En effet, les pourparlers de paix, qui ont repris en juillet 2013 après
 quasiment trois ans d’interruption, sont censés déboucher d’ici au 29 
avril sur un « accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un 
règlement définitif sur les questions dites de statut final : les 
frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les 
réfugiés palestiniens.
 Toutefois le secrétaire d’Etat John Kerry a fait savoir que les 
discussions se poursuivraient probablement au-delà de la date butoir 
alors que les Palestiniens sont opposés à toute prolongation des 
négociations au-delà de l’échéance du 29 avril.
 « Obama veut enregistrer une avancée dans cette question pour redorer son image », affirme Gomaa. « Cela
 dit, pour qu’Israël accepte de rester à la table de négociations avec 
Palestine, les Etats-Unis ont dû promettre de lui accorder des avantages
 et des privilèges économiques, financiers ou politiques », ajoute-t-il.
 Or, rien ne garantit à l’heure actuelle que les efforts d’Obama 
puissent aboutir à quoi que ce soit de concret. D’un côté, les 
Etats-Unis continuent à soutenir Israël et à réitérer le sacro-saint 
concept de la « sécurité » d’Israël. De l’autre, le soutien des Etats-Unis à la sécurité d’Israël, le président Obama a aussi prévenu : « Si
 les Palestiniens arrivent à la conclusion qu’un Etat palestinien 
souverain et contigu n’est plus possible, alors notre capacité à gérer 
les conséquences internationales sera limitée ».
 En fait, les Etats-Unis veulent avant tout que les deux parties 
reprennent langue, même si les pourparlers s’éternisent. M. Kerry avait 
déjà provoqué la colère de la droite israélienne en mettant en garde 
début février contre les risques de boycottage d’Israël si ce dernier ne
 concluait pas rapidement la paix. « Netanyahu doit prendre une décision sur le processus de paix », explique Alan Elsner, vice-président du groupe progressiste J Street, partisan d’une solution à deux Etats. « Ce
 n’est pas facile pour lui parce qu’il y a des coûts politiques induits,
 mais le coût de l’inaction est bien plus grand pour Israël », 
ajoute ce responsable en allusion à la coalition de Netanyahu qui va des
 centristes laïques à l’extrême droite religieuse. Avant de quitter 
Israël, le premier ministre, qui entretient des relations personnelles 
peu chaleureuses avec Obama, a estimé que ces dernières années, l’Etat 
d’Israël avait fait l’objet de diverses pressions. « Nous les avons rejetées. Nous l’avons fait dans le passé, nous allons le faire à l’avenir »,
 a-t-il ajouté. Le premier ministre a exprimé son inquiétude vis-à-vis 
de la tournure des pourparlers entre les grandes puissances et l’Iran 
après qu’un accord intérimaire eut été trouvé en novembre sur le 
programme nucléaire de la République islamique.
 Après des mois de navette de Kerry entre les deux camps, certains 
analystes prévoient que la communauté internationale, surtout les 
Américains vont exercer une forte pression sur les Palestiniens et non 
sur les Israéliens. « La communauté internationale veut que le camp 
palestinien fasse plus de concessions, mais ce dernier ne peut rien 
céder, il a avancé beaucoup de concessions et ne pourra pas faire de 
plus », explique Gomaa en ajoutant que les Américains veulent que 
le camp palestinien abandonne une des questions critiques comme la 
question des réfugiés palestiniens. Une demande irrecevable pour les 
Palestiniens.
 A cet égard, Obama recevra le président palestinien, Mahmoud Abbas, 
deux semaines après la visite de Netanyahu le 17 mars. Les Palestiniens 
ont manifesté leur hostilité à un accord-cadre qui inclurait l’exigence 
d’une reconnaissance de la judéité de l’Etat d’Israël comme Etat-Nation 
juif, élément cardinal d’un accord de paix pour Netanyahu.
 Le président Abbas a récemment pris acte de l’échec « jusqu’à présent » de la diplomatie américaine, qualifiant d’« inacceptables »
 les idées avancées par Washington. Les Palestiniens rejettent notamment
 l’exigence d’une reconnaissance de la judéité de l’Etat d’Israël comme 
Etat-Nation juif, estimant que cela reviendrait à renoncer « sans contrepartie au droit au retour des réfugiés, ainsi qu’à leur propre histoire ». Le premier ministre israélien a fait de cette reconnaissance un élément cardinal d’un accord de paix.
 Mais ni Netanyahu ni Abbas ne sont enthousiastes vis-à-vis des 
tentatives américaines de les rapprocher. Les deux font de leur mieux 
pour éviter d’apparaître comme les obstacles à l’avancée du processus de
 paix .