EXCLUSIF. Selon un chirurgien norvégien venu aider ses confrères à Gaza, l’armée israélienne lance des bombes
 DIME. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent 
généralement à l’amputation. Nous l’avons constaté à l’hôpital al-Chifa 
de Gaza.
Gaza (Territoires palestiniens), envoyé spécial.
L’aviation israélienne pilonne sans 
relâche la bande de Gaza depuis bientôt une semaine. Le bilan s’alourdit
 de jour en jour. Dimanche, à la mi-journée, 166 Palestiniens avaient 
été tués dont plus de la moitié serait des civils, selon l’Office de 
coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA). Un
 déluge de feu sans précédent.
Comme si cela ne suffisait pas, Israël utiliserait à nouveau – comme cela a été le cas au Liban Sud en 2006 et à Gaza lors de l’offensive menée fin 2008 début 2009 – une arme redoutable, baptisée DIME pour Dense Inert Metal Explosive. C’est ce qu’a affirmé ce dimanche une équipe de chirurgiens qui travaillent et opèrent sans relâche à l’hôpital al-Chifa de Gaza city. Parmi eux, un praticien norvégien, professeur à Oslo, Erik Fosse, arrivé vendredi. « Nous opérons jour et nuit, souligne-t-il. Beaucoup de bombardements sur les maisons ont lieu durant la nuit. Nous avons beaucoup de familles qui arrivent ici, avec des blessés beaucoup touchés par des éclats ou parce qu’ils ont été ensevelis sous les décombres. Nous avons également des patients qui présentent des blessures dues à l’utilisation d’armes anti-personnels. Nous en avons vu touchés par des armes conventionnelles, qui présentaient des lésions provenant d’éclats. C’est ce que l’on voit dans toutes les guerres. Il faut souligner qu’à Gaza les gens sont très affaiblis par sept ans de blocus et quand ils sont blessés les effets sont plus graves. Mais il y aussi, comme en 2008/2009, des patients touchés par les bombes DIME qui sont tirées par des drones. Ils transportent ces petites bombes qui ont un effet spécial sur les victimes. »
Comme si cela ne suffisait pas, Israël utiliserait à nouveau – comme cela a été le cas au Liban Sud en 2006 et à Gaza lors de l’offensive menée fin 2008 début 2009 – une arme redoutable, baptisée DIME pour Dense Inert Metal Explosive. C’est ce qu’a affirmé ce dimanche une équipe de chirurgiens qui travaillent et opèrent sans relâche à l’hôpital al-Chifa de Gaza city. Parmi eux, un praticien norvégien, professeur à Oslo, Erik Fosse, arrivé vendredi. « Nous opérons jour et nuit, souligne-t-il. Beaucoup de bombardements sur les maisons ont lieu durant la nuit. Nous avons beaucoup de familles qui arrivent ici, avec des blessés beaucoup touchés par des éclats ou parce qu’ils ont été ensevelis sous les décombres. Nous avons également des patients qui présentent des blessures dues à l’utilisation d’armes anti-personnels. Nous en avons vu touchés par des armes conventionnelles, qui présentaient des lésions provenant d’éclats. C’est ce que l’on voit dans toutes les guerres. Il faut souligner qu’à Gaza les gens sont très affaiblis par sept ans de blocus et quand ils sont blessés les effets sont plus graves. Mais il y aussi, comme en 2008/2009, des patients touchés par les bombes DIME qui sont tirées par des drones. Ils transportent ces petites bombes qui ont un effet spécial sur les victimes. »
Devant le lit d’un blessé lors d’une attaque visant semble-t-il le chef de la police
 de Gaza lui aussi gravement blessé – alors que 18 autres personnes ont 
trouvé la mort à la sortie d’une mosquée et 15 ont été blessées, samedi 
soir -, le professeur Fosse montre les brûlures caractéristiques
 de cette arme qui marquent le corps. « En général, les membres 
inférieurs sont touchés, ce qui est le cas ici », insiste-t-il 
en soulevant le drap. L’homme a perdu la jambe droite et se trouve entre
 la vie et la mort. Son visage est en partie brûlé. Il respire 
difficilement.
« Nous vivons une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas naturelle mais créée par des hommes. »
Mis au point au début des années 2000 
par les laboratoires de l’US Air Force, le DIME est une munition à base 
d’une enveloppe en fibres de carbone contenant un explosif mélangé à un 
alliage de métaux lourds et de poudre de tungstène avec du cobalt, du 
nickel ou du fer. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l’amputation.
 Le DIME provoque des dommages très importants sur la matière vivante et
 les tissus mous (le derme, les muscles et les os). Une arme 
particulièrement utilisée lors des guerres asymétriques officiellement 
pour éviter les dommages collatéraux. Une arme qui n’est pas interdite 
mais dont les effets sont atroces. Samedi soir, à Gaza, on a 
malheureusement vérifié qu’entre la théorie d’une « bombe propre » (quel
 oxymore) et la pratique il y a un gouffre qui s’appelle la mort de 
civils.
Erik Fosse sait de quoi il parle.
 Lors de l’offensive « Plomb durci » en 2008/2009, il était déjà venu, 
avec d’autres médecins étrangers, prêter main forte à ses collègues 
palestiniens à qui il tient à rendre hommage pour le dévouement sans 
faille. A l’époque, il avait courageusement dénoncé l’utilisation du 
DIME. « Peu de gens survivent, rappelle-t-il. Cet homme devait être un 
peu éloigné du point d’impact, c’est ce qui l’a sauvé. Mais si un enfant
 est touché par ce type de bombe, vous pouvez être sûr qu’il a été visé.
 J’ai vu personnellement deux enfants ces derniers jours touchés de 
cette manière. » Et Erik Fosse de lancer un cri d’alarme : « Nous vivons
 une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas 
naturelle mais créée par des hommes. »