La France soutient un calendrier de deux années pour aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie Laurent Fabius, au moment où les Palestiniens s'apprêtent à demander à l'Onu la fin de l'occupation israélienne en 2016.
"Aux Nations unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d'une relance et d'une conclusion des négociations pour laquelle le terme de deux années est le plus souvent évoqué. Et le gouvernement français peut reprendre ce chiffre à son compte", a déclaré M. Fabius lors d'un débat à l'Assemblée sur la reconnaissance de l'Etat palestinien.
"Nous voulons éviter l'écueil de négociations sans fin (...) nous devrions aussi fixer un calendrier car en l'absence de calendrier comment convaincre qu'il ne s'agira pas d'un énième processus sans perspectives réelles ?", a-t-il demandé.
"Parallèlement à ces négociations aux Nations Unies, la France veut créer les conditions d'un effort collectif international en faveur de la paix", a ajouté M. Fabius, en relançant l'idée d'une conférence internationale sur le Proche-Orient. "La France est disposée à en prendre l'initiative", a-t-il déclaré sans fixer de date.
"Et si ces efforts échouent, si cette tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'Etat de Palestine, et nous y sommes prêts", a-t-il conclu.
Les députés français ont débattu vendredi matin d'un projet de résolution sur la reconnaissance de l'Etat palestinien, non contraignant mais très symbolique, sur lequel ils voteront mardi prochain.
"L'exécutif et lui seul est juge de l'opportunité politique" de reconnaître la Palestine, a rappelé M. Fabius, réitérant que Paris, favorable à la solution à deux Etats, ne voulait pas d'une "reconnaissance en trompe-l'oeil".
La Suède a décidé en octobre de reconnaître la Palestine et les députés britanniques et espagnols ont adopté des résolutions symboliques demandant à leurs gouvernements de faire de même.
Ces initiatives s'inscrivent dans un mouvement européen pour que la reconnaissance de la Palestine, jusque-là envisagée comme l'aboutissement de négociations, soit utilisée comme un moyen de pression sur Israël afin de relancer un processus au point mort depuis l'échec de la médiation américaine au printemps dernier.
De leur côté, les Palestiniens entendent soumettre formellement au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution fixant la fin de l'occupation israélienne à 2016.