L’annonce de la signature à Gaza d’un accord entre l’OLP
et le Hamas a aussitôt suscité une avalanche de commentaires très
souvent négatifs, entre « acte de décès », « torpillage du processus
de paix » et manœuvre tactique désespérée d’un Mahmoud Abbas à bout
de stratégie.
Certes, après les précédents de Doha ou du Caire, où déjà, des
accords avaient été signés sans finalement déboucher, on mesure la
distance qui existe entre leur signature et leur application.
Mais il faut être clair : nous ne pouvons, tout comme l’immense
majorité des Palestiniens chez qui l’aspiration à l’unité est très
profondément ancrée, que nous réjouir d’un accord qui veut ouvrir la
voie à des élections démocratiques et à la réconciliation
nationale. La seule chose à craindre, c’est qu’il ne soit pas mis
en œuvre.
Ceux qui y voient un torpillage du processus de paix oublient que,
sans accord politique et unification inter palestinienne, il est
parfaitement illusoire d’escompter une quelconque signature d’un
accord politique avec la partie israélienne… Et quant à l’effectivité
d’un réel « processus de paix », chacun a vu avec quel zèle la partie
israélienne s’est appliquée à le vider de tout sens en accélérant la
colonisation et, in fine, en reniant l’accord pour la libération du
dernier groupe de prisonniers politiques d’avant Oslo.
Lors du vote sur l’admission de l’Etat de Palestine comme observateur à l ‘Assemblée générale de l’ONU, le 29 novembre 2012,
le représentant de la France avait rappelé que « Contribuer aux
perspectives de la paix, (…) c’est progresser, sur la base des
engagements de l’OLP, vers une réconciliation inter-palestinienne sans laquelle la solution des deux Etats n’est qu’un mirage ».
Nous attendons donc aujourd’hui de la France, dans le sens de ses
premières réactions, qu’elle appuie sans réserve le processus de
réconciliation mis en route à Gaza.
Elle doit en même temps s’opposer aux mesures de "punition"
qu’Israël inflige aux Palestiniens (telles que la rétention des taxes
qui leur sont dues et le blocus de Gaza), intervenir énergiquement
pour que la liberté de circulation entre la Cisjordanie et Gaza soit
restaurée et sanctionner tout ce qui renforce l’occupation et la
colonisation des territoires envahis en 1967.
Le Bureau nationalhttp://www.france-palestine.org