Mais les Palestiniens de la vallée du Jourdain 
demeurent attachés à leur glèbe, essentielle à la viabilité d'un Etat 
palestinien.   
"Qu'est-ce qu'Israël nous veut?", demande le 
patriarche quinquagénaire, qui vit avec sa famille élargie dans le nord 
de la vallée, au milieu d'une "zone de tir" affectée par l'armée 
israélienne à ses exercices militaires, un des nombreux secteurs 
interdits aux Palestiniens - avec les terres domaniales, les réserves 
naturelles et les colonies - soit près de 85 % de la région.
  
Dénoncée
 depuis des années par les organisations internationales et de défense 
des droits de l'Homme comme une tentative délibérée de déplacer la 
population palestinienne, la politique d'Israël dans les 60% de 
Cisjordanie sous son contrôle total (dits "zone C"), dont la vallée du 
Jourdain représente plus de 40%, n'a pas atteint cet objectif.
  
"Nous ne quitterons pas
 cette terre, malgré toutes leurs tentatives pour nous chasser", affirme
 Atiya Bani Minna. "En tant que Palestiniens, c'est notre patrie et nous
 n'en avons pas d'autre".   
L'Occupation israélienne justifie ces démolitions par l'absence d'autorisations de construire.   
Dans
 le cas de Khirbet Aïn Karzaliya, "les structures concernées étaient 
illégales. Elles ont été bâties dans une zone d'entraînement au tir sans
 permis et ont été enlevées après que la Haute Cour de Justice a rejeté 
le recours intenté", a précisé  le porte-parole de l'administration 
militaire israélienne.      
Record de démolitions depuis 5 ans
L'exigence de 
l'entité sioniste de maintenir pour "raisons de sécurité" une présence 
militaire à long terme dans la vallée, sur la frontière avec la 
Jordanie, même après un accord de paix avec les Palestiniens, constitue 
l'une des principales divergences à la table des négociations de paix.   
Les
 démolitions ont atteint en 2013 leur plus haut niveau en cinq ans dans 
la vallée du Jourdain, avec un doublement du nombre de structures rasées
 et de personnes déplacées par rapport à 2012 (de 172 et 279 contre 390 
et 590), selon les statistiques de l'ONU.
  
"Dans le même temps, il accorde des conditions très 
généreuses aux Israéliens qui vivent dans cette zone et les 
discriminations sont flagrantes", souligne-t-elle, en référence aux 
9.500 colons de la région.   
Tout près de la ville autonome 
palestinienne de Jéricho, dans la colonie de Naomi, Yinon Rosenblum 
règne sur des rangées verdoyantes de menthe, de basilic et de concombres
 biologiques.
  
"Il y a trois synagogues à Jéricho qui 
ont plus de 2.000 ans - trois, pas seulement une. Cela prouve que j'ai 
des racines ici", ajoute-t-il. 
"Les Palestiniens ont des droits, et je ne le conteste pas, mais j'ai aussi des droits, qui passent en premier".  
 "Je ne crois absolument pas que la vallée du Jourdain fera un jour partie de l'Etat palestinien", assène-t-il.   
Faiblement
 peuplée, la vallée représente la seule réserve foncière de Cisjordanie,
 susceptible d'absorber la croissance démographique naturelle et 
l'éventuel afflux de réfugiés palestiniens des pays avoisinants après un
 accord de paix.   
C'est aussi là, dans le nord de la vallée, à 
Al-Bouqea, que les plans des architectes de l'édification d'un Etat 
palestinien situent la construction d'un aéroport, qui permettrait de 
désenclaver la Cisjordanie et de l'ouvrir sur le monde.
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