Le secrétaire d'Etat John Kerry a indiqué vendredi qu'il 
évaluerait avec le président Barack Obama la position américaine sur le 
processus de paix israélo-palestinien plongé dans une nouvelle crise, et
 averti que le temps dont disposait Washington avait ses "limites".
"Malheureusement au cours des derniers jours les deux parties ont 
pris des initiatives qui n'aident pas" les négociations de paix, a 
déclaré à la presse à Rabat M. Kerry qui, après neuf mois d'efforts 
intensifs, ne cache pas sa frustration devant le manque de progrès.
Il a signalé qu'il allait s'entretenir dès "aujourd'hui" avec M. 
Obama: "nous allons évaluer précisément ce qu'il est possible et n'est 
pas possible" de faire.
"Il y a des limites au temps et aux efforts que les Etats-Unis 
peuvent consacrer si les parties ne sont pas désireuses de faire des 
progrès", a prévenu John Kerry, citant plusieurs autres dossiers chauds 
comme l'Ukraine, l'Iran ou la Syrie.
"Nous n'allons pas rester assis là indéfiniment, ce n'est pas une 
démarche sans fin et ça ne l'a jamais été", a poursuivi le diplomate qui
 doit quitter en début de soirée le Maroc, dernière étape de sa première
 mission au Maghreb après une visite à Alger.
Les dirigeants israéliens et palestiniens se sont mutuellement 
accusés jeudi d'avoir violé leurs engagements, enfonçant le processus de
 paix dans la crise et menaçant d'effondrement l'édifice patiemment 
échafaudé par John Kerry.
Après le refus d'Israël de libérer un dernier contingent de 
prisonniers le 29 mars, la direction palestinienne a réagi en demandant 
l'adhésion à 15 conventions et traités internationaux.
Selon les médias israéliens, l'Etat hébreu s'apprête à prendre une 
série de sanctions contre les Palestiniens, rendant l'avenir du 
processus de paix encore plus incertain malgré les promesses des deux 
parties de poursuivre les contacts.
Le chef de l'opposition israélienne, le travailliste Yitzhak Herzog, a
 jugé le comportement des deux parties digne d'un "jardin d'enfants", 
mettant en garde contre un désengagement de Washington qui serait "très 
dangereux".
"Il y a une lassitude profonde (des Américains) qui ont envie de 
dire: les amis, faites ce que vous voulez, et appelez-nous quand vous 
aurez terminé!", a affirmé M. Herzog jeudi.
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