Tandis
 que la folie meurtrière d’Israël pilonne Gaza sans discontinuer, la 
presse égyptienne pro-Sissi a, elle, choisi de se livrer à un matraquage
 médiatique anti-Hamas, se rangeant inconditionnellement du côté du pot 
de fer pour mieux jeter l’anathème sur le pot de terre, et pire encore, 
tirer à boulets rouge sur la population palestinienne.
Aucune émotion ne submerge une presse résolument 
pro-israélienne à la vue des innombrables cadavres démembrés qui gisent 
dans les rues dévastées de Gaza, car c’est un sentiment d’une tout autre
 nature qui l’habite : la haine envers le Hamas qu’elle cloue au pilori 
sans nuances, tout en n’épargnant pas les Palestiniens qui ne lui 
inspirent que la plus grande méfiance.
Dans le florilège de critiques assassines 
proférées par des médias égyptiens d’une rare inhumanité, qui ignorent 
le sentiment anti-israélien, pourtant prégnant en Egypte, et ne sont 
guère chatouillés par la fibre arabe et la solidarité qu’elle devrait 
faire vibrer en eux, Adel Nehaman, un éditorialiste du journal égyptien 
"El-Watan", a été l’un des premiers à décocher ses flèches empoisonnées :
 "Désolé, habitants de Gaza, je ne compatirai pas avec vous tant que vous ne vous serez pas débarrassés du Hamas".
 Azza Sami, une journaliste du quotidien gouvernemental "Al-Ahram", 
pousse encore le bouchon plus loin en félicitant chaleureusement 
Netanyahou sur Twitter pour son carnage planifié de Gaza : "Merci Netanyahou, et que Dieu nous donne plus d’hommes comme vous pour détruire le Hamas !".
De son côté, le présentateur vedette de la chaîne 
El-Faraeen, Tawfik Okasha, connu pour sa grande proximité avec la junte 
militaire au pouvoir et sa détestation des Frères musulmans, a 
dégoupillé ses grenades contre les Gazaouis à travers une saille verbale
 abjecte : "Les Gazaouis ne sont pas des hommes, s’ils étaient des hommes ils se révolteraient contre le Hamas !".
Cette offensive médiatique en indigne plus d’un en
 Egypte, dont Tarek Saad Eddin, rédacteur en chef adjoint du magazine 
"El-Moussawer", qui a déclaré sur le site en langue arabe de France 24 :
 "Ces journalistes font partie de médias qui reçoivent leurs ordres 
du pouvoir. Ils affirment que le Hamas est responsable du meurtre des 
manifestants de la place Tahrir pendant le soulèvement de janvier 2011, 
et de la libération des leaders islamistes qui étaient en prison à cette
 époque… Mais en critiquant tous les Gazaouis, ils se trompent 
complètement de cible".
Alors que les faiseurs d’opinion égyptiens se 
déchaînent contre le Hamas et la population palestinienne de manière 
ordurière, se discréditant à jamais à la face d’un monde bouleversé qui,
 lui, prend fait et cause pour la Palestine, des manifestations de 
soutien à Gaza ont toutefois sillonné les rues du Caire et d’Alexandrie,
 notamment à l’initiative de jeunes activistes proches de mouvements de 
gauche, qui ont brandi haut l’étendard de la solidarité que des 
journalistes infâmes s’évertuent à mettre en berne.