Nul ne peut avaler une 
quantité illimitée de couleuvres : cela vaut aussi pour Mahmoud Abbas, 
le chef de l’Autorité Palestinienne, qui a tiré mardi les conséquences 
des dernières tricheries américano-israéliennes, et mis un terme à la 
comédie des pseudo-négociations.
Dans la foulée, 
l’Autorité Palestinienne a annoncé, ce qu’elle s’était jusqu’à présent 
abstenue de faire sous la pression occidentale, qu’elle entamait les 
démarches pour que l’Etat de Palestine, comme il en a la possibilité 
depuis son admission à l’ONU en 2012, fasse également partie de toutes 
les agences et institutions internationales.
Pour commencer, l’Etat de Palestine va demander à signer  la 4ème 
Convention de Genève, cet élément du droit international qui définit 
comme crimes de guerre une série d’agissements commis par une puissance 
occupante dans des territoires occupés, notamment la colonisation.
La démarche palestinienne vise également à l’adhésion au Tribunal 
Pénal International, qui permettrait d’engager des poursuites contre les
 criminels de guerre israéliens.
Abbas et la direction de l’OLP se sont résolus à ce geste –on ne dira
 pas à « montrer les dents », tant celles-ci sont aujourd’hui élimées à 
force de concessions à la puissance occupante- parce que Netanyahou et 
les dirigeants israéliens n’ont même pas fait le minimum pour maintenir 
la fiction de « négociations », exigées par les Etats-Unis (et leurs 
vassaux type Hollande, Merkel, etc).
Lancé l’été dernier pour une durée prévue de 9 mois, le énième cycle 
de « négociations » ne s’est traduit par strictement aucune avancée, 
Israël poursuivant de manière imperturbée ses pratiques criminelles de 
colonisation, arrestations massives , étranglement des territoires à 
Gaza comme à Jérusalem et en Cisjordanie.
La seule concession israélienne, dans le cadre de ces 
« négociations », concernait des prisonniers palestiniens, que 
Netanyahou s’était engagé à libérer, en petites quantités, et en quatre 
« lots » séparés.
Mais les Israéliens sont revenus sur leur promesse, et ont finalement
 refusé de libérer le 4ème contingent de prisonniers, quelques dizaines 
d’hommes, dont plusieurs sont détenus depuis avant les accords « de 
paix » d’Oslo il y a vingt ans.
En se comportant ainsi, le gouvernement israélien a délibérément mis 
un terme à la sinistre comédie, ridiculisant au final plus le ministre 
Etats-unien John Kerry, dont c’était le hochet, que les dirigeants 
palestiniens eux-mêmes.
Sans surprise, le gouvernement israélien, qui semble rechercher une 
déflagration lui servant de prétexte à un nouveau bain de sang à grande 
échelle, a multiplié ces dernières 48 heures les provocations : nouvel 
appel d’offres pour des centaines de maisons de colons en Cisjordanie, 
confiscation de dizaines d’hectares de terres dans la région de 
Naplouse, arrestation de collégiens de 12 ans à Abou-Dis, entre autres.
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