Un citoyen néerlandais de 91 ans, décoré de la 
médaille des Justes par l’Etat d’Israël  pour avoir sauvé de la mort un 
enfant juif pendant la deuxième guerre mondiale, a renvoyé sa 
décoration, pour protester contre les massacres de l’armée israélienne à
 Gaza.
Plus précisément, Henk Zanoli, y a perdu six 
membres de sa famille élargie, l’une de ses petites-nièces étant mariée à
 un Palestinien de la bande de Gaza, Ismael Ziadah, du camp de réfugiés 
d’al-Bourej.
Le samedi 20 juillet,  un missile tiré par un avion israélien sur le 
domicile de la famille Ziadah  a tué six de ses habitants : la mère de 
Ziadah, Muftiyah (70 ans) ; trois des frères d’Ismael,  nommés Omar, 
Youssef et Dhjamil ; l’épouse de Djamil, Bayan, et le garçon de ce 
couple, Shaaban, 12 ans.
Henk Zanoli, tout comme sa mère aujourd’hui décédée,  avait eu un 
comportement particulièrement courageux sous l’occupation allemande des 
Pays-Bas, où la chasse aux juifs persécutés battait son plein.
Lui-même, adolescent à l’époque, ainsi que sa mère, savaient en effet
 qu’ils prenaient un risque considérable en cachant l’enfant juif 
Elhanan Pinto, alors âgé de 11 ans, qui grâce à eux échappa aux rafles 
et survécut jusqu’à la libération du pays en 1945.
Le risque d’être découverts, et alors d’être exécutés en même temps 
que l’enfant Pinto, était en outre décuplé par le fait que la famille 
Zanoli était déjà surveillée par la Gestapo. Le père de Henk, résistant 
de la première heure, avait été arrêté dès 1941 et il mourut en 
captivité, au camp de concentration de Mauthausen.  Le beau-frère de 
Henk venait d’être exécuté pour faits de résistance, et l’un de ses 
frères avait une fiancée juive, déjà arrêtée et déportée vers les camps 
de la mort.
Pour leur courage, Henk et sa mère (celle-ci à titre posthume), 
avaient été déclarés Justes parmi les Nations,  une distinction décernée
 par le mémorial israélien de Yad Vachem pour honorer les personnes 
ayant  lutté contre l’extermination des juifs par les nazis.
La cérémonie de remise de la médaille avait eu lieu en 2011 à l’ambassade d’Israël aux Pays-Bas, à La Haye.
Et c’est à cette même ambassade que jeudi, Henk Zanoli,  qui avait 
exercé le métier d’avocat durant sa vie professionnelle, a renvoyé la 
médaille, accompagnée d’une lettre où il exprime sa colère et son dégout
 pour les crimes de l’Etat israélien.
« Il est particulièrement choquant que notre famille, dont vous 
connaissez le passé, soit aujourd’hui confrontée, à quatre générations 
de distance, à l’assassinat d’une partie des siens à Gaza », écrit-il à 
l’ambassadeur dans une lettre publiée par le quotidien Haaretz.
« Dans de telles circonstances, conserver un titre qui m’a été 
décerné par l’Etat d’Israël serait tout à la fois un outrage à la 
mémoire de mère qui s’était si vaillamment battue pour la sauvegarde de 
la vie humaine, qu’une insulte envers tous les membres de ma famille, 
qui à quatre générations de distance, viennent de perdre six des leurs à
 Gaza, du fait des agissements de l’Etat d’Israël », poursuit-il.
Relevant que les attaques israéliennes sur Gaza « sont déjà 
concernées par des accusations sérieuses de crimes de guerre et de 
crimes contre l’humanité », l’ancien avocat note que ces accusations 
déboucheront sur des condamnations, « pour peu qu’une justice 
indépendante et impartiale parvienne à s’exercer. Et si c’est le cas, la
 mort des miens à Gaza sera elle aussi exposée au tribunal ».
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