit d’Israël, le fond de culpabilité d’un Occident génocidaire est toujours là pour aveugler.

Le problème est que beaucoup de responsables dans le monde arabe, par calcul ou par pure veulerie, sont sensibles à cette perversion de la vérité. Il faut reconnaître à M. Benyamin Netanyahu la qualité de la brutale franchise, celle qui ne permet pas aux tartufferies de fonctionner. Mais le fond du problème n’est pas chez les Occidentaux. Face à des Etats arabes qui ont choisi d’être faibles et soumis, ils ne vont pas se forcer à regarder Israël tel qu’il est.

Face à ce qu’il nomme « l’intransigeance » d’Israël, Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré qu’il est « impossible de parler d’une normalisation au moment où Israël refuse toute mesure significative ». « Je ne pense pas qu’il y ait un gouvernement arabe qui puisse offrir un cadeau gratuit sur un plateau d’argent à Israël et ce dossier (la normalisation) doit être clos ». Dans l’univers mollasson des dirigeants arabes, cela fait figure de déclaration « dure ».

En réalité, il manque à Moussa et aux dirigeants arabes le courage politique de reconnaître que la résistance à l’occupation est non seulement légitime mais qu’elle doit être soutenue. En tout cas, il serait insupportable que les Arabes « modérés » - pardon d’insister sur les guillemets - puissent continuer de polluer les esprits avec la menace « perso-chiite » après cette annonce claire et franche de Netanyahu. Il est temps pour eux de cesser de confier à leurs médias l’infâme besogne de nous inventer un faux ennemi.

7 septembre 2009 - Le Quotidien d’Oran - Editorial

Les eaux usées de Gaza menacent aussi Israël

lundi 7 septembre 2009 - 07h:28

BBC News


Les agences d’aide de l’ONU et du monde entier disent qu’Israël doit relâcher son blocus de la bande de Gaza pour permettre des réparations urgentes aux systèmes d’adduction d’eau et d’égouts.

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Gaza : des eaux polluées se déversent continuellement dans la mer Méditerranée. Interdire à la population palestinienne l’accès normal à une eau saine fait partie des objectifs délibérés du blocus israélien et international.

Dans un appel conjoint, les institutions disent que les risques sanitaires et environnementaux menacent non seulement Gaza mais également Israël.

Plus de 50 millions de litres d’eaux usées ou partiellement traitées se déversent chaque jour dans la mer depuis Gaza en raison du manque de stations d’épuration.

L’aquifère transfrontalier est réduit et les eaux usées remontent à Gaza et en Israël.

Une crue subite meurtrière

Selon l’ONU, 10.000 Gazaouis environ n’ont pas accès à un réseau de distribution d’eau, tandis que 60% de la population d’1,4 million d’habitants ne reçoit l’eau que par intermittence.

La consommation d’eau dans la Bande est inférieure de deux tiers à celle des Israéliens vivant à quelques kilomètres seulement.

Israël et l’Egypte dans le côté sud ouest ont largement maintenu le bouclage de Gaza depuis une violente prise de contrôle du territoire par le groupe militant islamique du Hamas en 2007.

Israël dit qu’il tente d’affaiblir le Hamas, de faire cesser les attaques de roquettes contre des villes israéliennes et de récupérer le soldat israélien Gilad Shalit, capturé et emmené à Gaza en 2006.

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Maxwell Gaylard de l’ONU a lancé son appel près d’un des réservoirs d’eaux usées de Gaza.

« La détérioration et l’effondrement des installations d’adduction et de traitement de l’eau à Gaza ne font qu’aggraver un déni déjà grave et prolongé de la dignité humaine dans la bande de Gaza » a dit le coordinateur humanitaire de l’ONU dans les territoires palestiniens, Maxwell Gaylard.

M. Gaylard et d’autres travailleurs humanitaires ont lancé cet appel lors d’une conférence de presse qui s’est tenue près d’un site de lagunage dans le nord de Gaza afin de mettre le problème en évidence.

En 2007, l’un de ces réservoirs de lagunage a débordé et cinq personnes ont été tuées par une crue subite d’eaux usées.

Les agences humanitaires disent que les bombardements israéliens de décembre et janvier ont aggravé une situation déjà mauvaise.

Les responsables israéliens n’ont pas réagi immédiatement à cet appel de jeudi dernier.

Site des Nations Unies : http://www.un.org/apps/news/story.a...

3 septembre 2009 - BBC News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_e...
Traduction de l’anglais : Marie Meert